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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le roman s'ouvre sur une histoire de deuil. Alice vient de perdre son frère. Son quasi-jumeau, son cadet plus jeune de treize mois et qui pourtant l'appelait petite soeur. Mais pourquoi Alice refuse t-elle de se rendre à la cérémonie de crémation ? Pourquoi ne l'a t-elle pas revu depuis tant d'années, ce frère avec qui la relation fut fusionnelle, étrange, faite de protection et de provocation, de rires et de larmes ?

Alice doit s'éloigner, s'isoler et la proposition de garder un appartement tout en prenant soin du chat et des plantes carnivores lui offre cette occasion rêvée. Sur les conseils de sa grand-mère, personnage fantasque mais futé, la jeune femme écrit. Elle écrit l'histoire que nous sommes en train de lire, dans une mise en abîme réjouissante.

Au cours de cette retraite, les souvenirs remontent, et Tonio l'artiste l'aide à exorciser ses démons.

On est donc loin d'une histoire d'absence, de manque. Au contraire, le frère disparu est omniprésent dans le discours qui révèle les moments de bonheur de cette relation mais aussi peu à peu le drame caché et la raison de la rupture. C'est le récit d'une reconstruction et d'une libération créatrice, rythmé par une quête d'un chat évanescent.

Le roman est loin d'être sombre, malgré la gravité des faits. Marie Nimier entraîne le lecteur vers la lumière au cours de ce roman superbe et lumineux.

240 pages Gallimard 25 Août 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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« On n'a pas toujours besoin d'une chambre à soi pour écrire, il arrive que l'on préfère une chambre chez les autres. Un endroit où aller, pas forcément très loin. Un endroit où se perdre, un endroit où se rendre, comme on dit rendre gorge ou rendre l'âme, pour solde de tout compte.
Une cage. Un enclos. »

Pour faire le deuil de son frère Mika décédé à 28 ans et écrire leur histoire, Alice accepte de s'occuper d'un appartement le temps de l'absence de son propriétaire. Ce temps suspendu va lui permettre de verbaliser et de raconter la relation fusionnelle qu'elle entretenait avec ce frère flamboyant, à qui elle n'avait plus parlé depuis 7 ans.
Une relation forte, d'amour et d'emprise, qui s'est finie brutalement autour d'une table de restaurant.
Dans ce nouveau roman, l'autrice explore avec minutie et subtilité les relations fraternelles, dans un patchwork de scènes très justes. La plume toujours délicate, le ton fantaisiste, et la fin résolument heureuse parsèment de lumière ce texte parfois douloureux, et toujours prenant.
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" Petite soeur"... Ce tendre titre renferme en lui-même toute la complexité de la relation d'Alice et son frère Mika, mais seule la lecture du roman lui donne sens. Pendant la majeure partie de cette lecture,je suis restée à distance d'Alice,la narratrice,me sentant étrangère à elle. Pas d'hostilité mais pas d'attachement non plus. Et puis, j'ai accédé au coeur de cette femme un peu comme si j'avais suivi un chemin trop balisé et que je l'ai enfin quitté pour me retrouver au beau milieu de la forêt avec ce qu'elle représente de séduction mais aussi de peurs primitives.
L'histoire s'ouvre par la mort de Mika et l'ambivalence d'Alice quant à ce drame. le choc est immense,il lui est impossible d'assister à la crémation. Sur conseil de sa grand mère,elle se réfugie dans un appartement qui n'est pas le sien, avec l'idée de s'éloigner symboliquement d'elle même et écrire...
L'absence de Mika est envahissante,voire obsédante. L'écriture mais aussi une rencontre salvatrice va permettre à Alice non pas de franchir le miroir ( quoique !) mais de revisiter son enfance et surtout ce partage si singulier de son histoire avec Mika. C'est un chemin libérateur qui donnera naissance à " la grande soeur"...
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Voilà un sujet bien peu abordé dans la littérature.
La relation frère-soeur.

J'ai d'autant plus apprécié ce livre que j'ai moi-même une relation très fusionnelle avec mon frère, mon petit frère, devenu parfois mon grand frère et n'ayant sans doute pas autant assumé ce rôle qu'il lui aurait fallu jouer, parce que petit frère...

Ici la narratrice, Alice nous confie au fil des pages, la relation qu'elle a avec ce frère, rêveuse, lente, transparente, bien que l'aînée elle n'occupe que bien peu ce rôle de grande soeur et se laisse modelée, protégée, eduquée par ce frère àla forte personnalité. . Elle suit, elle observe, elle subit sans se rendre compte de l'impact qu'aura sur sa vie, le rôle de ce frère et l'absence des adultes.
Nous savons dès le début du roman, qu'il y a eu drame, mais ce que nous ne savons pas c'est que le vrai drame est bien plus insidieux.
Nous le sentons peu à peu envahir l'espace, de ce couple, qui n'en est pas un...
cette lecture m'a beaucoup fait réfléchir sur ma propre relation, même si les points communs sont sans comparaison, mais la relation que l'on a avec un frère, avec lequel on partage tout, la chambre, les jeux est une relation très particulière et un sujet à exploiter...

L'écriture est très plaisante, juste et poétique, le roman pourrait se définir en 3 parties.
J'aurais aimé je crois que le côté psychologique soit mis un peu plus en avant...
Cependant l'écriture de ce livre est un peu la thérapie d'Alice et une thérapie, bien souvent est lente.
La prise de conscience n'est jamais évidente.
Je recommande franchement cette lecture.
je découvre ainsi une nouvelle auteure grâce aux éditions Gallimard que je remercie.
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Un livre étrange, dont l'étrangeté ne se dissipe pas facilement. Un livre qu'il n'est pas simple de chroniquer.
Alice surnommée Lilou par son frère Mika est la narratrice. Après la mort brutale de Mika à 28 ans (dans des circonstances à peine effleurées) elle va, sur le conseil de sa grand-mère Georgia, s'installer pour 10 semaines dans un appartement prêté en échange de services ( arroser des plantes et s'occuper d'un chat) dans une ville qui n'est pas la sienne pour écrire ses souvenirs avec ce frère adoré. On sait dès le départ que Lilou et Mika ne se sont pas vus depuis 7 ans suite à une rupture qui ne sera explicitée qu'à la toute fin du livre. Un mystère est entretenu à ce sujet qui maintient une certaine tension narrative.
Lilou décrit au travers de petites scènes très incarnées de quoi était faite la relation frère/soeur. Mika est le plus jeune des deux, mais il a pris Lilou sous son aile et semble mener la danse. Elle se repose entièrement sur lui jusqu'à cette rupture nécessaire lorsque l'ambiguïté de leur lien lui saute à la figure.
Lilou souffre en écrivant mais cette exploration du passé a des vertus d'éclaircissement comme si les choses arrivaient peu à peu à reprendre leur place.
Dans la forme, le roman alterne les récits de souvenirs et le vécu de ces 10 semaines, avec le mystère du chat qui a disparu les soins donnés à la plante carnivore, les coups de téléphone avec la grand-mère qui donne des conseils d'écriture, la rencontre avec le peintre Tiago qui devient son confident et son amant.
Ce livre est un patchwork plein de charme, j'ai aimé l'écriture sensible sur un mode associatif que j'avais déjà apprécié dans certains livres de l'auteure.
Je me suis attachée à Lilou et je l'ai quittée en étant rassurée sur son devenir qui semble s'alléger. Pour moi, un bon cru de cette rentrée littéraire !
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Un livre de la rentrée 2022, qui me tendait les bras. J'avais envie de bienveillance, de simplicité, de sentiments bien exprimés et Marie Nimier m'a apporté tout ça et un peu plus. Au-delà du deuil du frère, jadis si proche, si fusionnel, il y a la relation avec les parents, la grand-mère et aussi le nouvel univers pour se remettre à écrire. La petite soeur écrivaine est soutenue par la grand-mère, par un nouvel ami farfelu pour tirer les fils des souvenirs d'enfance si beaux et si tordus. J'étais très étonnée de me prendre au suspense d'une histoire de chat introuvable et convoquée par l'autrice à savoir si cet animal va apparaître, où, quand, comment et c'est drôle de se poser la question. Et pour quelle raison cette rupture avec le frère depuis 7 ans ? Mais là c'est moins drôle. C'est très visuel, doux, mélancolique et régénérant, c'est court juste comme il faut.
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Quand son frère Mika meurt, Alice s'installe dans une ville inconnue pour écrire. Histoire d'un amour frère-soeur fusionnel, histoire d'une déchirure, histoire de l'écriture d'une relation heureuse et douloureuse. Un texte court et intense, joyeux et fantasque, qui laisse longtemps échapper le drame pour mieux le rattraper. Histoire d'une libération.
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Dans Petite Soeur, Marie Nimier nous emmène avec elle, entre introspection de son passé avec son frère, à la fois chéri et tyran, et en même temps son présent d'écrivaine en quête d'inspiration.
Elle tombe sur l'annonce d'un homme qui cherche quelqu'un pour garder sa maison au bord d'un fleuve, pendant une durée indéterminée. Ayant besoin de changer d'air après la mort de son frère, elle répond à l'annonce et embarque pour l'inconnu.
Un beau roman sur la relation complexe entre frère et soeur, quand l'un éclipse totalement l'autre, à titre d'amour.
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D'emblée je me demande s'il y a une dimension autobiographique dans ma petite soeur, ou s'il s'agit du fruit de l'imagination de l'auteur même si celui ci a dû glaner je ne sais où matière à écriture.
Quelle importance ? Eh bien dans une dimension autobiographique il y aura forcément une part de vérité qui fera probablement défaut si l'imagination prend le dessus.
Quelle importance la vérité. Eh bien c'est la première marche permettant de régler un problème, lorsque problème il y a, ce qui est le cas ici.

Je cherche, pas de réponse à mon interrogation.
J'écoute une interview de Marie Nimier. Je retiens trois choses. du descriptif concernant son roman, le choix d'un sujet peu exploré en littérature : les relations fraternelles, enfin Marie Nimier évoque Isis et Osiris, aïe, pas de généralisations Alice et Mika ne seront que représentatifs d'eux mêmes.

Alice la trentaine vient de perdre son frère Mika avec qui elle avait cessé tout contact depuis 7 ans pour cause de ce qui pose problème. Elle ne va pas à la crémation, trop émotive et n'ayant pas digéré ce qui s'est passé.
Ecrivain, sur les conseils de sa grand-mère, elle se trouve un bel appartement, le propriétaire le lui laissant quelques semaines en échange d'un rôle de nounou, Virgile le chat et une petite plante carnivore dont j'ai oublié le prénom. En fait, Alice se trouve un endroit neutre pour écrire sur son frère.

Parenthèse. Comment est mort Mika. de sa chute après rupture d'une corde. S'est il pendu ou laveur de vitres cordiste la ficelle s'est elle cassée. Idem, nous ne le saurons pas nous empêchant d'interpréter alors le pourquoi du comment, remord, matériel défectueux, vie devenue impossible ?

J'ai une impression de film à sketchs avec pour lien Alice qui écrit.Gabriel le propriétaire sur lequel elle fantasme. Virgile le chat qu'elle ne verra pas tout du long de son séjour, ps pas très crédible. le vétérinaire sur lequel elle fantasme car les deux font la paire. le peintre jogger qui la sortira de son abstinence sexuelle de 7 ans et enfin la grand-mère américaine. Qu'ai je oublié, ah oui et entre autre les mouches pour Vanessa.

Le lien.
Fort bien écrit Alice raconte souvenirs et anecdotes marquants, les parents, ses états d'âme. Alice fragile, et qui pleure au moindre courant d'air. le petit frère qui prend le dessus sur elle, elle qui ne veut pas grandir, les parents qui se baladent nus dans la maison, enfants compris aïe, sa relation fusionnelle à son frère, et la relation franchement pathologique de son frère envers elle. Bref, je vous laisse découvrir ainsi que ces jeux discutables dans les cimetières, un peu de respect que diable et ces volées d'orties sur ses épaules mais réagit bon sang Alice et ainsi de suite.

Je subodore le clash final, il arrive presqu'en fin de livre, sans consommation heureusement et un sursaut d'amour propre.

Petite soeur ? Bien écrit mais est ce suffisant. Dérangeant, assurément. Généralisation, non, mais ce type de relation existe.

La dernière phrase du livre. Je croise mes pieds nus dans son dos ( Ps du peintre et pas le frère ), alors tout semble possible, même l'avenir.

Fin heureuse d'écrivain. Faut il y croire ? Pourquoi pas ?
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Alice est la grande, petite soeur de Michael. Il vient de se suicider et elle part se réfugier dans l'appartement d'un inconnu, pour garder sa maison pendant son absence, afin d'écrire un livre sur leur ambiguë relation familiale.
Très beau roman sur le deuil, la construction d'un livre qui permet la reconstruction d'un humain.
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