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Jean-Noël Levavasseur (Autre)Nasty Samy (Autre)
EAN : 9782953405989
180 pages
Kicking Books (01/06/2019)
4.5/5   1 notes
Résumé :
DU GOUDRON SONIQUE ET DES PLUMES NOIRES
Comme une lapalissade… Fomenter un recueil de nouvelles autour des chansons des Sheriff flirte avec l’évidence. Si les liens entre rock’n’roll et textes courts ne sont plus à démontrer, même urgence, même cruciale nécessité d’aller à l’essentiel, ils deviennent une symbiose flagrante lorsque s’en mêle le gout du sprint ou le rejet du gras et des digressions. Alors, les auteurs présents s’en sont donnés à cœur joie pour ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ça faisait longtemps que je n'avais pas chroniqué de recueil de nouvelles. On aurait pu croire que j'avais abandonné mes premières amours, mais ce serait mal me connaître.

La deuxième chronique de ce blog, c'était Sandinista! l'hommage du polar aux Clash. C'est important une deuxième. On fait toujours tout un foin avec les grandes premières, mais la deuxième fois qu'est-ce que c'est sinon la première fois que ce n'est plus la première fois ? Donc, vous je ne sais pas, mais moi, cette chronique je m'en souviens bien. Si besoin je vous laisse le temps d'aller vous rafraichir la mémoire.

Ça y est, c'est bon? Vous avez en tête ce que je vous avais raconté sur ce beau coffret de nouvelles noires en hommage aux clash? Et bien Les $hériff c'est tout pareil. Enfin tout, sauf qu'il ne s'agit pas d'un coffret et qu'il ne s'agit pas des Clash. Ni de punk anglais d'ailleurs. Ah, et aussi que ce n'est pas le même éditeur, pas tout à fait les mêmes auteurs…

Bon on va dire que c'est tout pareil sauf ce qui change.

Le principe

Le principe, lui, c'est vraiment le même que pour Sandinista. Enfin presque le même, on ne va pas chipoter. Cette fois-ci, le thème n'est pas un album en particulier, mais un groupe dans son ensemble, Les $hériff dont on reparlera plus bas.

Non, pas ici, encore plus bas. Au nom de la loi… est un recueil de nouvelles noires. Dedans il y a 20 nouvelles noires, exactement comme dans le sous-titre du bouquin qui s'appelle in extenso Au nom de la loi : 20 sentences autour du groupe les $heriff, sacrée coïncidence. Chaque nouvelle porte le titre d'une chanson du groupe Les $heriff et est librement inspirée de cette chanson, son histoire, ses paroles, son titre, son rythme… Librement. Chaque nouvelle est d'un auteur ou d'une autrice différents et chacun a fait ce qu'il voulait de la contrainte.

Les $heriff

Ça y est. On est tombé assez bas, c'est maintenant que j'en parle. Les $heriff c'était un groupe de punk français fondé à Montpellier zoo en 1984.

(...)

Leurs titres d'album illustrent bien leur style musical comme Pan!, ou 3, 2, 1, 0! ou encore leurs live Les deux doigts dans la prise ou Pagaille générale. Certains qualifient leurs textes de simples ou simplistes, c'est juste qu'ils n'ont rien compris à la notion d'efficacité qui guide autant les textes des $heriff que leur musique. Quand ils ont un message à faire passer, ils ne s'embarrassent pas de circonvolutions; ils le font entrer dans vos crânes à coups de battes de base-ball (« Il faut qu'ils se souviennent de ces mots, qu'ils les retiennent, qu'ils ne les oublient pas. On va les répéter cent fois, leur enfoncer dans le cerveau, à coup de batte de base-ball!« ).

Si on a un peu la même idée d'une bonne nouvelle noire, vous devez commencer à le sentir ce recueil, non?

(...)

Les auteurs et autrices

Il y en a donc 20 différent·e·s pour ce recueil et la formule est un peu toujours la même. Les habitués de la collection ne seront donc pas dépaysés: il y a des auteurs de polars qui aiment bien le rock, des gens issus du milieu du rock qui écrivent un peu, des gens qui sont tout ça et bien d'autres choses. À l'intersection du rock et de l'écriture on trouve notamment pas mal de personnes qui se sont fait connaître par leurs écrits sur le rock dans divers fanzines ou dans la presse musicale plus mainstream comme Best ou Rolling Stone. le mélange fonctionne farpaitement, et certain·e·s doivent d'ailleurs particulièrement aimer l'exercice parce qu'il y en a qu'on retrouve dans un paquet des bouquins de la collection.

Celles et ceux qui, un peu éloignés des milieux punk et rock, ont besoin de références en littérature noire seront peut-être rassurés par la présence de pointures telles que JB Pouy ou Marc Villard, mais, s'il y a hétérogénéité des styles, la qualité elle, est plutôt homogène, noms connus ou non.

Il faut enfin parler du 21e homme. Il s'agit du musicien Nasty Samy qui s'est chargé de la lourde tâche d'introduire le recueil en rédigeant la préface. Pourquoi, comment? Vous le saurez en la lisant, mais cette préface pourrait presque pu faire office d'une des nouvelles et son rédacteur se doit donc de figurer parmi les auteurs du recueil.

Les nouvelles

Encore une fois, on n'abandonne pas une méthode qui a fait ses preuves. Ce qui fait que ces recueils de nouvelles n'ont rien de lassant, c'est leur diversité.

On est cependant globalement en plein coeur du genre littéraire noir. Ici, il ne faut pas chercher de grandes énigmes à la mode des whodunit, ni d'accumulation de crimes gores comme en raffolent les thrillers actuels. On est majoritairement dans une littérature réaliste et de classe, qui nous décrit le quotidien des prolos que touchent Les $heriff, leurs petites combines, leur loose habituelle, leurs plaisirs du quotidien, les grands rêves qui les animent…

C'est en principe à peu près le moment où les chroniqueurs se mettent à distribuer les bons et les mauvais points: « j'ai beaucoup aimé telle nouvelle, mais beaucoup moins telle autre, unetelle à une écriture très agréable alors qu'untel… »

Je n'ai aucune envie de me plier à cette tradition qui ne m'emballe pas sur le principe et me déplait dans le cas concret. Après tout, un recueil ce n'est pas une compétition entre les nouvelles le composant, mais au contraire un ensemble et c'est cet ensemble que cette chronique vise à conseiller et non telle ou telle de ses composantes. Ce qui ne signifie évidemment pas que j'aime toutes les nouvelles autant ou que je m'interdis de faire mention de ces préférences.

Il parait cependant que ça se fait de parler un peu des nouvelles composant un recueil quand on le chronique, j'ai donc décidé pour se faire et pour changer, de souscrire à une autre tradition bien ancrée et bien dégueulasse: la délation (plus ou moins) anonyme. Je vais ainsi dénoncer quelques-uns des tricheurs de ce recueil.

Par exemple, ce cher Eddy Bonnin pensait peut-être passer inaperçu en s'arrogeant deux titres des $herrif pour composer celui de sa nouvelle, là où ses petits copains devaient se contenter d'un seul? Et avec ça, non encore rassasié, il en cite plein d'autres dans sa nouvelle.

Notez que ça, on ne peut pas le qualifier de triche, rien ne l'interdit et ils sont d'ailleurs nombreux à l'avoir fait. Par contre, Max Well pousse le bouchon un peu plus loin que la moyenne. Il cite plein de chanson des $heriff, mais n'en cite aucune puisqu'il en déforme systématiquement le titre en parodies dont un certain nombre avec une connotation paillarde (par exemple Fanatique de télé devient Fanatique de nénés, Les deux doigts dans la prise devient… oh et puis si vous tenez vraiment à le savoir – c'est dispensable – vous n'avez qu'à lire sa nouvelle J'veux savoir pourquoi), à se demander s'il n'a pas confondu Les $heriff avec Tulaviok3.

Quand j'ai parlé de tricheurs, je n'ai pas dit que c'était quelque chose que je condamne. Par exemple ils sont plusieurs à avoir, disons, une conception large du genre de la nouvelle noire et, étant moi-même rétif aux cases trop bien définies, ce n'est pas pour me déplaire. Si À la chaleur des missiles de Luna Satie (qui m'a un poil retourné et en fait c'est pour ça que j'en parle ici alors qu'il n'y avait aucune raison, mais je ne savais pas où y caser une allusion et j'y tenais) est une pure nouvelle noire malgré ses allures de nouvelle post-apocalyptique, on peut décemment penser que Les deux doigts dans la prise de Fred Prilleux tient plus de la SF, quant à Condamné à brûler de Giuglietta, son texte ne rentrerait pas dans les limites le plus souvent définies de ce qu'est une nouvelle. Dans le genre, trans-genre, il faut faire une mention spéciale à Patrick Foulhoux qui arrive à faire un condensé de cultures populaires en à peine six pages nous offrant en plus du rock alternatif des références à toutes les littératures de gare4 (Western, SF, littérature érotique…). Chapeau.

J'évoquais Les deux doigts dans la prise, si rien n'empêche a priori une nouvelle noire de se dérouler en 2257, son auteur aurait de toute façon eu le droit à sa médaille de tricheur tant il y multiplie les jeux de mots et messages codés.

Voilà, je vous ai donné un aperçu d'un gros tiers des nouvelles du recueil, je vous laisse maintenant aller sur le site de Kicking pour découvrir les deux autres.

Critique extraite d'une chronique plus longue à retrouver in extenso en suivant le lien ci-dessous.
Lien : https://romancerougenouvelle..
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