AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Zivko Vlahovic (Traducteur)
EAN : 9791095604419
160 pages
Belleville éditions (21/01/2022)
4.09/5   11 notes
Résumé :
• 1. Je constate que je ne vais pas bien. • 2. Je cherche ce qui ne va pas. • 3. Je demande des conseils et des ordonnances. • 4. J'ignore les conseils et les ordonnances. • 5. Je bois. • 6. Mon état empire. • 7. J’accepte les conseils et les ordonnances de Vera. • 8. Au bout de quelques semaines, je redeviens un malheureux promoteur de la pharmacothérapie.
Maksim est à la constante recherche d'un remède qui soulagera ses douleurs intérieures, guér... >Voir plus
Que lire après ErranceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
4,09

sur 11 notes
5
4 avis
4
6 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ce que j'ai ressenti:

« J'avais l'impression d'avoir de moins en moins de force pour vivre. »

Maksim ne va pas bien. Loin de porter un jugement quelconque, sur ses mécanismes de défenses et d'autodestruction, sa complaisance dans ses excès et ses débauches, est juste déstabilisante. On est pris dans son Errance, faite de dépendances et de rejets divers et variés: on le voit se débattre, résister, succomber, retomber plus bas, toujours plus bas, malgré quelques phases de lucidité, il va de mal en pis…Il ne veut répondre à aucune des attentes de la société, et fait tout ce qui lui est possible pour rater tous les rôles qu'elle pourrait lui assigner…Mais jusqu'à quand, va durer cette période sombre et morne, qui lui colle à la peau?

« peu importe le fait que les médicaments s'attaquent à mes sentiments, raccourcissent leurs sommets, me maintiennent dans un état sans extase, sans exaltation, sans jouissance… »

Le thème de la dépression est un sujet de société très actuel, et l'auteur serbe Filip Grbic aborde, avec ce roman, toute la complexité de cet état de mal-être (permanent ou occasionnel). Certains, comme Maksim, le personnage principal de Errance, préfère donc le fuir, en basculant dans la drogue ou la pharmacothérapie…La dépression est un fléau silencieux et pernicieux. C'est nécessaire d'en parler, d'en faire des textes, des actions fortes, de le rendre visible. Que ce soit dans ce pays, ou ailleurs, pour ceux qui en souffrent, c'est un état trop peu pris en compte, malgré le nombre de personnes concernées, et encore moins soignée efficacement, puisque souvent elle revient par périodes…Mais finalement, je me suis demandée à la fin de cette lecture éprouvante: est ce que l'on peut attendre de la science ou du corps médical, un traitement « miracle » à ce mal du siècle?

« Mes émotions étaient éternellement en désordre et c'est pourquoi j'observais tout à travers le prisme de mes extases corruptrices, qu'elles me conduisent à la joie ou au désespoir. »

L'attachement avec le personnage principal a été difficile. C'était un parti pris, que de le présenter dans toutes ses failles, ses défauts, ses ratés, même si j'ai compati à sa douleur, même si j'ai compris la démarche de l'auteur. Sa dépression est tellement dévastatrice, pour lui d'abord, mais, pour son entourage également, que le lien a du mal à trouver son attache, puisque il fuit constamment, dans des espaces inaccessibles…Autant de personnes qui subissent les conséquences de cette maladie mentale, c'est vraiment triste…Mais, en revanche, pour ce qui est de l'émotion, oui, il y en avait, même si elle est négative et écorchante, et oui, je le recommande, parce que ça reste un témoignage sans fard, d'un égarement malheureux…Un roman fort intéressant, une Errance bouleversante…
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          390
Eh ben ! Une vraie surprise ! Un écrivain cultivé que ce Grbic. J'ai dû me renseigner un peu en ligne pour mieux comprendre cette "illusion spirituelle", l'auteur a fait un pari, employer ce terme ancien pour travailler sur la société actuelle. Il faut dire que c'est réussi, petit bémol, les personnages ne sont peut-être pas suffisamment travaillés, leur psychologie en particulier. On rate de peu le chef-d'oeuvre, mais même comme ça, la présence constante de Viktor dans la vie de Maksim, cet homme hanté par les fantômes du passé, il y a des éléments houellebecquien, mais Grbic va chercher bien plus loin que Houellebecq. le style est semblable, la thématique également, on est pas loin, mais la culture, j'ai l'impression que Filip Grbic est légèrement devant. Puis, la philosophie nietzschéenne dans son roman, quel bonheur, pas facile à saisir, mais pas si compliqué que ça non plus.
Commenter  J’apprécie          250
Cette année, pourquoi ne pas quitter les sentiers battus avec un petit itinéraire géographico-littéraire loin de notre zone de confort ? C'est décidé, en 2022 on essaye de lire de nouveaux auteurs, originaires de pays dont la scène littéraire est pas/peu connue. C'est précisément l'objectif des éditions Belleville que de donner la parole aux pays moins explorés en littérature contemporaine et offrir une alternative au duo classique roman américain/polar suédois. Débutons ce voyage littéraire avec les Balkans et la découverte de l'oeuvre de ce jeune serbe, Filip Grbic, écrivain et professeur de philosophie à Belgrade, qui s'attaque dans « Errance » à la thématique difficile de la dépression et au processus d'autodestruction qui l'accompagne.

Maksim Tumanov est un personnage en décadence, meurtri, égaré et constamment en souffrance. Il est en constante recherche d'un remède qui soulagera ses douleurs intérieures, guérira les blessures de son âme et lui permettra d'être plus calme – du moins pour quelque temps. Il faut dire que le suicide de son ami Viktor a rouvert des plaies béantes. Alcool, drogue, provoc' et lendemains de soirées pathétiques et violents. Maksim Tumanov est un personnage égaré dans un monde où il ne trouve pas sa place. Cette errance déteint sur son entourage, à commencer par sa compagne Nina, avec qui il ne peut avoir d'enfant et qui s'apprête à le quitter.

Le lecteur est pris dans son « Errance », faite de dépendances et de rejets divers et variés: on le voit se débattre, résister, succomber, retomber plus bas, toujours plus bas, malgré quelques phases de lucidité, il va de mal en pis…

Le thème de la dépression est un sujet de société très actuel, et l'auteur serbe Filip Grbic aborde, avec ce roman, toute la complexité de cet état de mal-être (permanent ou occasionnel).

Dès les premières pages, on comprend que le récit sera sombre et rempli de souffrances, mais très rapidement l'intrigue verse dans la thématique médicale : Maksim, le personnage principal de Errance, tente de fuir ses démons en basculant dans la drogue ou la pharmacothérapie (sans que l'on sache véritablement s'il s'agit des causes ou davantage des conséquences de cette souffrance).

Si la thématique peut rebuter, il n'en demeure pas moins que Filip Grbic nous offre une oeuvre littéraire complexe et aboutie. Une véritable démarche artistique, à l'image dernièrement de Stromae qui aborde ses épisodes dépressifs dans sa chanson « L'Enfer ». La dépression est un fléau silencieux et pernicieux. C'est nécessaire d'en parler, d'en faire des textes, des actions fortes, de le rendre visible à travers des propositions en tout genre.

Ici, il est question d'un objet littéraire. Sous ses allures de « roman noir », le livre se révèle être avant tout un « roman philosophique » en introduisant dans ses pages des réflexions, parfois inspirées d'une philosophie précise (philosophie nietzschéenne), qui s'interrogent ou prennent position sur des grands problèmes, tels que la marche de la société, les questions religieuses ou encore le sens de la vie. En ce sens, le roman perd un peu de son pouvoir divertissant au profit de l'intention démonstrative.

La lecture est d'autant plus éprouvante qu'à aucun moment le lecteur ne s'attache au personnage de Maksim Tumanov qui respire le pessimisme, c'est un personnage malheureux dans tous les sens du terme. le personnage est présenté à travers ses failles, ses défauts, ses ratés, et son mal-être contagieux. Sa dépression est tellement dévastatrice, pour lui d'abord, mais, pour son entourage également, que le lecteur a du mal à trouver son attache. Il est saisissant de voir qu'il y a autant de personnes qui subissent les conséquences de cette maladie mentale.

Finalement, à l'instar de Michel Houellebecq (comparaison mise en avant par l'éditeur), l'objectif de l'auteur est davantage d'interpeller le lecteur et le questionner. En cela, c'est fort réussi ! On referme le livre avec des interrogations renouvelées par une fin de récit singulière : Maksim s'est-il repenti, va-t-il continuer à souffrir ? Cette autodestruction d'abord psychologique puis physique est-elle irrémédiable ? Est-ce que l'on peut attendre de la science ou du corps médical, un traitement « miracle » à ce mal du siècle ? L'exemple parfait du livre qui invite au débat et à l'échange.

En résumé, une lecture exigeante et éprouvante par sa thématique et un angle d'approche qui invite à la réflexion, philosophique voire parfois spirituelle. Une oeuvre littéraire ambitieuse mais maitrisée qui révèle tout le talent de Filip Grbic, un jeune écrivain serbe à suivre de près !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          170
Belleville Éditions nous propose un auteur serbe pour sa rentrée d'hiver, aux côtés de son titre grec. C'est ainsi une belle rentrée, qui me plaît particulièrement. Un auteur grec, un auteur serbe, que demander de plus. Filip Grbić a reçu dans son pays le surnom de « Houellebecq serbe » juste après la publication de son premier roman en 2017 Ruminacije o predstojećoj katastrofi. Dans le média serbe Novosti, l'auteur raconte la façon dont son roman a été découvert : le slaviste Živko Vlahović a contacté l'auteur via sa maison d'édition serbe, avec la volonté de le traduire, afin de faire entendre une nouvelle voix serbe. Živko Vlahović est également le traducteur des auteurs Dušan Radović, Aleksandar Gatalica, Nafija Sarajlić. La comparaison à notre Houellebecq national est fondée sur le fait que l'auteur a une vision assez pessimiste du monde, il ne voit pas d'espoir pour la civilisation européenne, poussé à écrire par la dimension triste et douloureuse de la vie. Vous êtes averti.

Effectivement, ce n'est pas la joie et le bonheur de vivre qui émane de Maksim Tumanov, le si facétieux héros de Filip Grbic : marié depuis des années à sa compagne Nina, c'est un noceur invétéré, qui n'a d'autres plaisirs que de s'imbiber régulièrement à l'alcool, s'adonner aux parties à trois avec qui se trouve sur son passage, sniffer les rails de cocaïne. L'élément déclencheur de cette prise de conscience du chantier de ruines qu'est devenue sa vie, c'est l'enterrement d'un ami cher, drame liminaire du roman, qui forcément fait remonter les souvenirs de ce mal-être. Ce malaise profond qui le pousse à essayer de noyer sa conscience, sa dépression, son sentiment d'inutilité et de stérilité qui l'envahit régulièrement. Son passé, ses erreurs, ses coups de grisou, ont vite fait de le rattraper, on ne se débarrasse pas si facilement de ses compagnons d'errance que sont tous ces plaisirs aussi éphémères que superficiels : c'est le serpent qui se mord la queue.

Avec une vision de la Serbie aussi sombre et pessimiste que la chute bien amorcée du professeur de philosophie qu'est Maksim, – nous ne sommes pas très loin du roman du même nom d'Albert Camus, pénitence personnelle et universelle et rédemption – qui n'est que le reflet de sa vision du monde, et de sa vie, un univers hermétique : tel l'Amsterdam labyrinthique de ce Jean-Baptiste Clamence Camusien, sans lueur d'espoir, de joie, ou le seul réconfort est apporté par la sensation fugitive et synthétisée par ses addictions. Il est plongé dans un chaos d'indifférence, en recherche de ces moments qui pourraient le soulager de cette neurasthénie embrumée. Filip Grbić nous dépeint là un homme évidemment malade, au dernier stade de sa dépression. Son propre mal-être fait l'évidence écho à une société aussi mal en point qu'il l'est. Ici encore, on peut penser à Jean-Baptiste Clamence. D'une société aussi dépressive que lui à l'évidence, qui ne sait plus vraiment quelles sont ses valeurs, ses points de repère, qui s'en recherche d'autres, à l'instar des fausses accusations portées contre son soi-disant fascisme, mais qui s'y fourvoie manifestement. On comprend dès lors ce qui lui vaut le surnom de Houellebecq serbe. L'homme au seuil d'un constat amer d'échec face aux idéaux, dont la matière qu'il enseigne l'a nourri, trop conscient de sa propre inanité ainsi que celle de ses comparses à achever ou atteindre quoi que ce soit de plus grand que leur propre condition d'Homme faillible.

Maksim est certes au fond du trou, qu'il continue de creuser, il reste cependant un homme éduqué et instruit, qui présente bien et dont le seul rôle social est encore préservé par sa fonction de professeur de philosophie. Ce rôle qui permet au lecteur d'acquérir quelques notions de la pensée orthodoxe à travers la pensée du théologien Saint Grégoire de Nysse. Il explique également à un certain point à quel point la pérennité des mythes est essentiel pour que les identités régionales restent préservées, selon Héraclite. Encore une fois, à l'instar de l'antihéros de Camus, Maksim trouve le pendant mystique de ses chutes successives dans la débauche, mais ici, les expériences de l'extrême ne résolvent rien. Là ou Maksim Tumanov se détache de son homologue français, c'est qu'il dispose d'un entourage, qui lui apporte une certaine forme de recul, de détachement et de sérénité, loin des tourments existentialistes qui le consument.

De la débauche absolue aux moments d'Epiphanie, en matière d'antihéros paumé, notre quadragénaire en plein mal de vivre se pose là : Mais ce sentiment de mal-être d'une génération qui ne s'est pas trouvé les bonnes luttes, à en croire Maksim, ou des buts réels ne s'est pas dissipé pour autant. Les embruns de vapeurs d'alcool sont encore présents autour de ce challenge qui est de faire face à un pays presque neuf, dont la fin de la guerre puis la reconstruction a laissé place à de nouvelles quêtes de sens.


Lien : https://tempsdelectureblog.w..
Commenter  J’apprécie          140
Errance, le titre du roman de Filip Grbic ne ment pas, n'est pas une lecture de tout repos. A travers son narrateur se déploie devant nous une existence malheureuse, marquée par une dépression en dents de scie et dopée par une consommation sans limites de drogue et d'alcool. Maksim, le sombre héros du livre, aurait tout pour être heureux, a priori, à commencer par une douce compagne et une situation stable de professeur de philosophie. C'est sans compter sans le célèbre chien noir décrit par Churchill, cette maladie qui rend cyclothymique et accule à d'atroces crises d'anxiété. le livre de l'auteur serbe est sur un fil, il pourrait aisément devenir sinistre car son personnage principal s' auto-détruit et fait de son entourage proche, et notamment des femmes, des victimes collatérales de son mal-être et de ses excès. Pourtant, grâce à sa puissance littéraire, il ne suscite ni dégoût ni ennui, bien au contraire. Grbic nous conduit, avec lucidité et sans complaisance, dans une douloureuse descente aux enfers d'une âme accablée, qui ne connait que quelques épisodes de rémission. Ce qui nous touche, sans doute, est la recherche d'identité, de sens et de beauté, d'un homme issu d'un siècle et d'une société malades et qui se débat le plus souvent dans les ténèbres, faute d'avoir trouvé un remède à sa souffrance.

Pour l'envoi de ce livre, un grand merci à Belleville éditions qui ne cesse de défricher des littératures trop peu traduites en Français.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
Commenter  J’apprécie          240

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mais toute psychothérapie, quel qu’en soit le modèle théorique, ne se résume-t-elle pas à cela – louer des amitiés contre de l’argent ? Si le thérapeute est pour ainsi dire respectable, alors cinquante minutes de sa patience, de son écoute active, de ses commentaires et conseils réfléchis et bienveillants, coûtent environ quarante euros. En ce sens, je pense que la psychothérapie est semblable à la prostitution, les péripatéticiennes louant leur corps pour de l’argent, et les thérapeutes leurs âmes. Pourtant, il est injuste que les prostituées qui louent leur corps soient mises au ban de
la société alors que celles qui louent leur âme jouissent d’une bonne réputation. Et il ne fait aucun doute que les premières ont beaucoup plus contribué à la santé mentale de l’humanité que les secondes.
Commenter  J’apprécie          160
« Quelle génération de merde nous sommes, dis-je, à voix haute. Mes grands-parents étaient des artisans, des apatrides, des ruraux pauvres du Royaume de Yougoslavie. Ils se sont mariés en pleine occupation féroce, d’une guerre fratricide et de la famine. Ils ont passé leur première nuit de noces assis devant des machines à coudre. Leur premier enfant est mort de malnutrition. L’autre a peiné à survivre. Le troisième fut ma mère. Cette génération a créé un Etat et une économie respectables, a repeuplé le pays, éduqué les enfants, les baby-boomers contribuant à relever encore le niveau. Et puis nous sommes arrivés, les milléniaux, avec nos voyages insensés et notre orientation exclusive vers la satisfaction de nos désirs personnels. Que restera-t-il de nous ? Rien ! Nous sommes de simples tire-au-flanc, un détail de l’histoire à recycler. » Je parlais tout en remarquant les chaises autour de moi se vider de plus en plus vite. Ognjen a finalement réussi à me couper une mèche de cheveux. Quel abruti ! Goran riait, nous enlaçait et réglait les problèmes d’organisation : qui allait être avec qui dans la voiture, puisque c’était l’heure de partir à l‘after d’Ognjen. Je ne me souviens pas du tout de ce trajet, même si j’ai été surpris le lendemain en voyant ma Ford en un seul morceau et correctement garée. Il y aurait sûrement eu des traces de sang si j’avais écrasé quelqu’un… ou peut-être pas ? Quelle horreur !
Commenter  J’apprécie          80
Les développeurs d’animations et d’applications étaient demandés dans le monde entier, mais Dragoljub K. et ses semblables ont choisi de travailler pour quelques centaines d’euros dans une sordide capitale des Balkans, que fuient touts ceux que la mentalité balkanique repousse, cette mentalité fourbe par excellence.
Commenter  J’apprécie          130
Mes émotions étaient éternellement en désordre et c’est pourquoi j’observais tout à travers le prisme de mes extases corruptrices, qu’elles me conduisent à la joie ou au désespoir.
Commenter  J’apprécie          190
J’avais l’impression d’avoir de moins en moins de force pour vivre.
Commenter  J’apprécie          230

autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (14) Voir plus




{* *}