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sur 10684 notes
Prague. Gregor Samsa se réveille un matin avec un corps qui change. Rapidement, des petites pattes, des poils, une carapace apparaissent à la place des membres. Il peut de moins en moins bouger. Ses déplacements au sein même de sa chambre lui sont difficiles. Il ne peut pas se rendre au travail, ni se montrer auprès de sa famille alors qu'il vit encore chez ses parents. Tout le monde s'inquiète à la maison. Ce comportement n'est pas habituel.

"La métamorphose" a été publiée à l'origine en 1915. J'ai mis beaucoup de temps à me décider à lire Kafka et principalement cette oeuvre que j'ai beaucoup vu passer. le titre et le thème abordé ne m'inspiraient pas particulièrement. Mais, je n'en ai lu que de bons retours. Et l'opportunité s'est finalement présentée lors d'un petit passage en librairie.

Dans ce court roman, l'auteur parle de transformation. A travers l'histoire de ce personnage particulier, il évoque la famille, le sentiment de mal-être et la solitude.

C'est une lecture que j'ai beaucoup aimé. le texte est écrit de telle façon que je ne me suis à aucun moment interrogée sur la raison de la métamorphose mais essentiellement sur l'issue de l'histoire. J'ai trouvé les premières lignes un peu curieuses, ne sachant pas dans quoi je m'embarquais. Puis, progressivement, l'histoire devient vraiment intéressante. On s'interroge sur le changement d'apparence, si elle est réelle ou psychologique, puis comment l'entourage vit ce changement.

Solitude, exclusion, intolérance, et abandon sont les thèmes principaux que l'on retrouve dans cet ouvrage que j'ai eu plaisir à lire le temps d'une soirée.

A découvrir !
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J'ai mis du temps à m'atteler à la lecture de ce Kafka traînant dans ma bibliothèque depuis des années. Nous savons tous que Kafka et un remueur d'âmes sans pareil. Ici, je crois, il donne toute la mesure de son incomparable talent. J'ai relu le livre une deuxième fois, puis, je suis revenu sur certains passages qui trituraient mon tréfonds à certains moments où je vaquais à des activités sans aucun rapport avec le texte.
Je sais que la sensation qui emplissait tout mon être consistait dans l'idée que la transformation de Gregor était conséquence du monde qui l'entourait.
Il s'humanisait en devenant bête. Son physique n'était que le reflet de la bestialité de ceux qui le regardaient. Il est mort à petit feu, comme nous tous, de l'inhumanité du regard que nos semblables portent sur nous. Je crois que c'est un texte prodigieux de lucidité de par sa composition. de telle façon qu'il pénètre l'âme bien plus que notre raison.
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Comme j'ai un profond dégoût pour les Cancrelats plus justement nommés parfois Cafards, je ne vous raconterai pas pourquoi ce serait trop long et inintéressant ici.

La métamorphose de Gregor, ne m'a pas , outre mesure, provoqué de réelle empathie envers le personnage.

Je l'aurai purement et simplement E C R A B O U I l L E !!!!!

Dommage , il n'y aurait pas eu d'histoire !

Et l'auteur a dit ceci :
"Je veux transcrire une petite histoire, qui m'est venue à l'esprit en pleine détresse et qui m'obsède au plus profond de moi-même".(p.10)

Invraisemblable ce serait le mot juste pour définir cette métamorphose.

Tout a été sûrement dit dans moult commentaires plus pointus que je ne saurai le faire, et beaucoup plus sérieusement.

Les portraits qu'il fait de ses proches, son père un tyran qu'il déteste, sa mère, larmoyante et faible, sa soeur qui se veut charitable mais ne l'est qu'un temps.

Dans le fond c'est une histoire tragique qui se réfère à sa vie cette métamorphose à laquelle il s'identifie "le temps d'un livre", je suppose.

Quelques scènes cocasses, prêtent à rire ; mais par moment c'est absurde, pathétique et grotesque.

Je n'ai discerné aucune humanité sous la carapace animale.

p. 20 - La Métamorphose ne cherchait pas à émouvoir le coeur et qu'elle était fort loin d'imiter la vie . (C. DAVID)

Un humour grinçant qui colle aux murs et au plafond comme cet immonde
insecte.

Un humour Cancrelatien !
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Un matin, le jeune Gregor Samsa se réveille dans son lit et, peu à peu, se rend compte que son corps n'est plus celui d'un homme mais celui d'un insecte, avec carapace et pattes qui s'agitent...Pensant à un cauchemar, enfermé dans sa chambre il entend néanmoins les bruits familiers de sa famille, père, mère et une soeur qui s'étonnent de ne pas le voir se préparer et partir au travail, faire ses tournées de représentant de commerce. Les épreuves pour Gregor ne font que commencer...aux difficultés de mouvement, déplacement, d'alimentation, s'ajoutent l'attitude de rejet de sa famille, avec une mère effondrée et terrorisée, une soeur qui semblait compréhensive et se révèle froide et cruelle et un père qui n'arrive pas à faire face.
Cette nouvelle forte, entre fantastique et cauchemar de Franz Kafka, met en scène une transformation qui va faire éclater l'équilibre et remettre en cause l'humanité de la famille face au jeune Gregor, qui, victime de cette métamorphose, est celui qui reste le plus humain, dans sa détresse et ses espoirs, au delà de la métamorphose physique, Kafka s'attarde sur le changement de comportement et les conséquences sur la famille qui ne voit que répugnance et dégoût...

Une lecture assez dense qui permet de remettre en cause le rapport que l'on peut avoir face à des changements dont peuvent être victimes des proches...plus largement et prosaïquement, comment exprimer son ressenti, quelle réaction avoir face au handicap ou une catastrophe dont un membre de la famille, un ami, serait atteint...
Au delà du côté dérangeant de la métamorphose, c'est une lecture profonde qui touche à la détresse et à l'humanité.
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Paraît-il que le père de Franz Kafka traitait son fils de "vermine" et le considérait comme un parasite. Ceci pourrait expliquer la genèse de la Métamorphose, oeuvre dans laquelle un jeune homme va se voir brusquement, du jour au lendemain et sans que cela ne lui paraisse si improbable (c'est en ceci que l'oeuvre est véritablement kafkaïenne), changé en insecte. Lui qui subvenait convenablement à tous les besoin de sa famille, va devenir un boulet dont les autres auront tôt fait de se débarrasser...

On peut bien sûr voir La Métamorphose comme une illustration du cas des personnes subitement handicapées, malades, dépendantes etc. On pense notamment, avec l'importance croissante des maladies dégénératives, aux Alzheimer. En effet, leur entourage assiste, impuissant, à leur changement. Mais vont-ils pour autant fomenter leur élimination, chercher par tous les moyens à s'en débarrasser ? Car, dans le cas présent, La Métamorphose, la vraie, n'est-elle pas celle de la famille de Gregor ? de son entourage. Des autres. de ceux-là même qui, au lieu de le soutenir et de tenter de conserver ou sauvegarder le lien qu'ils entretenaient avec lui vont aisément le renier, le maudire, le violenter dans un crescendo fatal ?

Une autre famille aurait-elle mieux réagi face à l'improbable bouleversement qui eut lieu en son sein ?
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Quel cauchemar ! Imaginez que vous vous réveillez transformé en insecte géant et hideux sans que votre conscience en soi affectée.
Comment réagir face à « La métamorphose » ? Que faire pour montrer que vous êtes encore vous-même ?
Gregor Samsa lui, veut absolument aller travailler pour nourrir sa famille. Et on ne sait plus si on est dans la réalité ou dans un cauchemar fantastique comme Franz Kafka l'évoque avec seulement les premiers mots de cette nouvelle "En se réveillant un matin après des rêves agités, Gregor Samsa se retrouva dans son lit, métamorphosé en un monstrueux insecte."
Kafka n'évoque plus le cauchemar par la suite. Même si on a envie qu'il se réveille, Gregor va devoir vivre avec cette nouvelle enveloppe et tous les personnages de cet acide portrait de famille, décrit avec un réalisme minutieux, vont accepter, par la force des choses, le nouveau sort du fils modèle.
Cependant, sans qu'il se rende vraiment compte de son nouvel état, il va progressivement se trouver isolé dans sa chambre, abandonné des siens jusqu'à sa mort, vécu comme une délivrance par ses parents.
Publié en 1915, ce livre est pour moi un choc sur la différence et son acceptation. Au bout du labyrinthe kafkaïen n'est peut-être pas parasite qui l'on croit.
Étrange et inquiétant, c'est un très grand livre.


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Je crois que La Métamorphose est le roman le plus triste que j'ai jamais lu. le désir de bien faire malgré une exclusion complète, une lutte sans espoir ou avec le dérisoire espoir de plaire dans lequel chaque lecteur un tant soit peu sensible, c'est-à-dire qui a été exposé à une forme de rejet à un moment ou un autre, ne serait-ce que dans le deuil d'un parent qui nous est cher, peut se reconnaître.
J'ai toujours été hantée moi-même par la peur d'être en retard, et par le sentiment de ne pas exister pour autrui. Un sentiment qui s'alliait à une sourde révolte.
Grégoire Samsa est tué par son père. Nous n'avons pas besoin de la lettre au Père pour imaginer ce dominateur qu'était Mr Kafka au point que son fils n'ose lui écrire : Mr Samsa est le double pratiquement surréaliste dans sa cruauté, de ce père, aimant sans doute, dans le cas de Kafka, mais destructeur.
Il faut une expérience du malheur absolu pour écrire un tel roman, même si le sarcasme n'en est pas absent. Qui dit sarcasme ou humour noir dit détachement. L'élément fantastique du début est vite évacué dans l'absurdité du quotidien et le surnaturel devient naturel.
On trouve les mêmes éléments dans "Le Double" de Dostoïevski, "Le Manteau" et "Le Nez" de Gogol, La Femme Changée en Renard" de David Garnett.
Tous ces romans participent à la fois du réel et du surnaturel. En tant que tels, ils nous donnent des émotions doubles en nous faisant accéder à l'allégorie.

Si je devais citer un autre roman qui m'a émue par le sentiment d'exclusion qu'il décrit, ce serait le chef d'oeuvre auto-biographique de Jules Renard, "Poil de Carotte". Jules Renard, célèbre pour ses épigrammes, était essentiellement pessimiste. ("Tous les hommes naissent égaux, le lendemain ils ne le sont plus", "L'homme, ce condamné à mort"). Ce n'est peut-être pas un hasard d'ailleurs si Jules Renard avait sympathisé avec Edmond Rostand car Cyrano de Bergerac n'est-il pas le summum de l'échec amoureux et de la souffrance affective?

J'ai conscience que ces oeuvres n'ont en commun que la notion de malheur. Mais c'est bien de cela qu'il s'agît.

Un détail, qui a son importance à mes yeux. Je suis tombée récemment sur une couverture folio de la Métamorphose qui représentait un petit insecte de rien du tout... Or, quand j'avais douze ans, le livre de poche s'enorgueillissait d'une bête monstrueuse qui effectivement devait avoir du mal à passer sous le canapé. Terrifiée, je tenais la couverture du livre du bout des doigts. Alors un cafard qui s'apparenterait presque à la coccinelle, je dis non!
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La vie de Grégor ne se résume qu'à son travail et à sa famille. Une grande pression repose sur ses épaules. Il travaille constamment pour faire vivre sa famille qui dépend entièrement de lui. Cette dépendance l'enferme et le formate. A tel point, que lors de sa transformation, sa seule inquiétude est d'arriver en retard à son travail.

Sa métamorphose va l'exclure définitivement de la société et de sa propre famille. Il va se retrouver seul, enfermé dans sa chambre, personne ne le comprend et ne lui parle. Il s'accroche à ses souvenirs pour ne pas devenir entièrement une bête.

L'espoir de le voir redevenir lui-même s'amenuit et sa famille va progressivement se désintéresser de lui. Ils l'enferment pour le cacher des autres par honte et par peur. Il est devenu inutile à leurs yeux et ils arrivent désormais à subvenir à leurs besoins sans lui. C'est Grégor qui est maintenant un fardeau et un poids pour eux.

J'ai ressenti une certaine tristesse pour Grégor qui devient spectateur de sa propre existence. Cependant, il aurait pu s'enfuir mais il ne l'a pas fait malgré la tristesse et le dégoût qu'il procure à sa famille.

Cette nouvelle est prenante et il est impossible de la lâcher avant la fin.
Elle aborde différents sujets dont chaque lecteur aura sa propre interprétation.
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« La métamorphose » le livre le plus connu, certainement, de Franz Kafka. Devenu un véritable classique, j'étais impatient de me lancer dans cette lecture, d'autant plus en ayant parcouru de nombreux avis positifs.

Même si le sujet principal est la mutation d'un être humain en un insecte repoussant : un cancrelat – j'ai regardé sur le web en utilisant duckduckgo (une alternative aux yeux pervers de Google), c'est un gros cafard. Déjà que les insectes sont laids, bien qu'ils soient indispensables à la biodiversité. Mais, ce récit est bien davantage que la métamorphose d'un homme ordinaire, car dans son malheur, c'est une famille qui se voit par la même occasion évoluer.

J'ai beaucoup aimé le début. C'est très prenant. L'écriture est fluide et c'est très facile à lire. En revanche, malgré sa petite taille, j'ai trouvé quelques longueurs. Pourtant l'auteur démontre que même si un être d'une fratrie se voit devenir un être repoussant, il n'en reste pas moins un membre et que l'amour est plus fort. C'est un très beau message.

Un bon récit où l'élément Fantastique n'est qu'un prétexte pour aborder des sujets tels que la solitude, la peur de l'abandon, l'amour familial et bien plus encore, un peu comme Theodore Sturgeon le fait avec la Science-Fiction. C'est aussi un texte daté, puisqu'il fut paru en 1915. Ça se ressent.
À noter que mon édition présente de nombreuses annotations pompeuses se voulant une analyse du texte.
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"En se réveillant un matin après des rêves agités, Gregor Samsa se retrouva dans son lit, métamorphosé en un monstrueux insecte."
Un cafard! "Un peu terrifiant", "excessivement répugnant", cette tranformation à la fois physique et morale, Gregor Samsa, voyageur de commerce dont les revenus ont pour l'instant assuré le bien être de sa famille, la vit comme un véritable cauchemar jusqu'à la mort incontournable.
Ce sont les suites de cette métamorphose que nous relate ici Frantz Kafka (auteur tchèque né en 1883 qui a connu la notoriété post-mortem grace à son ami Max Brod qui a publié ses oeuvres).
L'angoisse monte crescendo, d'où le talent de Kafka: Gregor Samsa cesse de travailler (entravé par son corps pour se déplacer), son entourage réagit différemment ce qui le déstabilise (Sa soeur Grete, dévouée l'aide en déplaçant les meubles pour son confort puis prend conscience de la gravité de son cas, sa mère espère que la situation va changer et son père le siffle, lui assène un coup violent,le blesse, le bombarde de pommes), il fait des efforts (pour se redresser, ouvrir la porte avec sa bouche), il perd ses repères, s'enlise dans un monde obscur, jusqu'au huis clos final.
L'homme, selon Aristote, est un animal sociable et parlant.
En perdant la parole, c'est son humanité qui va disparaître peu à peu.
La métamorphose est une nouvelle fantastique, paradoxale, philosophique qui conte l'absurde de l'existence humaine.
Frantz Kafka, étranger dans son pays, à la fois juif et tchèque, dont le père était brutal et tyrannique, dont la mère était inexistante affectivement, dont le corps était mal vécu,dont la sexualité était animalité qui carapaçonne,dont les difficultés à la fois internes et externes étaien l'objet d'un écartèlement insolutionnable, a sans doute projeté beaucoup d'éléments personnels dans ce récit.
La métamorphose:un triste constat ironique sur le repli, la solitude, l'impuissance dans lesquels l'homme s'enferme ou se laisse enfermer parfois sans arriver à se détacher de ses liens mortifères.
Un classique incontournable!
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