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4,06

sur 847 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il est très bon ce livre de Jean-Michel Guenassia, « la vie rêvée d'Ernesto G. ». Un livre dont la conception est remarquable et le déroulement captivant.
Ça démarre à Prague, dans la Tchécoslovaquie d'hier puis la république Tchèque d'aujourd'hui. Á Paris et dans l'Alger des années 30. Une traversée du siècle puis un retour à Prague en passant par la deuxième guerre mondiale, le communisme et les rêves libertaires. L'exil pour les uns, la fuite ou la persécution pour les autres. Et, toutes ces vies qui défilent, inexorablement font sonner comme une épitaphe la citation en préface de Pablo Néruda : La vérité, c'est qu'il n'y a pas de vérité.
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Un roman qui raconte la vie d'un homme, Joseph Kaplan., de son enfance, a sa vie étudiante, de ses amours, des ses amitiés, de ses déceptions, de ses enfants, de ses rencontres,... rien n'est laissé au hasard.

J'avoue qu'en commençant ce roman, je me suis dis dans quoi je me suis embarquée. Ce type est superficiel, il fait la java il danse, il est médecin mais il n'est pas très intéressant. Et je reconnais volontiers que je me suis trompée, car passé un certain nombre de pages, on se rend vite compte que ce roman est formidablement conçu. le personnage principal, un peu anti-héro de son état, grandit en sagesse et prend de l'ampleur et de la consistance au fil des page,. Tout suis un raisonnement logique et imparable : celui du temps qui passe, car comme nous le personnage apprend de ses erreurs, il gagne en maturité en vieillissant. Et j'avoue que la façon dont Michel Guenassia a maîtrisé ceci est juste magistral.

L'histoire est réellement prenante, on traverse la seconde guerre mondiale, en passant par l'Algérie pour finir dans les pays de l'Est. J'ai hais, vibré, aimé, et été surprise tout au long de ma lecture. C'est en général ce qu'un bon roman procure.
Et puis j'avoue que le petit clin d'oeil au Club des incorrigibles optimistes a mis la cerise sur le gâteau.

Un très beau roman , qui se lit et se vit tout à la fois
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Etudiant noceur à Paris, chercheur à l'Institut Pasteur à Alger, médecin dans le bled algérien, député à Prague, directeur d'un sanatorium au fin fond de la Bohême, et partout, danseur de tango, amoureux de Carlos Gardel, tel est Joseph Kaplan, le héros du dernier roman de Jean-Michel Guenassia.
Et quel roman! On s'y promène dans la vie d'un homme avec ses joies, ses peines, ses espoirs, ses désillusions, ses amours, ses amitiés liés aux grands évènements qui ont tourmenté le siècle. Joseph Kaplan danse dans les cabarets parisiens au temps du Front Populaire, goûte à la douceur de vivre de l'Algérie française, combat l'épidémie de peste, partage les espoirs du communisme, d'une société nouvelle, de "lendemains qui chantent", déchante sous le joug de Moscou, l'appareil d'Etat, les dénonciations, la surveillance, la méfiance, aime, souffre, mais toujours avance, malgré les aléas de la vie et du monde.
Et Ernesto G. dans tout ça? Un révolutionnaire convaincu, un symbole, un héros, un homme émouvant, plus tout à fait maître de son destin, qui passera dans la vie de Joseph et laissera des traces dans sa famille....
Le XXème siècle défile à toute allure, sans temps mort; un roman passionnant et bouleversant qui ne se lâche pas avant la dernière page, un homme qu'on quitte avec regret. Coup de coeur absolu!
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Je vais ajouter une pierre au cairn de critiques élogieuses de cette "Vie rêvée d'Ernesto G." une lecture qui loin de m'envoyer dans les bras de Morphėe a su éveiller toute mon attention et ma curiosité.
Joseph Kaplan, médecin, danseur prodigieux, le plus français de tous les tchécoslovaques traverse le XXème siècle en notre compagnie pour cette période particulièrement mouvementée mais sa vie ne l'est pas moins!
Après avoir brillamment terminé ses études de médecine à Paris, notre carabin embarque pour Alger la blanche aux services de l'institut Pasteur. Beau gosse, excellent au tango comme à la valse, il fait tourner les têtes de nombreuses femmes mais travailleur acharné, Joseph ne se laisse pas mettre le grappin dessus aussi facilement que son ami Maurice. Mais il doit bientôt fuir Alger car les lois anti juives traversent hélas la Méditerranée. Pour Kaplan, ces trois années d'isolement dans une Mitidja infestée de moustiques seront fondatrices.
L'amitié, l'amour, la trahison, la fidélité des grands mots qui se conjuguent pour notre héros avec subtilité et délicatesse.
Un roman passionnant pour sa toile de fond historique et les valeurs humaines qu'il décline au fil des pages.
Guenassia, attention, je suis en train d'y prendre goût, au suivant s'il vous plaît!
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C'est un bon roman, c'est une belle histoire... mais ce n'est pas une romance d'aujourd'hui. Cent ans d'une vie trépidante : celle du docteur Joseph Kaplan, de Prague à Alger en passant par Paris. Choisit-il ou est-il choisi? Difficile de le dire quand des micro-événements de la vie personnelle bouleversent le cours de toute une existence.

Chaque étape est riche d'enseignement, historique, social et culturel. On assiste aussi à la construction d'une personnalité, forgée par les événements, dérisoires ou marquants.

Tout fan du Club des Incorrigibles optimistes prend bien sûr un grand plaisir à retrouver pour mieux les comprendre, les personnages croisés dans le premier roman de jean-Michel Guenassia. Même si la démarche inverse est également possible, ou même la lecture isolée de ce deuxième roman.

Il est difficile de faire la part de la fiction et de la réalité, du romanesque et de l'historique, car le tout est savamment mêlé, ce qui signe un travail de documentation remarquable. Car il est impossible que vous ayez vécu tous ces événements de l'intérieur, Monsieur Guenassia, et pourtant....

L'attachement profond à l'Algérie, déjà suggéré dans le roman précédent, est là manifeste :
«Si le paradis a jamais existé, , Il aurait pu se situer sur cette côte sublime où à l'infini du regard, au sommet d'une plage de sable immaculée, s'étendait une forêt de pins parasols, gardiens discrets courbés sur la rive, des bouquets de palmiers, une mer opale et ce silence ouaté, ce vent léger comme un cachemire, quelque part entre Sidi ferruch et Zéralda, si près si loin d'Alger.»

L'écriture est fluide, efficace, les dialogues ciselés et vivants. C'est à nouveau un vrai coup de coeur, que je n'ai pas dévoré goulûment, mais lu lentement pour en apprécier chaque ligne

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Quel livre,bon sang mais quel livre!
Commencé hier après midi j'ai fini de dévorer ces 534 pages il y a à peine trois quart d'heure.
Je suis encore imprégnée d'Alger et de Prague,je m'y suis tellement plu dans mon imagination que j'ai encore du mal à revenir de ce merveilleux voyage.

J'ai eu l'impression de subir les horreurs de la guerre et du communisme avec les personnages,Jean-Michel Guenassia m'a fait remonter le temps,c'est comme si j'avais vécu avec les protagonistes.J'ai été emportée par ces caractères différents mais qui pourtant s'accordent si bien.

Le livre est axé sur la vie de Joseph Kaplan,ce médecin juif de Prague,Ernesto Guevara quand à lui n'apparaît qu'aux environs de la page 300,mais je pense avoir compris pourquoi l'auteur à choisi délibérément un titre axé sur le révolutionnaire .Sans dévoiler toute l'intrigue,Joseph et Ernesto son relativement similaires dans leurs idéaux et quand on fait un recoupement des différentes parties de l'ouvrage je pense que la vie de Joseph est celle qu'aurait du vivre Ernesto si il avait fait LA rencontre (moment clé de l'histoire que je ne révèlerai pas) de sa vie plus tôt.

En tout cas une chose est sûre,quand je lis une pareille histoire,basée sur des faits réels et appuyés par une solide documentation de l'auteur (je le suppose) je suis fière de ne pas m'intéresser à la politique,plus je lis de romans et plus je suis convaincue que ces gens là ne valent pas la corde pour les pendre,après ce n'est qu'un avis purement personnel...
Pour revenir au livre,c'est encore les larmes aux yeux que j'écris cette critique,hyper sensible aux destinées humaines j'ai trouvé l'intrigue poignante et forte.C'est avec tristesse que je quitte ces personnages de papier que j'ai eu l'impression de connaître depuis toujours.

Je n'ai qu'un seul regret concernant ce livre,c'est celui de l'avoir emprunté à la bibliothèque,je vais donc l'acheter car c'est un roman que je garderai longtemps dans mon coeur.Il y a des mots que l'on ne veut avoir que pour soi et je ne peux pas rester sur un emprunt,je veux que ce livre me suive dans ma vie,il est tout simplement magnifique.A lire et à relire!
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Joseph Kaplan né en Tchécoslovaquie en 1910, étudiant brillant et passionné en biologie, charmeur, séducteur, excellent danseur, excellent penseur, ami attentif , fils respectueux, époux fidèle, père accompli, médecin compétent et scrupuleux nous invite à le suivre à Prague sa ville natale, à Paris, à Alger puis à nouveau dans son pays, devenu la république Tchèque.
Il est embauché par l'Institut Pasteur, traverse la seconde guerre mondiale puis prend la direction d'un sanatorium, tout cela dans des cadres et dans des situations bien différentes, de la plus légère à la plus dramatique.
Il est appelé à soigner un patient dans le plus grand secret sous les hautes autorités de Moscou.
Ce grand malade semble aux limites de ses possibilités. Chétif, semblant cumuler tous les maux, il fume comme un sapeur et semble cracher son amertume comme il crache ses poumons. Kaplan ne sait pas à qui il a à faire. La fille de Kaplan, très jeune et très inexpérimentée ne le sait pas non plus.
Nous connaissons tous ce grand malade et nous allons le suivre jusqu'aux limites du possible, sans lâcher le Docteur Kaplan d'une seule semelle.
535 pages de pur bonheur ou la fiction se mêle à l'histoire dans la plus belle mélodie.
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La vie rêvée d'Ernesto G., ou plutôt la vie rêvée de Joseph Kaplan, nous raconte les évènements marquants de la vie d'un jeune homme juif tchécoslovaque, séduisant et idéaliste, venu faire ses études de médecine à Paris.
De là, l'auteur nous emmène vers l'Algérie « la blanche », où la vie est délicieuse et ses habitants chaleureux.
Puis le premier obstacle. On traverse avec lui les tourments de la seconde guerre mondiale, son retour au pays, à Prague.
Sa vie rêvée, ses idéaux de justice et d'égalité, vont s'affronter à la réalité communiste de son pays. Son pays est devenu une prison à ciel ouvert, où règne la peur, les mensonges, la délation. La rencontre avec un homme mystérieux va changer le cours de son histoire et celui de sa famille.

Deux hommes qui défendent le même idéal. Deux destins qui se croisent. Entre enchantements et désillusions, leurs vies qui ne leur appartiennent pas vraiment, vont être bouleversées par l'histoire, ballottées par les tourments du XXe siècle.

Joseph : « Il eut une sorte de révélation, il imagina un parallèle entre son destin et celui de son pays, le même espoir forcé, les mêmes rêves insensés et massacrés, ou était-ce une simple coïncidence ? »

Ernesto : « Aucun médecin ne pourra jamais s'attaquer à la maladie de la misère et de l'exploitation. Les exploités n'ont pas besoin de compassion mais de fusils. »

Puis la désillusion :

« C'était pourtant une belle idée de soigner les hommes, pourquoi a-t-il fallu en plus que je veuille les rendre heureux. Est-ce seulement possible ? Quelle est la bonne réponse à l'exploitation des hommes ? N'y a-t-il pas d'autre alternative que de prendre les armes ? Mais aujourd'hui, ici, si loin de chez moi, après tout ce qui s'est passé, une question m'obsède : Ai-je vraiment trouvé ce que je cherchais ? »

Roman captivant avec de très belles histoires d'amour, entre bonheurs et déchirements. Difficile de ne pas être emporté dans le tourbillon de l'histoire et de leurs vies.



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Un second roman représente toujours un difficile challenge à relever pour un auteur et d'autant plus si le premier a été un énorme succès de librairie. Pari gagné et haut la main…

Joseph Kaplan vit à Prague. Fils, petit-fils d'une dynastie de médecins, orphelin, il vit seul avec son père depuis l'âge de 10 ans. C'est tout naturellement qu'il fait des études de médecine, se faisant remarquer par ses idées progressistes sur la régulation des naissances et la libéralisation de la contraception. Socialiste convaincu, il se met à dos et le cardinal et le grand rabbin de Prague. Il annonce à son père ne pas vouloir prendre la suite de son cabinet et ce dernier, craignant que les idées progressistes et révolutionnaires de son fils ne lui attirent les plus graves ennuis, l'expédie à Paris pour faire une spécialisation en biologie.

.la suite de ce billet sur:
http://www.biblioblog.fr/post/2012/09/07/La-vie-revee-d-Ernesto-G.-Jean-Michel-Guenassia
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J'avais adoré le Club des Incorrigibles optimistes par sa grande qualité littéraire et la force romanesque qui s'en dégageait. Dans ce précédent roman, nous suivions le jeune Michel dans le Paris des années 1960 et sa rencontre avec des intellectuels réfugiés de l'Est qui forment un étrange club …

Dans ce nouveau roman, Guenassia renoue avec le roman fleuve de plus de 500 pages, mais nous fait retourner dans la Tchécoslovaquie des années 1920. On y découvre un jeune homme, Joseph Kaplan, étudiant en médecine, qui va quitter son pays pour rejoindre l'Institut Pasteur d'Alger. Il est difficile de parler de ce roman sans trop dévoiler les multiples événements qui s'y déroulent. Les époques se succèdent et Joseph K. semble avoir plusieurs vies dans ce monde chahuté du milieu du XXe. On y croise aussi bien la Seconde guerre mondiale, l'épidémie de peste d'Alger (avec plusieurs références à Camus), le printemps de Prague, etc.

De plus, les clins d'oeil rappelant le roman précédent sont nombreux et j'ai découvert avec plaisir et horreur l'autre côté de la vie des réfugiés du Club des incorrigibles, celui du communisme soviétique, et de l'hermétisme des pays de l'Est jusqu'aux années 90.

Joseph K. est un personnage énigmatique – à l'image de la référence au roman de Kafka. J'ai au départ eu du mal à le cerner, et dans sa jeunesse, il m'agaçait franchement. Et puis il prend un peu de plomb dans la cervelle et il devient intéressant … son passage dans les marécages algériens, où il se dépense sans compter pour faire avancer la science dans le domaine des bactéries, est un moment clé, qui le changera à jamais :

« Finalement, je me retrouve comme mon homonyme du Procès, coincé dans un monde logique et incompréhensible. Je me demande quelle raison l'organise et quelle logique l'administre. Et je perds mes forces et ma vie à essayer de poser la bonne question, celle qui obtiendra une réponse, car, pour toutes les autres qui me torturent, il n'y en a aucune. »

Au-delà de l'histoire, Guenassia dresse un portrait de plusieurs drames humains, et analyse les choix, les parcours de personnages eccléctiques, qui enrichissent son récit. La fresque suit ainsi la vie de Joseph Kaplan de 1910 à 2010, au fil de ses rencontres et de ses expériences, offrant un portrait presque complet de cette époque, et nous embarquant dans un voyage extraordinaire au coeur de l'Histoire. Sans juger quiconque.

« Il y a deux façons d'écrire l'Histoire : dans l'action, au moment où elle s'accomplit, ou à tête reposée, avec le recul du temps, quand les passions sont apaisées. le point de vue est alors si différent qu'on se demande comment ces faits ont pu avoir lieu, on a du mal à en comprendre les acteurs, leurs motivations, leur inconscience. Tous les Tchèques qui ont vécu les événements de février 48 se sont interrogés sur les raisons de leurs choix. La plupart n'ont trouvé qu'une seule réponse : à cette époque, nous étions sincèrement convaincus d'avoir raison et on ne savait pas ce qui allait se passer. Après coup, c'est plus facile d'être lucide, on a eu accès à des témoignages, des archives, et on connait le résultat du match. »

Avec une dose d'humour qui n'enlève rien, Jean-Michel Guenassia a un véritable don pour entremêler histoire et Histoire, pour rendre ce choc encore plus fascinant. le summum de son art se retrouve dans l'explication du titre, mais seulement 200 pages avant la fin (je commençais franchement à me demander quand il allait apparaître …), alors que Joseph Kaplan, au sommet de sa gloire médicale s'est retranché dans un sanatorium de campagne où il va devoir soigner un mystérieux Ramon, ou plutôt Ernesto G., camarade sud-américain qui semble être un personnage historique important. Ou comment compléter de manière romanesque là où l'Histoire fait défaut ..

En bref, un roman formidable, dont le souvenir ne me quitte pas, et que je vais garder en bonne place sur mon étagères, dont en le conseillant sans cesse !
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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