AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 93 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A Delhi, en 2004, une grosse Mercedes roulant trop vite écrase cinq personnes qui dormaient au sol sur le bord de la route, dont une femme enceinte. Au volant, non pas un riche homme d'affaires mais un simple domestique, Ajay, complètement désorienté, avec à ses pieds une bouteille de whisky vide. Il est arrêté et conduit en prison, où il lui faut faire allégeance à un gang afin d'être « protégé », mais il refuse. Dans la rixe qui s'ensuit avec trois détenus il a le dessus, montrant une force, une agilité et une efficacité au combat extraordinaires, et, appelé dans le bureau du directeur de la prison, ce dernier, avec déférence, lui dit qu'Ajay aurait dû préciser d'emblée qu'il appartenait au « Clan Wadia ». A partir de ce moment, il va être traité avec maints égards, avoir un régime de faveur, et être respecté par les autres détenus. ● Dès le début du roman, une analepse nous permet de comprendre qu'en 1991 Ajay était un petit garçon misérable de l'Etat d'Uttar Pradesh. Il était chargé de surveiller la chèvre de la famille, leur unique bien, mais l'a laissée divaguer dans le champ des voisins où elle a mangé des épinards. le chef du village, appelé par la partie lésée, tue la chèvre et le père d'Ajay est violemment battu. La mère emprunte de l'argent pour le transporter à l'hôpital, mais cela ne sert à rien, le père meurt. Pour rembourser la dette, la mère n'a d'autre choix que de vendre son fils, qui est alors emmené pour une destination inconnue. ● L'autrice a un sens extraordinaire du romanesque dans ce superbe récit qui nous transporte dans une Inde profondément violente où l'extrême pauvreté côtoie la richesse la plus fabuleuse. Elle tresse les destins de trois personnages magnifiquement incarnés : Ajay, d'abord, celui pour lequel j'ai éprouvé le plus de sympathie, un garçon d'une grande intelligence qui sait rester maître de lui en toutes circonstances et qui va se trouver mêlé à des aventures incroyables ; Sunny Wadia, un héritier richissime qui, bien que vivant dans l'opulence la plus fastueuse et aussi dans la drogue, l'alcool et le sexe débridé, a des états d'âme, rêvant de villes idéales et de mécénat (« J'adore la beauté. J'ai envie de créer de belles choses »), dans un monde où cela constitue une faiblesse et qui ne cesse de guetter l'approbation et de quêter l'amour de son père, l'hyperpuissant Bunty Wadia que tout le monde craint, le maître occulte de l'Uttar Pradesh qui méprise son fils ; et Neda Kapur (oui, presque le même nom que l'autrice qui s'appelle Kapoor), une journaliste sans concession dont l'intégrité va être mise à rude épreuve. ● Je me suis délecté des presque 600 pages de cette fresque éblouissante qui se lit avec grande hâte, même si, lorsqu'on quitte Ajay comme personnage principal, au milieu du roman, il y a une petite baisse de rythme et si la fin est un peu trop abrupte. ● On se dit que l'Inde devrait être livrée à des personnages comme Ajay pour s'en sortir, tellement il est intègre et loyal, contrairement à Bunty Wadia ou à son frère Vicky ou à tous les politiques, qui sont corrompus jusqu'à la moëlle, et ne visent que leur propre enrichissement, au-delà de toute raison, de toute mesure. Ceux-ci mettent l'Inde en coupe réglée, détournant les fonds publics, s'arrogeant toutes les richesses, sans un regard pour la misère qu'ils génèrent car les autres ne comptent pas pour eux, ils sont dénués de toute empathie, de toute morale. « Les hôpitaux n'ont pas de médicaments. Pourquoi ? Ils sont volés et revendus au marché noir. À qui ? À des hôpitaux privés ? Qui les vole ? Qui les revend ? Qui est à la tête des hôpitaux privés ? Tu sais qui. On devine le système derrière tout ça. Tout ce qui est public se retrouve réduit à sa plus simple expression, vendu, enlevé. En revanche, que trouve-t-on à profusion ? de l'alcool. L'alcool de ton père, depuis la canne à sucre qu'il cultive jusqu'aux distilleries qu'il possède, à la distribution qu'il contrôle en passant par les magasins où il l'écoule. » ● Et pourtant, ils savent se faire apprécier du peuple qui vote pour eux : « Ces hommes, disait Dean, sont les héros des gens qu'ils dépouillent, dont ils détruisent l'existence même. » ● C'est « l'Ere du vice » du titre (« c'est Kali Yuga, l'ère de la perte, l'ère du vice »), qui n'aurait pas été moins efficace en français plutôt que de laisser une fois encore le titre anglais, dans un marketing paresseux. ● Sunny est ballotté entre ce vice qui lui vient de sa famille et ses pauvres tentatives pour aller vers la vertu, et cela l'empêche d'être heureux, comme un enfant au milieu de trop nombreux jouets acquis malhonnêtement ( « Pourquoi tu n'es pas fichu d'être heureux », lui demande-t-on.) ● « Il faut toujours avoir cinq cents hommes à disposition pour tout saccager. Mais, le plus important, ce sont les dix mille hommes derrière eux, tous des lâches. » ● « L'argent est une calamité, disait-il. Ça saborde tout le bon boulot qu'on peut faire. Avant, il fallait que tu sois gentil, marrant ou sympa. Intéressant, intelligent. Il fallait prendre le temps de connaître les gens. Tu avais une solidarité avec eux. Puis tu deviens riche. Ça bousille tout. Tout le monde est sympa avec toi. Tout le monde recherche ta présence. T'es la personne la plus populaire qui soit. C'est tellement facile d'être charmant quand t'es riche. Tout le monde rigole de tes plaisanteries, tout le monde est suspendu à tes lèvres. Tu oublies et tu crois que tu y es pour quelque chose. Puis, des fois, tu vas quelque part et tu ne dépenses rien, et c'est tellement pénible, c'est tellement horrible de revenir à la case départ, et, toi, t'as oublié comment gagner la confiance ou l'amour de quelqu'un, mais tu sais que c'est plus facile avec un raccourci ou deux et, du coup, tu finis par sortir ton cash, la liasse, la pince à billets, la carte et tu prends encore plus ton pied, parce que avant ils ne savaient pas, et que, maintenant, oui. T'es riche. C'est toi le patron. Ils t'aiment. L'argent est une calamité. » ● « As-tu une idée de ce que ça fait que d'avoir du pouvoir ? Un vrai pouvoir. D'être subitement assis dans les roues des énergies et de foncer à travers la ville, les yeux grands ouverts, en observant tout, en regardant tout droit dans les yeux – c'était grisant. » ● Je recommande vivement ce roman qui m'a fait vibrer !
Commenter  J’apprécie          524
Delhi, ville tumultueuse au double visage, quinze millions d'âmes adeptes du Bollywood regardent en face, sans ciller, la misère périphérique qui gangrène, en totale transparence, les lieux aux bidonvilles rasés des multiples quartiers pour promouvoir un "fleuron du pays ".
Les castes s'empiffrent, les intouchables flirtent avec la famine, du charme féerique d'une Inde fascinante émerge le monde du chaos.
Age of Vice est l'histoire d'une culture aux multiples facettes, ensorcelante et terrifiante, Age of Vice, c'est une des voix de l'Inde des années 2000.

Ajay, tout jeune garçon issu d'une famille pauvre est vendu comme travailleur par sa mère suite au meurtre de son père et le viol de sa soeur par deux caïds.
D'une vie de boy en Uttar Pradesh jusqu'à Goa, il devient la chose attitrée d'un puissant, Sunny Wadia... Jusqu'à un accident tragique à bord d'une Mercedes, puis la prison...
Mais qu'est ce qu'être enfermé entre quatre barreaux quand on a été privé de liberté depuis toujours ?

Deepti Kapoor décrit la noirceur de l'inde ancrée dans cette culture des castes qui, contrairement aux idées reçues ne sont toujours pas abolies.
Forte ambivalence (ou hypocrisie ? ) du pouvoir qui pourtant dans sa constitution de 1950 prône l'égalité des citoyens en interdisant la discrimination liée aux castes... Sujet de tension permanent face aux quotas dictés par un gouvernement visant l'insertion qui ne font que diviser une société en pleine expansion.
C'est par le biais d'une écriture saisissante que Kapoor s'empare de ce sujet et dresse le tableau d'une mégapole des extrêmes faite de violence, de corruption et d' exploitation.
Apparaît au milieu de ce désordre les blessures profondes qui, elles, ne font aucune distinction de classes, chacun appartient à quelqu'un, tous rêvent de naître ou renaître, plus forts pour certains, plus riches pour d'autres.
Les chemins se croisent et tissent une toile commune dans laquelle l'araignée se confond avec la mouche dans le but d'obtenir pouvoir, réparation et vengeance.
Est-ce le drame des mal nés pour qui le mot "destin" est un vague concept toujours en 2023 malgré quelques exemples bien choisis afin d'alimenter une communication positive, qui poussent les dalits ( les intouchables) à cette éternelle soumission proche de l'esclavage, s'interdisant tout rêve au relent d' imposture , ou, le drame des puissants portant le poids d'une caste à maintenir à flot au milieu de leurs semblables prêts à tout pour régner, l'avillissement du pouvoir gangrenant leur propre raison et actions ?
Fracture d'un système, maladie chronique d'un ordre établi qui tangue dangereusement.
L'inde n'arrive pas à se défaire de son cancer généralisé.

Débauches décomplexées dans le luxe rutilant jusqu'aux geôles insalubres,
sévices étouffés par les petites mafias véreuses aux mains des dominants,
excès criminels sur des âmes déchues qui ne valent plus rien.
Ainsi va la plaque tournante du crime organisé à tous les niveaux.

Deepti Kapoor nous offre une trame à plusieurs voix dont la rythmique effervescente et le style incisif nous plongent dans les contradictions qui habitent les esprits. Sa critique étayée de tout un système met en exergue les contestations diverses, des divergences dont naissent les réflexions, le paradoxe et le non-sens d'un appareil qui broie.
Ses personnages ne sont pas en reste et c'est avec une profonde maitrise que chacun ajoute sa pierre à cet édifice avec cette grandeur qu'elle leur apporte, cette perfection dans les dialogues jamais vides de sens.
Kapoor ne s'économise pas, elle attaque de front un chantier aux multiples visages à une cadence endiablée et déchaînée à l'image d'un Dehli en permanence sur les feux ardents dont personne ne sait si la lumière brûlera jusqu'à demain...

Je crois que le ton est donné...
J'ai été fascinée par ce livre et sûrement que le fait de connaître ce pays m'a permis de le vivre une immersion bien plus intense.
Certes ce livre n'en évoque que la noirceur et le parti pris est complètement entendable d'un point de vue politique doublé d'une structure se basant sur le thriller , mais toujours entre les lignes résonne le clairon d'une culture bien plus complexe dont la beauté philosophique des traditions n'a que peu d'égal.
L'Inde, que j'affectionne, est revenue me chatouiller et Deepti Kapoor par sa justesse du rendu m'a littéralement impressionnée.

600 pages de pure réussite.
Un coup de coeur monumental pour ce livre aussi éloquant qu'imposant.


Extrait.
"C'est Kali Yuga, l'ère de la perte, l'ère du vice . Les gens au bord de la route ne ressusciteront pas. le bébé ne verra pas le jour. Les Gautam de ce monde prospéreront. Les Ajay de ce monde trinqueront toujours pour les autres. Et Sunny? Je ne sais pas. Je ne sais plus rien. La roue va continuer à tourner vers la dissolution qui nous engloutira tous. "




Commenter  J’apprécie          100
Récit ultra addictif sur l'Inde contemporaine, « Age of vice » porte extrêmement bien son nom. Ici, tout n'est que corruption, affiliation, règlements de compte, pouvoir politique. le contexte général du roman est assez malsain, les plus pauvres s'allient aux plus riches pour sauver leur peau, mais ils deviennent surtout esclaves et leurs chaines ont beau être en or, elles restent des chaines. Et que dire des riches, qui n'en ont jamais assez, cherchant à agrandir leur territoire, leur puissance, leur fortune? Et pour ce faire, tous les coups sont permis.

Alors on suit la trajectoire de trois personnages. Ajay, orphelin de père et vendu par sa mère pour servir d'homme à tout faire dans les montagnes, lutte pour s'en sortir, croit y arriver, mais les circonstances le pousseront à réfléchir sur ce qu'on lui demande de faire. Sunny, jeune oisif ultra populaire mais dédaigné par son père, recherche la liberté de vivre en harmonie avec ses goûts artistiques, mais le système l'a déjà embarqué dans des méandres aussi noirs que ses cauchemars. Enfin Neda, jeune journaliste qui croisera la route de Sunny, en sera amoureuse avant de recevoir la vérité en pleine face. Ces trois personnages représentent à eux seuls les catégories de population les plus importantes du pays, et leur relation a tout de la manipulation, consciente ou non. C'est fort, choquant, tellement aberrant qu'on a du mal parfois à croire à de telles extrémités.

Les personnages secondaires sont aussi très importants et forment les chaînons liant les actions de chacun. Parfois, on part de très loin, et je me suis parfois demandé où l'auteure voulait en venir. Mais on finit toujours par revenir à l'histoire initiale. C'est foisonnant, très détaillé dans les vies de chacun. Les lieux ont aussi beaucoup d'importance, aussi bien les villages perdus dans les montagnes que New Delhi, bien loin des clichés touristiques. Bref, Deepit Kapoor nous décrit un monde incroyable, rarement décrit dans d'autres romans, qui m'a laissé ébahie par tant de violence et d'indifférence.

Oubliez l'Inde des revues en papier glacé, et plongez-vous dans cette saga brutale et sensuelle sur l'Inde du 21ème siècle. Les 580 pages ne doivent pas vous faire hésiter. Vous en sortirez KO mais avide de connaitre la suite…. Car il y aura une suite, n'est-ce pas ? L'histoire ne peut se finir ainsi…. Suspense insoutenable!!!
Commenter  J’apprécie          30
Age of vice est un roman que j'ai dévoré !
.
Première scène du roman : une voiture manque un virage et fauche cinq personnes. C'est une voiture de luxe appartenant à une grande famille de la société indienne, les Wadia. Pourtant le conducteur qui sort de la voiture est le domestique de la famille, Ajay, qui semble complètement hagard et ne parvient pas à s'exprimer. de là, nous allons partir sur les traces du passé d'Ajay. Issu d'une famille pauvre mise au ban de la société pour leur caste, vendu à des hommes pour travailler, Ajay est un garçon touchant qui tente de s'en tirer en étant bon et donnant le meilleur service à ses employeurs. Il est cependant hanté par l'image de sa mère et de sa soeur qu'il n'a jamais revu suite à son enlèvement. Un jour dans les montagnes, il rencontre Sunny, un jeune héritier dont tout le monde tente d'obtenir les faveurs. Il va donc se retrouver au service de Sunny et de sa famille par extension. Ajay et Sunny développent alors une relation de confiance. Neda, une journaliste intègre, débarque au milieu de tout cela, et noue une relation intime avec Sunny. Ces trois personnages vont se retrouver à lutter entre leurs désirs et leurs convictions, ils se débattent dans un monde chaotique, et leurs vies sont liées au clan Wadia.
.
Age of vice nous entraîne à New Delhi au sein du clan Wadia, dont la simple mention du nom suffit à faire trembler les gens. On ne peut qu'être emportée par la plume vive de l'autrice, par l'amplitude de son histoire et par la force de ses personnages. Dès les premières lignes, on est plongé dans l'histoire, on ne peut décrocher du récit tant la narration est bien construite. Nombreux bonds dans le passé, différents points de vue des trois personnages principaux. Il est difficile de ne pas s'attacher à eux et de ne pas vouloir connaître la suite de l'aventure, surtout quand on connaît la fin !
Commenter  J’apprécie          30
Apprêtez-vous à entrer dans la vie de Ajay, Sunny et Neda tout au long de ces 592 pages. L'autrice nous emmène dans les méandres de la société indienne, en révélant les vices les plus sombres de cette société.
Ajay a été vendu par sa mère quand il était garçon, toute sa vie a été une vie de soumission, de travail sans rémunération, une vie confiée à ses maitres successifs.
Sunny est le fils de Bunty Wadia, en quelques sortes Dieu lui-même, Sunny a toujours vu l'argent couler à flots, il ne s'est jamais soucié pour son confort. Il a à son service des domestiques, des gardes du corps, tout un personnel à sa disposition.
Neda est journaliste, elle fait partie d'une famille déchue, qui a été riche, reste aisée mais ce n'est plus la même vie qu'avant.
Chacun des personnages a des vices : l'alcool, le sexe, la drogue, la soumission, l'envie de tuer.

J'ai beaucoup aimé la plume de l'autrice et le format narratif : à la fois roman choral, permettant de connaitre le point de vue des différents personnages, mais également divers retours en arrière, articles de presse. Malgré ce pavé, je me suis complètement plongée dans l'histoire et avais envie de continuer avec les personnages encore pendant longtemps.

J'aime beaucoup ces récits qui, à travers une fiction, nous font parcourir les us et coutumes d'une société. Deepti Kapoor dépeint la misère, le système très injuste des castes indiennes, l'opulence, la corruption, les arrangements. Je connais très peu la société indienne, ce livre m'a donné envie d'en découvrir plus.
Commenter  J’apprécie          20
Age of vice est un roman captivant dans lequel nous suivons trois personnages: Ajay, Neda et Sunny. Tous trois très différents, ils sont néanmoins liés les uns aux autres. Jay est un petit garçon intelligent né dans une famille pauvre de l'Uttar Pradesh. A la mort de son père, il est vendu comme esclave à une famille très riche qui l'élève et l'éduque. Jay sait tout faire. A l'âge adulte, il se retrouve livré à lui-même, jusqu'au jour où sa route croise celle de Sunny. Sunny, qui porte si bien son nom... C'est un jeune homme riche, dont le père est très puissant. Il fait ce qu'il veut de sa vie et décide un beau jour d'aider Jay et le prend à son service. Puis arrive Neda, une journaliste brillante, qui a à coeur de mettre à jour les malversations et le vice qui pourrit l'élite de son pays. En rencontrant Sunny, elle est loin de se douter que sa vie va prendre une toute autre tournure...

J'ai été fascinée par ce roman qui ne m'attirait pas plus que cela au premier abord. Mais dès les premières pages, on se laisse embarquer dans la vie des ces trois protagonistes très attachants. On découvre la vie en Inde, entre misère et luxure, honnêteté et malversations, modernité et tradition, drogue et violence, soumission et cruauté.

C'est un roman foisonnant, les récits s'imbriquent les uns dans les autres au fur et à mesure que le lecteur avance dans l'histoire, mettant ainsi à jour les points de vue de chacun des personnages. Trois visions, trois vécus, une même histoire : un roman que j'ai beaucoup aimé!!
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
« Ce qu'ils remarquent en revanche, c'est que ce gars n'est pas un riche. Pas du tout. C'est plutôt un fac-similé, un homme vêtu pour suggérer la richesse, pour la servir. Les vêtements, les détails soignés, la voiture ne peuvent masquer la pauvreté fondamentale de sa naissance, elle sent plus fort que n'importe quel alcool ou eau de toilette ? »

Dès les premières pages, on se trouve rapidement embarqués dans ce roman glaçant : New Dehli, 3h du matin, une Mercedes en excès de vitesse fauche 5 personnes du bidonville dont une jeune femme enceinte de plusieurs mois.

Ce roman nous fait découvrir l'Inde moderne, l'Inde nos jours : on y retrouve un portrait percutant de ce pays entre corruption, violence, caste, esclavage, drogue, amour…
On suit le destin de Ajay, Neda et Sunny, des personnes si différentes par leur statut sociale et leur personnalité. Rien ne présageait leur rencontre, et pourtant...

L'intrigue nous tient en haleine tout au long du roman entre les gangs, la drogue et la violence on tombe petit à petit vers un très bon thriller.

Ce roman peut faire peur avec ces quasiment 600 pages mais il est très bien construit, découpé par personnage pour avoir une vision d'ensemble.

Une très bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          20
New Delhi, un acte atroce vient d'avoir lieu: un homme vient de tuer cinq personnes avec sa voiture. Parmi eux, une jeune femme enceinte.
A bord de la luxueuse Mercedes, un homme qui semble une imposture. Un domestique qui aurait volé la voiture de son maître. Cet homme c'est Ajay.
Qu'est-ce qui l'a conduit à commettre ce crime?
Le lecteur remonte le temps, découvre différents protagonistes et les pièces du puzzle se mettent en place. Implacable !

Quelle lecture !

Un récit qui tient en haleine d'un bout à l'autre.
C'est un imbroglio habilement ficelé, un labyrinthe tortueux et hypnotique.
Difficile de parler de l'histoire sans trop en dévoiler. Je n'ai rien vu venir, même si je me doutais de certaines choses.
C'est une longue descente aux enfers où le diable revêt différents masques.
Le personnage d'Ajay m'a beaucoup plu. Il est très émouvant à sa façon.
Nous plongeons au coeur de l'Inde secrète, nous découvrons une image plus sournoise, plus vicieuse où les riches ont pouvoir de vie ou de mort et agissent en toute impunité ou presque.
J'ai toujours été fascinée par les récits qui se déroulent en Inde sans pouvoir réellement expliquer pourquoi.
La littérature indienne est très particulière et a le don de me prendre aux tripes.
Ici encore, je n'ai pas vu défiler les pages. J'ai eu juste parfois du mal avec le nombre de personnages, j'ai failli me perdre un peu mais cela valait la peine de m'accrocher car j'ai adoré ma lecture.
Un roman sombre à découvrir si vous aimez ce genre.
Lien : http://parfumsdelivres.blogs..
Commenter  J’apprécie          21
Un pavé, une fresque indienne comme je les aime. Dans la lignée des Shantaram, le Tigre Blanc ou L'Équilibre du monde. Une histoire de pouvoir, de corruption et d'amour. Encore. La loi du plus fort et du profit, l'injustice et le fatalisme inhérent à la caste. Toujours. Une histoire de l'Inde, en somme.

Un sans-dents manipulé en quête de sa famille, une journaliste alcoolique et paumée, un héritier du crime bling-bling et désoeuvré entremêlent leurs destinées sans trop savoir à quoi ils aspirent. On assassine, aussi. Pour obéir, pour une poignée de roupies ou le plaisir. La vie n'est qu'un détail, l'humain une variable que l'on ajuste.

Cela se passe entre Delhi et l'Uttar Pradesh, Goa et les montagnes du Nord. Chacun fait ce qui lui plaît. Comme si la loi, la police et l'État n'existaient pas, comme si politique, crime et business se noyaient dans le même crachat.
Un récit violent, cru et très alcoolisé. L'autodestruction et la mort planent en permanence. On fuit la réalité, ennuyeuse et pourrie, ce monde et ses règles établis pour l'éternité. Quoi que l'on fasse, que l'on soit richissime ou clodo, que l'on se débatte ou subisse.

Un livre qui transpire l'Inde que l'on aime et fantasme. Une Inde noire, fascinante et sans pitié. C'est encore presque chaud, mais c'est déjà un classique.
Commenter  J’apprécie          10
Ce roman est de ceux qui vous avalent, plus rien n'existe, on est plongé au coeur de l'Inde, de la montagne d'Uttar Pradesh à Delhi, ville inquiétante. Tout commence avec un épouvantable accident. Puis on remonte dans le temps pour suivre Ajay, petit garçon qui n'a pas le temps d'être traumatisé par son départ soudain pour la montagne tant il est exploité par un couple sans scrupules. Enfin la chance lui sourit, lui qui se démène tout le temps pour satisfaire les besoins des nantis. Il n'a pas le temps non plus de se rebeller, il survit en ayant compris qu'il faut en permanence être aimable et docile.
Un jour, l'occasion se présente de rejoindre à Delhi, le solaire Sunny (il porte bien son nom!) et il va devenir son homme à tout faire après avoir appris à se battre et à tuer.
Il observe tout pour apprendre vite et toujours convenir aux attentes.
Ainsi la première partie du roman file à toute allure. Les rebondissements surgissent au détour de pages, sans prévenir, des retours arrière accompagnent les nouveaux personnages et on surfe sur la vague sans jamais chuter. Les personnages prennent tour à tour la première place et on a envie de savoir ce que les autres sont devenus.
La violence est le fil rouge de ce livre, il ne fait pas bon vivre parmi les très pauvres et les très riches en Inde au début des années 2000. le récit est fascinant pour quelqu'un qui ne connait pas l'Inde, et en même temps, il interroge sur la possibilité de ce genre de violence, si elle est tout à fait exceptionnelle ou non. Il dépeint les rapports de pouvoir et la corruption.
L'écriture de ce roman est totalement maitrisée pour le second roman de cette jeune auteure très prometteuse.
Un des meilleurs livres lu depuis longtemps.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
Commenter  J’apprécie          10



Autres livres de Deepti Kapoor (1) Voir plus

Lecteurs (280) Voir plus



Quiz Voir plus

Le textile en s'amusant

Savez-vous quelle est la plus ancienne fibre textile dérivée du pétrole ? Indice : cette matière a rapidement pris sa place dans l'histoire du vêtement féminin.

le nylon
le feutre
le ramie

10 questions
155 lecteurs ont répondu
Thèmes : textile , Textiles et tissus , industrie , plantations de coton , culture générale , vêtements , habillement , détente , maillot de bain , laine , humour , Chanvre , confection , Fibres textiles , laine , grande-bretagne , histoire , indeCréer un quiz sur ce livre

{* *}