AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,01

sur 705 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment ne pas être touché, séduit, emporté par ce récit solaire lu en deux jours inspiré d'un témoignage?
Où comment se rendre compte que les fameuses "trente glorieuses "ne furent pas que du bonheur?
Un hymne magnifique à l'amour fou, à l'amour filial qui interroge à travers le personnage exceptionnel de Mathilde, la cadette de cette famille ,sur la capacité à puiser au fond de soi pour mieux rebondir?
Malgré les privations, l'ostracisme, le dénuement, le mépris, les bassesses et la misére......


Nous sommes au milieu des années 50. C'est l'histoire d'un couple, aimant et doué pour le bonheur Paul et Odile Blanc et leurs trois enfants Annie, Mathilde et Jacques, tenanciers du café le Balto qui fait les beaux jours de la Roche -Guyon. On s'y réunit , on y fait la fête, Paul joue de l'harmonica et égaye les soirées de tous........

Las! Bientôt , une maladie silencieuse , dévastatrice et pernicieuse s'invite :la tuberculose , la famille Blanc n'a pas cotisé à la Sécurité Sociale que la France vient d'inventer.En "cigales" ils ont vécu leur bonheur au jour le jour, amoureux, gais et insouciants.
Lorsqu'ils partent au sanatorium , ce paquebot blanc niché au milieu des arbres, les nuages s'accumulent , les dettes s'amoncellent, l'état de santé de Paul connaît des hauts et des bas. Ils laissent leurs deux plus jeunes enfants dans la précarité.

Mathilde au bord du gouffre, tant affectif que matériel entre lycée, placement en famille d'accueil;petit frére et parents au sana tente de mettre fin à ses jours. Dés son réveil, elle décide de continuer plus que jamais à faire face à la cruauté de l'existence et se bat avec détermination.
L'auteur nous décrit , à travers la personnalité exceptionnelle de Mathilde une tentative fort réussie de sauvegarde de la dignité, une personne combative, volontaire, forte, pleine de vitalité, droite, qui luttera seule face aux huissiers et autres fâcheux , , qui fera "tout"pour réunir sa famille brisée.
Sa détermination force l'admiration.
Un roman rude, fort, lumineux et tendre , un style à la hauteur des personnages, dépouillé, simple , à la troisième personne souvent ,qui donne de la vie et de l'épaisseur aux personnages.

L'écrivain les transcende comme elle sait si bien le faire grâce à sa plume d'une sensibilité infinie.
L'écriture franche, directe, vivante, vibrante dans sa sobriété déjoue le pathos, ne tombe jamais dans le misérabilisme ou le naturalisme , elle se concentre sur la seule volonté de l'héroïne.
Un ouvrage extrêmement bien documenté , pétri d'humanité qui combine merveilleusement portrait de femme, soif de liberté et émancipation des corps !
Oeuvre sociale riche, précieuse et populaire, du Grand Art !
Quel roman! Un vrai coup de coeur que je n'oublierai pas comme "Kinderzimmer".
Commenter  J’apprécie          1234

A cinquante kilomètres de Paris, début années cinquante,une famille heureuse, Odile et Paulot et leurs trois enfants, Annie, la fille aînée, seize ans, Mathilde, le garçon manqué, neuf ans et le petit dernier,Jacques. le couple gère le Balto, l'Épicerie-Tabac-Bar de la Roche, le centre du bourg, où le bonheur et la fête bat son plein. Et puis un jour, Paulot s'effondre sur une chaise....c'est le début de la fin, pour lui et la famille, il a des bacilles plein le poumon......La maladie et l'ombre de la contagion qui s'ancre au-delà de la conscience, va isoler la famille et endommager leur commerce.....Ils vont errer d'une solitude à l'autre. "La pire est....celle du paria, paraiyar, hors caste parmi les siens dans la langue tamoule du XVIe siècle", l'exil aurait été moins cruel.....
Mathilde, la fille du " tubard" qui pour lui plaire a pris la place du mort, cinquante ans après revient sur ces années-là, les " tubards des années 1960 en marge des Trente Glorieuses, de la Sécurité sociale et des antibiotiques". C'est son histoire et celle de sa famille pour qui elle va se battre.

Inspiré d'une histoire vraie, un livre qui nous noie dans la Vie et ses violents soubresauts. du jour au lendemain, tout bascule, sans pourquoi, ni aucune justification, ceux qui vous "adoraient" vous ignore,......dans cette chute lente et continue,jusqu'à la débâcle totale en 59, où toute joie est infectée de mélancolie , où l'existence semble "une pièce aux fenêtres murées", comment préserver sa dignité, comment avoir la volonté pour poursuivre une existence de misére profonde, où injustice et méchanceté vont de paire ....
C'est l'époque aussi de la guerre d'Algérie, et Goby nous rafraîchit la mémoire avec des images qui nous rappellent "des choses laides"....., des images qui vont en paire avec l'histoire de la maladie.


Première rencontre avec Valentine Goby,dont j'avais lu beaucoup de belles critiques sur son précédent livre , "Kinderzimmer ", un livre que je n'ai pas abordé à cause du sujet. Celui-ci acheté uniquement attirée par son titre et la magnifique photo de couverture d'Ellen Kooi, sans rien savoir du sujet ( heureusement d'ailleurs,sinon cette rencontre n'aurait jamais eu lieu ) a été une belle surprise. Des phrases sèches et précises,d'où l'émotion gicle et frappe fort.Une troublante proximité physique aux personnages , sans être explicite, qui nous fait sentir chaque battement, chaque vibration. Des épisodes poignantes, comme celle du vol à l'étalage à l'épicerie,et la suite, qu'on lit la gorge nouée.....
J'ai lu quelques informations sur sa vie. Une personnalité intéressante,engagée, émouvante ,comme son livre, sensible et ouverte aux maux de ce monde .... du coup ça me donne une grande envie de découvrir le reste de son oeuvre.





Commenter  J’apprécie          1067
Tout premier roman que je lis de cette auteure, à l'oeuvre déjà fort abondante...
En parcourant le quatrième de couverture, je constate que ce "Paquebot dans les arbres" est son douzième roman, sans parler de ses nombreux écrits pour la jeunesse...

Il en faut du talent pour accrocher durablement l'attention du lecteur avec de tels sujets: les bacilles, la tuberculose, les sanatoriums !!...

J'avoue avoir une franche résistance à ces sujets...
Eh bien, vous ne me croirez sans doute pas, mais j'ai dévoré ce livre en à peine deux jours !!!

L'histoire en question va bien au-delà du drame social, c'est un livre regorgeant d'Amour et d'émotions vives...Le destin d'une famille, d'une fratrie, éclatée, divisée,séparée par l'épreuve de la maladie, de la tuberculose, à une époque où la médecine était souvent impuissante sans parler du rejet social, de la peur panique des autres qui excluaient les personnes atteintes... comme dans un temps ultérieur, les mêmes isolements, rejets inhumains se sont faits pour le SIDA...

Une fratrie de 3 enfants: Annie, la fille aînée et la préférée du papa... Mathilde, le "p'tit gars", intrépide, casse-cou, qui joue au garçon pour plaire à son père et atténuer le chagrin de la perte d'un fils, tout bébé...,avant sa naissance...

Et le plus petit, Jacques...qui ne réalise pas bien tous les drames qui touchent ses parents....

Annie part très vite faire sa vie, construire une famille à elle; Elle ne peut s'empêcher d'avoir peur que ses parents contaminent son bébé...elle se protège donc de toutes
ses forces , aussi vigoureusement que Mathilde va "aux barricades" pour les siens.

Il reste donc l'enfant du milieu, la Vaillante, une sorte de "Mère-courage", qui va se battre de toutes ses forces pour préserver, protéger ses parents, son petit frère, elle renoncera même à son amoureux, Mathieu...

Un texte bouleversant, qui en dépit de la trame sombre du récit, offre un récit prodigue d'amour et de lumière.

Amour de Mathilde pour son père, homme joyeux, joueur d'harmonica, ayant créé avec son épouse, Odile, un café rempli de musique , de rires et d'amitiés...
Malheureusement, si peu s'en souviendront, lorsque la tuberculose, et les épreuves les toucheront de plein fouet...
Amour indéfectible, inépuisable d'Odile pour son héros, son "roi" de mari, Paulot...

Fiction inspirée par une histoire réelle...

"Elle se demande qui se souviendra d'eux, ces tubards des années 1960 ,en marge des Trente Glorieuses, de la Sécurité sociale et des antibiotiques. Cinquante ans
jour pour jour que Paulot est mort.
Elle voudrait raconter. elle voudrait qu'on l'écrive, cette histoire. "(p. 265)

Un roman, un texte d'une rare force, dégageant une exceptionnelle émotion... tout en nous replongeant dans un passé, une étude des mentalités à un moment donné...

La lâcheté, la couardise de certains (de la majorité, en fait), la générosité, la compassion des plus humbles... En arrière-fond, le drame algérien: la photographie
de la société française dans les années 1960... et cette calamité que représentait la tuberculose, où une partie de la population était exclue, traitée comme des pestiférés.Une fiction des plus denses humainement...

Comme je l'écrivais au début de ce "ressenti", première découverte de cette écrivaine qui me donne une "furieuse curiosité" pour les thématiques abordés dans ses autres ouvrages. Et plus particulièrement, ces problématiques liées au "corps", et au courage, à la vaillance des femmes, qui se révèlent des plus incroyables !...
Je ne voudrai pas omettre de souligner un autre élément d'admiration: la masse de recherches, d'informations médicales et historiques, fournies au fil de ce texte.

Commenter  J’apprécie          780

Odile, Paulot, trois enfants, Annie, Jacques et Mathilde, une famille heureuse et unie.
Au Balto, le bar dont ils sont propriétaires, Paulot fait le bonheur des clients au son de son harmonica, les couples tournoient. Tout le monde s'y retrouve, tout le monde danse le Cha-cha et la rumba. Il suffit de pousser les tables et c'est la fête.
Il fait volontiers crédit Paulo et si quelqu'un pique dans la caisse, « c'est qu'il en a besoin ».
Mais voilà, Paulo va tomber malade, bientôt suivi par son épouse et ils sont hospitalisés dans le sanatorium d'Aincourt. le diagnostic est terrible : tuberculose.
La vie bascule pour les enfants, ils sont séparés et placés en famille d'accueil et Mathilde va se débattre avec des problèmes qui ne sont pas de son âge pour tenter de redonner un peu de cohésion et de dignité à ceux qu'elle aime en devenant peu à peu « la mère » de ses parents et de son frère.
La famille Blanc se retrouve sur la paille, car dans les années 1960, la sécurité sociale ne protège que les salariés.
Mathilde est un superbe personnage qui va se battre tout au long du roman pour survivre, pour assumer ce qui, en principe, revient aux adultes. Elle se rebelle contre les institutions ce qui jouera un rôle essentiel pour elle mais aussi pour sa famille.
J'ai été bouleversée par ce texte plein d'amour et d'émotion.
Valentine Goby nous propose une histoire triste, mais jamais larmoyante.
Je verrai bien ce livre couronné par un grand prix littéraire, pourquoi pas le
« Goncourt des lycéens » ? L'histoire de cette jeune fille ne devrait pas les laisser insensibles.
Commenter  J’apprécie          663
Le paquebot dans les arbres c'est le sanatorium d'Aincourt mais c'est aussi la deuxième maison de Paulot et Odile. Ils sont soignés tous les deux en raison de la tuberculose qu'ils ont développé, abandonnant leurs enfants à leur sort. Bien sûr Nathalie l'aînée et mariée et heureuse, et les deux plus jeunes, Mathilde et Jacques, sont pris en charge par les assistantes sociales. Mais cela ne suffit pas : ils sont tous à leur manière à la merci des bacilles, du désespoir, des problèmes trop lourds à porter. Mathilde surtout doit se battre, pour tout et tout le temps... Mais c'est après ce grand amour, celui qu'elle voue à son père, qu'elle court et qu'elle s'accroche...
Valentine Goby signe une fois encore un magnifique roman, d'une puissance et d'une émotion rares. On apprend tout autant sur la tuberculose, les débuts de la sécurité sociale, l'indépendance de l'Algerie qu'on se prend d'une réelle affection pour Mathilde, qu'on aimerait tant porter vers un peu de lumière... Valentine Goby nous touche avec ses mots et nous donne une belle leçon d'humilité...
Commenter  J’apprécie          495
Mathilde a neuf ans.
Défis de garçon manqué, " le p'tit gars" de son père, Paulot, le roi du Balto, le café du village, le roi de l'harmonica, ce père trop insouciant qui n'a d'yeux que pour Annie, sa fille aînée, ce père dont elle veut être vue, ce père qu'elle chérit plus que tout.

Mathilde a quatorze ans.
Le Balto est vendu, Paulot, qui jusque là n'a jamais voulu passer de radios est devenu un " tubard", la tuberculose commence à le ronger.Premier séjour au sanatorium, ce " paquebot dans les arbres" .En marge des Trente Glorieuses, sans Sécurité Sociale ( car ils n'ont pas cotisé) les parents, Odile et Paul, connaissent alors la précarité. Mathilde a faim mais elle résiste, force son corps maigre, tout en muscles.Mathilde s'accroche, pour son père.

Mathilde a seize ans.
La famille éclatée.Les familles d'accueil.Les parents au sana.Mathilde ne vit que pour le samedi, où elle va les voir .Elle se fait aussi la promesse de reprendre son frère Jacques, plus jeune, dès qu'elle le pourra.Mathilde, en fraude, dans la maison familiale sous scellés.Mathilde, insecte vibrant, affamé et révolté.

Mathilde a dix huit ans.
Elle obtient son émancipation.Elle est le pilier , celle qui arrange tout, qui s'oublie, projetée toujours vers les soucis des autres membres de la famille.Mathilde s'épuise, Mathilde n'en peut plus, elle se dilue et cherche à s'engloutir dans le néant.Mais elle renaît, affaiblie et cependant déterminée, vivante.

Mathilde a cinquante ans.
Elle revient au sana, qui n'est plus que décombres.Mathilde se souvient...

Dans un texte d'une profondeur, d'une finesse admirables, Valentine Goby nous restitue un destin brisé par la tuberculose, l'inconscience de parents trop imprévoyants, les années de jeunesse passées à résister à la pauvreté, au manque ,au rejet social, à la mort annoncée. Elle donne aussi une image juste et saisissante des évènements terribles en Algérie, de l'évolution de ce mal , " la peste blanche", pourtant en voie d'extinction, grâce aux antibiotiques.Mais , comme l'avoue l'auteur, le drame de la famille Blanc est " anachronique et oublié".

Le style magnifique nous fait plonger au plus profond des sentiments de Mathilde, coulant comme une cascade quand son coeur s'affole, se fatigue, se dilate.Déroulant des rives tranquilles quand elle ressent de la joie, du soulagement.

Un personnage bouleversant, inspiré d'une histoire réelle.

Mathilde, dans mon coeur à jamais.





Commenter  J’apprécie          463
Mathilde, à peine âgée de 17 ans, voit sa vie basculée à cause de la maladie. Non pas qu'elle soit atteinte d'une quelconque affection. Ce sont ses parents qui déclarent cette terrible « peste » qu'est la tuberculose.

Mathilde devra sortir de l'enfance et de l'insouciance, pour faire face à ce drame. Après une enfance heureuse et libre, les services sociaux la placeront, elle et son frère dans des familles d'accueil, alors que ses parents devront se rendre dans un sanatorium. La famille sera considérée comme des pestiférés. On les évitera.

Elle demandera son émancipation qu'elle obtiendra, et portera à bout de bras la famille.

A travers ses yeux, on se rend compte de ce que c'était d'être malade à l'époque. Les parents, bistrotiers, ne cotisant pas à la sécurité sociale, sont quasiment sans ressources. Ils ont vécu sans faire d'économies, sans se préoccuper du lendemain, un peu comme « la cigale et la fourmi ». du fait de son émancipation, Matilde sera livrée à elle-même. Bien que ses parents aient aidé des gens autour d'eux ou fait crédit, Matilde ne recevra aucun secours des amis de ses parents ou des services sociaux.

Un témoignage poignant, tiré d'une histoire vraie, une très belle écriture. J'ai eu l'occasion de connaître Valentine GOBY de part son roman « Kinderzimmer ». Je ne peux que vous recommander la lecture de ses romans.
Commenter  J’apprécie          401
Valentine Goby m'avait bouleversé avec son roman « Kinderzimmer » qui nous racontait les camps de concentration pour femmes et le destin des nourrissons de celles-ci. le thème n'était pas gai, le texte non plus d'ailleurs, mais elle avait su trouver le ton juste pour ne pas tomber dans le pathos. Et une nouvelle fois, elle récidive avec ce très bel ouvrage.

Son récit se situe dans les trente glorieuses, une époque où le monde connaissait des événements importants. Mais Valentine, elle, ne s'intéresse pas aux acteurs principaux de la Grande Histoire. Elle préfère se concentrer sur ceux dont on ne parle jamais. Elle veut rendre hommage aux petites gens, ceux qui végétaient dans leur misère, ces petits héros du quotidien.

Pour être au plus près de la dure réalité, elle utilise le présent. On est donc inclus dans l'instant et on vit aux côtés de ces personnages. Elle ne fait pas dans le spectaculaire et s'attache aux détails de tous les jours pour nous parler de l'essentiel, c'est-à-dire l'humain. Comme dans « Kinderzimmer », le personnage principal est une femme. Et malgré ça, je me suis senti en empathie avec cette fille et j'ai ressenti ses douleurs et ses joies.

« Un paquebot dans les arbres » est un grand roman sur la maladie, la misère, la famille, le courage et l'abandon, qui a déclenché chez moi un feu d'artifice d'émotions. J'ai été pris aux tripes du début à la fin. Avec sa belle écriture toujours exigeante, Valentine Goby a encore frappé fort. Son récit est juste, poignant et jamais sentimentaliste. Je sors de ce livre avec la boule au ventre. Bien sûr, je ne le conseille pas aux lecteurs qui recherchent une aventure « feel good » ou qui donne la pêche, vous pouvez passer votre chemin. Mais si vous voulez vivre un authentique moment d'humanité, dur mais véritable, je vous conseille ce coup de coeur qui est aussi un coup au coeur!
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
Commenter  J’apprécie          383
Il est bien là, meurtri et fantomatique, ce grand paquebot échoué dans son écrin de verdure. À Aincourt, Ils sont même trois bâtiments identiques, vestiges flottants en ruines pour deux d'entre eux, du grand sanatorium construit en 1930, à la pointe de la modernité de l'architecture médicale antituberculeuse.

Il focalisait les peurs ancestrales de maladie incurable et de mort. Dans les années 50, la tuberculose tue encore, en dépit des avancées médicamenteuses. Encore faut-il en bénéficier et profiter de la jeune Sécurité Sociale. C'est dans ce contexte que Valentine Goby met en scène une famille frappée par l'ostracisme quand le père tombe malade.

L'auteure ne nous épargne rien, mais elle le fait avec un savant mélange de subtilité et d'énergie. Les étapes annoncées du cataclysme familial, bannissement social, misère économique, séparation imposée, se suivent implacablement. le contexte de la France des années 50/60 est documenté, visuel et parfaitement illustré par une famille de petit bourg rural. Beaucoup de sensibilité pour mettre en perspective un fait de santé publique et le parcours d'une adolescente déterminée à combattre l'adversité et la maladie en devenant le pilier de sa famille.

J'avais peu apprécié Kinderzimmer. En revanche, ce dernier roman est l'un de mes coups de coeur de cet automne littéraire. Une magnifique histoire d'amour familial, de résistance et de résilience, doublée d'un hommage aux malades.
Commenter  J’apprécie          354
Années 50, Mathilde voit son père mener les soirées dans leur café de LaRoche-Guyon. Mais les années fastes passent et Paulot attrape la tuberculose et se retrouve malade puis doit faire une cure au sanatorium où il est bientôt rejoint par sa femme. Pour Mathilde, c'est la course qui commence : faire ses études, trouver de quoi manger, loger son frère...
Valentine Goby a le don de nous faire partager les émotions de ses personnages, comme dans Kinderzimmer, on est cette jeune femme qui court d'un endroit à l'autre, qui vit que par morceaux. La pauvreté est dure à vivre : la sécurité sociale se met en place mais ce n'est pas pour ses parents : alités, les revenus s'arrêtent. Une adolescence qui passe en un souffle, on a l'impression de retenir notre respiration pour que Mathilde puisse encore tenir. Valentine Goby peint un magnifique roman sur la famille, la pauvreté, la maladie à travers cette Mathilde qui tient toute sa famille à bout de bras.
Valentine Goby peint
Commenter  J’apprécie          330




Lecteurs (1335) Voir plus



Quiz Voir plus

Une preuve d'amour

Pourquoi les éleves croient-ils que Fantine est une mère horrible ?

Parce que elle se vend au homme
Parce que elle pas sa fille

8 questions
15 lecteurs ont répondu
Thème : Une preuve d'amour de Valentine GobyCréer un quiz sur ce livre

{* *}