Mathilda est une adolescente qui devrait pouvoir vivre et entrer dans l'avenir , mais sa famille a été frappée par un drame.
Sa soeur aînée a disparu brutalement. Mathilda cherche qui l'a tué, elle est persuadé qu'un homme l'a poussé sous un train.
Au milieu du livre, nous apprenons qu'il n'en est rien, la jeune fille s'est suicidée. Au trois quart du livre nous apprenons pourquoi Mathilda vit ce drame avec une telle souffrance indicible et vers la fin nous découvrons le mobile du suicide.
Ce livre évoque la problématique du deuil d'un enfant, les réactions des membres de la famille où la parole circule peu : par exemple Mathilda apprend le décès de sa tante six ans après les faits.
Mais aussi la vie dans un établissement scolaire, les enjeux entre les adolescents et la violence et l'ambivalence inhérente aux échanges à cet âge, notament à travers les rapports de Mathilda et d'Anna sa meilleure amie.
Le livre insiste sur le climat particulier dans lequel ces adolescents grandissent . C'est un univers très violent , très angoissant, avec une paranoia entretenue tant par l'école que par les médias, avec une fascination morbide pour les attentats ultra médiatisés via le net.
Dans ce climat des jeunes gens enthousiastes sont désireux de partir se battre, L'auteur fait apparaître en contre poids le personnage de Louis incarnation vivante des ravages de la guerre.
Un livre dense, au final assez difficile à lire à mon goût car l'auteur se disperse entre roman sur le deuil et dénonciation d'un état de siège crée de manière artificielle pour des raisons économiques
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Mathilda a perdu sa soeur aînée, Helen. Celle-ci s'est jetée sous un train il y a maintenant une année. Cette disparition violente à plongé toute la famille dans une tristesse intense mais chacun fait face à sa manière à la situation. La mère de famille s'est repliée sur elle et a trouvé un certain réconfort dans l'alcool et le père n'est plus tout à fait là, toujours plongé dans ses rêveries. Mathilda ne supporte pas la façon dont ses parents vivent ce décès. Elle a l'impression de ne plus exister et de vivre dans l'ombre d'Helen sa soeur aînée plus belle et mieux qu'elle sur tous les plans. Elle veut faire réagir ses parents quitte à les blesser. Tout est bon pour attirer leur attention : se balader dans la maison vêtue d'une robe de sa soeur, se couper les cheveux n'importe comment, écrire des mails à sa mère depuis l'ancienne messagerie de sa soeur .... Derrière toutes ces bêtises on sent la souffrance de Mathilda, tout son désarroi.
C'est un livre intéressant, amusant malgré le sujet mais qui est parfois un peu brouillon et qui m'a, par moment, donné l'impression de tourner en rond.
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Suite à la mort de sa soeur, Mathilda est balancée sans douceur du cocon de l'enfance dans un bain de souffrance. Sa confession est un mélange de rare dureté et de douce innocence, car elle découvre la vie en la parcourant comme si elle était une plaie ouverte ; elle est insatiable et sa soif est attisée par le mutisme des adultes. L'auteur a un style épuré et sans fioriture, cela rend d'autant plus éclatante la rage éprouvée par Mathilda. La mort est incomprise, son entourage dévasté, la perte des repères dévastatrice, mais sur les terres du souvenir, en y labourant les secrets de sa soeur, réussira t'elle à cautériser cette béance laissée par le deuil ? Je vous laisse découvrir ce roman sombre et émouvant.
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Quelle claque! Quelle découverte que ce roman découvert suite a un hasard total.
Mathilda, quelle personnage, je l'ai adorée, sa douleur adolescente, ses réflexions, ses questions. L'écriture est bluffante, on dirait vraiment que Mathilda écrit tout cela, la où le roman est écrit par un homme, chapeau.
Une intrigue très intéressante, un bon rythme, bref, une très bonne surprise.
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(rencontre dans un train avec Madame Tayssir et ses deux jeunes enfants)
Je ne devrais pas avoir une conversation avec elle. Je ne veux pas être arrêtée ou qu'on inscrive mon nom sur une liste. Le gouvernement pourrait finir par me torturer.C'était illégal de torturer autrefois, mais je crois que ça ne l'est plus.
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Je dois avouer que j'étais soulagée de la voir partir. Après son départ j'ai vérifié qu'elle n'avait laissé aucun paquet suspect sous les sièges. Je ne voulais pas l'insulter c'est seulement le résultat de notre formation.
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Que vont elles faire ? Se prosterner et prier quelque part dans les collines ? Tramer leurs complots en secret ? Ou bien retourneront elles chez l'une d'elle pour regarder la télévision et raconter des blagues comme des gens normaux ?
Quand Man s'est retournée elle avait les larmes aux yeux. Elle m'a regardée et je suis restée bien droite. J'ai attendu qu'elle dise quelque chose. Elle a ouvert la bouche, mais rien n'est sorti et elle s'est retournée vers la télé
Mais malheureusement le monde est fait de gens faibles et de gens forts, et si il existe une seule régle c'est que vous devez protéger les plus faibles que vous, animaux et humains. Vous devez veiller sur eux, quoi qu'il arrive. Peu importe que vous soyez jaloux d'eux ou que vous souhaitiez qu'ils vous aiment d'avantage.
Le chagrin est une île. - Mathilda Savitch. [...]
Je pense à l'île du chagrin. Je voudrais savoir quelle taille elle fait et combien de temps il me faudra pour l'explorer. Depuis quand je suis là sans même le savoir.
au lycée, Mme Veasey nous fait respecter une minute de silence. Tous les matins à 8h48, à l'heure de la bombe....Une minute de silence c'est long en réalité.On pourrait écrire un roman en une minute de silence