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Critique de Arakasi


Si le nom de Dorothy Johnson est globalement inconnu en France, les amateurs de western télévisuel ne manqueront pas, en revanche, de reconnaître ceux de ses deux nouvelles les plus renommées, « L'homme qui tua Liberty Valance » et « Un homme nommé Cheval », toutes deux adaptées avec succès au cinéma. Dans le cadre de sa collection Totem, les éditions Gallmeister ont pris l'heureuse initiative de rééditer ses deux courts récits, ainsi qu'une dizaine d'autres tout aussi marquants de cette grande dame de la littérature de l'Ouest américain.

Remarquables de force et d'intelligence, ces textes se concentrent essentiellement sur les relations entre les populations blanches et indiennes sur le Frontière, relations ô combien houleuses, faites de heurts, d'incompréhension mutuelle et de sang versé. A l'instar de Thomas Berger dans son chef d'oeuvre « Little Big Man », Dorothy Johnson a l'habilité de présenter sans manichéisme les deux peuples et leurs moeurs, sans jamais tomber dans l'idéalisation ou la diabolisation de l'un ou de l'autre. Dans « Contrée indienne », le lecteur est invité sans discrimination à adopter le point de vue d'une jeune prisonnière torturée par les Apaches, celui d'un vieux guerrier Crow se morfondant au souvenir de sa gloire passée, celui d'un éleveur découvrant les ruines de son ranch mis à sac…

Personnages et situations frappent donc par leur réalisme, mais je dois admettre n'avoir pas été totalement séduite par ce recueil pour autant. Bien que ne manquant ni de puissance, ni d'intérêt, les nouvelles de « Contrée indienne » m'ont paru trop courtes et trop lapidaires pour susciter réellement l'émotion. Si le style de Dorothy Johnson est efficace et agréable à lire, je lui préfère sans conteste, dans un registre très semblable, l'humanité tourmentée et chaleureuse de Larry McMurtry ou la noirceur glaçante de Glendon Swarthout. Il ne s'agit là, bien entendu, que d'un ressenti purement personnel (découlant peut-être de mon manque d'habitude de lire des textes aussi courts) et qui n'enlève rien à la qualité d'ensemble du recueil. A conseiller aux amateurs du genre !
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