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sur 5666 notes
Je sais que j'arrive bien longtemps après l'extinction des feux de la rampe avec ce livre, à l'heure où les brasiers ardents sont désormais des tas de cendres d'où ne s'échappe plus guère qu'une menue fumée continue...
Ce roman a connu deux heures de gloire distinctes à quelques années d'écart : l'une à sa sortie en 2003, car l'auteur de Gone, Baby, Gone ; Ténèbres, Prenez-Moi La Main ou encore Mystic River était attendu par les aficionados tel le beaujolais nouveau par les bordées de pochetrons ou l'heure de la migration par les hirondelles grelottant sur leur fil électrique.
L'autre effervescence autour de Shutter Island eut lieu au tournant de l'année 2010, lors de la sortie au cinéma de l'adaptation réalisée par Martin Scorsese avec Leonardo di Caprio et Ben Kingsley dans les rôles principaux.
C'est juste avant cette sortie, fin 2009, que j'ai lu Shutter Island, lecture à la suite de laquelle je suis allée voir le film dans la foulée.
Ce n'est pas sans intérêt à mes yeux que j'aie laissé s'évacuer un peu la chaleur ardente et que j'écrive les pieds dans la cendre tiède. Je pose ainsi mon index sur ma tempe et m'interroge honnêtement : "Que me reste-t-il de cette double expérience plusieurs années après les faits ? " Car d'après moi, c'est là qu'on sait ce qu'un livre ou un film a remué en nous.
Donc, que me reste-t-il ? Une impression bonne, mais diffuse que je vais tenter de vous retranscrire et d'analyser.
Précision numéro 1, vous me connaissez suffisamment pour savoir que je ne souffre guère la comparaison avec les grands adeptes des thrillers, polars et autres romans noirs, qu'on rencontre sur le site, tels Lehane-Fan (ça ne s'invente pas !), Caro64, Carré, Belette2911, Jeranjou et autres authentiques vrais connaisseurs. Gardez à l'esprit que c'est une parfaite béotienne qui vous parle.
Précision numéro 2, avec bientôt 200 critiques au compteur, peut-être n'est-il point besoin de re-préciser les détails du synopsis, où d'ailleurs, pour ce genre d'ouvrage, raconter l'histoire est quelque peu sacrilège car tout réside dans le " fin mot de l'histoire " qu'on découvre dans les toutes dernières pages (assimilable au " mot de la fin " dans ce cas précis) et dans la divulgation progressive et savamment orchestrée par l'auteur d'éléments, dans un ordre bien déterminé.
Je vous en rappelle simplement le thème : psychiatrie et internement des criminels déséquilibrés en établissement spécialisé dans l'Amérique des années 1950. C'est suffisant, vous en savez presque déjà trop si vous n'avez pas encore lu ce livre.

La matière, maintenant. Dans son style ce livre est bien, on pourrait ajouter très bien, voire très très bien fait, même si j'ai souvent du mal à me laisser embarquer dans la fine mécanique de roulage dans la farine de ces auteurs de thrillers, où l'on vous égare, on l'on vous dévoie systématiquement pour vous faire croire et miroiter plein de choses erronées tout en distillant, presque par inadvertance, subrepticement, comme des papiers tombés de la poche, des indices hyper importants, comme pour mieux vous dire après : " Vous voyez, je vous l'avais dit, je vous avais donné toute la clef de l'énigme, mais vous n'aviez pas fait attention, vous n'avez pas réussi à deviner, bande de nazes ! "
C'est donc très bien fait dans ce style, et c'est plaisant et prenant à la lecture. Ne boudons pas notre plaisir, c'est un bon moment d'excitation. Mais comme je suis d'un naturel têtu et obstiné, je repose la question : " Que reste-t-il après, passé la découverte du scénario ? "
Là, ma réponse est plus embarrassée et pour être sincère jusqu'au bout, je vous avouerai : " Probablement pas grand-chose au fond de mes paniers... " C'est un peu comme ces jolis feux de paille qui nous éblouissent mais qui ne nous réchauffent pas ou bien alors ces vins très sexy au palais, dans les premiers instants, et qui retombent comme des soufflets ensuite.
C'est vrai, j'ai tendance à préférer les bourgognes, un peu moins sexy, mais qui tiennent mieux en bouche.
Il est vrai que l'ambiance est bien rendue ; on chemine dans un monde glauque à souhait, où l'on se doute que dès qu'on s'enfonce dans un boyau, un éboulis va se produire, que notre palpitant va s'affoler, que notre adrénaline va s'en donner à coeur-joie. En ce sens, Shutter Island arrive magistralement à atteindre son objectif qui, comme le nom " thriller " l'indique, est de nous faire frissonner l'épine dorsale et claquer nos grosses molaires baveuses en accord avec nos genoux qui s'entrechoquent...
Mais sur le rendu purement littéraire cette fois ? J'avoue ne pas avoir eu tout mon compte. Je vais aller encore un peu plus loin qu'avec ma comparaison oenologique.
Vu que ces ouvrages se prêtent admirablement aux adaptations cinématographiques (alors même que l'on sous estime toujours les capacités d'imagination du lecteur), qu'ils n'en perdent pas leurs attributs ni leur charme à l'écran, ni tout ce qui les rendaient grands (je me fais l'avocate du diable et je sens déjà monter les grondements réprobateurs de la Fronde et je palpe déjà l'inextinguible rancoeur qui se dessine dans l'âme de certains) c'est qu'ils ne sont...
... pas beaucoup plus que des scenarii bien ficelés !
Un peu comme ce que serait le théâtre s'il n'y avait ces fameuses répliques dont tout le monde se souvient au sortir de la salle et qui nous marquent bien souvent pour le restant de nos jours. Imaginez par exemple Cyrano, s'il fallait se contenter du seul scénario, s'il n'y avait pas le " C'est un roc, c'est un pic, c'est un cap..." ? Eh oui, songez-y objectivement, à tête reposée, quand la chaleur est retombée.
Donc, si l'équation : " scénario = littérature " vous convient, vous aurez tout votre compte avec Shutter Island et vous serez même repus.
Si, par malheur, comme moi, vous considérez que " scénario = une partie et une partie seulement de l'ensemble complexe et pluri-axial que constitue l'ouvrage d'art du littérateur ", alors il vous restera peut-être un petit goût d'inachevé. N'est pas Umberto Eco qui veut...
Le seul point où je trouve le livre de Dennis Lehane franchement meilleur que le film de Scorsese, c'est sur le traitement et le développement de la personnalité de Chuck, l'équipier du héros, pendant le premier tiers du livre. Là, il y a un vrai plus, quelque chose qui confine à la littérature que j'aime, c'est-à-dire quelque chose que l'écran ne sait pas bien retranscrire, que seule la texture livresque sait faire vibrer et bien ressentir.
Rien que pour cet avantage, j'aurais tendance à vous conseiller malgré tout plus le livre que le film, mais je considère que les deux se valent, globalement. C'est un bon, un très bon moment, mais pas à mes yeux un moment d'extase littéraire où l'on a envie de noter chaque phrase, comme il m'arrive parfois, et de se les redire dans la tête, tellement on les trouve belles et sonnantes. Et la traduction n'est pas en cause, lorsque je lis du Steinbeck, du Tolstoï, du Hesse, le problème de la traduction se pose et pourtant le verbe m'envoûte.
En outre, ceci n'est bien évidemment que l'avis éhonté d'une novice en matière de polars ou de thrillers, c'est-à-dire, pas grand-chose.

P.S. Qu'on ne me fasse pas dire que je snobe le talent de scénariste de Dennis Lehane, car l'extraordinaire qualité de celui-ci ou bien, s'il est nécessaire d'en juger, sa remarquable contribution à l'élaboration du scénario de l'époustouflante série " The Wire " ("Sur écoute" dans la version française) est là pour en témoigner. Ce que j'exprime simplement, c'est qu'être scénariste ou être littérateur, ce n'est pas tout-à-fait la même chose, tout comme faire les Beaux-arts ou faire les Arts-déco, ce n'est pas non plus tout-à-fait la même chose. D'une certaine manière, le scénariste fait de la littérature appliquée. Ce n'est pas moins noble, c'est juste un peu différent, cela comporte ses contraintes propres et cela vient étayer les armes du réalisateur pour enflammer l'imaginaire du spectateur. le réalisateur possède encore des sortilèges comme l'éclairage, le cadrage, le découpage ou la manière de diriger le jeu des acteurs. L'écrivain, lui, pour envoûter son lecteur, a dans ses prérogatives ce que nul autre ne peut prétendre lui subtiliser, la métaphore, la cadence de ses phrases, l'ajout ou le retrait de la ponctuation, l'expression d'un style, ou tout autre artifice, qui font qu'il est illusoire de vouloir tenter de rendre à l'écran du Proust, du Céline ou du Flaubert. C'est comme ça, on n'y peut rien.
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Stupéfaite, perplexe, voilà ce que je dirais de moi-même à la fin de la lecture de ce roman.Je ne vais pas tarder à regarder le film, à ce que l'on dit, fidèle au livre, car la fin surprenante mérite une deuxième lecture .
Je n'en dirai pas plus à ce sujet.
J'ai écouté ce récit (livre audio) avec un ressenti très variable : angoisse : l'ambiance parfois sinistre et inquiétante étant très bien restituée, impatience : vont-ils trouver une âme charitable pour les guider efficacement, interrogation : un personnage surgit de nulle part sans explication, sans présentation,
confusion : j'ai eu l'impression de me retrouver confrontée à des incohérences , des situations qui ne cadrent pas avec la fin , ces incohérences, (à analyser en deuxième lecture) amènent le lecteur à se demander qui est fou, qui est sain d'esprit lors du dénouement spectaculaire que nous offre Dennis Lehane.
Ne passez pas à côté de ce magnifique thriller psychologique. Un conseil de lectrice, ne perdez pas une miette de ce que vous lirez, cela vous sera utile pour comprendre la situation finale.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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"Shutter Island" est un livre inoubliable. Mais avant d'en commencer la lecture, il ne faut surtout pas : 1) lire les critiques déjà publiées ; 2) avoir vu le film ; 3) céder à la tentation de lire à l'avance quelques pages vers la fin...

Car oui, j'en connais, parmi les plus insatiables d'entre vous, qui ne peuvent résister à se goinfrer et dévorer la chute lorsque le suspense devient trop douloureux (tant pis pour eux). D'autres hérétiques vont voir « le film » avant de lire « le livre ». Bon, il s'agit d'hérétiques, il y a certaines choses qu'ils ne peuvent comprendre. D'autres enfin, lisent quelques critiques postées sur Babelio, avant même de lire le livre, histoire de se faire une petite idée… MAIS NON MALHEUREUX… c'est insensé ! Arrêtez ! STOP !!!
Voilà. Si maintenant vous êtes en train de lire ma critique, alors c'est que a) vous avez déjà lu ce livre ; sinon b) vous appartenez à la catégorie 1, 2 ou 3, vous pouvez même cocher plusieurs cases.

Mais nooooon, mais non, rassurez-vous, je ne dévoilerai pas la fin. On la devine facilement, de toute façon ! (Non ? Mais non, je ne l'ai pas dit !) "Shutter Island" est un livre qui rend fou.

Ce livre est à découvrir de préférence sans que l'on ait eu vent du retournement final, qui est du reste annoncé – mais pas dévoilé – à cor et à cri par plein de monde. Il existe de nombreux autres exemples célèbres de retournement final au cinéma : Usual Suspect, Sixième Sens… ainsi qu'en littérature : le Meurtre de Roger Ackroyd, La Nuit qui ne finit pas, et bien d'autres… C'est tellement délectable qu'Agatha Christie n'hésite pas à remettre le couvert. Donc, oui, on peut finir par être lassé de ce procédé (Hein ? Mais non, je n'ai rien dit !)

Ou pas…

Nous sommes en 1954. Deux marshals, Teddy Daniels et Chuck Aule, débarquent un beau matin sur un îlot isolé situé au large de Boston, pour enquêter sur une disparition. La patiente d'un hôpital psychiatrique manque à l'appel. Des fous et des criminels dangereux, des déments sans grand espoir de rémission dont la société a voulu se protéger, sont enfermés derrière les murs de cet hôpital qui ressemble davantage à un pénitencier soigneusement gardé. La patiente disparue, Rachel Solando n'a pu quitter sa « cellule » sans la complicité d'un ou plusieurs membres du personnel. Très vite, Teddy et Chuck se rendent compte que le corps médical occulte des informations et les mène en bateau…

Dennis Lehane sait mieux que personne distiller l'angoisse page après page. le mystère ne cesse de s'alourdir au fur et à mesure des progrès de l'enquête, laissant deviner de bien sombres secrets. le lecteur délicieusement au supplice se laisse engluer dans cette atmosphère anxiogène et demande grâce. Comme Teddy, on en arrive à n'avoir qu'une seule idée en tête : quitter cet endroit maléfique tant qu'il est encore temps. Teddy et Chuck parviennent pourtant à conserver leur calme, imaginent des ruses de sioux et tentent de garder la tête froide pour maîtriser le déroulement de leur enquête. Mais réussiront-il à surmonter tous les obstacles ? (Mais non, je ne dévoilerai pas la fin !)

Évidemment, le lecteur ira de surprises en surprises et en redemande.
Je peux maintenant aller voir / me procurer le film / regarder la bande annonce sur le net (elle est excellente).

Dennis Lehane frappe extrêmement fort ! (Non ! Pas taper ! Pas taper ! Je ne…) Franchement, je crois que je vais maintenant être dans l'obligation de me procurer tous les livres de Monsieur Lehane.
Et même, peut-être, je vais changer de pseudo. Ah, non, on me signale dans mon oreillette que celui-là est déjà pris. Dommage !
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C'est THE thriller.
S'il ne fallait en garder qu'un, ce serait celui-là. Fichtrement palpitant, diablement intelligent, extrêmement bien écrit. Dans l'hexagone, ce bouquin aurait gagné le prix de l'Académie, le Goncourt des lycéens, le Goncourt tout court, et le Renaudot. Non seulement sa maison d'édition évitait le redressement judiciaire mais rachetait Gallimard, le Ritz et les biscuits Lu (j'aime bien les pailles d'or. Quand j'allais au zoo, les ouistitis en raffolaient).
Suffisait de lui coller la reproduction d'un tableau de Hopper sur la couverture, laquelle aurait été blanche pour le sortir du ghetto du roman noir où l'on chante le blues. Sur la 4° (de couverture), papa Freud arborerait sa frimousse sérieuse, filant son auguste caution à une histoire inattendue.
Parce que quand même.

Et oui, au bout de la nuit frénétique, le lecteur découvre avec stupeur que:
1) c'est le colonel Moutarde qui a zigouillé le poussin Piou dans l'annexe avec le chandelier.
2) Miss Marple a violé Hulk sur un malentendu. Elle avait jeté initialement son dévolu sur Dave Robicheaux lequel a quitté l'ile avec Angela Gennaro.
3) la dame en blanc était un transsexuel
4) Sherlock convole en justes noces avec Mary Poppins
5) Oui-Oui a racheté l'île après avoir empoisonné Potiron avec un chocolat chaud. le mobile du meurtre étant que Potiron s'acharnait à cuisiner des blettes. Ce en quoi, je défendrai Oui-Oui. Les blettes devraient être éradiquées de la surface terrestre.

Vous avez bien lu! Ce roman enchaîne péripéties et renversements de situations avec Brio, Maestria et Furia, les trois Parques de l'île (pas de Pâques; il n'y a pas pas de Kinder à trouver). C'est aussi brillant qu'Aristide, aussi aliénant qu'une camisole de force.
D'ailleurs, je m'en vais rattacher les liens de la mienne et partir lire un club des cinq pour me punir. Plus jamais je ne dévoilerai l'intrigue d'un livre. Si je n'oublie pas ...
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J'ai eu l'occasion (la chance ?), de lire le roman avant de voir le film de Scorsese.
J'irai droit au but, j'ai adoré les deux !
Shutter Island,est l'un des rares romans policiers que je n'ai littéralement pas pu lâcher avant de l'avoir terminé, tant le suspense est bien entretenu, et l'intrigue prenante.
J'avoue avoir été bluffé par le dénouement que je n'avais pas vu venir !
Et, le meilleur du plus beau, c'est que quand j'ai vu le film, alors donc, que je connaissais les tenants et les aboutissants de l'histoire, j'ai été aussi surpris par la fin du film, que par celle du livre !
De deux choses l'une; soit, j'ai une mémoire de poisson rouge, et le QI d'une huitre, soit l'adaptation cinématographique est si réussie, qu'une espèce de magie opère autour de ce roman..!
Bon, je préfère tout de même la deuxième explication.
Mais au fait ?
Qu'est ce que j'attends pour lire un autre roman de Dennis Lehane ?
La crainte d'être déçu peut-être ?!
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Allez, un petit avis sur un livre passé inaperçu d'un auteur peu connu Dennis Lehane adapté par un obscur Martin Scorsese et un débutant un certain Léonardo di Caprio. Vous le voyez pas de quoi rendre attrayante cette affiche. Ok, j'arrête les conneries !!! Je suis embêté avec « Shutter Island » car beaucoup de mes camarades Babeliophiles vouent une admiration sans borne à ce roman.
Comprenons-nous bien, « Shutter Island » m'a plu, m'a parfois impressionné, m'a aussi estomaqué mais pourtant ni le livre, ni le film n'ont provoqué l'enthousiasme, l'admiration, la révérence sans limite d'un grand nombre pour ce polar. Peut-être trop terre à terre, je préfère de loin « Mystic river », « Un pays à l'aube » ou même « Gone, baby, gone ». Je vois déjà l'incompréhension dans les rangs, les sifflets, les quolibets, les manifestations parfaitement justifiées, mais on ne ce refait pas, « Shutter Island » est pour moi, juste un bon polar. Je me mets à l'abri, voilà les premières tomates pourries qui volent …..
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Oserais-je dire que Lehanne a réussi le livre parfait ?
Et bien oui !!! même si je sais que le livre parfait n'existe pas, en tout cas Shutter Island s'en approche fortement.

Un livre addictif, que tu essayes de poser mais inexorablement tu le reprends jusqu'à ce que tu arrives à la dernière page.

Un livre qui démonte une à une et petit à petit toutes les idées que tu te faisais sur l'histoire. le suspens se tient jusqu'aux toutes dernières pages.

Un livre déroutant ou le mystère côtoie l'angoisse...et ou tu te sens seul sur cette île, isolé du monde et cloîtré dans cet asile.
Bref, un livre qui te fait ressentir une multitude de sentiments pour terminer sur un final digne du plus beau feu d'artifice.

Lehanne a réellement réussi un véritable coup de maître avec son roman.
Et cerise sur le gâteau, le personnage principal à le même nom de famille que le mien... un cousin d'Amérique peut être ?
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J'irai jamais sur ton island
Elle est trop belle elle est trop grande
Je me sentirais mal à l'aise
Dans tes criques, sur tes falaises
J'irai jamais sur ton island
C'est pas la peine que tu m'demandes
Ton île c'est pas mon hémisphère
Tu vois l'Eden et moi l'enfer...
Ce sont les paroles de cette belle chanson de Fabienne Thibeault qui me viennent en premier après avoir refermé cet excellent polar qui m'a pourtant entraînée sur une île vraiment pas accueillante: doux euphémisme!
Teddy Daniels et Chuck Aule, deux marshals abordent l'île de Schutter Island, au large de Boston pour enquêter sur la disparition d'une patiente, internée à l'hôpital psychiatrique de l'île.
Ce roman est le récit des quatre jours de septembre 1954 où tout a commencé.
L'enquête démarre un peu comme une version moderne du "Mystère de la chambre jaune" car la patiente s'est littéralement volatilisée de sa "chambre cellule"!
L'ambiance qui règne dans cet HP est plus qu'inquiétante elle est morbide. Daniels, hanté par la mort tragique de sa femme est toujours animé d'une pulsion de vengeance envers celui qu'il estime responsable et qui serait incarcéré dans le pavillon des patients les plus dangereux.
Arrivera-t-il à ses fins?
Petit à petit, l'étau se resserre, pendant que les éléments, eux se déchaînent sur l'île sous la forme d'une tempête.
Un thriller haletant capable de générer quelques cauchemars, un vrai labyrinthe psychologique, j'en ai encore le tournis!
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C'est toujours dangereux de s'aventurer sur une île, surtout si celle-ci n'abrite qu'un hôpital psychiatrique.
Teddy Daniels et son adjoint Chuck Aule vont y subir une bien angoissante aventure. Cette île, au large de Boston, accueille en son sein les plus dangereux criminels dérangés du ciboulot. Et il parait qu'une patiente, Rachel Solando, a disparu. Daniels voudrait donc démêler cette affaire plus que bizarre. Surtout qu'on lui a susurré que de terribles traitements étaient infligés à certains des prisonniers. Mais Daniels traine lui aussi ses petites casseroles pas nettes...qu'on découvrira au fur et à mesure de l'histoire palpitante et, surtout, de plus en plus glauque.

Avec un style vivant et désarmant – oui, nos capacités mentales sont mises à rude épreuve – Dennis Lehane, que je ne connaissais que par ouï-dire (surtout par un membre de Babelio que je n'ai pas besoin de citer), m'a littéralement secouée. Un petit bémol, mais uniquement de ma faute : j'avais vu l'adaptation cinématographique en 2010, je me souvenais du sombre malaise qui m'avait envahie dès le départ, et je savais qu'à la fin, il y avait une révélation explosive (dont je ne vous parle pas, évidemment, pour qui me prenez-vous donc ? Je ne suis pas folle !). Donc, la révélation en question ne m'a pas surprise...Je m'en mords les doigts de dépit.

En conclusion, un petit conseil : si vous voulez profiter pleinement de l'enquête lugubre et des détails sordides et vous laisser submerger par la folie, NE REGARDEZ PAS LE FILM AVANT DE LIRE LE LIVRE !
Vous en sortirez ainsi mieux armés pour affronter votre propre cerveau et ses dangereux méandres...
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Shutter Island n'est pas une île paradisiaque, c'est le moins que l'on puisse dire. Imaginez un endroit, battu par les tempêtes, entouré d'eau crasseuse agitée de courants puissants, où on aurait rassemblé des fous furieux coupables de crimes, et vous aurez un aperçu du coin.

Surveillé par de nombreux médecins, infirmières, aides-soignants et gardes, normalement aucun malade n'est censé s'échapper de cet enfer. Sauf que la belle Rachel, trois fois infanticide, s'est évaporée sans que personne ne semble avoir vu quoi que ce soit. Envoyés sur place les marshalls Teddy Daniels et Chuck Aule doivent faire preuve d'imagination et de sang-froid pour démêler le vrai du faux. Car les deux hommes découvrent que sur cette fichue île, il n'y a vraiment personne à qui se fier et que ceux qui mentent le moins sont peut-être les malades.

Ce polar est un modèle du genre. L'auteur balade l'innocent lecteur pour mieux le perdre et le conduire au choc final. Une intrigue diablement bien pensée, avec des personnages de flics plutôt subtils (une fois n'est pas coutume), que Lehane a imaginée pour notre plus grand plaisir.
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