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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si plus ou moins tout le monde connaît le célèbre espion britannique Kim Philby, agent double ayant trahi les services de Sa Majesté en travaillant pour le KGB, l'historien Ben Macintyre retrace ici le parcours incroyable d'Oleg Gordievsky, agent secret du KGB ayant tourné le dos à l'URSS au profit du Royaume-Uni.

Fils d'un officier du KGB, Oleg Gordievsky a grandi au coeur des services secrets soviétiques jusqu'au moment où, de plus en plus séduit par les libertés de l'Ouest, il s'est progressivement mis à douter du système communiste, allant jusqu'à devenir l'une des plus importantes et plus fiables sources d'informations de l'Occident. C'est lui qui a probablement permis d'éviter une guerre nucléaire lorsque la guerre froide battait son plein, c'est lui qui conseillait Margaret Thatcher et Ronald Reagan lorsque ceux-ci cherchaient à se rapprocher de Mikhaïl Gorbatchev, l'homme de la glasnost et perestroïka. Décoré pour services rendus, il ne trahissait pas pour l'argent, comme Rick Ames, l'agent de la CIA qui l'a finalement vendu au KGB, mais par conviction…un héros de l'ombre qui a risqué sa vie et celle de sa famille pendant des dizaines d'années pour nous, pour le bien de notre démocratie !

Finement documenté, Ben Macintyre réussit non seulement l'exploit de narrer une histoire complexe, regorgeant de protagonistes, sans jamais perdre le lecteur, mais surtout de livrer une biographie tout bonnement palpitante, digne des meilleurs thrillers. Proposant une réalité qui dépasse de loin la fiction, il nous plonge en pleine guerre froide, restituant avec brio les tensions historiques de l'époque, tout en narrant l'incroyable parcours de cet homme, ponctué d'une tentative d'exfiltration par le MI6 dans l'antre réputé inviolable de l'ours soviétique.

Passionnant !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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"Le meilleur récit d'espionnage que j'ai jamais lu" indique l'étiquette de la couverture. Même si je n'ai pas lu beaucoup de récits d'espionnage, je suis quasi certaine qu'il doit être difficile d'en trouver un qui surpasse L'Espion et le Traître de Ben Macintyre.

Ce récit retrace la vie d'un des plus grands espions du 20ème siècle : Oleg Gordievsky. Travailler pour le KGB est pratiquement une affaire familiale, une fierté même pour nombre de russes dévoués à leur patrie (un million de russes en faisait parti). Né en 1938 d'un père portant l'uniforme du KGB, Oleg Gordievsky grandit dans cette communauté d'espions, fermée sur elle-même et bénéficiant des avantages liés à cette appartenance. La voie est tracée pour son frère et lui. Grâce à la facilité d'apprentissage des langues étrangères, Oleg sera destiné à grimper les échelons pour être envoyé dans les ambassades russes à l'étranger, en tant qu'espion pour son pays. Après une formation pointue, entre autres pour sélectionner de nouvelles recrues, déjouer les filatures, il sera envoyé avec sa femme (travaillant pour le KGB) à l'ambassade russe à Copenhaegue, puis plus tard, à celle de Londres, avec sa seconde épouse Leïla avec qui il eut deux filles.

Très vite, il commencera à douter du bien fondé de la politique de son pays. Epouvanté par le mur de Berlin, puis horrifié de la répression russe en Tchécoslovaquie, que l'on appellera Printemps de Prague, il n'aura plus aucun doute sur le camp auquel il voudra appartenir. C'est donc par idéologie qu'il souhaitera, puis acceptera d'être contacté par les services secrets anglais, le MI6.

Pour les anglais, avoir recruté un officier du KGB est une véritable aubaine. Jamais ils n'auraient espéré un espion aussi bien placé. En effet, Gordievsky leur fournira, toute sa vie, une quantité astronomique de documents, d'informations sur les arcanes du KGB, son mode de fonctionnement, la politique du pays, leurs projets, leurs peurs, leur système économique et leurs espions, bien sûr.

La relation d'un service d'espionnage ou contre-espionnage vis-à-vis de ses hommes est basée sur la confiance d'abord, le respect, l'admiration parfois et c'est cette relation-là qui unira Oleg et les membres du MI6. L'argent est en effet, pour la plupart des espions, un des premiers moteurs pour entrer dans le contre-espionnage. Professionnel jusqu'au bout des ongles, mais aussi féru de littérature, de musique, d'opéra, ayant adopté la vie occidentale avec son épouse et ses enfants qu'il aime tendrement, Gordievsky mettra sa vie en danger à de nombreuses reprises.
Sa double vie m'a épuisée. Comment est-ce possible ? Comment a-t-il fait ? Jongler ainsi, tromper tout le monde. Etre espion, c'est avoir deux cerveaux. Croyez-moi, la vie d'un espion n'est pas donnée à tout le monde !

J'aurais envie de vous raconter toute sa vie tant elle est passionnante, mais je préfère m'arrêter là pour vous laisser le plaisir de le découvrir vous-même. J'ai vraiment adoré. C'est un récit unique pour une vie qui l'est tout autant.

Simplement encore quelques précisions. Tout le système d'espionnage est décortiqué, la psychologie de l'espion, le pourquoi, le comment. Vous apprendrez un tas de choses passionnantes !
Gordievsky oeuvra principalement lorsque la période des grandes purges staliniennes s'apaise, durant la guerre froide jusqu'à la perestroïka de Gorbatchev.
Gordievsky fut reçu par les grands de l'époque : Reagan, Thatcher et fut décoré pour les services rendus.
Et cerise sur le gâteau : le livre reprend quelques photos... Je suis contente, l'image que je me faisais du personnage lui correspond bien :-)

Allez, une toute dernière chose :
j'ai souvent eu peur pour lui.
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L'espion et le traître est un récit absolument passionnant. J'ai eu l'occasion de vivre au quotidien dans les ex-pays du bloc de l'Est, lors d'expatriations familiales professionnelles dans les années 80. Au cours de cette lecture, je me suis retrouvée plongée dans l'atmosphère particulière de ces pays qui, en effet, se trouvaient enfermés dans leurs frontières. L'herbe étant toujours plus verte ailleurs, une grande majorité de ceux qui nous voyaient partir et revenir au gré de nos congés étaient convaincus que, "de l'autre côté", nous vivions dans un eldorado où tout prospérait. Aussi, malgré, ou plutôt en raison de certaines situations qui peuvent faire penser à un scénario pour un polar d'espionnage, je valide en confiance - sans autre réserve que celle que peut nous réserver l'ouverture des prochaines archives.
J'ai été passionnée de la première à la dernière page, j'ai tout lu, y compris la liste des acronymes, mais j'ai renoncé à la bibliographie sélective.
La lecture m'a pris plus de temps que d'ordinaire. le récit est fouillé et labyrinthique, à l'image de ces espions, contre-espions, agents traitants, de liaisons, diplomates, politiques et autres impliqués dans les rouages de l'histoire, y compris toutes les petites mains si précieuses, secrétaires, standardistes, voire épouses et bébés. Je me demande d'ailleurs comment ils arrivent à s'y retrouver, entre eux. Heureusement qu'il y a des cartes et des photos pour le lecteur.
Ben Macintyre connaît bien son sujet et j'imagine la tonne de notes et de documentation, en plus des interviews d'Oleg Gordievsky, le principal intéressé, et bravo également au traducteur.
Ne me demandez pas de vous faire un résumé, je ne suis pas certaine d'avoir tout retenu, mais tout apprécié, absolument.
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Cette fois-ci on n'est pas dans un roman d'espionnage, mais bien dans la réalité, l'histoire vraie et vécue d'un membre du KGB qui, durant son affectation au Danemark, décide de trahir son pays et de révéler des informations au MI6, l'espionnage anglais, au péril de sa vie.

L'auteur reprend pas à pas le fil de la vie d'Oleg Gordievsky, de sa jeunesse, de sa formation, de ses questionnements quant au système soviétique, son cheminement vers la trahison, les risques qu'il prend, le sacrifice de sa famille lors de sa fuite vers l'ouest, les secrets qu'il dévoile, son influence réelle ou supposée ...

Bien qu'historique, c'est vraiment passionnant à lire d'un bout à l'autre ...
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L'espionnage fait partie des plus vieux métiers du monde. En 1825 avant J.C., Ramsès avait déjà élaboré de fins stratèges d'espionnage et de contre espionnage, comme révéler à l'ennemi des fausses informations. Dans l'empire romain sous Domitien, les « frumentarii » participaient aux services secrets pour renseigner l'empereur. La légende raconte qu'un « frumentarius » arriva à retrouver au III° siècle l'évêque d'Alexandrie Denys et à le faire arrêter. Bien plus tard, Napoléon disait qu'un « espion bien placé vaut mille combattants ».

Parfois détestés, parfois adorés, disons tout de suite que les espions ne restent pas inaperçus dans la mémoire collective : héros de la Grande Histoire ou pitoyables traîtres, ils passent pour des menteurs avec un art du double discours à faire pâlir la plus habile des langues de bois. L'historien et journaliste Ben Macintyre s'est penché sur l'un des personnages les plus emblématiques dans les relations est/ouest du vingtième siècle : Oleg Gordievsky.

Gordievsky est né en 1938 à Moscou dans une famille liée au pouvoir soviétique, son père étant un officier du KGB. Sa mère, bien que croyante, suivait le concept idéologique de son mari bien que des doutes s'infiltraient en son for intérieur. C'est donc naturellement que le jeune Oleg s'oriente vers les services secrets d'autant que son frère a déjà rejoint les rangs du service soviétique du renseignement. Travailleur, brillant, polyglotte, il franchit rapidement les étapes jusqu'à obtenir en 1963 un poste à l'ambassade soviétique de Copenhague. Ce pied dans un pays de l'Ouest va progressivement faire basculer les sentiments de Gordievsky envers les dirigeants de sa nation, d'autant plus qu'il était à Berlin lors de la construction du mur en 1961. Il prend goût aux écrits interdits et à la musique classique occidentale. Et à la liberté qui semble s'épanouir dans les démocraties européennes. Ce sentiment se décuplera en 1968 lors des événements de Prague et c'est progressivement qu'il va travailler pour les services britanniques du M16, d'abord lors d'un premier contact lors de son affectation au Danemark, puis de façon spectaculaire lorsqu'il obtiendra un poste à l'ambassade de Londres. Double langage, double jeu, espion pour l'Ouest, traître pour l'Est, jamais Gordievsky ne faiblira et gardera seul son secret, refusant d'avouer à sa deuxième épouse et mère de ses deux filles – qui travaille pour le KGB – qu'il est passé de l'autre côté du mur. Mais, les agents doubles existent des deux côtés et un certain Aldrich Ames va mettre la puce aux grandes oreilles de Moscou… l'opération PIMLICO démarre.

Cette biographie c'est un roman, c'est un film. C'est du John le Carré à la sauce hitchcokienne ! Malgré la complexité de l'histoire et la quantité d'acteurs qui s'agitent de Moscou à Washington en passant par Londres et autres points stratégiques, la lecture se déroule comme un long tapis rouge sans jamais savoir où la course se termine tant la réalité dépasse la fiction. Qui dit biographie dit radiographie et c'est un scanner livresque qui passe au rayon X l'histoire soviétique, de Staline jusqu'à la perestroïka de Gorbatchov. Avec des tacles qui ne sont pas loin d'être toujours d'actualité. L'auteur n'oublie pas de mettre en lumière toutes les ombres s'engouffrant dans l'âme de Gordievsky, aussi bien son exil définitif que les difficultés intimes liées à ses mensonges permanents auprès de son entourage le plus proche. Pourtant il aimait Leïla Aliieva mais son métier est resté au-dessus de l'amour. Espionnage et trahison sur toute la gamme.

Sueurs garanties pour cet espion qui venait du froid.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Extraordinaire roman d'espionnage qui captive d'autant plus qu'il est davantage une biographie construite en grande part avec le vécu du personnage principal. Celle d'un des espions les plus performants du siècle, Oleg Gordievsky, officier du KGB, qui évita probablement, entre autres réussites, une guerre nucléaire, quand la rhétorique guerrière de Reagan exacerbait la paranoîa maladive d'Andropov et où la tension entre les deux pays était, on le sait peu, à l'égal de celle de 1962 avec l'affaire de Cuba. Ses informations montaient jusqu'à Reagan et Thatcher eux-mêmes. Ce fut d'ailleurs elle qui intervint pour le sauver d'une mort certaine quand les doutes du KGB devinrent trop précis.
Donc ce n'est pas du Ian Fleming, ni même du John le Carre, encore moins du Gérard de Villiers ;-) Pas de vamp mais une femme aimante qui ne sut rien de l'activité de son mari jusqu'à son ex-filtration.
L'histoire est passionnante de bout en bout : d'abord nous découvrons les méthodes de « sélection » et de « recrutement » des « taupes », certaines très cocasses, puis l'activité quotidienne où les nerfs doivent être solides et la tête bien faite, enfin le doute angoissant de savoir si l'on est démasqué ou pas. Tout au long du récit, il est également enrichissant de découvrir les motivations, très idéologiques, du « traître ». Bien plus nobles que celles d'un autre grand espion, qui participe au récit, et qui lui ne trahit les USA pour l'URSS que par cupidité, je cite Aldrich Ames.
Enfin le dernier tiers du livre raconte l'inimaginable ex-filtration de l'officier du KGB, surveillé, de Moscou à Londres via la Finlande et qui dut peut-être son salut à un bébé dont la couche était trop garnie !
Ce livre passionnant, je le répète, de bout en bout est rédigé dans un style clair et alerte et avec un souci permament d'intégrer dans l'action, dans les réalités historiques, l'aspect profondément humain, toujours complexe et fragile, même chez les êtres les plus aguerris.
Un grand livre qui marque la mémoire.
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En lisant ce poche pendant mes vacances, j'ai découvert un bon auteur et une histoire prenante, un plongée dans l'univers de l'espionnage du KGB, de ses rouages et suspicions, de ses trahisons. La vie d'Oleg Gordievsky, décrite par un spécialiste nous emmène dans plusieurs pays, la Russie, le Danemark et la Grande Bretagne principalement. La biographie d'un véritable agent double, toujours vivant et le récit de son existence sur le fil du rasoir.
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L'institut de la Bannière rouge, centre de formation de l'élite du KGB, était situé en pleine forêt à près de 80 kilomètres au nord de Moscou. le choix de son nom de code "École 101" était à la fois ironique et certainement inconscient. Il rappelait la Salle 101 du roman de Georges Orwell1984, la chambre de torture souterraine où le Parti brisait la résistance des prisonniers en les confrontant à leurs pires cauchemars.
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Récit passionnant que j'ai dévoré d'une traite. Ce livre raconte l'histoire incroyable d'Oleg Gordievsky, espion du KGB, qui pour des raisons idéologiques a décidé de trahir son employeur et de livrer aux Anglais des informations d'une valeur inestimable.
Au delà du récit haletant et du thriller parfait, il est intéressant de voir comment apparaissent les 'bugs' dans un service d'espionnage, système censé être un modèle de rationalité et d'efficacité. Car une histoire comme celle de Gordievsky n'arriverait pas si derrière les organisations, il n'y avait pas des êtres humains avec leurs émotions et un tas de petits défauts mais aussi leur inventivité et leur capacité d'improvisation qui font que tout ne se passe pas toujours comme prévu.
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Extraordinaire! La vie d'un espion qui mène pendant 30 ans (?) une double vie parfaite et dangereuse, tout en ayant des vrais amis, en aimant sa femme. c'est aussi une description de l'intérieur des modes de raisonnement du monde de l'espionnage. Avec des règles universelles, appliquées dans les deux camps. C'est aussi un regard, du dessous de la table, sur la géopolitique de la fin de l'URSS. C'est beaucoup d'émotions, de peurs et de joies, une aventure humaine incroyable; racontée avec beaucoup de rythme. Pour le fan de Smiley que je suis, j'ai l'impression d'avoir trouvé dans ce livre de Macintyre quelques clés pour mieux comprendre Georges !
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