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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans la citadelle des dragons, en Zamonie occidentale, Hildegunst Taillemythes est un jeune dragon qui se pique d'écriture dans un monde où les livres sont omniprésents. « Je parle d'un pays où la lecture peut rendre fou. Où les livres risquent de blesser, d'empoisonner, et même de tuer. » (p. 9) Quand Dancelot, son parrain d'écriture, est sur le point d'expirer, il lui lègue un manuscrit anonyme. le texte est si réussi qu'il pourrait ôter toute volonté d'écrire. Hildegunst part alors pour Bouquinbourg à la recherche du mystérieux auteur.

Bouquinbourg est aussi appelé la Cité des livres qui rêvent. Les livres qui rêvent, ce sont les livres d'occasion qui attendent chez les bouquinistes de vivre une nouvelle vie avec un nouveau lecteur. Bouquinbourg compte un nombre étonnant de bouquinistes et de boutiques dédiées aux livres. Mais le plus surprenant dans cette ville, ce sont ses souterrains labyrinthiques. Et Hildegunst en fait brutalement l'expérience quand il se retrouve piégé dans les catacombes, traqué par les chasseurs de livres et par le Roi des Ombres.

Impossible d'en dire plus sans dévoiler des éléments essentiels de ce roman complètement déjanté. Dans l'univers de Walter Moers, les livres ont des pouvoirs immenses. Certains sont positifs : « Les réponses à presque toutes les questions d'aujourd'hui figurent dans les vieux livres. » (p. 146) Mais il faut se méfier du papier et des mots. « Vous faites partie de ces rêveurs qui croient que toutes les réponses figurent dans les livres, n'est-ce pas ? Mais les livres ne sont ni bons ni utiles. Ils peuvent être extraordinaires malfaisants. Avez-vous jamais entendu parler des livres dangereux ? Certains d'entre eux vous tuent dès que vous les touchez. » (p. 150) Croyez-moi, vous ne verrez plus jamais une coupure de papier du même oeil…

Walter Moers invente des auteurs, des livres et des textes dont il égrène des extraits dans son propre roman. Mais il se présente en fait comme un traducteur de l'oeuvre d'Hildegunst Taillemythes. Son texte est un fol éloge des livres et du pouvoir de la lecture. « de simples signes sur du papier m'apportaient une pure extase. » (p. 25) Pour tout lecteur un peu insatiable, Bouquinbourg pourrait être la capitale des plaisirs, voire du vice. Et il y a toujours des êtres vils pour tirer profit des pratiques les plus nobles. « le problème, c'est que pour gagner beaucoup d'argent, nous n'avons pas besoin d'une littérature parfaite et grandiose. Ce qu'il nous faut, c'est une production moyenne, de la camelote, de la pacotille, des produits de masse. Toujours davantage. Des livres de plus en plus gros et de plus en plus creux. Ce qui compte, c'est le papier vendu. Pas les mots qui sont écrits dessus. » (p. 352) Voilà un débat qui fait les belles heures de la critique littéraire !

Se fondant sur un univers complet et original, Walter Moers offre un roman très sympathique et qui se lit avec plaisir. J'ai parfois été un peu saturée par le fantastique qui émane du texte, mais j'ai poursuivi ma lecture sans heurt, en appréciant les nombreuses illustrations aux faux airs de gravure qui parsèment le roman. En conclusion, je ne peux que vous encourager à acheter des livres d'occasion. Ces livres qui rêvent n'attendent que vous !
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Qui a dit que la littérature est ennuyeuse ? Pas sous la plume et le souffle épique de Moers. La littérature est vivante, rassasiante et source de conflits dans une course à l'ouvrage le plus rare et précieux. Eh oui ! il existe des chasseurs de primes littéraires. Et des bestioles qui se nourrisent des livres : au sens propre comme au figuré. Qui n'a jamais rêvé d'être rassasié physiquement par la lecture d'un texte, de faire une indigestion de mots ?
Moers a créé un univers complet, avec une faune et une flore, plus intéressante sous la surface que dessus. Mais qui n'est pas exempte des luttes de pouvoirs et de la prédation (après tout, le meurtre reste le moyen le plus rapide de s'approprier un objet convoité...) Et en plus, c'est plein d'humour, ce qui ne gâche rien.
Humour, souffle épique, créatures extraordinaires et littérature à tous les étages, que demander de plus ?
Une réédition peut-être ?
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Prêts à embarquer pour la Zamonie ? Pour cela il faut aimer les livres, la lecture et ne pas avoir peur : du noir, du sang, des araignées…..
Si vous êtes prêts alors c'est partiiiiii : Nous ne partons pas seuls mais avec le gentil dragon de la couverture, j'ai nommé Hildegunst Taillemythes ! Ce jeune dragon (à peine 77 ans) a reçu un manuscrit en héritage de son « parrain en écriture », Dancelot de Tournerimes. Il s'agit d'un manuscrit si bien écrit que l'on passe du rire aux larmes, que l'on est ému au delà du possible, et que l'on a plus qu'une envie : rencontrer l'auteur (qui n'a pas de nom).
Hildegunst part donc à Bouquinbourg, la « cité des livres qui rêvent », à la recherche de ce fameux écrivain inconnu.
Après un démarrage que j'ai trouvé un tout petit peu lent, je me suis retrouvée à cheval sur un dragon (une expérience inédite pour moi), j'ai ri aux trouvailles de l'auteur, j'ai eu peur des Harpyres (mot valise sur Harpie et vampire), j'ai traversé des catacombes où des livres sanglants nous ont attaqués, j'ai découvert la confrérie des chasseurs de livres rares, en compagnie de Colophonius Clairdepluie, j'ai grignoté des tartines d'abeilles (vivantes les abeilles), j'ai eu de la pitié pour le pauvre roi des ombres, j'ai rigolé avec les rongelivres , j'ai adoré les notes de bas de pages, j'ai cherché (sans trouver) les étonnants anagrammes d'écrivains connus marqué de deux ** ( de Wils Orca pour Oscar Wilde ou Vochti Ugor pour Victor Hugo : toutes les solutions sont à la fin du livre ), j'ai failli perdre la tête à un concert de Trombonette.
Des ronges-livres nous ont ensuite accueillis et enseignés le rudiment de poèmes gagaïstes où « les défauts de prononciation étaient non seulement acceptés mais institutionnalisés ».

De nombreux dessins de l'auteur parsèment ce livre décoiffant, où alternent des réflexions, (sur l'écriture, le monde de l'édition), des aventures, et des personnages incroyables comme les verrequins (avec « un corps vermiforme, quatorze bras maigrichons et tête à mâchoire de requin« ), un Murch (croisement entre une grenouille et un canard) .

Si vous partez en Zamonie, n'oubliez pas vos vaccins en particulier contre la « bouquinoboulimanie » (les symptômes sont faciles à reconnaître, on court dans tous les sens en criant « Il faut que j'achète …des livres! Des livres! Des livres ! »
Lien : http://lajumentverte.wordpre..
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On a tous des livres qu'on a lu petit, qu'on a adoré, qui nous ont accompagné, qu'on a relu plus tard… et qui finalement ont eu plus d'importance que prévu.

C'est comme ça que j'ai eu ce livre : un roman Young Adult pour une adolescente.

J'étais déjà une grosse lectrice alors un dragon qui écrit dans une ville consacrée aux livres, pourquoi pas ? J'aimais les livres… et je confesse que ça n'a pas beaucoup changé depuis !
Mais depuis j'ai commencé une collection de livres parlant de livres, de bibliothèque, etc.

Cela fait 10 ans qu'il m'accompagne (paru en 2006), et je vais faire de mon mieux pour vous le présenter.

Ce roman nous raconte la vie d'un dragon, Hildegunst qui quitte la cité des dragons pour partir sur les traces d'un écrivain génial. Sa quête le menu dans une ville (paradisiaque) dédiée aux librairies où lecture à l'heure de la buche et livres mystérieux cohabitent dans un bazar total.

Le coeur de la cité est constitué par un labyrinthe souterrain servant de stock quasi illimité… mais il est arpenté par de dangereux êtres qui peuvent vous dévorer pour protéger leur précieuses bibliothèques. Malheureusement je ne vous en dirais pas plus, j'adorerai me perdre dans les circonvolutions du récit mais ce serait gâcher le plaisir de ceux qui ne l'ont pas encore lu.

Je possède ce texte dans une vieille édition, chez Panama, qui a eu du mal a survivre aux 10 derniers années… la reliure a souffert. Elle est cassée à plusieurs endroits, certaines pages commencent à prendre leur indépendance. Mais cette version est illustrée et offre un univers typographique magnifique ! Les lignes sont longues ce qui ralentit la lecture, et pour une fois ça colle bien avec l'histoire.
Je n'aimais pas particulièrement les images au départ et puis au fil du temps je m'y suis faite et je pense que je ne pourrai pas l'aimer autant avec d'autres.

Tout est en noir et blanc mais l'esthétique vient du visuel livresque : ils s'empilent, s'accumulent, s'entassent autour des textes, sur des pages qui leur sont abandonnées. Les symboles qui remplacent les nombres des chapitres ajoutent également à cette impression de monde construit.

L'édition offre des respirations qui collent vraiment très bien à l'ambiance et nous mettent le nez dans notre appétit… Je pense que c'est un excellent « page turner ». J'ai vraiment développé une forme de passion pour ce livre qui prend le temps de nous parler de typographie, de papier, de colle… de tout ce qui fait qu'un livre est un livre, un objet que l'on peut promener, manipuler… et CONSERVER. C'est rare, ça prend du temps, ça expose à des termes peu connus, bref ça pourrait être vu comme « élitiste », mais quel plaisir de parler livres avec quelqu'un qui semble aussi passionné que soi.

En plus il y a des portraits d'écrivains, dont les noms sont « déguisés » mais dont les caractéristiques sont flagrantes. Ils parsèment le texte, bien sur, comment parler de livres sans parler d'auteurs ? haha ! Quelle foule peuple ce monde éditorial parallèle ! Je me suis souvent demandé si tel auteur aurait sa place dans les catacombes et si oui quelle elle serait ? Nombre de nos auteurs classiques auraient bien mérité leur place dans la grotte de cuir…

Et croyez moi j'aurais pris le risque de descendre dans ces tunnels ! qu'est ce que j'aurais aimé chasser les livres de la liste d'or…

et lire pour de vrai les récits de Clairedepluie.

La couverture est majoritairement argenté et si celle de mon exemplaire s'est usée (oups…) l'effet reste très classe : il y a des reflets, des brillances, qui rendent l'objet « précieux ».

Je connais peu de monde qui l'ont vécu aussi fort, mais peut être que ma bibliophilie et ma décision d'étudier l'édition ont un lien avec ce livre, allez savoir… Pour ma part je remercie le traducteur de Zamonnien vers l'allemand qui a du s'arracher les cheveux pour réussir à rédiger ce livre 🙂 …
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Hildegunst Taillemythes, jeune poète de 77 ans, entreprend son voyage initiatique, se conformant en cela au souhait de son parrain en poésie, Dancelot de Tournerimes, décédé à l'âge respectable de 888 ans. Et nous accompagnons le dragonneau, de sa forteresse de Zamonie Occidentale aux rues et ruelles de Bouquinbourg, à la recherche d'un poète inconnu quasi mythique, auteur du livre absolu dont la lecture comble les aspirations les plus profondes de chacun. le récit nous emmène dans les entrailles d'un pays onirique, fantastique, horrifique, où les livres peuvent tuer, où la lecture peut rendre fou.
Ce roman extraordinaire est l'un des plus personnels, des plus originaux qui soient. Il s'apparente au "Seigneur des Anneaux" en ce qu'il crée un univers totalement imaginaire, dont les référents sont essentiellement littéraires, mais aussi à "Alice", pour la fantaisie apparemment débridée mais admirablement logique, au "Manuscrit de Saragosse" pour tous ces récits extraordinaires enchâssés l'un dans l'autre … Mais il est aussi très contemporain dans son aspect visuel et graphique : les pages de gardes, page de titre, illustrations raffinées, évoquant un monde étrange et labyrinthique ainsi que les chapitres numérotés à l'aide de chiffres totalement inconnus sont parfaitement au diapason du récit et témoignent de la maîtrise de l'auteur. Ce récit est avant tout une célébration de la lecture, de la littérature, de l'écriture à laquelle on ne résiste pas : il déclenche chez le lecteur une irrésistible envie de s'immerger totalement dans l'univers du livre, avec gourmandise et délectation !
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Cet un livre très bien écrit.
Une histoire structurée dans laquelle on plonge facilement.
L'univers du livre est incroyable ! Complexe mais très détaillée, on est vite absorbé par ce monde.
Un monde de livres dans un livre : une idée incroyable ! :)
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(J'ai un peu peiné dans cette lecture à cause d'une mini panne de lecture et me demande si je n'aurais pas mieux apprécié le livre à un autre moment.)

Tout d'abord, j'ai été très surprise par le livre et le public visé par la maison d'édition (à partir de 11 ans) me parait peu adapté. Il y a beaucoup d'humour qui se joue sur les mots avec un vocabulaire que j'ai trouvé parfois difficile et certains thèmes abordés (certes hyper intéressants) m'ont paru peu abordables pour des jeunes entrants au collège. Je conseillerais plutôt ce livre à partir de 14 ans, et encore...

L'intrigue de base suit un jeune dragon de 70 et quelques années, Hildegunst, qui part à la recherche d'un écrivain suite à la dernière volonté de son oncle.
S'ensuit un bon nombre d'aventures dans un monde assez complexe où les livres jouent un grand rôle. J'ai énormément aimé cet univers peuplé de livres et l'auteur a beaucoup d'humour et d'idées originales. Au côté de Hildegunst, on rencontre plein de personnages différents dont certains sont très attachants (une mention spéciale pour les Rongelivres ♥).
Toutefois, j'ai trouvé le livre un peu long et j'ai parfois eu cette impression d'un trop plein de "side quests" alors que j'avais envie que l'intrigue avance un peu plus. le "méchant" était assez surprenant et c'est notamment ses motivations que j'ai trouvées peut-être un peu hors de portée de la compréhension d'un jeune de 11 ans.

Au global, c'était une bonne lecture avec un univers très riche mais j'ai trouvé certaines longueurs qui m'ont un peu freinée dans mon appréciation.

(Les illustrations de l'auteur sont magiques, j'adore son style)
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Lu sur les conseils d'une amie, et très bonne découverte !
Malgré un début un peu lent, l'histoire devient rapidement prenante et l'univers est tout simplement magique !
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