Le conflit, cependant, n’est pas la guerre. Le conflit c’est la prise en compte que dans toute organisation sociale il existe des intérêts différents, des croyances ou des idéaux différents, des inégalités réelles. La démocratie c’est la prise en compte de cette diversité. La politique c’est la gestion de ces différences, la construction de compromis, plus ou moins durables, permettant la coopération et la cohésion ds un monde réel tissé de ces différences et de ces controverses. La vision consensuelle que prône l’idéologie néo-libérale remplace le conflit par la concurrence généralisée. La concurrence ne peut faire l’objet de compromis, parce qu’elle est elle-même la règle. Elle peut s’aménager : négociation, droit souple, évaluation…, elle ne peut pas être mise en doute comme principe d’organisation de la vie sociale.
Chacun l’a bien noté : désormais les classes sociales n’existent plus. Le monde social est construit autour d’une vaste vision concurrentielle, ou compétitive, entre des individus, plus ou moins aptes, ou méritants, plus ou moins responsables. Sur le plan politique, c’est plutôt la gouvernance que le gouvernement, la recherche du consensus plutôt que la résolution des conflits. Mieux vaut consentir que critiquer.
Les travailleurs sociaux sont plus informés sur les risques liés aux écrans, et plus sensibles aussi de par leur formation à la question de la pertinence intellectuelle ds le choix des programmes et des loisirs ; dès lors leur appréciation pourra se confronter à celle des parents.
Ainsi, les familles les plus pauvres seront non seulement amenées à rencontrer les travailleurs sociaux de par leur vulnérabilité sociale et économique (cette rencontre constituant dès lors une expérience de classe), ms d’autre part, lorsqu’elles le rencontrent, leurs pratiques éducatives auront plus de risques d’être disqualifiées, en raison des appréciations socialement situées – et culturellement situées quand parfois viennent s’ajouter des représentations liées à la culture réelle ou supposé des parents -quant à une « bonne éducation
Tout au long de leur vie, les familles seront sous le regard des travailleurs sociaux qui, par leur formation, auront une vigilance sur les pratiques éducatives ; quand les familles de milieux aisés ne seront pas autant confrontées à devoir justifier leurs positionnements parentaux auprès des institutions.
En effet, derrière les mythologies politiques de la participation, il y a de réels enjeux de démocratie.
Moi, j’y vais plus. Je ne suis pas un singe à qui on jette des cacahuètes.