Je suis vraiment heureuse de laisser un avis sur cette édition des trois
Faust chez l'éditeur Bartillat qui est, d'après moi, une merveille éditoriale (je ne parle pas de la qualité physique du livre, qui elle est plus discutable, je parle de la qualité du contenu écrit).
Je suis absolument fan de cette excellente… non, pardon, très très très excellente édition, avec un apparat critique de tout premier choix et de très haut vol. Je n'ai pas peur d'affirmer que dans ce domaine, cette édition est à faire pâlir La Pléiade (surtout les dernières parutions) et qu'elle me rappelle les Classiques Garnier de la haute époque.
Cette édition regroupe pour la première fois dans une parution en français (il aura fallu attendre 2009 tout de même !) l'Ur
Faust de 1775, le
Faust I de 1809 (mais sans la gangue de la traduction
De Nerval) et le
Faust II de 1832.
Je ne viens pas vous parler aujourd'hui du contenu des pièces car j'ai déjà apporté, par le passé, des commentaires détaillés à propos du premier
Faust traduit par
Nerval ainsi que sur
le second Faust dans l'édition GF auxquels vous pouvez vous reporter si cela vous intéresse.
Je voudrais donc simplement vous parler ici de ce qui fait toute l'originalité et tout l'intérêt de cette édition (outre les commentaires), à savoir, la mise à disposition pour les lecteurs francophones de l'Ur
Faust.
Cette première version de
Faust, dite « Ur
Faust » est incomparablement plus scénique, plus pêchue, plus accessible que la version canonique parue 34 ans plus tard, popularisée en français par la traduction
De Nerval, laquelle traduction présente à la fois des qualités et des inconvénients majeurs.
Il paraît que
Bertold Brecht était un tenant absolu de cet Ur
Faust comparé au plus célèbre, ce sur quoi je le rejoins sans équivoque car je trouve qu'il présente tout ce qui est indispensable et bon, sans le superflu et le lourd de la version finale, mais ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, vous connaissez, depuis le temps, ma ritournelle, pas grand-chose.
Je hisserais volontiers cet Ur
Faust au rang des " 4 étoiles ", le
Faust I à " 3 étoiles " à peine, plutôt deux et demie et le poussif
Faust II à " 2 étoiles " voire un peu moins, pour les raisons que j'avais invoquées dans les deux autres commentaires.
Vous comprenez donc le pourquoi de cette note synthétique (qui concerne, je le rappelle, l'oeuvre seulement), avec toute la subjectivité et la trivialité que cela suppose. Par contre, à l'édition, j'en mettrais facilement huit ou neuf, en applaudissant des bras et des pieds et en criant « Bravo les gars ! (c'est-à-dire
Jean Lacoste et
Jacques le Rider) c'est un beau, bon, gros boulot que vous avez fait là ». Ceci dit, maintenant que je vous ai dit ça, à vous de jouer, n'est-ce pas, si le coeur vous en dit, car j'ai fait ma part…