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Livre club Diderot (01/01/1972)
5/5   2 notes
Résumé :
Par ses ouvrages antérieurs, on a pu se faire une idée, à peu près exacte, de la vie tourmentée, douloureuse, féconde que mena, dès l’adolescence, le grand romancier russe.

Tour à tour marmiton, boulanger, vagabond, débardeur, pèlerin, Maxime Gorki (de son vrai nom Alexis Pechkof) a connu tous les mondes, côtoyé toutes les misères, subi toutes les privations, frôlé toutes les laideurs et senti toutes les beautés, jusqu’au jour où, désespéré, à vingt a... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Près de la fenêtre, dans une petite pièce presque obscure, mon père, tout de blanc vêtu et extraordinairement long, est couché sur le sol. Les doigts de ses pieds nus, animés d’un mouvement bizarre, s’écartent l’un de l’autre spasmodiquement, tandis que les phalanges caressantes de ses mains posées avec résignation sur sa poitrine restent obstinément contractées. Le regard joyeux de ses yeux clairs s’est éteint ; le visage si bon d’ordinaire apparaît morne et la saillie de ses dents entre les mâchoires distendues emplit mon cœur d’un vague effroi[1].

En jupe rouge, à demi vêtue, ma mère s’est agenouillée près de lui et, au moyen d’un petit peigne noir dont j’aime à me servir pour scier les écorces des pastèques, elle partage les longs et souples cheveux de mon père qui lui retombent obstinément sur le front. Sans arrêt, d’une voix pâteuse et rauque, elle parle, et de ses yeux gris boursouflés de grosses larmes s’égouttent comme des glaçons qui fondraient.

Grand’mère me tient par la main ; c’est une femme au corps grassouillet, surmonté d’une grosse tête aux yeux énormes sous lesquels bourgeonne un nez comique et mou. Toute sa personne apparaît noire, flasque et étonnamment intéressante. Elle pleure aussi, accompagnant d’une harmonie particulière et vraiment agréable les sanglots de ma mère. Secouée de frissons, elle me tire et me pousse vers mon père, mais je résiste et me cache derrière elle, car je suis gêné et j’ai peur.

Jamais jusqu’à ce jour je n’avais vu pleurer les grandes personnes, et je ne parvenais pas à comprendre les paroles que me répétait ma grand’mère :

— Dis adieu à ton père, tu ne le reverras plus jamais, il est mort, le pauvre cher homme ; il est mort trop tôt ; ce n’était pas son heure…
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Vidéo de Maxime Gorki
Gorki et ses fils, correspondance (1901-1934) , traduit du russe et préfacé par Jean-Baptiste Godon, est paru aux éditions des Syrtes.
Près de dix mille lettres de la main de Maxime Gorki sont conservées par les archives de l'Institut de la littérature mondiale de Moscou. La présente correspondance inédite entre l'écrivain et ses fils représente 216 lettres échangées entre 1901 et 1934.
Plus d'info sur https://editions-syrtes.com/produit/gorkietsesfils/
Nos remerciements à la Bibliothèque russe Tourguenev à Paris pour avoir gracieusement accueilli le tournage.
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