Les gens dans l'enveloppe

J'étais vraiment sceptique. Bon, d'accord, l'idée de départ -imaginer, à partir des photographies d'une famille d'anonymes inconnus, le destin de ses membres -, semblait originale, et plutôt sympathique, mais ne représentait pas un gage de qualité... Et puis quitte à lire de la fiction, je ne comprenais pas vraiment l'intérêt de savoir d'où l'auteure avait tiré son l'inspiration...

Voilà les doutes et les interrogations avec lesquels j'ai entamé la lecture des "Gens dans l'enveloppe", qui expliquent sans doute le léger agacement éprouvée en début de lecture face à la banalité de l'histoire. Puis, j'ai peu à peu été prise par le charme de l'écriture d'Isabelle Monnin, qu'elle adapte subtilement à chacune de ses narratrices, et à la dimension tragique qu'elle instille doucement à son intrigue.

A partir des clichés qu'elle a achetés sur internet à un brocanteur, pris dans les années 70, et représentant les trois générations d'une famille visiblement modeste, elle imagine un cadre provincial, dans l'est de la France, au sein d'une petite ville dont la vie tourne autour de l'usine. Elle instille du romanesque dans l'existence de ces banales figures de papier, traque sur les clichés les détails du décor (ici une rôtissoire portative, là une paire de lunettes de soleil portées trop souvent...), l'ambiance des moments qui ont été immortalisés, extrapole sur ceux qui y manquent. Elle leur réinvente un quotidien, recrée leurs relations, élabore des drames qu'ils subissent avec l'humilité, la discrétion de ces gens qu'on dit "ordinaires".

Elle place au centre de son histoire trois figures féminines : la petite fille, qu'elle prénomme Laurence, enfant solitaire et silencieuse, obsédée par l'hypothétique retour d'une mère partie du jour au lendemain, sans même lui avoir fait ses adieux, à l'autre bout du monde. Michelle, la mère, qui a fui la médiocrité et le déterminisme social auxquels elle se savait condamnée en restant dans ce triste coin de France. Et enfin, Mamie Poulet, grand-mère paternelle de Laurence, brave femme au pragmatisme un peu rude.

Si "Les gens dans l'enveloppe" s'était arrêté là, je serais restée sur mes réserves.

Mais Isabelle Monnin a eu la très bonne idée d'écrire un deuxième livre (qu'elle intitule "l'enquête"), qu'elle distingue de sa fiction, et dans lequel elle raconte comment elle part à la recherche des vrais Gens dans l'enveloppe, et ce qui résulte de sa rencontre avec eux.

Sa démarche suscite peu à peu une réflexion, dont elle nous livre les méandres, sur l'écriture et ses genèses, sur les mécanismes de l'inspiration, sur les interactions entre la réalité, le vécu de l'auteur et la fiction, sur la manière dont l'un se nourrit de l'autre, de manière souvent inconsciente.

Elle est aussi l'occasion de nouer avec certains des gens de l'enveloppe une relation très touchante, d'évoquer leur véritable histoire -qui tantôt présente des coïncidences troublantes avec son récit, tantôt s'en détache complètement-, de leur découvrir une place différente de celle qu'ils occupent dans le roman (qu'Isabelle Monnin s'est promis de ne pas modifier). Elle illustre ainsi sa conviction que toute vie vaut la peine d'être racontée, y compris -voire surtout- elles dont on ne parle jamais, parce que chaque existence est un témoignage de toutes les autres. Elle rend ainsi leur réalité, en leur donnant la parole, à ces anonymes que l'on n'entend jamais, avec beaucoup de pudeur et de sensibilité.

Une jolie surprise, en somme...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..

Isabelle Monnin achète un lot de photos et décide de d'écrire un roman ,ensuite elle se lance à la recherche de ses personnages.
Le résultat donne un livre singulier en deux parties,accompagné par des chansons écrites par Alex Baupain .
La finesse de l'écriture nous révèle toute la force de ces vies dignes et discrètes.

Une histoire en deux parties très émouvante, avec un processus d'écriture très original.
Lien : https://chroniquesdunchatdeb..

Le concept me plaisait: écrire une histoire à partir de photos trouvées dans une brocante. Tout à fait le genre de choses que j'aurai aimé faire moi-même. La couverture me donnait envie également: j'aime les "vieilles photos".

Ce livre commence donc par l'histoire romancée des personnes présentes sur les photos, qui deviennent donc des personnages. On peut ensuite visualiser les photos et enfin, Isabelle Monnin raconte son enquête pour retrouver les vraies personnes.

Donc...le concept est réellement intéressant.

Mais...je n'ai pas du tout mais alors pas du tout accroché avec l'histoire. En fait, j'ai carrément détesté. Trop triste? Décor trop vieillot? Famille trop terne? Style trop plat? Je pense que c'est un peu un mélange de tout ça.

Je peux dire en revanche que j'ai plus apprécié l'enquête mais bon, mon sentiment négatif était trop présent pour que j'apprécie vraiment.

Beaucoup de "trop" dans cette chronique: ça c'est trop mon style.

Enfin, rien à voir avec l'histoire mais j'ai acheté la version de France Loisirs et malheureusement, le CD n'est pas fourni dans cette édition, ce qui est vraiment dommage. Il s'agit tout de même de la troisième partie de ce livre! En effet, un ami de l'auteure (désolé, je ne peux vraiment pas dire autrice, je ne supporte pas ce mot) a réalisé des chansons , une sorte de bande-originale du livre que je n'ai donc pas eu la chance d'écouter.
Lien : http://chipandthebooks.over-..

Pour moi, tant la partie romancée que la partie enquête souffrent des mêmes atouts et défauts: touchants, mais inégaux et avec des longueurs certaines.

Côté roman, j'ai globalement bien aimé l'ensemble sauf le chapitre "Simone": la grand mère n'était qu'un personnage de l'ombre et devient soudain confidente de sa petite fille et personnage torturé? Pas convaincant...

L'enquête en elle même est intéressante et la rencontre avec les vrais personnes en est le point d'orgue. Dommage que l'auteur tire en longueur ses réflexions personnelles. le sujet de son livre, c'est la rencontre entre les personnage de fiction et les personnes réelles; ça m'a dérangée qu'Isabelle Monnin s'accorde autant de place. L'histoire des chansons (pas écoutées) est similaire: très égocentrique et n'apportant rien à la démarche originale.

très belle idée de départ. J'ai beaucoup aimé la première partie, je trouve qu'il y a trop de longueur dans la deuxième partie. Cependant je sors contente de cette lecture. le duo Isabelle Monnin Alex Beaupin fonctionne bien.

L'auteur a acheté sur internet un lot de photos de famille et en a fait un roman : elle a imaginé la vie des personnes photographiées et l'a racontée en utilisant leurs différents points de vue. Puis elle s'est lancée dans une véritable enquête pour retrouver les vrais « gens dans l'enveloppe ». Grâce notamment à une photo de clocher (merci internet et les passionnés d'églises !), elle a pu repérer le village et de fil en aiguille retrouver les personnes présentes sur les photos pour nous faire découvrir leur vraie vie. Cette démarche est à la fois très intéressante et originale. On lit le roman avec plaisir et nostalgie tout en étant très impatient de connaître la réalité qui est présentée dans la seconde partie du livre. J'aurais cependant deux petites réserves : j'ai eu un petit peu de mal par moments avec le style de l'auteur quand il se rapprochait trop de la poésie en prose et j'ai trouvé l'implication de l'auteur excessive surtout une fois qu'elle a retrouvé les « gens dans l'enveloppe ». Ca m'a fait penser à Clara Beaudoux et son Madeleine Project (cette journaliste qui a découvert dans la cave de son appartement tous les souvenirs de Madeleine, la vieille dame qui occupait les lieux avant elle, et qui décide de partir sur ses traces). Comme elle, Isabelle Monnin est vite fascinée par les gens qu'elle rencontre au point parfois de les enjoliver. Ce livre reste malgré tout une belle découverte et pour les mélomanes, il y a la possibilité de télécharger un CD d'Alex Beaupain qui correspond à la bande son du livre avec des créations mais aussi des titres connus choisis et chantés par les gens dans l'enveloppe eux-mêmes.
Lien : http://monpetitcarnetdelectu..

Pour ma part je n'ai pas du tout apprécié le roman, que je trouve vraiment trop alambiqué, triste... Isabelle Monnin à créer des personnages qui s'accrochent à leur désespoir et ça m'a vraiment mis mal à l'aise, peut-être parce c'est un peu trop proche de la réalité. Se sont en effet des situations qui peuvent arrivées à n'importe qui ...
La partie enquête, par contre j'ai adoré ! On découvre le cheminement du roman, les pensées de l'autrice face à l'écriture mais également fasse aux découvertes suite à l'enquête qu'elle fait pour retrouver de ces personnes.

Après avoir acheté une série de photos de parfaits inconnus sans aucune indication, l'auteur, Isabelle Monnin, décide d'écrire une double histoire. La première partie de son livre étant une histoire imaginée à partir de ses impressions personnelles, un roman, puis en menant une enquête à la recherche de l'histoire vraie de cette famille inconnue.
La première partie est pleine de poésie : l'histoire de trois femmes, de trois générations différentes. La seconde partie, nous révèle une histoire à la fois différente avec pourtant certains points communs.
L'auteur nous raconte l'histoire d'une famille française, avec beaucoup d'apathie, il est évident qu'elle a créé avec eux des liens d'amitié. Une histoire émouvante, des personnages blessés par la vie, à la recherche du bonheur.

J'ai un ressentiment mitigé quant à la lecture de ce livre, dont j'avais entendu parler dans les médias et lu les critiques ici et ailleurs sur le web.
L'idée d'inventer une histoire à travers des photos que l'auteure avait achetées via une site de vente aux enchères est bien originale.
Je n'ai pas aimé le style de la première partie : la fiction écrite sur personnages féminins se trouvant sur les photos, je l'ai trouvé trop "haché", pas assez fluide.
Dans la deuxième partie Isabelle Monnin part à la recherche de la vraie famille sur les photos. Cette partie est beaucoup plus fluide et agréable à lire. J'ai trouvé que la manière, avec laquelle elle a décrit ces rencontres, est émouvante voir troublante, parce que la fiction n'était pas si loin de la réalité. Les témoignages des vrais gens de l'enveloppe sont touchants.
Les non-dits, les traumatismes d'enfance et souffrances de nos aïeuls nous marquent et ont plus au moins un rôle dans ce qui on est (devenu), qu'on le veuille ou pas.