C'est avec une certaine nostalgie que je referme ce pavé de 549 pages qui clôt les aventures de l'inspectrice suédoise Malin Fors (du moins aux dernières nouvelles !). le premier sentiment que laisse ce quatrième opus (après
Hiver,
Ete et
Automne) est qu'il est sans doute le meilleur de la série.
L'intrigue se déroule en mai 2010 (c'est-à-dire l'an dernier !) et la Suède est touchée de plein fouet par la crise économique.
Mons Kallentoft règle leur compte aux banques, au Monde du Fric, aux rapaces de la finance, aux tradeurs peu scrupuleux qui jouent avec l'argent des citoyens de tous les pays du monde.
Un attentat devant une banque de la petite ville provinciale de Linköping tue deux fillettes de six ans. La population est en émoi et presse la police de retrouver les responsables. Les hypothèses sont nombreuses mais la piste islamiste est rapidement écartée (n'en déplaise à certains). Une mystérieuse organisation, le Front de Libération de l'Economie, totalement inconnue jusque-là, est vite suspectée du pire.
Mais comme toujours, dans les romans de
Mons Kallentoft, la réalité est encore plus complexe qu'il n'y paraît. Et c'est avec brio que l'écrivain démonte les rouages d'une intrigue qui ne laisse au lecteur aucun répit. Peu à peu de nouveux personnages de l'ombre apparaissent, marionnettes du Mal personnifié : l'Argent, représenté sous les traits d'un vieillard aveugle et mourant mais qui a passé sa vie à martyriser jusqu'à ses enfants pour en faire des machines de guerre.
L'auteur reprend ici un thème qu'il affectionne particulièrement : l'enfance maltraitée, le tout dans une logique implacable.
Ce que j'apprécie aussi particulièrement dans cette série, c'est l'imperfection des héros et la complexité des personnages. Les romans de
Mons Kallentoft vont au-delà des apparences
et explications simplistes, dans un monde contemporain toujours plus complexe et ici sur une toile de fond d'une actualité brûlante. C'est aussi, paradoxalement, un univers au bord du fantastique, avec les narrateurs ominiscients que sont les victimes décédées.
Le seul tout petit bémol que l'on peut reprocher à l'auteur ici, c'est que la vie personnelle de Malin qui s'achève un peu trop sur une happy end, qui détonne d'autant plus avec le reste du récit. Mais bon, c'est le
Printemps...
A lire absolument !