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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Eric Holder né en 1960, est un écrivain sensible et délicat, il raconte avec légèreté et grâce la vie quotidienne des sentiments. Son roman « Bella ciao » retrace le ressenti d'un homme d'une cinquantaine d'années qui se noie non pas dans la mer ou l'océan mais dans une autre dimension liquide. Son épouse le quitte après une vie hantée par ce fléau qu'elle ne veut plus endurer.
La richesse de ce récit tient au fait que l'on se trouve vraiment dans la peau de celui qui prend un mauvais chemin, qui fait des dégâts autour de lui, qui pourtant n'a pas de telles intentions. Aucun jugement n'émerge de cette écriture simple, souvent imagée, on retrouve beaucoup de métaphores.
J'ai aimé la délicatesse de l'auteur à évoquer un sujet grave en toute simplicité et transparence avec des mots justes, sensibles.
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Le narrateur est un écrivain dont la plume est desséchée par l'alcool qu'il ingurgite depuis 30 ans, addiction qui n'est plus vivable comme le lui signifie sa femme.
Il erre pauvre hère, même pour sa noyade l'eau n'a pas voulu de lui, alors il va essayer de s'ancrer dans la terre, par de multiples petits boulots très physiques. Il a besoin de sentir son corps lui faire mal pour se sentir un tout petit peu vivant.
La gestuelle devient très importante dans son quotidien, cela lui redonne un peu de fierté, il est épaulé par diverses personnes, qui vont lui procurer de quoi survivre.
« Les paumes éclatées laissaient apparaître par endroits la chair à vif. Leur dos était quadrillé de cicatrices. A l'extrémité des doigts boudinés, ayant doublé de volume, certains ongles étaient devenus noirs, l'un d'entre eux attendait de chuter. »
Un long chemin avec lui-même commence, ponctué de visites à celle qui lui a dit :
« Je ne veux pas revivre ce que j'ai déjà vécu. Je n'en ai plus la force, tu comprends ? »
Ainsi défile sous les yeux du lecteur, une galerie de portraits croqués au sein du village, dans ce lieu qu'est le bistrot, mélange des genres et diffuseur de rumeurs, des paysages de vignes et de dur labeur.
La vie est comme un cep de vigne, noueuse et branchue et prend des formes tortueuses.
Ce livre peut paraitre sombre comme un ciel d'orage au-dessus de l'océan, mais cette noirceur est régulièrement déchirée par des éclairs de vie, car le narrateur sait observer, engranger des moments de fulgurance qui lui permettent de se raccrocher aux branches de la vie.
L'écriture est à la fois âpre, rude, fine, ciselé, poétique toujours et d'une belle humanité.
Humanité d'un regard qui transperce les apparences, qui déshabille les convenances.
Un coquillage poli par les marées.
Et encore et toujours en filigrane cet amour des livres.
« Les livres sont des drôles d'objets magiques, des boîtes à récupérer des coïncidences. »
Eric Holder est parti bien trop tôt et comme l'a écrit Jérôme Garcin il savait si bien parler des « gens de peu ». Ne le quittons pas, pour cela lisons et relisons ses livres, comme l'on savoure un plat ou un vin : en gourmet.
Et je vous souhaite lecteur d'aller votre chemin vers « Une seule femme possède en même temps le derrière arrogant d'une adolescente, l'épanouissement irradiant des maternités heureuses, les pattes d'oie, au coin des yeux, de qui a tellement aimé rire. La sienne, si l'on a eu la chance de la rencontrer tôt. »
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 1er février 2019.
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