AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 45 notes
5
3 avis
4
2 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Une écriture à la fois limpide et emplie de souffle , de panache et de lyrisme. Réflexion puissante, lucide et éclairée sur le rôle de la force militaire, les caractéristiques du chef de guerre, les relations entre les gouvernants et les militaires, cette oeuvre courte illustre parfaitement la puissance visionnaire de De Gaulle.

Ecrite en 1932, cette analyse n'a pas pris une ride. Et aujourd'hui, en mars 2022, ce passage, parmi d'autres, entre en résonnance avec l'actualité : "Certaine illusion pourrait donner à croire que le rôle des soldats, si vaste fût-il dans le passé, est en voie de disparaître et que l'univers d'à présent peut enfin se passer d'eux. Une telle théorie, répandue dans une génération dont le destin politique, social, économique, moral fut précisément réglé à coups de canon, est, par elle-même, assez singulière. Cependant, elle offre aux masses un bienfaisant réconfort. Mais comment les guerriers s'y laisseraient-ils tromper ?"
Commenter  J’apprécie          50
Livre que je recommande vivement à tout chef, militaire en particulier.
Je pense que c'est un indispensable.
Dans la forme: le style d'écriture est très agréable.
Dans le fond: il s'agit d'un texte qui porte principalement sur trois choses :
- le commandement en abordant les thématiques : binôme intelligence-intuition, autorité, caractère (moteur de l'action);
- la doctrine: importante, mais qui ne doit empêcher ni l'esprit d'entreprise ni l'intelligence de situation;
- la place du militaire dans la société et par rapport au politique.
Pour habiller son propos, DE GAULLE a recours à des éléments d'ordre historique et sociologique.
A lire sans tarder.
Commenter  J’apprécie          40
Cet essai est daté de 1932, et garde un certain intérêt. De Gaulle affirme le "si vis pacem, para bellum". La nécessité d'avoir une armée forte, bien préparée, qui se constitue en temps de paix. le politique et le pouvoir ayant nécessairement sort lié avec le militaire, l'un et l'autre devant aller de pair. Voire en une seule tête, tel les Alexandre le Grand, ou Napoléon... De Gaulle fait la part belle aux grands hommes, dont évidemment il se voit faire partie. En 1932, De Gaulle a l'âge que j'ai actuellement, et c'est assez sidérant, à quel point il y est ou il s'y croit déjà.
1932... Un an plus tard, 1933, et Hitler qui monte au pouvoir et qui petit à petit re-mènera le monde à la guerre. Hitler qui correspond presque point par point à ce que préconise De Gaulle dans ces pages... Hormis peut-être l'indispensable adaptation du militaire au terrain, à l'ennemi... ce qui fera l'une des pertes de Hitler.
Je me demande jusqu'à quel point De Gaulle aura signé et resigné les éléments écrits dans ce livre. le de Gaulle de 40, le de Gaulle président de la 5e république...
Sinon, dans l'absolu, tout ça est bien pro-militariste, ce que je ne parviens pas à être, mais la réalité est que l'homme ne connaît presque que cet état, l'état de guerre... Il n'a pas encore l'habitude de vivre en paix, et ne sait pas comment la conserver. Alors, oui, non, peut-être, si vis pacem, para bellum... Soupir.
Commenter  J’apprécie          30
Dans Au fil de l'épée de gaulle rêve De Gaulle. La première fois que j'ai lu ce livre, j'avais la certitude de lire le livre d'un fou, d'un dément, d'un homme qui rêvait sa vie avant de la vivre dans une sorte de préscience qui appartient plus au domaine de la chiromancie qu'à l'art militaire ou à l'art politique. Qui était cet homme ? Cette statue que nous montre les anciens documents d'actualité, cet animal préhistorique que décrit Jean Cau, cette sorte de tortue marine, qui, miracle, parle, ou bien ce jeune homme rêvant sa vie, soucieux de communication, comme Jules César dans la guerre des Gaules. le style en est simple, un peu maniaque, ternaire, on sent l'influence de l'illustre Lyautey, sans le talent de l'image de l'ainée. de Gaule est aveugle, il ne voit rien, il se regarde, apprécie sa mise en scène. Il n'est que de lire le chapitre où il affirme que le Chef doit ménager ses entrées, sa présence, sa parole. De Gaulle est l'homme du happening.
Lyautey avait aussi le sens de la mise en scène, mais ses référents étaient anciens, au point de voir dans la société traditionnelle marocaine, un moyen-âge, une chevalerie et son sens de la mise en scène est celui de l'espace, il suffit de voir son bureau à l'ancien musée des colonies pour comprendre le personnage. Derrière lui, il y a des puissances, on ne sait trop lesquelles, peut-être Dieu, l'Etat, le grand Moloch, ou d'autres divinités plus ou moins étranges, Lyautey est au service de ces divinités.
De Gaulle est plus latin, plus romain. Il y a son buste. Ses référents plongent leurs racines dans les guerres romaines, dans les guerres puniques. S'est-il rêvé en Scipion, en César. En César, certainement, et son indifférence aux attentats, son absolue indifférence pour les risques qu'il a pu prendre pendant et après le conflit algérien, le mène vers cette doctrine stoïcienne des vieux romains. Son histoire avec la France, sa grande querelle, est une histoire gallo-romaine et il serait intéressant de plonger dans l'esprit du jeune de Gaule, affublé d'un nom aussi étrange, pour comprendre les échafaudages qui ont pu s'élever dans son esprit, les rêves, les visions, qui ont germés dans cet esprit solitaire.
C'est peut être ce qui rend ce livre attachant, c'est qu'il ouvre une porte sur les rêves de l'enfant.

Lien : http://jsander.blogs.nouvelo..
Commenter  J’apprécie          30
Voilà un ouvrage écrit en 1932 sur lequel tout a été dit et qui a été beaucoup lu, même par Nixon qui l'avait fait traduire (cf. Wikipedia).
Intéressera tout autant qui veut comprendre l'entre deux guerres, ou découvrir De Gaulle écrivain, ou encore voir comment un militaire voit la politique.
Avec en outre quelques saillies sur l'esprit français qui, bien-sûr n'ont rien perdu de leur actualité.
Enfin, très beau style d'écriture (daté mais admirable).
Commenter  J’apprécie          20
Pendant l'entre-deux-guerres, De Gaulle nous explique sa vision de la guerre, de l'armée, de l'équilibre entre le militaire et le politique, de la nécessité d'avoir des grands chefs, de la tendance des français à la théorie, alors que la guerre est essentiellement empirique. Ce que j'aime dans le style de de Gaulle, ce sont ces références variées, qui vont des plus attendues, comme Bonaparte, au plus littéraires, comme salammbô de Flaubert, voire des références plus contemporaines à l'ouvrage. Ce livre gardera à jamais un côté intemporel, car il évoque des questions politiques inhérentes aux sociétés humaines.
Commenter  J’apprécie          10
Le commandant Charles de Gaulle s'adresse dans le fil de l'épée aux Français et à leurs dirigeants qui doutent du maintien d'une armée en temps de paix. On peut aisément comprendre que des civiles ayant connu quatorze ans plus tôt une guerre totale ne veuillent pas avoir des réminiscences de celle-ci. Il montre aussi que la détestation des armes, après un tel conflit, se répercute forcément sur les militaires. L'important est bien entendu la manière dont sont utilisées les armes et la fin qu'elles permettent d'obtenir. Les armes ont permis de défendre les artisans et les cultivateurs qui ont fait croître notre pays tout comme elles ont permis des massacres et des tueries.

Alors comment Charles de Gaulle tente-t-il de remettre le militaire sur le devant de la scène ? Son livre se découpe en cinq parties qui tentent tour à tour de nous faire infléchir vers sa position. Tout d'abord, cela fait partie du bon sens, la guerre se prépare en temps de paix. Malheureusement en temps de paix, la nécessité d'avoir un corps armé prêt à combattre apparaît comme un coût compressible pour les dirigeants.

Et d'ailleurs les soldats eux-mêmes, bien qu'ils soient sans doute les personnes les plus concernées et touché par la guerre, peuvent être pressants pour déclarer celle-ci. En effet, la carrière d'un soldat ne décolle qu'en temps de guerre. Seule la guerre peut ramener les honneurs et faire monter en grade. Et c'est pour cela que les militaires et les politiques doivent travailler ensemble, mais jamais empiéter sur le terrain de l'autre. C'est de cette manière que Bismarck et Moltke ont collaboré et ont pu amener la Prusse à la tête de l'Empire allemand. Il nous indique aussi qu'un Etat seulement dirigé par des militaires serait une menace pour ses voisins et susciterait de nombreuses inquiétudes. Je ne sais pas s'il s'imaginait une carrière politique à l'époque mais il fait sans doute référence à une junte militaire au pouvoir et non à un militaire qui accède aux pouvoirs par les élections.

Il est d'ailleurs très dangereux, pour maintenir un commandement de qualité, de rester en temps de paix trop longtemps, car les jeunes gens préféreront se lancer dans d'autres entreprises beaucoup plus intéressantes. En effet, le commandant nous explique qu'après l'épopée napoléonienne les jeunes gens se dirigèrent vers la politique ce qui pourrait expliquer le manque de commandement en 1870. Malgré les guerres d'Italie et de Crimée nous n'eûmes pas matière à former et à voir apparaître de grands commandants. Car ce n'est que sur le terrain que nous pouvons voir apparaître ceux qui ont la fibre pour diriger. le nom de Turenne est souvent cité et c'est l'exemple parfait pour illustrer mon propos. Il devint Maréchal à 32 ans et mena dès ses 14 ans son régiment homonyme pendant la guerre de Trente Ans, c'est l'exemple parfait de qualité de commandement qui naît sur-le-champ de bataille. En 1932, les jeunes gens d'alors se dirigeaient vers les entreprises et les industries pour s'enrichir. On avait déjà troqué l'honneur à l'argent. Et une citation m'a particulièrement marqué sur ce sujet :

"Notre temps est dur pour l'autorité. Les moeurs la battent en brèche, les lois tendent à l'affaiblir. Au foyer comme à l'atelier, dans l'Etat ou dans la rue, c'est l'impatience et la critique qu'elle suscite plutôt que la confiance et la subordination. Heurtée d'en bas chaque fois qu'elle se montre, elle se prend à douter d'elle même, tâtonne, s'exerce à contretemps, ou bien au minimum avec réticences, précautions, excuses, ou bien à l'excès par bourrades, rudesses et formalisme."

On pourra retenir de ce livre qu'il faut des échanges entre l'Armée et la Politique, ce que notre époque ne permet pas ou peu. Nos ministres des Armées ne sont plus des militaires depuis longtemps, ils sont devenus des VRP tentant de vendre des Rafales. Les militaires n'ont aucun droit de parole, on voit d'ailleurs peu de hauts-gradés sortir des livres. Il y avait pourtant après la Première Guerre Mondiale de nombreux militaires à l'Académie française. Il faut aussi noter la culture encyclopédique et l'amour de la France qu'a le commandant, de nombreuses batailles sont cités et de nombreux noms de généraux surtout du XIXème siècle. C'est un livre qui laisse voir un grand avenir pour ce commandant.
Lien : https://aviscontraires.wordp..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (170) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3225 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}