C'est moi, monsieur Pierre, qui parle, et c'est à moi qu'est arrivée l'histoire.
Un jour, en fouillant dans ma poche, je trouve une pièce de cinq nouveaux francs. Je me dis :
- Chouette! Je suis riche! Je vais pouvoir m'acheter une maison!
Et je cours aussitôt chez le notaire :
- Bonjour, monsieur le Notaire! Vous n'auriez pas une maison, dans les cinq cents francs?
- Cinq cents francs comment? Anciens ou nouveaux?
- Anciens, naturellement!
- Ah non, me dit le notaire, je suis désolé! J'ai des maisons à deux millions, à cinq millions, à dix millions, mais pas à cinq cents francs!
Moi, j'insiste quand même :
- Vraiment? En cherchant bien, voyons... Pas même une toute petite?
A ce moment, le notaire se frappe le front :
- Mais si, j'y pense! Attendez un peu...
Il fouille dans ses tiroirs et en tire un dossier :
- Tenez, voici : une petite villa située sur la grand-rue, avec chambre, cuisine, salle de bains, living-room, pipi-room et placard aux balais.
(La sorcière du placard aux balais)
Il était une fois un vieux roi qui régnait sur une île, une île magnifique, située en pleine zone tropicale, au beau milieu de l'océan.
Ce roi avait un jeune fils, qui s'appelait le prince Henri Marie François Guy Pierre Antoine. C'était un nom bien long pour un si petit prince. Aussi, quand il était enfant, chaque foi qu'on lui demandait :
- Comment t'appelles-tu?
Il répondait habituellement :
- Blub
De sorte que tout le monde l'appelait le prince Blub.
(Le prince Blub et la sirène)
Sorcière, sorcière,
Prends garde à ton derrière!
(La sorcière du placard aux balais)
Pierre Gripari lit "Les derniers jours de l'Eternel" (1990)