L’avenir n’existe pas. L’avenir est néant. Seul le présent existe. Toujours vécu au jour le jour. Sans prévoir. […] Le passé existe. A partir du passé que se font les livres, les films… pas sur l’avenir ! Pas d’avenir sans passé. Sans mémoire. Je ne regarde pas en arrière. Je me fiche de mon passé, dont je me passerais bien. Si on pouvait tout effacer ! On doit faire avec. Le refuge est le présent. Comme si j’étais en équilibre à haute altitude sur un emplacement où il y a juste la place pour poser les pieds, avec le brouillard partout en dessous.
Je me présente en défoncé à mes heures, comme on endosse un habit, surtout pas en malade. Curieux état intermédiaire. Comment sortir de ça ?...
Autant poser une nouvelle fois la question comment sortir de soi. Si je sors de moi, je n'existe plus... bien que des dragées psychédéliques procurent la sensation de se sortir de soi, tout en continuant d'exister.
Je n'aime pas trop ce que je suis, je balaie cela. Je dois être devant une sorte de représentation, permanente. En me retrouvant seul, ça doit bloquer. Comment fuir tout ça, sinon qu'en fuyant davantage. Le navire ivre doit poursuivre son périple, sans faire escale. Tout reste secret.
Je déprime à mort.
Le nubarène peut être un philtre d'amour, qui se prolonge au-delà de l'effet. Comme la sensation du poing dans la gueule, trouvant une réalité après coup. Ce qui est arrivé peut perdurer.