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EAN : 9782870278925
223 pages
Complexe (25/08/2001)
4.6/5   10 notes
Résumé :
Allemagne, automne, 1918. La guerre est perdue. L'Empereur est en fuite. En quelques jours, tout le pays se couvre de conseils d'ouvriers et de soldats. La hiérarchie militaire, qui exerçait sa dictature depuis quatre ans, est paralysée. La révolution annoncée depuis des décennies par la social-démocratie est enfin là. Ses militants sont portés à la tête des conseils. Ses dirigeants sont au pouvoir. Quelques mois plus tard, il n'en reste rien. Une parenthèse, donc, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Cet essai de Sébastian HAFFNER sur la révolution allemande entre 1918 et 1920 est passionnant.

Il traite d'une période méconnue de l'histoire allemande qui porte pourtant en germe l'accession d'Hitler au pouvoir et la création de corps francs, précurseurs de la SA nazie, avec, malheureusement, le soutien du SPD, parti social-démocrate allemand.

Automne 1918, les allemands savent que la guerre est perdue pour eux. Afin de ne pas endosser la responsabilité de la défaite et du futur armistice, les dirigeants militaires comme Hindenburg ou Lüdendorff, portent le SPD et les partis bourgeois à la tête de l'Etat. Guillaume II doit s'enfuir précipitamment et Ebert, dirigeant du SPD, accepte d'être nommé chancelier.

Une mutinerie intervient dans la marine, une grève générale est organisée et le SPD tient enfin cette révolution qu'il appelle de ses voeux depuis au moins cinquante ans.

La révolution en cours est pacifiste, républicaine et plutôt modérée si on la compare à la révolution de 1917 en Russie. Les sociaux-démocrates tiennent le pouvoir et les conseils ouvriers et militaires. Pourtant, le SPD va, à plusieurs reprises, manipuler et trahir un mouvement qu'il aurait dû, en raison de son histoire, soutenir.

Les spartakistes, qui pourtant n'ont pas tenu un rôle majeur dans la révolution, seront assassinés et plus particulièrement Karl LIEBKNECHT et Rosa LUXEMBOURG avec l'assentiment de Ebert et Noske. le SPD s'avère plus proche des partis bourgeois que des autres partis de gauche plus radicaux.

Au même titre que la crise économique des années 20 avec son lot d'inflation et de chômage de masse, la trahison du SPD à l'encontre du peuple de gauche permettra aux nazis de prendre le pouvoir.

Ce livre rend compte d'une page de l'histoire qui aurait peut-être pu, si elle n'avait pas été trahie, changer la face du monde ! Peut-être pas mais le SPD a mis le ver dans le fruit et la suite lui a donné tort.
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Un livre très abordable qui déconstruit de nombreuses idées reçues, du coup de poignard dans le dos au rôle des spartakiste dans la révolte qui porte leur nom.
Organisé en chapitre concis qui s'enchaînent bien, c'est un livre agréable à lire qui est riche d'enseignement sur cette période de l'Histoire allemande connue en France de manière lacunaire.

Haffner n'est pas historien, ce livre est le fruit de ses recherches personnelle sur le sujet. Si certains point sont sans doute à discuter, le travail est sobre, efficace, et remplis bien sa fonction de transmission du savoir.
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Une découverte sur une partie de l'histoire de l'Allemagne assez méconnue en France. Important pour comprendre le tragique de l'Allemagne dans la première moitié du 20e siècle, puisque le livre nous fournit le point de chute, le point de départ de la vie politique et ses querelles qui dureront des décennies.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
De janvier à mai 1919, avec des prolongements jusqu'au au cœur de l'été. une guerre civile sanglante, qui fit des milliers de morts et laissa un legs d‘indicible amertume. ravagea l'Allemagne. C‘est de cette guerre qu'est née la République de Weimar, c'est elle qui l'a aiguillée sur la voie de sa misérable histoire, c'est en son sein que se cristallisèrent les ingrédients du Troisième Reich. Car elle rendit inguérissable la fracture du mouvement social-démocrate, déposséda le SPD-croupion de toute possibilité d‘alliance sur sa gauche et le poussa dans la position d'éternel minoritaire ; et elle vit naître au sein des corps francs, qui en furent les vainqueurs au nom du gouvernement SPD, les idées et les comportements des futurs SA et SS, qui en sont pour l‘essentiel issus. La guerre civile de 1919 est donc un événement central de l'histoire du XXe siècle allemand. Pourtant, elle en a été refoulée et estompée presque jusqu'à l’effacement complet. Il y a à cela deux grandes raisons.
La première est tout simplement la honte. Tous les participants ont honte du rôle qu‘ils y ont joué. Les révolutionnaires vaincus, de ne pouvoir s’y glorifier de rien : pas une victoire, pas davantage de défaite grandiose, rien qu'une agitation incohérente, l‘indécision et l'échec, la souffrance, des milliers de morts anonymes.
Les vainqueurs ont honte aussi. Ils constituaient une étrange coalition de sociaux-démocrates et de gens qui n'étaient ni plus ni moins que des nazis avant la lettre.
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Tous les participants ont honte du rôle qu‘ils y ont joué.
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Video de Sebastian Haffner (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sebastian Haffner
Sebastian Haffner (1907-1999), Allemagne je t’aime, moi non plus : Une vie, une œuvre (France Culture). Photographie : Sebastian Haffner, ca. 1939; Quelle: Bundes­ar­chiv / peter-adler.de. Production : Irène Omélianenko. Avec la collaboration de Claire Poinsignon. Un documentaire de Judith Chetrit, réalisé par Ghislaine David. Prise de son : Marcos Darras, Julien Doumenc. Mixage : Jean-Michel Bernot. Documentation et liens internet : Annelise Signoret. Recherche Ina : Marie Chauveau. Diffusion sur France Culture le 24 mars 2018. Lanceur d’alerte pour les uns, historien du quotidien pour les autres, Sebastian Haffner a défendu dans ses articles et ouvrages une certaine vision de l’Allemagne. Un regard à hauteur d’homme qui décrit le lent changement de son monde à l’aube du nazisme. En 1938, Sebastian Haffner, de son vrai nom Raimund Pretzel, quitte l’Allemagne, son pays natal, pour s’exiler en Angleterre. Issu de la bourgeoisie protestante, passé par la magistrature administrative, cet homme de droit observe pendant son adolescence et sa vie de jeune adulte le réveil abruti de l’Allemagne, perdante de la Grande Guerre, et l’arrivée au pouvoir d’Hitler. Dès son arrivée en Angleterre, un éditeur lui demande un ouvrage où il raconterait pourquoi il s’est progressivement convaincu de devoir quitter l’Allemagne face à la propagation des idées du nazisme. Partant de son quotidien, il écrit l’anesthésie des masses, intelligentsia berlinoise incluse. « Le monde dans lequel j’avais vécu se dissolvait », écrit Haffner devenu journaliste. Après l’entrée en guerre de l’Angleterre, le manuscrit ne sera jamais publié. Peu de temps après, un autre essai, “Germany : Jekyll and Hyde”, lui donne suffisamment de reconnaissance pour devenir un éditorialiste renommé dans la presse anglaise. De retour en Allemagne au milieu des années 1950, Sebastian Haffner continue le journalisme puis bifurque progressivement vers l’écriture d’essais et d’ouvrages historiques consacrés à Hitler, à Churchill et à l’Allemagne. Après son décès en 1999, son fils retrouve une partie du manuscrit abandonné en Angleterre. L’œuvre “Histoire d’un Allemand” lui assure une toute nouvelle postérité. « Nous, les enfants de l’Allemagne, nous aurions tous voulu avoir un père ou un grand-père qui nous eût parlé, comme le fait Haffner avec une redoutable clarté, de son expérience intime, qui nous rendît palpable la tentation du mal, l’infiltration et la prise de pouvoir lente et perfide de la pensée raciste et fasciste », affirme Martina Wachendorff, son éditrice en avant-propos de l’ouvrage.
Archive : extrait de l’émission “Figures de proue” de Jacques Chancel avec Hubert Nyssen, fondateur des éditions Actes Sud, sur France Inter le 23 décembre 2003.
Lecture de plusieurs extraits de “Histoire d’un Allemand : souvenirs 1914-1933” par René Loyon.
Intervenants :
Martina Wachendorff, écrivaine et directrice de la collection “Lettres Allemandes” aux éditions Actes Sud. Préfacière du livre “Histoire d'un Allemand”.
Fabrice Humbert, écrivain et auteur de “L'Origine de la violence”.
Jean Lopez, directeur de la rédaction du bimestriel “Guerres & Histoire” et préfacier de “Considérations sur Hitler”.
François Delpla, historien spécialiste du nazisme, auteur notamment d’une biographie d’Hitler et d’un ouvrage sur le IIIème Reich.
François Roux, historien et auteur de l’œuvre “Auriez-vous crié "Heil Hitler" ? Soumission et résistances au nazisme : l'Allemagne vue d'en bas (1918-1946)”.
René Loyon, acteur et metteur en scène de la pièce “Berlin 33”, adaptée d’“Histoire d’un Allemand”.
Source : France Culture
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