J'avais hâte de me plonger dans ce roman historique qui s'annonçait très prometteur rien que de par son titre : "
La juive de Shanghai", ignorant alors totalement que des Juifs aient pu fuir vers l'Asie pour échapper à la déferlante nazie lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Tout au long de ce roman, nous pouvons suivre deux jeunes femmes que tout oppose et qui pourtant vont se lier d'une très forte amitié.
L'une, Ruth, est une juive polonaise issue d'une famille de commerçants oeuvrant dans le textile. L'autre, Clara, est une jeune allemande issue d'une famille aisée. Pendant que la première passe ses journées à confectionner robes, manteaux et autres tailleurs pour les dames de la bonne société berlinoise, la seconde entre en résistance avec ses camarades communistes. A priori, rien ne destinait ces deux jeunes femmes à se rencontrer... Et pourtant, un jour, au coin d'une rue, des tirs d'armes à feu résonnent, suivis de cris. Les hommes en noir de la Gestapo sont là. Ils cherchent, reniflent, traquent... Clara, blessée à la cuisse, a réussi à trouver refuge dans la cour d'un immeuble. Ruth, en proie à la panique, a également eu ce même réflexe salvateur. C'est ainsi que débute une sincère et profonde amitié entre la juive polonaise et la communiste allemande, qui les mènera par des routes différentes jusqu'à Shanghai.
Dès les premières pages, j'ai été embarquée dans ce Berlin d'avant guerre, où la vie quotidienne devient de moins en moins paisible, où l'on sent cette chape de plomb s'abattre sur la ville un peu plus chaque jour. C'est saisissant.
Puis vient le récit de l'exil de Ruth et dans une moindre mesure celui de Clara, et là, c'est l'ennui qui pointe le bout de son nez. J'ai trouvé ces pages confuses, parfois brouillonnes et sans grand intérêt.
Et enfin, la dernière partie arrive, retraçant le périple de Ruth au Japon puis des deux amies à Shanghai. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'histoire devient très étrange, tant et si bien qu'elle en perd en crédibilité.
Plus globalement, à savoir sur l'ensemble du roman, il m'a semblé que des faits se voulant historiques ne l'étaient pas vraiment. N'ayant pas pris de notes au cours de ma lecture , je ne les ai pas listés mais je me souviens par exemple de l'arrivée d'Eva Braun dans le magasin de couture qui est reconnue en tant que compagne d'Hitler. A ce moment-là nous sommes en 1938, et il me semble qu'elle n'était pas connue des Allemands à cette époque !? A moins que je me trompe...
Du côté des personnages, que d'étrangetés dans leurs relations, comportements et autres. Ruth et Clara sont amies "pour la vie" en deux secondes, et entretiennent un rapport quasi amoureux. Yenté, la belle-mère de Ruth largue
mari et fille en pleine fuite pour leur survie. le père de Ruth sur un coup de tête décide d'arrêter son voyage en Sibérie laissant ses filles seules. Etc, etc... Vraiment, tous ces personnages sont bizarres... et donc peu crédibles à mes yeux voire risibles par moment ce qui est gênant au vu du sujet abordé !
En résumé, j'ai été ravie du premier tiers de ce roman, beaucoup moins des deux autres. En gros point positif, j'ai appris tout un pan de l'histoire de la période 1939-1945 dont j'ignorais totalement l'existence !