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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce magnifique roman m'a fait voyager au Svalbard, sur les traces de l'expédition Andrée, du nom de l'explorateur suédois et chef de l'expédition qui avait pour but d'atteindre le Pôle Nord en ballon. Il a entraîné avec lui deux jeunes compagnons d'infortune, tous trois étant peu expérimentés. En fin de compte ils durent se résoudre à abandonner leur ballon échoué pour partir dans le froid extrême. Ce monde sans rivage est celui du blanc quasi absolu, qui n'existe que là-bas.
L'autrice survole les époques et les lieux, retraçant leur épopée et l'histoire de leurs proches, de la France au Svalbard en passant par la Suède.
Elle nous conte en outre les aventures de ceux et celles qui ont connu - ou pas - la même destinée, dans le grand Nord ou sur la mer.
C'est aussi une belle histoire d'amour, celle de Nils et Anna, cette dernière ayant souhaité qu'à sa mort, son coeur lui fut arraché pour reposer à côté de celui qu'elle n'a jamais pu oublier. Si la vie est courte, la mort est éternelle ! Ce livre m'a permis de me poser plusieurs questions existentielles...
C'est un livre riche et intéressant. Hélène Gaudy s'appuie sur une large documentation, dont le journal d'Andrée, qui ouvre la plupart des chapitres de ce livre.
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1897, trois hommes : Andrée, Fraenkel et Strindberg tentent d'atteindre le pôle nord en ballon depuis le Svaldbald, archipel de l'océan arctique dont l'île la plus importante est le Spitzberg.
Ils s'envolent et… disparaissent.
Qu'a-t-il bien pu leur arriver ?
En 1930, au cours d'un été particulièrement doux, leurs corps sont découverts dans la glace fondue.
On va enfin comprendre ce qui leur est arrivé.
Hélène Gaudy remonte la piste de ces aventuriers à partir des traces retrouvées sur le campement de fortune des trois hommes : les négatifs de photos prises par Strindberg, le journal d'Andrée, le chef de l'expédition, de lettres écrites à destination d'Anna, le grand amour du photographe. Elle fouille aussi dans d'autres récits d'expéditions polaires comme celles de Nansen ou le témoignage de Shakleton.
Par des va et vient entre ces indices et les hypothèses qu'elle échafaude, elle reconstruit l'expédition, construit le portrait des trois hommes, imagine le déroulé de leur aventure jusqu'à l'issue fatale, leurs motivations, leur lutte pour la survie, leur mort.
Elle ne néglige aucune piste et dans une langue élégante faite de digressions souvent édifiantes autour d'autres explorateurs, faite de descriptions des paysages sublimes que ces hommes vont parcourir dans des souffrances extrêmes, avec une cohésion sans faille, de descriptions d'un monde « où la neige se confond avec le ciel », « un monde où le froid comme le temps n'a plus de bord » qu'ils traversent avec obstination, « un monde sans contours », « sans ombre, sans contraste, sans rivage » jusqu'au bout de leurs forces, jusqu'au bout du jour qui bientôt fait place à la nuit polaire….
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A partir de ce qui a été retrouvé sur le campement de l'expédition Andrée 33 ans après celle-ci – photographies prises par Nils Strinberg et journal de bord parcellaire de Salomon August Andrée -, Hélène Gaudy comble les failles d'un périple, celui de trois hommes qui, partis en ballon en 1897 pour atteindre le Pôle Nord, se sont écrasés peu de temps après et ont dû tenter de survivre pendant de longs mois avant qu'un destin funeste ne les rattrape finalement…

Ces failles sont comblées de diverses manières : pensées imaginées des explorateurs ou de la fiancée de Nils, restée à l'attendre au pays ; extraits du journal de bord ; descriptions de photographies ou d'autres expéditions en lien avec le Pôle Nord… Failles comblées dans tous les cas par l'intermédiaire d'une plume que j'ai trouvée magnifique : tantôt poétique, la plus à même de décrire ces lieux d'une blancheur immaculée, propices à la rêverie et à l'imagination, et tout autant inhospitaliers, franchement inquiétants en ce qu'ils permettent de saisir l'immensité d'un univers sans cesse en mouvement, empli de dangers malgré un calme qui n'est finalement qu'apparent ; tantôt épique, pour permettre de raconter l'incroyable aventure humaine que fut cette expédition pour ces trois hommes livrés à eux-mêmes et qui vont, malgré l'adversité de leur situation chaotique, tout faire pour se dépasser et pour dompter tant bien que mal ce Pôle Nord encore en état de « terre » à découvrir à l'époque de leur expédition.

Mon avis parle de lui-même : Un monde sans rivage est mon premier coup de coeur de 2020 : j'ai tout aimé, la plume, la construction narrative, le sujet… Je vais donc lire prochainement, et avec plaisir, d'autres oeuvres d'Hélène Gaudy.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Voilà un roman qui était sélectionné pour le Prix Goncourt et qui aurait bien mérité de l'avoir...à mon humble avis !
Alors qu'elle visite le musée d'art moderne Louisiana de Copenhague, l'auteur est saisie d'un vertige devant les superbes photographies de l'expédition de l'aéronaute suédois, Salomon August Andrée (1854-1897). Celui-ci avait tenté de relier le Pôle Nord en ballon en 1897 avec deux compagnons, l'ingénieur Knut Fraenkel, et le photographe de l'expédition, Nils Strinberg.
Le mystère qui planait toujours autour de leur disparition, a été levé en 1930, date à laquelle des pêcheurs norvégiens, découvrent leur dernier campement sur l'île Blanche, l'île la plus reculée de l'archipel du Svalbard. Là, ont été retrouvés à côté de nombreux vestiges, leurs corps tout d'abord, et au milieu de leurs affaires, des rouleaux de pellicules photos dont certains ont pu être développés et ont permis de révéler au grand jour des images parfois floues, parfois plus précises, parfois illisibles, de leur voyage.
Tous ces vestiges ainsi que la lecture du Journal de bord de l'expédition donnent envie à Hélène Gaudy de réécrire leur histoire, en interprétant les blancs à sa façon.
Ce roman était né !

Le lecteur découvre donc la vie de ces hommes à la recherche du Pôle Nord.
Le ballon qui devait pouvoir rester dans les airs 17 jours, se dégonflera au troisième jour.
Les trois hommes, pas découragés au départ mais désormais seuls au monde, comprennent qu'ils ne pourront jamais atteindre le Pôle et décident alors de redescendre vers le sud à la recherche d'une terre. Ils marchent sur la banquise en perpétuels mouvements pendant de longues semaines, donnent à voir leur courage et leur détermination sur des photos qui sont de véritables mises en scène, et avancent coûte que coûte, vers un avenir dont ils ne connaissent pas l'issue, même s'ils la redoutent.
Ils se nourrissent de ce que leur offre la nature autour d'eux et restent soudés quoi qu'il advienne.
S'ils perdent espoir, ce n'est pas noté dans le journal de bord...
Ils continuent à collecter les traces de vie qu'ils découvrent au fur et à mesure de leur progression, et à observer attentivement ce qui les entoure, notant tout pour pouvoir transmettre leurs découvertes naturalistes en rentrant chez eux.
Nils le plus jeune, les relie à la vie d'avant, en écrivant régulièrement à Anna, sa fiancée, des lettres qu'il ne pourra jamais expédier et dont elle ne prendra connaissance que des décennies plus tard...alors qu'elle est mariée.
Mais l'été passe plus vite que prévu et bientôt la nuit polaire les entoure, les obligeant à envisager d'hiverner sur place comme tant d'autres aventuriers l'ont déjà fait ou le feront à leur tour...
L'auteur sait particulièrement bien mêler récit et fiction, pour nous parler de la curiosité des hommes et de leur désir, parfois poussé à l'extrême, de laisser coûte que coûte quelque chose d'eux-même et de leurs rêves, à la postérité.

A l'histoire de ces trois hommes racontée avec une grande finesse, elle mêle le récit d'autres aventuriers disparus ou non. Elle va ainsi évoquer aussi bien les frères Montgolfier que Léonie d'Aunet qui décida d'accompagner en 1838, son mari au Spitzberg, et de nombreux aventuriers connus ou inconnus comme Fridtjof Nansen par exemple qui traversa le Groenland, ou Ernest Shackleton, dont je n'avais jamais entendu parler.
Que de rêves perdus...d'échecs dramatiques ou de succès parfois en demi-teinte, pour arriver jusqu'à nos connaissances d'aujourd'hui !

C'est donc un périple hors du temps d'une grande richesse et empreint de poésie qui immerge le lecteur dans la blancheur de la banquise, le froid, les dangers du Grand Nord, les animaux sauvages, pour un voyage sans retour qui nous montre aussi la nature dans sa pureté la plus absolue.
Quand on pense que personne avant eux n'avait foulé la glace... on est pris par l'espoir qu'ils arrivent à bon port, mais le lecteur sait pourtant qu'il n'en sera rien.

C'est un roman magnifique qui certes fait la part belle à l'interprétation personnelle de l'auteur, mais constitue aussi un bel et émouvant hommage à la photographie et aux photographes de tous temps. La photographie est un art récent mais qui a su déjà traverser le temps, des premières innovations jusqu'à nous, et qui permet de fixer non seulement des souvenirs précis, mais de témoigner du passé, de ce qui a été, et de ce qui n'est plus, d'une réalité et souvent d'une ambiance, que nous ne connaîtrons sans doute plus jamais...


Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Une écriture dont on savoure la lenteur pour reprendre le fil d'une expédition scientifique vers le Pôle Nord, l'expédition Andrée (1897), dont les trois membres ne sont jamais revenus.
L'auteur a pour seul appui, quelques photos retrouvées 30 ans plus tard, quand les corps des explorateurs furent découverts avec les objets qui les accompagnaient. Quelques clichés endommagés, un carnet de bord dans lequel Andrée persiste à afficher un optimisme effrayant, contre toute objectivité.
Ce roman tient à la fois du roman d'aventure, du roman historique, de la biographie que de l'archéologie littéraire et psychologique qui s'appuie sur les premiers. Il faut donc être lent, précis et un peu poète pour faire revivre cette expédition, pratiquer cette archéologie qui nous questionne aussi : pourquoi cette histoire d'exploration qui s'achève dans le drame nous parle-t-elle à ce point ? Pourquoi sommes-nous comme hypnotisés par ces explorateurs partis à peu près comme pour une promenade de santé, davantage préoccupés d'être présentables (avec cravate de soie et champagne) à leur retour qu'avec un équipement de survie ?
On est en haleine sans savoir pourquoi, confusément, et puis, il faut être patient pour qu'on nous délivre une réponse possible...
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Hélène Gaudy livre un texte envoûtant, morcelé par les suppositions et les impressions intimes. Son monde sans rivage est une fascination, un récit passionnant, impossible à lâcher, et que l'on lit pourtant en allers-retours, pour le plaisir d'y relever mille et un passages – cela faisait bien longtemps que je n'avais autant souligné de lignes et corné de pages dans un bouquin (criminel pour certains, mais en ce qui me concerne, un livre mâchouillé de toutes ces preuves d'amour est un objet précieux).

Assurément l'un des plus gros coups de coeur de ma (toute petite) rentrée littéraire !!!
Lien : https://horizondesmots.wordp..
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Envoutant. Je ne m'y attendais pas mais j'ai totalement été subjuguée par ce livre et par l'incroyable épopée qu'il raconte. En 1897, Andrée, Strindberg et Fraenkel partent depuis Svalbard pour atteindre le pôle Nord en ballon. Mais deux jours seulement après leur départ, le ballon s'écrase. Ils vont survivre quelques mois et l'on va retrouver leurs traces par hasard, en 1930. Et quelles traces ! des pellicules photos, des pages de journal de bord, des ossements, c'est totalement fantastique et je comprends Béa Uusma qui dans les années 60, va consacrer quelques années à décortiquer le moindre indice pour tenter de retracer leur vie et comprendre leur mort.
C'est un roman puisque l'auteure imagine à partir de ce que l'on a retrouvé matériellement, le parcours de leur vie, mais c'est passionnant et très intéressant puisqu'elle nous parle de beaucoup d'autres expéditions de cette époque où la terre recelait encore des zones d'ombre, de villes fantômes comme Pyramiden. Des hommes incroyables qui se lançaient dans des aventures folles en costume et faux col. Et puis il y a notre monde qui se transforme tant. Un roman à la gloire de tous ces explorateurs. Je l'ai dévoré, et bien sûr, l'envie d'en savoir plus, de lire le journal, de voir les photos et c'est formidable un livre qui se fait le relais d'autres livres, qui attise la curiosité. Je ne connaissais rien de ces aventures et j'y ai pris un très grand plaisir parce que l'auteure fait admirablement revivre ces héros, avec un très beau style, de la poésie et pourtant aussi de la précision. Très belle découverte.
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Comme j'ai aimé ce livre !
J'adore quand on a de vraies photos à observer et écouter toute l'histoire qu'il y a autour. Et là, c'est vraiment une aventure incroyable ! Ces photos de la fin du dix-neuvième siècle retrouvées plus de trente ans après la disparition de leur auteur. Et vas-y qu'Hélène Gaudy nous retrace toute l'aventure des trois hommes de la photo et en profite pour reparler de toute la conquête des pôles !
J'ai adoré scruter cette photo puis aller voir les autres sur internet, continuer à lire puis revenir sur ces photos.
C'est prenant, c'est documenté, c'est génial et tout délicat.
Un petit chef d'oeuvre !
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Superbe récit,une écriture superbe. L'écrivain se met dans la peau des personnages, en complète immersion, avec de nombreuses digressions vers d'autres explorations à la conquête de mondes inconnus alors.
Mais pourquoi aucune récompense littéraire ?
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Hélène GAUDY, à partir de matériaux ténus (extraits de journaux, lettres et quelques photographies) nous fait revivre, de façon tout à fait subjective, une expédition ratée dans le Grand Nord.
L'échec est connu dès le début, c'est donc l'après que décrit l'auteure, inventant un récit, montrant combien ces hommes de la fin du XIXème siècle nous sont à la fois proches et lointains.
Le plus fascinant est le décalage entre ce que montrent les photos, posées, les textes, maîtrisés, et la réalité de cette survie, qui ne s'avoue jamais désespérée.
Le hasard m'a fait lire ce roman en même temps que "De pierre et d'os", ce qui a encore enrichi ma réflexion...
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