« Je ne déteste pas être femme. Je déteste simplement qu’une femme ne puisse aller à Yale ou aider à rédiger une constitution. Je déteste ne pas pouvoir voyager à Paris sans mari ou même marcher seule dans la rue. Je déteste les limites que la vie m’a posées. Je déteste les limites que les hommes nous ont imposées »
Si nous nous battons, ce n'est pas pour celui qui a tout et qui veut davantage, mais pour celui qui n'a rien. Nulle part, aucun homme ne peut espérer vraiment échapper aux circonstances dans lesquelles il est né. Notre sort se décidé dès l'instant où nous commençons à habiter dans le ventre maternel, dès l'instant où nous respirons.
Il est impossible de décrire ce que l'on ressent lorsque l'on ne décide pas de propre vie, lorsqu'on est à la merci des autres, qui vous envoient où bon leur semble. Je n'étais alors qu'une enfant, mais le voyage auquel on m'a contrainte m'a profondément marquée et a enflammé dans mes veines une rébellion qui ne s'est jamais éteinte. C'est peut-être à ce moment-là que je suis devenue soldat. C'est peut-être ce jour-là que tout a commencé.
« Je voulais être une guerrière comme Jaël, la femme qui a tué un grand général pour libérer son peuple du poids de l'oppression. Je voulais surtout me libérer moi-même. »
« Nous tenons les vérités suivantes pour évidentes par elles-mêmes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur », commençai-je.
— Robbie a une tête de bébé et une vessie de bébé, plaisanta Beebe au bout de deux semaines. Je ne répondis rien, taciturne, mais rien ne m’épouvantait plus que la perspective d’être démasquée. Ni la douleur, ni la mort, ni la torture, ni la famine. Je n’aspirais qu’à pouvoir continuer, et cela signifiait me fondre dans la masse.
Tu cours comme un garçon. Tu tires comme un garçon, tu te bats comme un garçon, et tu ressembles même à un garçon quand tu portes une culotte. Mais tu ne me fais pas l’effet d’un garçon, Rob.
Je possédais si peu de choses que je chérissais chaque objet. Ma Bible, celle que ma mère m’avait donnée, reposait à côté de la pile. Ma mère avait inscrit le nom de ses ancêtres à l’intérieur de la couverture, depuis le mariage de William Bradford avec Alice Carpenter en 1623 jusqu’à l’union de Deborah Bradford avec Jonathan Samson en 1751. Ma mère aussi s’appelait Deborah. J’y avais ajouté mes frères et sœurs – Robert, Ephraim, Sylvia, Dorothy – et moi-même, en ligne droite sous mes parents, pour nous rattacher à cet arbre généalogique, même si la branche avait été cassée, nous dispersant tous.
Je fus acceptée comme homme car il était impensable que je puisse être une femme.