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sur 979 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La classe.

Une classe folle.

Ce sont les premiers mots qui me viennent à la lecture de ce récit.

Je ne connaissais pas Olivia de Lamberterie. Je ne regarde pas Télématin. Je ne lis pas ELLE (ni LUI d'ailleurs). Mais peu importe. J'ai dû vivre dans une grotte ces dernières années et me réveiller ce matin, chez mon libraire, en découvrant ce livre.

Je ne connaissais donc la brillante chroniqueuse/ critique littéraire qui offre là son premier ouvrage.

J'ai découvert une femme terriblement honnête avec elle-même. Une femme emplie de sa vérité. J'ai découvert son métier, sa famille, des bribes de son coeur, des morceaux d'âme.

S'il faut trouver un thème à ce livre, il évoque la perte d'un frère tant aimé. Il raconte une soeur, une femme. Une âme.

D'une classe folle. Celle du sentiment. Celle d'aimer. Dans cette retenue. Cette façon de parler de l'autre, des autres. de soi. Sans se cacher. Sans larmoyer. Une classe folle ans l'art de faire vivre l'absent. Cette manière de le rendre consistant, brillant dans le prisme d'un livre hors du temps et qui le raconte.

Un livre qui ne se lamente pas. Un ouvrage qui offre tellement de belles nuances. le portrait d'une femme d'aujourd'hui. Traversé d'anecdotes. Littéraires. Familiales. Il y a de la lumière dans le récit de ce deuil insupportable.

Et souvent, des éclairs de « génie ». Des fulgurances. de ces phrases qu'on note dans un carnet, de peur de les oublier. Des pages belles. Émouvantes. Réelles. Confidences.

Le livre d'une amoureuse des mots. Une prise de risque. Et finalement, tellement à lire. Si peu à dire. Pour ne pas galvauder un livre qui mérite d'être lu. Sans à priori.

Le récit d'une maladie réelle. Destructrice. Dont les plaies ne sont pas visibles. Ce mal de vivre qui a fini par tuer Alexandre.

J'ai plongé dans ce livre. Comme en apnée. J'en suis ressorti grandi. Ému, évidemment. Mais fort de cette résilience. de cette capacité à mettre des mots, vrais et sans effet de manche, sur des bouleversements intimes. Cette façon de véritablement rendre hommage. Dans le sens le plus noble de cette expression.

A lire. S'il vous plaît.
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Lorsqu'on apprécie une critique littéraire , ayant pignon sur rue dans une des revues les plus lues au sein de la presse féminine et dont les interventions radiophoniques ou télévisées sont toujours reçues avec plaisir, il peut être tentant de découvrir le personnage de l'autre côté de la barrière, avec pour seul indice le titre (pré-rentrée littéraire , avare de quatrième de couverture).

Olivia de Lamberterie a donc pris la plume. Pour coucher sur le papier un épisode récent et douloureux. A visée thérapeutique? Peut-être pas. Même si le chagrin est encore là, l'absence s'est inscrite comme un fait indéniable et irréversible. C'est une perte intolérable , avec une souffrance en cascade qu'alimente la détresse de toute la famille qui avait en commun l'amour de ce frère qui n'a pas pu supporté le poids de son existence.

Et curieusement , malgré l'empathie que l'on peut ressentir face à la peine confiée, et ce d'autant que l'on a connu la même perte, le récit n'est pas plombant. Car derrière les larmes , derrière la colère, l'on entend la voix que les ondes nous ont rendue familière, et malgré tout, l'humour peut apparaître entre deux sanglots et au delà de la crainte d'une malédiction moins occulte que génique, et les questions induites sur le risque pour les générations futures.

C'est aussi l'occasion d'en savoir un peu plus sur la femme, sur son enfance et l'on retrouve avec bonheur des évocations des moeurs et habitudes des années 60.
Le texte est truffé de titres de livres et de chansons, une sorte d'ancrage dans la réalité, lorsque les piliers de ce qui constitue nos vies sont sapés à la base.



Bercée au fil des phrases par la musique de cette voix que je connais bien, j'ai parcouru avec plaisir et compassion ces confidences intimes qui modifieront sans doute la qualité des futures apparitions professionnelles de l'auteur, mais pas de façon négative, loin de là.


Merci aux éditions Stock et à Netgalley pour leur confiance
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Olivia de Lamberterie exorcise à travers ce roman le chagrin lié à la perte de son frère. Ce roman autobiographique est noir, parfois gris, tant la peur et la souffrance sont palpables dans les lignes, à l'image des veines gorgées de douleur.

Alex est le frère sur lequel la fatalité d'une famille abonnée au suicide semble s'abattre. Il souffre depuis toujours. Il se sent vide, dénué d'énergie, d'envie. Il tente plusieurs fois de mettre fin à ses jours. Il comate entre deux tentatives avortées.
La dépression prend pour ce frère un tout autre visage. Il se pense né ainsi. Sa personnalité entière lui semble noire et désintégrée. Dysthymie. Forme de dépression légère sur le long terme.

Devant la fragilité d'Alex, Olivia tangue entre peurs et espoir. Et toujours remplie d'amour pour ce frère tant aimé.

Avec toutes mes sympathies (la formule canadienne pour sincères condoléances), Olivia raconte la souffrance, le manque, le deuil. Ce roman est enrichi de références littéraires et musicales ce qui le rend tout à fait pertinent.

Ça manque à mon sens d'un peu de lumière (que l'on retrouve seulement à la toute fin). L'aspect personnel, thérapeutique peut-être, amène malgré tout un respect sincère pour cette femme qui s'est débattue dans une mer de cendres et finira par s'y lover en paix quand on accepte de laisser les morts vivre en nous.
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Les heures sont devenues grises, dit-elle. Depuis la disparition de son frère Olivia de Lamberterie — stoppée net par un chagrin abyssal, de celui qui fait douter de soi et chanceler un monde qu'on pensait immuable — parle d'une maladie sans remède, comble les vides, se souvient, avec bonheur quelquefois, pour prolonger l'être aimé.

On ne peut qu'être touché par cette réflexion intime, lucide, sincère, presque qu'une mise à nu, semée de fulgurances, de l'emblématique critique littéraire de Elle. Il en résulte une image aussi surprenante qu'authentique, aux antipodes de la femme froide et mondaine, croisée l'année où j'ai fait partie du jury des lectrices du magazine...

#AvecToutesMesSympathies #NetGalleyFrance
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Alors que son frère Alex, mélancolique, vient de se suicider, Olivia tente de comprendre et revient sur leur enfance, leur éducation, leurs relations, le mariage, les enfants…

C'est une famille où l'on ne parle pas de ses émotions, où le corps est mis de côté car seul compte l'intellect.

L'auteure perçoit bien la mélancolie, la dysthymie, le désir de mourir ainsi que l'errance psychiatrique, le diagnostic n'ayant pas vraiment été posé. Elle s'interroge aussi sur le caractère héréditaire : « La mélancolie est- elle inscrite dans nos gènes ? »

C'est un livre sur la maladie, la mort, le deuil et aussi sur ce que l'on n'a peut-être pas vu ou pas voulu voir. La manière dont l'auteure évoque le désespoir est aussi très forte :

« le désespoir sans objet le tuait à petit feu, sa culpabilité nourrissant l'impuissance de jouir de ce qu'il avait construit : un amour durable, une famille harmonieuse et un travail, somme tout, satisfaisant. »

Olivia de Lamberterie explore très bien les liens entre frères et soeurs et aussi avec les conjoints, les amis. On sent cet amour très fort qui l'unissait à son frère, leur amour commun de la littérature, des mots qui peuvent guérir.

C'est aussi et surtout un livre sur l'amour qui m'a beaucoup touchée, sans tomber dans le pathos, avec une sincérité totale, sans concession ni mièvrerie.

Une très belle lecture… presque un coup de coeur!
#AvecToutesMesSympathies #NetGalley
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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"Sympathique" ( bien que comme le dit l'auteur dans son livre, le mot fait référence au sympathie qu'on utilise au Canada pour exprimer ses condoléances à quelqu'un) , c'est l'image que renvoie forcément Olivia de Lamberterie, critique littéraire et rédactrice en chef adjointe au magazine Elle France, dans ses différentes interventions médiatiques du Masque et la Plume où elle a toujours paru bien plus bienveillante et avenante que ses collègues masculins ou à Télématin où elle illumine les matins des amoureux de la littérature.

Mais évidemment, elle n'est pas seulement que sympathique, Olivia, et c'est évidemment ce à quoi son premier roman ( plutôt catalogué comme un "récit") s'attache à peindre, à aller voir les félures et les douleurs qui se cachent derrière son sourire.

Cette grande souffrance, elle porte un nom ou plutot une cause : la mort tragique de son frère Alex, qui s'est suicidé à l'automne 2015 après des années passés à lutter contre une dépression particulièrement violente.

Alex, être aussi fragile que génial que sa frangine va s'attacher à nous raconter pendant plus de 200 pages. le lecteur va faire connaissance avec une personnalité à fleur de peau, victime d'une maladie que les médecins mettront plusieurs années à diagnostiquer, et sans lui donner le traitement adéquat.


On avait eu la chance de rencontrer Olivia sur Lyon pour la présentation de la rentrée littéraire des Editions Stock en juin dernier, une présentation qui donnait forcément envie de mettre ce roman en haut de notre PAL de la rentrée littéraire, et nous n'avons pas été déçu de notre lecture, bien au contraire! ..


Ne désirant pas forcément " faire le deuil" comme tous les âmes plus ou moins bien intentionnées le lui proposaient de faire, Olivia de Lamberterie a éprouvé le besoin viscéral de faire revivre Alex par écrit dans ce récit aussi vibrant qu' à fleur de peau.

On découvre ainsi à quel point la dévoreuse de livres qu'est Olivia depuis de nombreuses années a parfaitement réussi à s'imprégner des auteurs qu'elle idolatre, pour construire un récit aussi sincère qu'intime.

Un récit parsemé d'un humour salvateur qui fait reculer tout pathos et le mélo, tout en parvenant à rendre particulièrement poignant son final rendant un hommage bouleversant à son frère qu'on est heureux d'avoir connu à travers ce fort beau livre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'année 2018 s'achève et je viens de refermer Avec toutes mes sympathies d'Olivia Lamberterie.

Je ne regrette rien de cette lecture.

Olivia nous plonge dans sa vie d'artisto en y mettant des nuances, de la lucidité, de l'humour.
Elle nous raconte sa famille, sa vie, le silence autour de la souffrance « est ce pour cela que dans notre famille, les mots ont tant de peine à sortir, et que les maux, nous les planquons sous les oreillers à taie impeccablement repassée ? chez nous on souffre avec un devoir de réserve.

Ecrire est donc une prise de risques…

L'auteur trouve les mots juste qui font mouche. Ce livre est riche, d'anectodes littéraires, de tranches de vie.

Son récit tourne autour de l'année 2015 et principalement la perte de son frère Alex.

Malgré tout l'étayage familial, sa situation personnelle réussie, Alex avait le mal de vivre. Il était dépressif. La mélancolie l'a conduit à commettre l'irréparable. Il n'a pas eu le courage de rester.

Olivia a écrit pour retrouver la trace de ce frère perdu. Elle le fait avec brio, élégance. Elle a la plume facile bien qu'elle puisse nous dire « ce livre qui n'aurait jamais dû exister, puisque tu n'aurais jamais dû mourir ».

C'est un livre sur l'absence, le manque, la peine, l'impuissance qu'entraînent la perte d'un être cher.

Pour ne pas le perdre une seconde fois, elle nous laisse ses mots pour apaiser son chagrin. Elle a l'art de parler des autres, de l'autre, de soi, sans fioritures. Ca glisse. Elle écrit pour ne pas oublier les jours heureux avec lui.
Un livre à ne pas manquer, à méditer…
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Titre : Avec toutes mes sympathies
Auteur : Olivia de Lamberterie
Année : 2018
Editeur : Stock
Résumé : Alex est un être fantasque, charmeur et flamboyant. Alex est marié, père de famille et accompli professionnellement. le 14 octobre 2015 il se suicide en se jetant d'un pont Montréalais. Alex était atteint de dysthymie.
Mon humble avis : J'avoue ne jamais avoir entendu parler d'Olivia de Lamberterie avant de parcourir ce court récit. Peu enclin à lire les critiques littéraires et totalement ignare en matière d'émission culturelle je choisis donc ce roman après un court avis glané quelque part sur les réseaux sociaux. Profitant d'un long vol entre la métropole et mon île d'adoption, je me lançais donc dans la lecture de ce texte sans aucun à priori et avec une curiosité certaine. Charmé par une écriture élégante, presque aérienne, je découvrais la personnalité de l'auteur et sa passion pour la littérature en premier lieu. Puis au fil de la lecture je fis la connaissance d'Alex qui n'est autre que le frère de la narratrice : un homme attachant, brillant et complexe, un homme que l'on aime de prime abord pour son courage et son excentricité, mais aussi un être rongé par la dépression et la mélancolie. le 14 octobre 2015 Alex mit fin à ses jours et commence alors pour sa soeur Olivia une longue période de deuil marqué par l'incompréhension, la colère et une peine dévastatrice. Comment parler du deuil sans tomber dans le pathos ? Comment rendre hommage à un être lumineux sans verser dans le larmoyant ? Olivia de Lamberterie réussit là où tant d'autres ont échoué, son texte est intime, clairvoyant et certaines pages sont d'une beauté à couper le souffle. Vous l'aurez compris j'ai adoré ce récit, j'ai adoré la description piquante de cette famille bourgeoise, j'ai adoré les introspections auxquelles se livre l'auteur, cette nécessité qui la pousse à témoigner, j'ai aimé sa volonté, sa pudeur et surtout l'amour inconditionnel porté à son frère. C'est beau, délicat, bouleversant et toujours sur le fil. Avec toutes mes sympathies un un bel hymne à l'amour fraternel, un hommage sincère et fort pour un homme que l'on regrette de ne pas avoir connu, un homme que l'on aurait aimé sans aucun doute…
J'achète ? : Oui sans hésitation, rares sont les bouquins portant un tel amour de la vie et de la littérature. Lumineux vous dis-je…
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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****

Alexandre de Lamberterie s'est suicidé le 14 octobre 2015. Il laisse derrière lui une femme, une fille, des parents, mais surtout une soeur, Olivia, qui prend la plume dans ce récit pour décrire sa douleur, son chagrin mais aussi sa colère et son incompréhension.

Olivia de Lamberterie n'est pas un nom inconnu. On la croise à la télévision, on l'entend à la radio, on la lit dans les magasines. C'est une critique littéraire réputée, expérimentée et respectée.

Lire les mots des autres est une chose, écrire les siens en est une autre. Et Olivia de Lamberterie s'en tire ici avec brio !
Elle n'a pas choisi un sujet simple. La mort d'un proche est toujours violente, celle par suicide d'autant plus qu'après le chagrin de la disparition viennent les questions, les doutes, les regrets.

Avec beaucoup de justesse, beaucoup de pudeur, Olivia de Lamberterie nous fait cadeau de ses souvenirs, de cette joie de vivre teintée parfois de nuages noirs, de ses liens si forts qui les unissaient, elle et son frère.
Elle nous introduit au sein de sa famille, de cette éducation un peu distante, un peu silencieuse, qui les a fait grandir. Et elle nous émeut par tant de lumière et d'amour...

Si ce récit lui a été nécessaire pour avancer et reprendre goût à la vie, on la remercie sincèrement de l'avoir écrit et de nous l'avoir offert...

Merci à NetGalley et aux Editions Stock pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Dans ce livre Olivia de Lamberterie revient sur un évènement douleur de sa vie, le suicide de son frère Alex.

Je suis d'accord lorsqu'elle dit qu'un suicide est une double peine, qui génère un silence qui vient prendre toute la place. Oui il ne faut pas que ça le soit mais parfois j'ai été gêné pendant la lecture, pour moi il y a des choses privées qui ne doivent pas être tabous mais qui doivent rester dans la sphère privée, familiale.
Elle a su lui rendre un très bel hommage, Olivia de Lamberterie sait toujours trouver les mots justes que se soit dans ce livre ou dans ses chroniques littéraires, c'est vraiment une qualité qu'elle possède. Elle a su montrer qu'il a été aimé, qu'il faut garder les moments joyeux partagés dans ces moments là mais que la maladie malheureusement parfois prend le dessus.
Un roman intime, délicat, tout en finesse, écrit avec amour
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