Asiles de fous

- Damien a eu raison de vous débarquer.
- Vous êtes un petit animal, vous lui avez tenu compagnie quelque temps. Mais on ne fait pas sa vie avec un perroquet ou une guenon.


- Les Duperrier ont un fils, la cinquantaine, célibataire, puceau peut-être, ils vous écouteront divaguer, vous offriront des boucles d'oreilles, des bagages siglés, dans l'espoir de vous le fourguer.

... l'amour est très utilisé dans le marketing et la publicité, alors que les ménages le plus souvent s'en passent.

"Sa bite qu'il prenait pour un étendard lorsqu'elle se dressait dans le lit avec la vulgarité de ces gens qui croient distingué de mettre leur petit doigt en l'air en saisissant leur tasse de thé quand ils sont en visite chez une fausse duchesse à la peau fanée, flétrie, pourrie comme le parquet de leur boudoir fait de planche de cercueils exhumé après trois siècles de caveau."

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Les hommes n'aiment pas les chômeuses. Ils les craignent comme des organes contaminés, l'échec est plus contagieux que la réussite.

Quand on aime vraiment, on laisse l'autre s'en aller, on se réjouit de ses aventures, et de son bonheur dont on sera à jamais exclu. On garde la personne aimée en soi comme un mystère devant lequel on se prosterne...

Notre avenir n'est pas tracé, nous nous modifions beaucoup trop, nous sommes chaotiques, et je me dis parfois qu'à notre mort nous laisserons derrière nous la myriade de cadavres de tous ces gens que nous avons été pleinement, mais l'espace d'un instant, d'une semaine, ou de quelques années.

Moi, je me suis enfuie depuis longtemps. Quand je rends visite à mes parents j'ai soin d'éviter de me mélanger à eux, je ne les touche ni les approche de trop près, je m'en méfie comme une paire de tigres. Je plonge à peine le bout de mes doigts de pieds dans le bloc, où ils gèrent leur aliénation, l'entretenant avec soin en partageant des angoisses, en échangeant des hallucinations qu'ils prennent pour des clichés du réel.

La glace a fondu, se faisant vapeur, transformant la cuisine en hammam. Allongé sur le dos, respirant profondément, j'espérais que mon cerveau finirait par transpirer tout autant que ma peau, purgeant la pensée de ses toxines et des angoisses parasites qui empêchent même l'ivresse d'être tout à fait le bonheur.

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Vous verrez, quand vous aurez des enfants. On leur pardonne tout. Par pur égoïsme. Autrement, on souffrirait trop.

Ma mère bouche ouverte, silo de mots, de phrases redoutables comme des bombardements nocturnes au-dessus de Washington, Moscou, Londres, Paris, maman lumière, maman qui tue. Je vois ses mots qui brillent, ils jettent des étincelles, des flammes qui courent sur le plancher, qui tournent autour du canapé, qui s'engouffrent dans les tranchées où nous nous croyons à l'abri depuis le début du conflit.