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sur 3542 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Moins de 250 pages et pourtant une immersion profonde et intense dans la savane africaine, dans un univers où la sauvagerie est aussi dense que la fascination qu'elle fait naître au coeur de l'homme.

John Bullit, ancien chasseur repenti, gère un parc Royal et veille au bien-être des bêtes sauvages comme au pacifisme des tribus autochtones qui le peuplent. Sa femme, la blonde Sybil, vit de plus en plus mal leur mode de vie et perçoit comme une menace permanente l'environnement fait d'espaces infinis et de sauvagerie artificiellement maîtrisée. Un sentiment en totale opposition avec celui nourri par Patricia, leur toute jeune fille, qui, née dans la brousse, en est devenue la prêtresse, respectant les bêtes et sachant s'en faire respecter. Le narrateur, voyageur de passage dans le parc, est rapidement happé par chaque membre de la famille. Des liens d'amitié, de natures différentes, se nouent entre eux tandis que se révèlent les enjeux personnels.

Mère adoptive de King, un superbe lion aussi docile qu'un chien, Patricia domine le récit par son charisme et son charme. Manipulatrice en herbe, c'est une enfant chez qui s'expriment à la fois l'envie d'aimer et celle de dominer. Courageuse et passionnée, tiraillée entre le besoin de sécurité de sa mère et la vie intrépide de son père, la fillette a reporté sur King toute son affection, toute sa tendresse. Mais l'amour entre l'homme et la bête sauvage est-il pleinement réalisable ?

"Le Lion" de Joseph Kessel compte parmi les grands classiques du 20ème siècle. Son écriture sobre et imagée est terriblement efficace et garantit au lecteur en quête de nouveaux horizons un dépaysement total. Toutefois, j'ai peiné à entrer dans le roman, toute la première partie avec la mise en place des acteurs m'ayant paru particulièrement poussive, ou est-ce que ma concentration était par trop volatile ? Heureusement, au fil des pages, mon intérêt a crû, émoustillé par la découverte des traditions massaï pour le moins captivantes.

Tout comme le narrateur, le lecteur attend le dénouement de cette étrange intrigue avec une exaltation de plus en plus forte, dans un contexte où s'opposent l'enfance et l'âge adulte, la civilisation et la nature primaire, la violence et l'amour.


Challenge MULTI-DEFIS 2016
Challenge PETITS PLAISIRS 2016
Challenge ABC 2015 - 2016
Pioche dans ma PAL - Juillet 2016
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Il est de ces livres qui non seulement dégagent une plénitude et une profondeur magistrales, mais qui sournoisement sèment en nous des réflexions inattendues...

Celui-ci m'a insufflé la question de l'alliance en-dehors de la condition humaine entre un père et sa fille qui seront finalement séparés par ce qui les unit.
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Un beau roman sur la savane africaine, ses populations autochtones et sa faune extraordinaire. Kessel ressent les lieux et sa fascination est contagieuse.
Ce roman est avant tout sur l'Afrique, et il est à placer, au plan du succès populaire, au niveau de celui de "Tintin au Congo". Je vais tenter la comparaison de ces deux oeuvres.

Si on se remet le contexte de chaque oeuvre en tête. L'un sert en gros de propagande à la colonisation belge et l'autre se situe, 25 ans plus tard, juste avant la décolonisation.

Concernant le point du racisme, "Tintin" a récemment défrayé la chronique à cause de la représentation des populations noires qu'en faisait Hergé. Il est vrai qu'elle n'était pas flatteuse mais lire "Tintin au Congo" depuis plus de trente ans ne m'a pas fait raciste pour autant et avec du recul on peut aussi se moquer de la façon stéréotypée dont l'homme blanc envisageait l'homme noir.

Alors si Hergé a choqué sur le sujet du racisme que dire de Kessel?

Dans "Le lion", le paternalisme blanc y est moins visible, les autochtones sont moins naïfs, moins spectateurs et plus actifs dans le récit. On sent même un respect pour le peuple Masaï même si on y déplore qu'un jeune guerrier puisse tuer un lion pour prouver sa bravoure alors que la chasse à outrance par l'homme blanc de la faune africaine est un fait à cette époque.

Cela dit cette exploitation de la faune est à de nombreuses reprises dénoncée. le patron de la réserve, Bullit, est un chasseur repenti. Dans ce roman, l'Afrique et ses habitants semblent y être plus représentés et respectés.

Mais il y a un passage qui gâche cet ensemble pourtant en progrès. Celui-ci:

"Et, bien que cet homme fut un Noir, c'est à dire une peau abjecte sur une chair sans valeur et que ce Noir eut lui-même voulu et poursuivi sa perte[...]" (page 233, Ed Folio)

Il faut resituer le passage dans le contexte d'un combat crucial entre un homme noir et une bête mais il y a quand même quelque chose dans les mots choisis par Kessel d'au moins... troublant.
Toutefois, cette oeuvre de Kessel n'a pas eu le procès que l'on a fait à celle d'Hergé.

Dans ce décor idyllique où le Kilimandjaro demeure, vie et mort se succèdent selon un rythme immuable. Seuls éléments du désordre de cet écosystème quasiment stable: certains représentants de l'espèce humaine.

Au premier rang desquelles j'ai choisi l'héroïne: la capricieuse Patricia, onze ans environ. On lui a offert un lion. Elle a grandit avec lui. Elle est le personnage de premier plan, une personnalité forte à qui rien ne résiste. Il est son terrible jouet.
Patricia ne m'a pas semblé très sympathique. Elle provoque et attise les êtres qui l'entourent jusqu'au drame final. C'est ce que l'on appelle aujourd'hui un enfant-roi.
Si la fin est prenante et soulève le coeur, les 100 pages d'introduction donne bien le temps de s'impatienter, pour ne pas dire s'ennuyer, avec les états d'âme de Sybil (la mère de Patricia).

Un incontournable malgré tout.


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Un classique incontournable de la littérature jeunesse...ce livre est très bien écrit, les paysages sont grandioses et splendides, la relation entre Patricia et le lion superbe. Mais, je ne sais pourquoi, je n'ai pas réussi à apprécier ce livre à sa juste valeur, je n'ai pas vraiment accroché. Je l'ai lu complètement pour connaitre la fin, que j'avais pressentie.
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L'aube se lève sur le Kilimandjaro et le narrateur qui est un voyageur découvre la beauté des paysages. Il est séduit par cette nature sauvage. On ne sait pas grand chose sur lui excepté qu'il semble être le double de l'auteur. le voyageur/romancier s'enfonce un peu trop loin et dépasse les limites de la réserve, c'est à ce moment là qu'il rencontre Patricia qu'il prend pour un garçon car elle est vêtue d'une salopette et a les cheveux coupés en boule. Elle semble être une petite fille précoce pour ses dix ans. Ceci dit elle est drôle, pleine de vie, espiègle comme toutes les petites filles de son âge et aussi très têtue. Elle aime vivre aux côtés de son père dans cette nature où les hommes et les animaux sont libres. Elle rend visite à King tous les jours. King est ce lion qu'elle a élevé. Elle l'aime passionnément comme un fils puis comme un confident, un ami. Pour nous lecteurs, King est une personne à part entière. Il est plus que sublime, il est majestueux de douceur et de force. le narrateur/voyageur décide d'ailleurs de ne pas poursuivre son voyage car il est lui aussi subjugué par la beauté de l'animal et surtout émerveillé par la relation fusionnelle presque magique qu'il y a entre Patricia et King. On les dirait presque transfigurés par la magie de leur amour lors de leurs retrouvailles. le narrateur/voyageur rencontre ensuite les parents de Patricia. Sybil Bullit ne supporte pas de voir sa fille vivre comme une sauvageonne et espère l'envoyer au pensionnat de Nairobi. John bullit aime tellement sa fille qu'il la laisse évoluer en liberté dans la brousse comme lui lorsqu'il était enfant. Il fut un grand chasseur et s'est reconverti. Bien qu'il ne connaisse pas bien le swahili il fait tout de même régner l'ordre et gère les conflits dans sa réserve. On ressent au fil de sa lecture des tensions dans le couple mais pas seulement. Certaines ethnies se détestent. Les tensions sont très réelles entre les Wakambas et les Masaïs. Puis lorsque les Masaïs s'installent sur la réserve les intentions d'Oréounga "le morane" sont des plus inquiétantes.
Le Lion est un grand roman pour tous les lecteurs qu'ils soient jeunes ou moins jeunes. C'est de la belle et grande littérature.
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Si ma marraine ne me l'avait pas donné en me disant qu'elle l'avait beaucoup aimé, je n'aurais sûrement pas lu le Lion de Joseph Kessel.

Je ne peux pas dire que le livre m'ait déplu mais je ne peux pas dire non plus qu'il m'ait transportée...

J'ai aimé découvrir le paysage kenyan, le Kilimandjaro, les animaux sauvages et les tribus africaines. Mais les personnages ne m'ont pas vraiment admis à leurs côtés.

Patricia est une enfant que l'on admire mais elle a beaucoup de défauts : elle est capricieuse, lunatique, manipulatrice et dotée d'un fort désir de domination.
Les personnages secondaires, même s'ils ont une présence certaine, ne restent qu'au second plan. le personnage d'Oriounga, le morane masaï, est intéressant car c'est à travers ce personnage que l'on en apprend beaucoup sur ce peuple, ses us et coutumes.

Le lecteur aimera s'immerger dans la Savane, faire connaissance avec le peuple indigène. Il comprendra cette ode à la nature. Mais je doute que le destin de Patricia, de Sybil et John Bullit ou d'Oriounga ne le tienne en haleine.
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Le Lion, roman écrit en 1958, nous fait partir à la découverte de la faune et de la flore d'Afrique Orientale. Plus particulièrement dans la région du Kilimandjaro, région encore préservée tant au niveau de la nature, qu'au niveau de la culture de la population locale : les guerriers Masaï.

Cette découverte se fait par l'intermédiaire d'un homme, le narrateur. D'abord fasciné par la nature encore sauvage, il fait la connaissance de Patricia, fillette d'une dizaine d'année et fille de John Bullit, directeur de la réserve. Sa mère lui apprend que Patricia est l'amie d'un lion, nommé King, recueilli lionceau, soigné, puis rendu à la vie sauvage.
Mais malgré ces précautions, Patricia, rend visite à King chaque jour car elle entretient avec lui, et les animaux du parc, une amitié singulière, voire fusionnelle.

Or une tribu Masaï s'installe dans le parc de la réserve. Un morane - jeune homme masaï- prénommé Oriounga- est également le témoin de la relation entre le fauve et l'enfant. Oriounga veut épouser Patricia, mais un rite de passage, pour passer de l'état d'enfance à l'état adulte implique un rituel qui modifiera à jamais la vie de Patricia...

Grand voyageur, Joseph Kessel, qui a arpenté le monde, nous narre ici une histoire inspirée de ses nombreux périples, le tout traduit dans une écriture pleine de poésie.
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Contrairement à beaucoup ici, je ne découvre cette histoire qu'à l'âge adulte. J'ai d'abord été sensible à cette présentation poétique et écologique de la nature africaine, de l'environnement et de la célébration de la faune sauvage. C'est un hymne contre la chasse et pour le respect des espèces menacées (alors que le dernier rhinocéros du Kenya vient d'être abattu), pour le respect des cultures traditionnelles aussi en montrant l'harmonie et la cohabitation des différents peuples. On réfléchit aussi à la responsabilité, au fait de grandir, quand Patricia à 11ans se comporte plus comme une adulte que sa mère dépressive et son père immature.
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C'est en classe de 5ème que la professeure nous demanda de faire l'acquisition du "Lion" de Kessel. Je l'avais commencé sans conviction, puis dévoré dans la foulée.

Rétrospectivement, il ne pouvait en être autrement.
Depuis ma plus tendre enfance je rêvais l'Afrique. Cet engouement juvénile avait pris source dans la fascination qu'exerce fréquemment sa faune sauvage sur les enfants.
Plus tard les BD la peuplèrent d'Akim, Zembla et autres doublures de Tarzan et l'animèrent d'aventures extraordinaires me confortant dans un attachement naïf.
Mais c'est la série télévisée Daktari, au demeurant à peine plus réaliste, dans laquelle un vétérinaire anglais soigne en famille buffles, zèbre et hippopotames dans la savane kényane accompagné d'un chimpanzé et d'un lion atteint de strabisme, qui devait me river cet objectif dans la tête : un jour j'irai en Afrique.
Plus tard le film Hatari, malgré sa frivolité toute américaine, vint néanmoins encore entretenir mon fantasme africain.
Avec "Le Lion" Kessel me fit comprendre que l'Afrique réelle n'avait rien à envier à celle de papier et de pellicule à laquelle je m'étais attaché.

On pourrait reprocher à Kessel une Afrique de carte postale.
Journaliste voyageur expérimenté, il n'ignorait pas les réalités moins idylliques du continent et a prouvé par ses nombreux témoignages ses capacités d'engagement.

Son dessein ici était autre.

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Un journaliste de passage dans un parc national en Afrique près du Kilimandjaro. Il y fait la connaissance de John, directeur du parc et de son épouse. le couple a une fille de dix ans, qui sait parler aux animaux et son seul ami est King, le lion. le plus beau du roman est l'amitié, la tendresse , les jeux entre la fillette et le roi du la brousse.
On est plongé dans la savane, on est entouré de gazelles,d'éléphants, de buffles, de zèbres, de rhinocéros, d'impalas dans le soleil brulant de l'équateur avec comme seul rafraichissement le whiskey que tous les colons ont connu. Un dépaysement assuré.
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