Je n'ai jamais lu cette autrice avant de découvrir cette ouvrage. Je ne la connaissais que de nom, connaissais aussi le titre de ses précédents ouvrages mais n'en ai jamais ouvert un, ni même lu les avis sur ceux-ci, paradoxe d'une personne qui rédige des avis et ne lit pas forcément ceux qui concernent des livres qu'elle n'a pas envie de lire dans l'immédiat.
Le bazar du zèbre à pois, c'est le titre du roman et c'est aussi le titre de la boutique ouverte par Basile, enfant de retour au pays natal, si j'ose dire. Il est inventeur, et surtout, il veut bousculer les conventions avec ses "objets provocateurs". En ce qui concerne la "provocation", cela dépend pour qui. Il ne s'agit de rien de gratuit ou pire, de trash, de cru ou de sanglant. Il s'agit de faire fonctionner les méninges et la créativité de celui ou celle qui rentre dans la boutique. Consommer et faire réfléchir - un paradoxe, là aussi. le bazar ne cherche pas une consommation de masse, mais une consommation raisonnée pour ne pas dire économique et créative, quand Basile et son nouvel employé créent une machine à customiser. En revanche, il est des personnes qui seront provoquées, c'est certain, des personnes comme Louise. Etre à la tête d'une association citoyenne, c'est bien. Ne vouloir que des choses utiles, des actes utiles dans sa vie, c'est triste et réducteur. Je fais partie de ses personnes, comme Basile, qui pense que "travailler" et "souffrir" ne sont pas un couple obligatoire. Et pourtant ! Il est tant de personnes qui pensent que l'on ne peut avoir un "bon" travail que si l'on souffre.
Le bazar du zèbre à pois pourrait n'être qu'un feel good roman. Il nous interroge, pourtant, sur ce que nous voulons faire dans la vie, ce que nous voulons faire de notre vie. Doit-on forcément renoncer à ses rêves pour garder un travail alimentaire dans lequel on ne s'épanouit pas, au lieu d'en chercher un autre, moins gratifiant financièrement mais plus risqué, plus épanouissant ? Que signifie la réussite professionnelle, qui assure un bon train de vie, quand on n'en profite même pas, et quand on passe à côté de ses proches, ceux pour qui l'on prétend se tuer à la tâche ? Comment changer aussi le regarde de certains professeurs, qui mettent définitivement les élèves dans des cases, et ne font rien, ni dans leur travail, ni dans leur propre cheminement, pour les en sortir ? Ne parlons pas non plus de la fausse bienveillance, bien pire que la vraie indifférence, parce qu'elle donne bonne conscience.
Le bazar du zèbre à pois est un livre agréable à lire, avec un récit bien construit et bien rythmé. Mention spéciale pour les chapitres avec Opus comme narrateur, charmant teckel parfois dépassé par la situation.
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