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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aysuun – Un Livre de Ian Manook (Français, né en 1949) Auteur de « La vengeance d'une femme » aux éditions Albin Michel – le 2 Novembre 2023

L'auteur nous accroche avec ses premières pages en « tu » « tu veux savoir la légende » j'avoue que cette présentation débutante et déroutante est rondement menée.

Une petite fille de 6 ans garde les chèvres « tu n'es pas trop jeune ? »
« Où est ta famille ? »

Le narrateur parle aussi d'une vie de 106 ans, ce qui est probablement une exagération.

Il y a eu un massacre et les gars n'ont sauvés que les chèvres. « Ces putains ne sont pas dignes d'enfanter nos bâtards » (à propos des femmes qu'ils ont massacrées)(disent-ils pour se dédouaner) la lame de la vengeance se dessine doucement.

Je n'ai pas trop aimé le rythme / le tempo, les dialogues sont bien présents, c'est déjà ça, mais ils sont mal répartis avec les description. C'est pour cela que cette histoire a un bémol même si elle partait bien.

Pour avoir chroniqué plus de 500 livres je peux vous dire une chose, s'il est facile d'écrire un bon début, il est beaucoup plus dur d'écrire une belle suite.

Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Bingo, voilà mon premier coup de coeur pour l'année 2024 ! Bon, je ne prenais pas trop de risques non plus, je jouais le cheval gagnant avec Manook qui retournait en Mongolie pour dresser son récit.

La Mongolie ! Je me doutais que la cavalcade serait belle, puissante, profonde et que j'en ressortirais secouée, mais heureuse. Avec ses romans, peu de chance de finir dans la fin du classement puisqu'ils sont souvent dans le tiercé gagnant.

Attention, chevaucher aux côtés de l'auteur n'est jamais sans risque pour votre petit coeur, parce que, comme toujours, dans son roman, il va y incorporer des véritables morceaux d'Histoire, de faits réels et y ajouter tout l'illogisme et l'hypocrisie du régime communiste.

Alors oui, les premières pages sont dures, violentes, montrant toute l'ignominie des soldats qui obéissent aux ordres d'un fanatique, d'un homme imbu de son pouvoir, de sa puissance et de sa certitude qu'il faut éradiquer cette société rétrograde de nomades et les transformer en prolétaires… Sérieusement, les gars ? (ironie)

Dans un pays fait de steppes immenses et d'éleveurs de chevaux, de rennes, de yacks, de chèvres,… le prolétariat est impossible, mais au communisme, rien n'est impossible, sans doute, même pas la connerie et l'imbécilité. Surtout pas les violences et l'acculturation des autres, le dénigrement de leurs croyances.

Ce récit est un formidable récit d'aventures, de galopades, de vie nomade, de culture mongole et touva, de personnages qui ne veulent que conserver leur liberté et que le grand frère russe foute son camp, avec son communisme à la noix, violent et inutile. C'est aussi le récit de la vengeance d'une femme, Aysuun, personnage marquant, fort, indépendant, libre et attachée à sa culture, sa famille, ou ce qu'il en reste.

C'est un récit aux paysages magnifiques, dont on voudrait voir en technicolor ou mieux, sur place, afin de se gorger de ces steppes, montagnes, animaux fabuleux qu'ils comportent (loups et aigles). Pour la cuisine, j'éviterai, rien ne me tente vraiment. par contre, faire l'amour sous le ciel immense et sous une fourrure douce de femelle yack, je suis partante !

La petite touche de fantastique, de magie, de chamanisme, d'inexpliqué, passe très bien dans ce récit, puisqu'il se déroule sur des terres sur lesquelles le chamanisme et les croyances sont très fortes.

Mais le plus important n'est pas là, c'est surtout dans le fait que des hommes et des femmes se battent pour rester libre, pour que leur culture vive, survive, eux qui voient tous les jeunes aller s'échouer dans des grandes villes polluées, déracinés, ne plus être reliés à leur terre mère, nourricière, à leur culture et leurs croyances.

Mélangeant habillement l'histoire d'une vengeance, l'Histoire avec un grand H, la fiction, le chamanisme, la nature âpre, la politique de l'URSS, le récit d'aventure pure et dure, l'auteur nous propose un grand roman, beau et violent à la fois, portés par des personnages forts, touchants, inoubliables (Aysuun en fait partie) et un méchant imbu de lui-même, fat, persuadé qu'il a raison et que les autres sont des dégénérés qu'il faut asservir, exécuter, ou éradiquer de leurs terres.

Un récit qui se dévore presque d'une traite, qui se lit les yeux grands ouverts, qui se déguste avec ferveur, tant ce qui est dit dedans n'est que vérité et que l'on a envie de pleurer, une fois de plus, sur les exactions commises par les Hommes envers ses semblables.

Un roman puissant, fort, beau comme un cheval au galop et qui, comme un ouragan, a tout emporté (oui, chantez, maintenant).

Que la route te soit blanche, petit frère, petite soeur, grand-père et grand-mère.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un roman d'aventures dans les steppes à la frontière de la Sibérie et de la Mongolie.

L'histoire touchante au départ, d'une famille massacrée par des militaires russes, venus pour « pacifier » le peuple, selon l'idéologie stalinienne. Des années plus tard, Aysuun, une femme survivante concocte sa vengeance.

L'héroïne du titre est vraiment très forte et dans la dernière partie du livre on aura des éléments plus ou moins magiques. Il faudra un peu de suspension volontaire de l'incrédulité pour accepter tous ces rebondissements, mais en retour, on pourra découvrir les Touvans, un de peuples de l'Union soviétique dont je n'avais jamais entendu parler.

Au final, un accrolivre haletant, dans un décor de bout du monde et un bien triste contexte historique.
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Il suffit parfois d'une aventurière en quête de vengeance qui parcourt les steppes de Mongolie sur un cheval vigoureux pour obtenir un roman bien sympathique.
C'est le cas de ce roman porté par un puissant souffle romanesque, traversé par des descriptions de paysages sauvages, par des indications sur la vie mongole, sur les coutumes et traditions et rythmé par le galop des chevaux.

En 1930, la Mongolie et le territoire de Touva se retrouvent sous « protection » russe. Plus rien d'autre ne compte que la Grande Idée de la Révolution communiste. le jeune major Kariakine est envoyé en Sibérie, dans le sud de la région, afin de surveiller les tribus mongoles, qui refusent d'abandonner le mode de vie nomade et restent fidèles aux anciens mythes . Afin d'être sûr de les éduquer correctement, l'officier n'hésite pas à tuer, piller et violer en mode conquérant, en justifiant ainsi ses méthodes.
"- Kariakine, tu entends vraiment ce que tu dis ? Une révolution prolétarienne, dans des steppes sans aucun prolétaire ? (...)
- Alors agissons comme l'ont fait les Américains : débarrassons-nous de ces nomades comme ils ont exterminé leurs Indiens. Les plaines libérées de ces parasites, nous pourrons y construire et y développer de grandes métropoles comme ils l'ont fait. C'est le sens de la Révolution. Urbaniser et prolétariser la steppe. "

Prolétariser la steppe !
La démarche semble antonymique et invraisemblable et cependant c'est cet objectif qui a guidé l'armée russe dans sa volonté d'assimilation. C'est ce que raconte une Aysuun vieillissante, dans un récit premier qui va contenir les aventures du passé.
"La parole du Parti, ou de n'importe quel imbécile du Parti, l'emportait sur tout. Sur l'évidence, sur la logique, sur l'histoire, sur la tradition,, sur les mathématiques, sur la science. S'il l'avait voulu, Staline aurait pu faire chanter à un coeur joyeux et convaincu de cent millions de soviétiques que la Terre était plate. "
L'auteur, en empruntant sa voix, nous apprend également comment fonctionne la colonisation culturelle en choisissant l'exemple des cimetières. le peuple mongol avait l'habitude de laisser ses morts dans la steppe, en croyant que leur esprit avait imprégné le feutre de la yourte et qu'ainsi ils continuaient à voyager ensemble. En les obligeant à enterrer leurs morts dans des cimetières, ils les contraignent à se sédentariser pour pouvoir continuer à honorer leurs ancêtres.

Ainsi donc Aysuun la vieille dispense des conseils de sagesse et des jugements avisés et laisse Aysuun la jeune faire le récit de sa quête de vengeance et de sa jeune sensualité avec Tumur, le voleur de chevaux.
Aysuun et sa mère ont été violées et laissées pour mortes par Kariakine et ses hommes. Lorsqu'elle le retrouve quelques années plus tard, la jeune femme décide de se venger en l'entrainant dans une course-poursuite destinée à l'humilier aux yeux de tous.
L'auteur avec ce sens du rythme qui fait les bons auteurs de polars nous emmène de rebondissements en rebondissements pour un voyage instructif auprès d'une héroïne parfaitement convaincante.
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Quel plaisir de retrouver les paysages sauvages et les peuples nomades qui m'avaient tant charmée lors de ma première incursion dans l'univers de Yeruldelgger

Un roman ? Plutôt une légende, un cri pathétique en direction de ceux qui n'auraient pas encore compris que la barbarie humaine est encore à nos portes.
Un roman d'aventures dont la narratrice use ses dernières forces à transmettre son histoire cruelle et toujours actuelle : celle de victime d'une opération dite de pacification de peuples jugés inférieurs, ici parce qu'imperméables à la doxa soviétique.

L'histoire d'une « opération spéciale » menée en 1930 par l'Armée rouge contre les Mongols et les Touvans, et d'une vengeance réalisée vingt-quatre ans plus tard par une sacrée bonne femme.

En 1930, les Russes entreprennent de sédentariser les peuples nomades mongols et touvans et de supprimer leur culture chamanique. Tous les moyens habituels sont employés pour réduire ces populations qui vivent par et pour la nature sublime qui les entoure et les fait vivre. En particulier des raids meurtriers à l'encontre de civils sauvagement violés et assassinés.

Aysunn, 13 ans, assiste au massacre de son père et de sa petite soeur. Violée à son tour comme sa mère, elle est laissée pour morte. Elle se souviendra toute sa vie de son bourreau, le sinistre Kariakine. Car bien plus tard, elle croisera à nouveau sa route, et elle raconte son histoire, devenue légende, à un jeune étudiant.

Une traque pleine de rebondissement parmi la steppe, au milieu des chevaux, des ours, des aigles et des loups, parmi les chamanes et les soldats endoctrinés et soumis à la puissance arbitraire d'un chef pervers. Tour à tour, les deux protagonistes deviennent proie et chasseur. Car Aysunn s'est promis non seulement de tuer Kariakine, mais de l'humilier devant tous, et elle l'attire dans un piège diabolique. Lui qui dispose pourtant d'une force sans limite, elle des ressources de la nature et de la protection des esprits.

Au-delà des scènes de combats haletantes, l'évocation particulièrement poétique de cette contrée proche de l'Altaï, l'auteur délivre aussi une explication des dérives totalitaires qui autorisent – au nom d'une quelconque doctrine politique ou foi, à étriper – au sens littéral – ceux qui ne pensent pas comme ils le devraient. le parallèle avec l'actualité des populations persécutées est frappant.

Et, en toute fin de cette narration, une sacrée surprise ! Et un seul remord : un roman trop vite lu ...
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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J'avais beaucoup aimé Yeruldelgger du même auteur, je me suis tourné vers Aysuun pour revisiter la Mongolie. Contrairement à Yeruldelgger qui se déroulait dans la Mongolie d'aujourd'hui, Aysuun se passe dans les années 1930, lorsque l'URSS a voulu imposer sa politique aux Mongols qu'ils considéraient comme une bande de péquenots aux coutumes arriérées.

Tous les moyens étaient bons pour soumettre les malheureux Mongols, et le major Kariakine qui massacre les hommes d'un campement et viole les femmes n'est qu'une brute parmi les autres. C'est tout le système soviétique qui exporte sa violence chez son malheureux voisin dont beaucoup d'habitants ont le tort d'être nomades : aucun espoir de les associer à la grande révolution prolétarienne, il faut les sédentariser ou les faire disparaitre.

Vingt-cinq ans plus tard, Aysuun qui avait été violée et laissée pour morte reconnait le nouvel officier soviétique qui prend le commandement du détachement militaire d'à côté. Là nait son désir de vengeance, mais Aysuun ne veut pas se contenter d'un simple meutre pour régler le problème. Elle élabore toute une stratégie pour humilier et éliminer la brute devenue colonel de l'armée rouge, devenu également un chef sans pitié pour les soldats de la garnison.

Ce récit est l'occasion de nous faire connaitre les traditions des nomades mongols, particulièrement celles des Touvans, l'ethnie à laquelle appartient Aysuun. Ian Manook nous décrit les paysages, la faune et la flore, les coutumes des nomades, les relations entre eux et l'influence des esprits à tout moment de la vie quotidienne.

Autant j'ai aimé découvrir les traditions, dont celles liées au chamanisme, autant je n'ai pas aimé les interventions magiques dans des scènes à priori réalistes.
J'ai trouvé ces passages déplacés dans ce récit par ailleurs crédible, et c'est pour cette raison que ma note n'est pas meilleure. Dommage car c'était une belle histoire, superbement documentée et très bien racontée.
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Ian Manook est un auteur que j'apprécie depuis longtemps. J'ai lu avec énormément de plaisir ce nouvel opus. Une plongée dans des contrées lointaines, une femme exceptionnelle dont le courage est époustouflant, une nature éblouissante peuplée d'animaux et de ce peuple nomade, tout cela vous fera voyager et ressentir des sentiments divers dont on ressort déboussolé.
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Dépaysant, une ode à la nature. Les personnages sont monolithiques, un rien caricaturaux, la nature est belle et est bien présentée, peut être un peu magnifiée par rapport à la réalité des steppes (?, je ne le saurais jamais et les descriptions de ce récit me le font regretter), le scénario se déroule mécaniquement sans anicroche... il y manque juste un supplément d'âme que le
chamanisme évoqué ne suffit pas à insuffler.
Mais le plaisir de lire est réel.
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Une femme âgée de 106 ans, d'origine mongole, raconte un épisode de sa vie à un jeune garçon chargé de rédiger un devoir. En 1930 la folie soviétique va massacrer sa famille et la laisser sa mère et elle violées et mourantes. Des années plus tard elle recroise le chemin de l'officier responsable du drame et elle décide de se venger .
C'est d'une lecture facile et l'auteur maintient la tension tout au long du récit .
Le contraste entre la froideur soviétique et le mode de vie des nomades est amené avec intelligence et sans que ce soit pesant pour le lecteur. Peut-être que l'ensemble aurait mérité quelques pages en moins mais cela reste un bon livre distrayant.
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Revoilà la Mongolie qui nous a permis de connaitre cet auteur. Fidèle à ses connaissances du terrain, aux traditions, aux histoires haletantes, il s'amuse à nous faire parcourir la steppe et nous le suivons volontiers, car il a trouvé un nouveau personnage fort et empathique.
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