On en faisait tout un plat, un gueuleton, un festin : le nouveau
Stephen King est finalement paru en septembre, alors comme c'est un auteur que j'aime beaucoup, forcément, je me le suis procuré.
Et puis je l'ai lu.
Et devinez quoi ?
Je n'ai franchement pas aimé. Parce qu'en guise de "nouveau chef d'oeuvre" , m'est plutôt avis qu'il a été déterrer ça dans un vieux tiroir et qu'il a soufflé dessus pour ôter la poussière, avant de le fourguer à un éditeur compatissant et vénal. (Oui, on peut être compatissant et vénal, c'est rare mais ça mérite d'autant plus d'être souligné. Passons)
L'histoire, donc, est celle d'un tueur à gages, ancien sniper en Irak:
Billy Summers. Vous aviez deviné son nom ? Formidable.
Billy est donc embauché pour ce qu'il pense être un dernier contrat avant de raccrocher. Un contrat de deux millions de dollars, ça se refuse rarement, et Billy accepte. Vous aviez deviné aussi ? Épatant.
En attendant le pigeon sur lequel il doit tirer , notre héros endosse une couverture commode: il se fait passer pour un écrivain qui loue un bureau dans une tour, face au Palais de justice; et le soir, il rentre dans un pavillon de banlieue tout à fait commun, entouré de voisins sympa. Devinez ? Bravo. Il va se mettre à écrire pour de bon, ce qui l'enchante, et sa vie "normale" va lui plaire.
Plaf, la boulette. L'accident bête.
Alors forcément, comme Billy donne un peu de mou , comme ses réflexes de survie s'effritent l'un
après l'autre MAIS qu'il a le sens du devoir, il accomplit son sale boulot puis se retrouve dans une panade abyssale, recette bien connue où l'on retrouve pêle-mêle :
- des gangsters sanguinaires qui veulent sa peau
- une fille meurtrie et fragile qui s'attache à lui (et réciproquement)
- une planque dans un endroit paradisiaque où une nouvelle vie semble possible mais finalement non
- des règlements de compte en série parce que le bien doit triompher
- une séparation inéluctable parce que la morale aussi.
Voilà.
Pour les gens qui apprécient le petit monde de King, le côté surnaturel, le fait qu'un livre fasse référence à l'autre, vous aurez trois pages à vous mettre sous la dent, pas davantage.
Pour les autres, j'espère que vous aimez les films des années 70 / 80 avec
Charles Bronson (période moustache et picole), parce que c'est à peu près tout ce que vous aurez en échange de vos peines.
Banal et décevant, donc. Ringard dans un genre que King ne maîtrise absolument pas, et où l'on a vu beaucoup mieux depuis l'ère Bronson.
Bref, on peut s'en passer.