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EAN : 9782890218536
159 pages
Les éditions de la courte échelle (26/07/2005)
4.2/5   5 notes
Résumé :
À l’autre bout du wagon, une fille se lève, un bébé dans les bras, un sac à dos sur l’épaule. Elle s’avance dans ma direction. Elle a les yeux luisants, les pommettes saillantes et une chevelure de jais, aussi raide que celle des petites filles chinoises. Elle doit avoir mon âge. La fille s’arrête à ma hauteur, dépose son sac à dos sur la banquette en face de moi. Elle s’assoit, toujours son bébé dans les bras, emmailloté dans une couverture de polar bleue. Elle ne ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Roman dramatique et touchant où le lecteur s'identifie rapidement à Viola, une jeune fille qui recherche sa mère disparue dans le Grand Nord. le récit est très bien écrit et on ressent les émotions du personnage principal.

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
J’en sors un carnet rouge et noir à la couverture car-
tonnée, de ceux qu’on trouve dans les magasins à un dol-
lar. Abîmé, taché, avec une odeur de moisi. Je l’ouvre. Sur
la page de garde, écrits en lettres déteintes, effacées par
endroits, quelques mots. Une écriture tremblée.
J’arrête de respirer. Je vacille. Cela ne se peut pas. Je
connais cette écriture. Je la reconnaîtrais entre mille mil-
liards.
— Tu es bien pâle. Qu’est-ce que c’est? marmonne
tante Évelyne.
Mon nom. Avant mon nom, le mot fille, le mot ma,
le mot à.
Remettre à ma fille Viola
. Dessous, l’adresse.
Mes mains prises de panique. Je réussis à glisser l’objet
dans le sac à bulles.
— Rien. Ce n’est rien.
Je ne connais pas cette voix rauque qui sort de ma
gorge. Je ne sais plus de quelle manière on s’y prend pour
remonter les marches. Mais je les remonte. J’entre dans
ma chambre, me laisse tomber sur le lit, jambes fauchées.
Je regarde fixement le colis, je vois le nom de ce vil-
lage perdu estampillé dans le coin droit, à côté des tim-
bres, une série de reines identiques avec une couronne sur la tête. Comment c’est possible, ça? L’univers a viré fou, des points brillants et argentés virevoltent devant mes yeux. Respire, Viola, respire, ça va passer.
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Le bruit sec d’une canette qu’on décapsule. J’ouvre les
yeux. Je ne veux pas dormir. Nous traversons une zone
de forêt brûlée. Sur le sol noirci se dressent des
squelettes d’arbres calcinés. Nashtash, sur la banquette
en face de moi, boit une grande goulée de cola. D’un
geste, elle m’invite à prendre une gorgée. Je fais non de
la tête, mais l’envie de parler revient. Quand je parle, les
serres lâchent prise. Un peu.
— Il y a beaucoup d’habitants, là-haut?
— Non, pas tellement, répond Nashtash, de sa voix
étale, en haussant légèrement les épaules. Avant, il y avait la
mine de fer, et beaucoup de travailleurs venus de loin. Main-
tenant,il y a encore quelques Blancs qui gèrent des commer-
ces et des pourvoiries. Nous autres, les Innus, on est restés.
— Moi, j’y vais à cause du carnet.
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Ce voyage que j’ai fait, ce voyage étrange, mystérieux, il
commence un matin comme les autres. Le réveil sonne,
j’ouvre un œil, me lève d’un coup. Pieds nus, face à la
fenêtre, je fais mes exercices de réchauffement. Dehors,
les feuilles des grands érables ont tourné au rouge ces
derniers jours.
Je cours sous la douche, m’habille pour l’école,
dévale l’escalier, mon sac sur l’épaule et la crinière ébourif-
fée. Tante Évelyne, accompagnée de ses deux imbéciles de
chiens, m’intercepte en bas des marches. Elle tient un verre
de jus d’orange d’une main. Dans l’autre, un petit colis.
— Veux-tu bien me dire, Viola, pourquoi tu traînes
encore ce vieux sac à dos en forme de nounours? Tu n’as
plus cinq ans depuis longtemps.
Je ne réponds pas. Je pense à part moi qu’elle com-
mence à boire de plus en plus tôt dans la journée, que son
jus d’orange dégage une odeur de vodka. Et que je m’en
fous.
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Un dimanche. Deux ans plus tôt, en août. Un homme et
une femme en uniforme à la porte d’en avant, et tante
Évelyne qui me regarde, soupçonneuse. «La police,
lance-t-elle. As-tu fait une sottise de trop, Viola?»
J’ai quatorze ans et je déteste tout le monde. La
planète entière. Moi, surtout, mais je ne le sais pas encore.
Alors j’aboie, comme d’habitude:
— Je n’ai rien fait! Qu’est-ce qu’ils veulent?
— Nous parler.
Je m’avance, méfiante. Cette visite n’augure rien de
bon.
Les policiers entrent et s’assoient au salon, mal à
l’aise, sur les fauteuils recouverts de tartan. Les deux
chiens grognent dans leur coin, babines retroussées.
— Ça suffit, les enfants, dit ma tante en prenant
place dans un fauteuil à oreillettes recouvert du même
tartan.
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Nous entrons dans un grand magasin, plein de
lumières et d’objets de convoitise. Dans mes chaussures,
soudain, j’ai les pieds qui frétillent, on dirait des poissons
rouges. Je détache ma main, m’élance vers les oursons de
peluche, les canards de plastique jaune vif, les poupées en
combinaison d’astronaute, les cubes de toutes les
couleurs.
Je me retourne et qu’est-ce que je vois?
Rien. Plus de maman.
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