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383 pages
Albin Michel (29/04/1948)
5/5   1 notes
Résumé :
Journaliste, critique d'art et fondateur de la Revue Blanche, Thadée Natanson, âgé, écrit ses souvenirs : une merveilleuse et savoureuse galerie de portraits d'artistes, peintres pour la plupart.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Thadée Natanson, âgé, écrit en 1948 cette merveilleuse et savoureuse galerie de portraits d'artistes, peintres pour la plupart.
Journaliste, critique d'art et fondateur de la Revue Blanche, Thadée fut l'un des maris de la fameuse Mitsia, la "Reine de Paris". Le couple recevait dans leur propriété les personnages du monde littéraire et artistique : Vuillard, Bonnard, Toulouse-Lautrec, Vallotton, Mirbeau, Proust, Renard, Mallarmé, etc. Du beau monde !
Ce livre exceptionnel dépeint sur un ton humoristique et tendre tous les grands noms de la peinture de la fin du 19e et début 20e que Thadée Natanson avait tous connus.
La richesse des descriptions et le style brillant de l'écrivain font de cet ouvrage ancien une référence que je ne me lasse pas de lire et relire.
La citation que j'ai mise, un portrait de Toulouse-Lautrec, et j'en mettrai d'autres car c'est un régal, fait que j'emporterais volontiers cet ouvrage sur île déserte.
Lien : http://www.httpsilartetaitco..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
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Thadée Natanson rejoint la phrase de Cézanne et décrit ainsi le peintre Camille Pissarro:

Est-ce parce qu’il était infaillible ? qu’il était infiniment juste et infiniment bon ? ou que son nez, qui proéminait, était courbé, sa barbe très blanche et très longue ? Mais pour ceux qui l’on connu dans les années 90, c’était bien quelque chose comme un bon Dieu. Du moins était-ce un Père Éternel avec des verrues, ce qui l’humanisait encore.
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Henri de Toulouse-Lautrec était tout petit, très noir. Il donnait d'autant plus l'idée d'un nain que son buste, qui était d'un homme, paraissait, avec son poids et celui de sa très grosse tête, avoir écrasé le très peu de jambes qui divergeait dessous. Ses mains et sa tête, elles, au moins à l'échelle du buste, semblaient d'autant plus disproportionnées que cette tête, instable comme tout ce qui, suspendu, pèse, dodelinait, et qu'entre l'encre du crin de la barbe et l'encre de chine de la chevelure - des brosses l'avaient vigoureusement aplatie et des corps gras, laquée - s'enroulait, enflé de sang, le repli d'une bouche démesurée où les virgules de la moustache avaient toujours l'air de goutter...
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CAUSTICITÉ DE M. DEGAS

Il arrivait chez ses hôtes précédé de sa réputation de gourmand mais que l'on redoutait beaucoup moins que celle à laquelle il tenait peut-être le plus et entretenait soigneusement, de diseur de bons mots cruels. Or il lui arrivait d'aller jusqu'à morigéner quiconque s'avisait de faire voir son caractère moins mauvais qu'il n'en faisait parade. Et, de plus belle, le franc parler, qu'il fallait subir, rabrouait un chacun. Quand il ne s'ingéniait pas à tourner poliment en ridicule un nouveau venu dont il avait fait choix.

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Degas peintre et sculpteur voulut être poète, peut-être comme Michel-Ange. Des sonnets de lui couraient, ont été publiés depuis, qui ne sont peut-être pas négligeables mais restent assez peu de chose auprès de ses pastels, sinon de ses bronzes. Mais, comme en tout, il s'entêtait à rimer.
— Je vous assure, disait-il à Mallarmé, que je puis faire des sonnets, ce ne sont pas les idées qui me manquent...
— Mais, Degas, ce n'est pas avec des idées que l'on fait un sonnet, c'est avec des mots.
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Les yeux de Renoir, ces yeux qui ont enrichi le monde, leur vertu singulière continuellement s'ajoutait aux projets de réforme, aux moqueries, aux blagues les plus gaies, à l'enthousiasme comme au feu vite éteint de petites colères, oui, ces yeux versaient de leur saveur aux élucubrations même les plus vaines. ils éclairaient, ils illuminaient tout, et, avec les tics, donnaient à tout, même au plus ordinaire, une très prenante animation. Mais il serait aussi difficile d'imaginer un Renoir nouveau, avant de l'avoir vu, que tout ce qu'il y avait de douceur et d'éclat dans l'oeil de Renoir, quand sa maigreur bavardait.
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Le très singulier Vallotton

Ce n'était plus par des mots, c'est par des gestes, dont il ne restait pas toujours maître, que se trahissait une sensualité toujours en appétit de toutes sortes de gourmandises, d'aucune plus que la chair féminine. Il savait admirablement jusqu'où cette passion avait pu conduire un Ingres, le peintre qui faisait ses délices. Et s'il entendait soutenir que des modèles avaient eu à se plaindre des violences du maître du "Bain Turc", il ne songeait pas à le défendre et son sourire de satisfaction ne l'aimait que davantage de s'en comprendre plus proche.
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