Fatherland

Que peut-on encore écrire sur Hitler, le nazisme, l'Holocauste...? "Fatherland" !
C'était vraiment très intéressant de s'immerger dans une Allemagne victorieuse, en 1964...avec toute l'Europe à sa solde, sauf la Suisse. Même l'Amérique et son président de 74 ans, Joseph Kennedy, veut entretenir de bons termes.
Et c'est là que la machine s'emballe...La découverte de 2 cadavres, un SS "à la limite" chargé puis déchargé de l'enquête, une jeune journaliste mi-américaine mi-allemande...et finalement beaucoup de non-dits, de secrets qui vont nous être dévoilés au fur et à mesure, à grands renforts de mises sur écoute, de paperasseries et même de torture.
Polar bien écrit mais qui me laisse sur ma faim. Autant j'ai apprécié me plonger dans cette ambiance "surréaliste", autant la révélation de ces secrets ne m'a pas étonnée. Je m'attendais à quelque chose de plus surprenant, de plus spectaculaire, mais finalement, tout est assez attendu, logique, en quelque sorte.
J'ai quand même passé un bon moment, dû peut-être au fait que je vis dans un pays libre et que, même plongée dans ce cauchemar, je savais que je pouvais en sortir quand je voulais ! A quoi avons-nous donc échappé !!
Et quand ce livre s'est refermé, je n'ai pu m'empêcher de penser à d'autres pays de cette sorte qui eux, existent bel et bien, maintenant...

Je ne lis pas souvent des uchronies. Dans Fatherland, l'auteur imagine le monde qui aurait pu être si l'Allemagne avait gagné la seconde guerre mondiale. On peut certes frémir. On se retrouve donc en 1964, alors que Adolf Hitler s'apprête à fêter ses 75 ans dans son pays agrandi tel qu'il le rêvait (le Greater Germanic Reich), une dictature raciste entourée d'alliés serviles. Un policier de la Kripo, March, «asocial» sur les bords, un peu semblable au personnage de Gunther de Kerr, hérite d'une enquête sur les morts louches de deux anciens hauts fonctionnaires SS, des nazis de la première heure, et se retrouve dans le rôle peu enviable d'obstacle sur le chemin de la Gestapo qui veut à tout prix camoufler ces meurtres. Pourquoi ? Que cachent-ils? Aidé d'une journaliste américaine, au péril de sa vie, March découvrira un secret dont les impacts politiques sont majeurs. J'ai beaucoup aimé la construction du monde nazi des années soixante, les personnages, l'enquête, la finale est très forte, mais je n'ai pas adhéré à la crédibilité de l'enjeu de ces meurtres. Comment le massacre de onze millions de Juifs aurait-il pu rester caché au monde, même dans l'hypothèse d'une victoire allemande et du contrôle de l'information ?

Une uchronie sur ce qu'aurait pu être l'empire allemand dans les années 50 et 60 s'il avait gagné la guerre.
Bien écrit et qui pose aussi des questions sur l'ignorance volontaire du génocide juif de la part des allemands et du monde en général.
Bonne réflexion, agréable à lire mais qui manque un peu de précision sur certains passages.

1964 : le IIIe Reich perdure depuis la fin de la guerre en 1945 et a étendu son territoire jusqu'aux confins de Moscou à l'Est et englobe le Luxembourg et l'Alsace-Lorraine à l'Ouest. le Fuhrer fêtera son 75e anniversaire cette année-là. Robert Harris, un auteur que j'affectionne, nous entraîne dans une enquête policière, rappelant par moments celles menées par Bernhardt Gunther de la Trilogie berlinoise, dans Berlin s'apprêtant à recevoir le président des États-Unis, un certain Kennedy... L'intrigue débute rapidement, s'enlise dans quelques invraisemblances à mi-parcours, mais la fin rachète tout. Ce n'est pas le meilleur roman de Harris, à mon avis, mais il constitue une lecture divertissante, bien documentée.

Robert Harris signe avec Fatherland une uchronie prenante mettant en scène un inspecteur têtu au coeur de l'Allemagne nazie des années 60. C'est finalement le récit assez classique de l'inspecteur désabusé divorcé voyant sa famille s'éloigner et se retrouvant à enquêter sur une mort liée à une affaire de grande envergure. Fatherland fonctionne bien et intelligemment dans un cadre assez interpellant mais, selon moi, pas assez fouillé/poussé.

Voila un bon thriller dont bien sur l'originalité vient du contexte historique modifié: Un rapide coup d'oeil à la carte nous apprend que finalement nous autres Français nous nous en sommes plutôt bien sorti. le pays par contre qui a bien dégusté c'est l'Union Soviétique dont une bonne partie du territoire est sous domination du IIIème Reich, l'opération Barbarossa ayant été couronné de succès en 1943 lorsque la Wermacht réussi à couper les voies de ravitaillement de l'Armée Rouge. Et depuis la guerre à l'Est continue...

L'uchronie par ailleurs ne commence pas en 1943 mais avant, je n'en dis pas trop non plus car il y a plein de petites surprises pour ceux qui connaissent un peu la période démarrant dans les années 30.
L'Allemagne est devenu un pays en états d'urgence permanent, ou les citoyens sont surveillés en permanence: on est pas loin de 1984 ou du film Brazil.

Au dela de l'enquête policière, on découvre surtout ce qu'est devenu Berlin (et du coup j'ai perdu un peu de vue l'enquête...). L'architecte du IIIème Reich Albert Speer a pu donner libre cours à ses fantasmes et s'égrènent ainsi dans la ville des monuments aux dimensions gigantesques. La plupart de membres "sinistrement célèbres" du NSDAP sont également présents dans l'histoire mais en filigrane, je pense que c'est un bon choix de la part de l'auteur de ne pas en avoir fait des personnages de premier plan..

Dans cette histoire on se rend compte que la population allemande n'était pas au courant de ce qui se passé dans leur pays.La doctrine et la peur regnait même bien après la fin de la guerre.Livre a recommander à la jeune génération.

J'ai toujours eu un peu de mal à rentrer dans les uchronies, parce que ça bouleverse mes repères temporels bien sûr... Mais une fois qu'on commence à voir où l'auteur veut en venir, ça devient vraiment très prenant !

Deutsche uchronie

Il était une fois les années 60 après la victoire d'Hitler lors de la 2nde Guerre Mondiale.
Ambiance grise et froide comme un bâtiment communiste avant la chute du mur.
On y croise les noms et les personnages du cercle proche du fuhrer : Himmler, Goebels...avec des destins réinventés par l'auteur, dans un Berlin reconstruit à la gloire du nazisme.
Le tout est servi sur fond d'enquête policière avec un gentil allemand, une américaine (non je ne dirai pas si elle est gentille pour ne rien dévoiler du roman), des agents de la gestapo avec des titres allemands à rallonge totalement imprononçables.
C'est vraiment bien ficelé et tellement crédible qu'on se dit que cela aurait pu tourner ainsi et...ça fait froid dans le dos. L'auteur réussi doser les choses, les êtres, les situations, sans sombrer dans un manichéisme exacerbé. Merci.

Alors, faut-il le lire ? Ya Ya sehr gut !! En plus la lecture est aisée et l'intrigue vous pousse vers la fin pour découvrir le dénouement.

Fatherland est un livre uchronique se déroulant en 1964 en pleine Allemagne Nazie (la 2nde guerre mondiale ayant été gagnée par les forces de l'Axe).
On y suit un policier SS enquêtant sur la mort de hauts responsables de l'administration nazie.
Le contexte est original et la vision de l'auteur sur cette époque fictive est plutôt intéressante. L'histoire en soit tient assez bien en haleine le lecteur, ce qui fait que ce livre se lit finalement bien.
Par contre, le gros point faible est pour moi le manque total de profondeur et d'ambiguïté chez les personnages. Les méchants sont tous forcément des SS manipulateurs et sadiques. Les gentils sont soient des allemands anti-nazis, soit des américains représentant la liberté et la démocratie.
Bref, ce côté manichéen est pour moi trop facile pour un tel livre.