Encore un digne représentant d'une Ecole espagnole qui ne cesse de ravir nos pupilles! Avec vingt ans de carrière, le majorquin
Guillem March propose avec
Karmen sans doute son plus ambitieux travail graphique. L'espagnol a travaillé sur de nombreuses publications DC souvent sur des personnages féminins, souvent teinté d'érotisme. Projet aussi étrange, surprenant que personnel,
Karmen reprend (en version féminine) le thème de l'excellent Essence de
Benjamin Flao, celui de l'ange venu accompagner une âme pendant les quelques micro-seconde qui séparent la vie de la mort...
Qui dit projet de dessinateur dit graphisme généreux et très clairement la première qualité de cet ouvrage est sa liberté totale. L'auteur prend prétexte de ces heures de libération de l'âme, cette pérégrination de Catalina dans la cité ensoleillée accompagnée par l'ange contestataire
Karmen pour donner libre cour à sa virtuosité et à ses envies. On observe ainsi la jeune femme vaguement grassouillette parcourir le monde, croiser ses contemporains dans le plus simple appareil, déviant les lois de la gravité quand elle comprend que seule sa volonté la limite dans ce nouveau plan d'existence. Les cases sont larges, les pages souvent pleines et le cadrage donne le tournis en proposant des cadrages improbables par-ci en eye-fish, par-là accompagnés de formes en surimpressions... tout cela est hautement imaginatif et magnifique. le modèle
Manara est bien sur présent avec cette justification toute relative de montrer l'héroïne nue sous toutes les coutures avec un petit côté voyeur mais absolument pas vulgaire ni érotique. le sexe féminin n'est jamais montré malgré certaines vues vertigineuses et l'on sort de l'album avec la vague impression d'avoir parcouru des travaux de graphisme anatomiques ou un carnet de paysages urbains. C'est beau, c'est précis, c'est inspiré... pour le dessin. [...]
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