Prof de fac avec Huysmans comme étendard, le héros de «
Soumission ». François, bien que n'aimant pas spécialement le mysticisme de l'auteur de la « Cathédrale » et de « En route », n'aimant rien, d'ailleurs, pas même sa meilleure copine, une de ses étudiantes, il n'a rien, mais rien à lui dire et quand elle le quitte, il se reproche de ne pas lui avoir proposé de le sucer, ça aurait gagné du temps, mais non, même pas ça.
Il appelle ça ses problèmes de plomberie. Et, bien entendu, il dévie le problème et ne peut bander devant les « chairs flétries » de ses étudiantes, les unes après les autres. Il lui faut de la chair fraiche, à ce vieux grincheux qui essayerait sans complexe la petite fille de Blanche Neige ou bien un site porno, ou bien un site d'escorts. Comme Huysmans, qui n'a pas eu une vie érotique éclatante et surtout pas amoureux : « l'amour, chez l'homme n'est rien d'autre que la reconnaissance pour le plaisir donné. »
Soumission ? A Dieu, à Allah ?comme on l'a beaucoup dit ? je crois que surtout, c'est de la
soumission des femmes dont il s'agit. Dès le début du roman, fort bien écrit d'ailleurs, François émet des doutes sur l'opportunité du vote des femmes, de leurs études, de leur travail. Les femmes qui travaillent rentrent chez elles épuisées, s'habillent en jogging, oubliant complètement les fanfreluches sexys que les femmes arabes exhibent, une fois leur djellabas enlevées. Les unes ont une journée dans les pattes, les autres, non.
Soumission dont l'exemple est donné par l'histoire d'O,
C'est plié : lorsque le parti Front musulman , d'obédience mesurée, gagne les élections, et prend en 2022 les premières mesures pour donner aux femmes des allocations familiales telles qu'elles n'ont plus à travailler ( de toute façon, elles ne pourraient plus, leur éducation s'arrêtant à 12 ans) , pour rétablir la polygamie, pour demander aux enseignants de la Sorbonne, financée par l'Arabie saoudite, de se convertir à l'islam, ou de démissionner, François démissionne, puis, devant les promesses d'avoir plusieurs épouses ( ce qui lui rappelle le duo du site d'escorts), et la promesse qu'une marieuse choisirait pour lui, puisque les étudiantes vêtues de longues burkas ne peuvent éveiller le désir, il reste dans sa vision de la vie et visite l'islam.
Sa conversion est à l'évidence liée à la promesse de la livraison prochaine d'une, deux ou même trois jeunes, très jeunes, l'une faisant la cuisine, les autres s'occupant des problèmes de plomberie du sieur professeur. Les femmes musulmanes sont dévouées et soumises, (dit –il) et pour donner du plaisir au fond ça suffit. Comme Huysmans, le manque d'attachement à la politique, au monde, le fait choisir cette voie sans passion, sans conviction, sans réflexion profonde, et, comme grincheux, de toute façon…..
Malheureusement, la sortie du livre le 7 janvier 2015 sera le jour de la fusillade de
Charlie Hebdo.
En fait,
Houellebecq qui se revendique irresponsable, car, dit il , il n'est pas un intellectuel ( on s'en serait aperçu, qualifiant Nietzche de « vieille pétasse !!), imagine plutôt une pacification de la France qui advient avec le premier président de la République musulman ( plus de chômage, les femmes ne travaillant plus, plus d'échauffourées dans les cités, réprimées comme il se doit.).
De toute façon, les attentats de
Charlie Hebdo ont mis fin à la promotion du livre, l'auteur lui même se mettant à l'écart des possibles polémiques.
Reste que le dégoût qu'a
Houellebecq de l'humanité, son corrélatif mépris des femmes juste bonnes à se soumettre, son ton grinçant et sa laideur repoussante, rend le livre
Soumission assez désagréable, bien que rempli de remarques sur notre monde et assez ironique.