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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai eu connaissance de ce livre par le projet ulule lancé par la maison d'édition. J'ai beau adoré cette maison d'édition, j'ai hésité au regard de son résumé : un vampire tuant des femmes. Ne vous arrêtez pas là. Surtout pas. Ce serait une grossière erreur. Je sais que ce roman a fait beaucoup parler avant même que je ne reçoive mon exemplaire. Parce que, oui, au lieu de me contenter d'une version classique, j'ai choisi la version prestige. Ça m'avait profondément agacé. Je considère que lorsqu'on participe à ce type de projet, on sait à quoi s'attendre. Faites moi confiance : Lisez la suite s'il vous plaît. Après vous jugerez si vous vous sentez capable de lire ce livre.

Pour commencer, l'objet livre est incroyable. Ce n'est pas une oeuvre prestige pour rien. On y trouve des illustrations, des pages annonçant le chapitre suivant avec décoration et des cadres élégants à chaque page. Les pages blanches sont écrites du point de vue d'Asphodel, vampire assassin. Les pages en noirs sont du point de vue d'un personnage féminin mais qui? Il faudra le lire pour le savoir.

Le fait que le livre soit écrit du point de vue d'Asphodel peut refroidir. J'en ai parfaitement conscience. On pourrait même se dire que c'est gonflé par les temps qui cours. Mais c'est une femme qui a écrit ce livre et ça a attisé ma curiosité sans parler du fait que c'est un roman gothique. Et j'ai eu raison. Quel écriture! Je me suis trouvée embarqué dans cette histoire sans vraiment comprendre. L'autrice fait preuve d'élégance. Elle évite les mots qui vous réveillent, emploi la poésie pour mieux sublimer l'horreur et surtout hypnotiser le lecteur.

Ce n'est qu'arrivé au cinquième chapitre et l'utilisation d'un mot que je me suis réveillée comme si Louise le Bars souhaitait nous rappeler à qui on a affaire. À moins que ce ne soit Asphodel lui-même. Il admet totalement le monstre en lui. À ce moment-là, je me suis aperçue de la manipulation par l'élégance des mots, cette sorte d'empathie qu'on peut avoir pour ce monstre qui ne croit juste pas en l'humain, la religion et a un mépris accru pour les mondanités.

Heureusement après la fin de ce chapitre, l'autrice nous octroi une petite vengeance qui m'a fait bien rire (oui je peux me montrer un peu sadique parfois surtout la femme que je suis). L'idée était complètement tordue mais excellente. Je n'en suis pas revenue. Concernant la suite, je ne peux absolument rien dire si ce n'est que la fin me semble juste parfaite. Un juste retour des choses sans plus ni moins. Je ne m'attendais pas du tout à ça, à l'histoire réel de Asphodel.

Concernant les intermèdes du point de vue d'un personnage féminin, je n'en dirai rien à part que la police d'écriture est superbe tout comme le contenu. L'élégance est toujours là mais ici on est dans la recherche de soit et d'identité. J'ai beaucoup aimé la mélancolie de ce personnage.

En bref, ce livre est un mélange parfait d'élégance et d'horreur comme le doit d'être un excellent roman gothique tout en ouvrant les yeux sur certaines choses. Ce que je retiens le plus est l'écriture de Louise le Bars que je retrouverai avec plaisir avec son précédent roman.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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Ode à la Femme !
Je n'y ai pas vu, comme ses détracteurs l'affirment, l'apologie du viol et du racisme. Au contraire, il s'agit pour moi, d'un Asphodel érigé en outil de la dénonciation.
Dénonciation de la condition féminine, siècle après siècle, toujours soumise au joug du patriarcat et de la suprématie blanche. Une ode à l'amour de soi également.

J'aimerais vous parler d'un personnage qui m'a particulièrement touchée : Florinthe, incarnation de la femme noire au milieu du XIX°. J'ai jeté mon dévolu (pardonnez-moi l'expression !) sur ce personnage afin de désigner la condition des femmes racisées, loin d'être égalitaire dans cette société qui prône pourtant l'égalité femme-homme ! Femme-homme oui (et encore…) mais femmes blanches en priorité. Les femmes racisées, quant à elles, subissent encore les affres du passé : racisme, préjugés, dévalorisation, violences morales et physiques…j'en passe et des « meilleurs ». Et ce, dans la plus grande acceptation ! Alors oui, il est de notre devoir à chacun.e d'ouvrir les yeux et de dénoncer. Et c'est ce que fait à merveille, Louise via son nouveau roman Asphodel.

Si vous avez aimé « Vert-de-Lierre », vous retrouverez ici la plume acerbe et poétique de l'autrice ainsi qu'une intrigue rondement menée qui fera (je l'espère) évoluer votre regard sur vous-même et sur le monde qui vous entoure.
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Après avoir adoré Vert-de-Lierre, le premier roman de Louise, je ne pouvais que craquer pour son second roman, toujours dans la veine du vampirisme, mais avec une version plus classique de ce personnage mythique. Vous connaissez mon amour pour les beaux livres et les oeuvres illustrées, j'ai donc évidemment succombé à la tentation de la version prestige. J'ai été étonnée en le recevant de découvrir un roman au format A4 et non au format classique plus petit, ce qui fait la part belle à l'illustration et à la mise en page originale ! le roman est préfacé par Vincent Tassy, ce qui présageait le meilleur !

Asphodel est un vampire assez proche du mythe originel : un buveur de sang prédateur, séducteur arrogant et imbu de lui-même. Dans 7 chapitres, il nous raconte 7 femmes qui ont marqué son existence d'une façon ou d'une autre. Religieuse, prostituée, noble, sorcière, toutes se démarquent par une particularité, un éclat qui a attiré le vampire, qui n'a alors eu de cesse de la posséder. Certaines se laissaient faire avec délice et volupté, d'autres moins. Vous l'aurez compris, ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains, entre débauche, violence et giclées de sang, âmes sensibles s'abstenir ;). J'ai aimé parcourir ces tranches de vie, dans lesquelles on ressentait au travers de la plume poétique de Louise qu'Asphodel, bien que joueur, n'était pas aussi insensible que ce qu'il voudrait le laisser paraitre.

J'ai beaucoup aimé, au travers des différents portraits, voyager à travers les époques. Les illustrations aident à cette exploration des âges en montrant notamment les tenues d'époque. Asphodel évolue majoritairement dans les hautes sphères de la société. J'étais très intéressée par exemple par l'époque où le spiritisme et les soirées autour d'une table à jouer à « esprit es-tu là? » étaient en vogue, ou encore par ces événements autour du personnage tristement célèbre de Jack l'éventreur.

Dans des intermèdes, on découvre un autre personnage à l'identité au départ inconnue. de petite fille, elle évolue rapidement vers son statut de femme. Elle est fascinée par la danse des étoiles et le trésor, qu'elle collecte sur les gens pour étancher sa soif. Bien que ses actes soient tout aussi monstrueux que ceux d'Asphodel, elle a une innocence, une sensibilité, qui la rendent attachante.

Dans les derniers chapitres, le ton change totalement, passant du récit biographique et narcissique à une réflexion introspective, presque philosophique. Porté par la magnifique plume de Louise, ces moments semblent arrêtés dans le temps. On découvre aussi l'identité de la narratrice des intermèdes, et j'ai adoré le lien fait avec une autre tradition, une autre culture.

Je n'étais pas sûre d'apprécier les illustrations qui ne sont pas dans l'esthétique que j'apprécie habituellement, mais au final, le rendu du roman est magnifique, et les images, mises en valeur en pleine page et colorisées, rendent encore plus belle cette histoire à travers les âges. J'ai beaucoup apprécié la mise en page du texte également, bordée de ronces et de roses, ainsi que le fait que les pages d'Asphodel étaient sur fond blanc et celles des intermèdes sur fond noir. Un contraste qui accentue le fait qu'Asphodel se dévoile alors que l'autre personne évolue dans le noir.

Un voyage à travers les époques avec un narrateur des plus vaniteux : vampire assoiffé de sang et de passion, Asphodel conte des tranches de vie qui l'ont métamorphosé. La plume poétique de Louise porte ce personnage mythique et atypique, tout en nous proposant de mystérieux intermèdes avec une protagoniste qui m'a beaucoup touchée. Un très beau livre-objet qui met ce texte original en valeur !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Je ne pensais pas dévorer aussi vite ce roman.
En premier lieu, j'attire l'attention sur le fait qu'Asphodel est un antagoniste, un personnage exécrable, mauvais, manipulateur, cruel... Certes, c'est un vampire, mais j'y ai vu aussi une façon pour l'autrice de dénoncer le comportement d'hommes tels que les pervers narcissiques, les sociopathes, etc., en cristallisant leurs mécanismes de fonctionnement au sein du personnage d'Asphodel.
Ce qui est dérangeant, c'est de rentrer dans sa psyché. Ce qui est dérangeant, c'est de parfois se dire que l'on peut le "comprendre" quand il fait état du sentiment de vide, de désespoir qui l'habitent dans certaines situations données (je mets de grosses guillemets, parce qu'évidemment, cela n'excuse aucun de ses actes). Ce qui est dérangeant, c'est de le voir agir de x façons et de n'avoir qu'une envie : le dénoncer, le punir de sa misogynie, de son racisme puant, de son amoralité. Monsieur dénonce le viol, mais le pratique tout autant en disant que cela n'en est pas (et ce genre d'attitude peut se voir chez un homme, soit dit en passant).
Pour moi, la construction de ce personnage et son histoire sont réussies, justement à cause de ce sentiment de malaise, de révolte qu'il suscitent en nous. A partir de là, je ne conseille pas ce roman à tout le monde, le résumé déjà donne le ton. C'est un roman noir dans son sens premier, pas une "simple" histoire de vampire.
Asphodel montre aussi qu'un roman contemplatif tel que celui-ci peut être aussi captivant qu'un roman "page-turner". La plume de l'autrice y est pour beaucoup, je l'avoue.
Les illustrations de Flokera apportent un plus et se mêlent bien à l'univers du roman. Les couleurs et le coup de crayon/pinceau sont emplis de cette beauté froide qui anime Asphodel. J'aime lorsque plusieurs médias se mélangent pour donner une oeuvre à part entière.
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J'avais suivi leur campagne Ulule à l'époque et je dois dire que le concept m'avait charmée.
La plume de l'auteure est magnifique, vraiment. J'ai beaucoup aimé cette histoire, avec de vrais vampires, vils, violents et sanguinaires. La narration est originale avec la succession de récits du vampire.
Cela dit, si je fais cette critique, ce n'est pas seulement pour parler du livre (lisez-le, il est bien), mais pour revenir sur un point qui me pose problème.
J'ai vu plusieurs critiques sur le Facebook ici et ailleurs que le livre manquait d'avertissements.
Je ne suis pas spécialement d'accord. Pour moi, il était très clair dès le début que le roman était un roman d'horreur et donc a déconseiller aux âmes sensibles. Il a été vendu comme tel et je n'ai donc pas été choquée de la présence de tels évènements. Il est clair que ça ne peut pas plaire à tout le monde, cependant, car beaucoup de scènes sont très graphiques. Mais, c'est pareil dans les polars. Certaines scènes de meurtres sont très violentes, mais on ne demande pas aux polars de mettre des avertissements, alors pourquoi pour celui-ci ?
J'ai eu cette sensation que ce livre subissait un début d'acharnement à cause de ça, ce qui est franchement dommage, car Asphodel est vraiment de bonne qualité !
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J'ai eu le plaisir de rencontrer Louise le Bars au festival ouesthurlant. C'est donc l'échange que j'ai eu avec l'autrice qui m'a donné envie de rencontrer Asphodel.
Et quel voyage ! On est transporté aux côtés d'un vampire qu'il est difficile d'apprécier. Au coeur même de ces pensées, comme si nous étions en train de lire les pages de son journal Intime. En parallèle, nous suivons une jeune femme.
Qu'est-ce qui relie ces deux êtres ? Pourquoi Asphodel nous évoque ces meurtres ? Qu'est-ce qui l'a rendu aussi détestable, pour nous lecteur ? Voilà les questions qui m'ont tenue en haleine tout au long du récit.

C'est une lecture que je qualifierais de cathartique. On se retrouve entre indignation et révulsion face à certains comportements du héros mais on est aussi poussé par l'envie de savoir. Au fur et à mesure on apprend à le connaître, à le comprendre. Suite aux révélations finales pouvons-nous toujours le détester ? Nous sommes ici dans une analyse freudienne du monstre, de l'essence du mal. Passionnés de psychologie, vous ne serez pas déçu.

Enfin je voudrait mettre en lumière la plume de Louise le Bars qui est tout en poésie et d'une grande richesse en comparaison et métaphore.
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Asphodel, c'est un roman à l'univers extrêmement sombre, une ambiance gothique dans ses plus belles lettres de noblesse, qui nous offrira un récit effectivement difficile, mais non dénué de messages et d'une profondeur extraordinaire dans son dénouement !
Lien : https://elodit.fr/2020/12/14..
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Dans Asphodel, nous suivons l'histoire d'un vampire qui nous raconte les 7 meurtres de femmes qui ont eu un impact dans sa vie. Un meurtre = un chapitre. Il y a des intermèdes entre chaque chapitre.
Il s'agit d'un univers cruel, violent, mais je m'y attendais tout à fait.
La plume de l'auteure est magnifique et très riche, mais en restant abordable.
L'objet-livre est absolument sublime et les illustrations ajoutent une touche finale à ce roman.
Livre à découvrir tant par l'univers que pour l'auteure, que j'ai eue la chance de rencontrer !
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