AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 65 notes
5
4 avis
4
6 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le titre original du livre est « Vita segreta delle emozioni ». Vous aurez compris qu'on n'y parle pas de philosophie. Alors que le titre français met la notion de philosophie au premier plan et diminue l'importance des émotions. On y trouvera bien des réflexions philosophiques mais pas au premier plan. Ce qui pourra dérouter le lecteur français s'il s'attend vraiment à un manuel de philosophie, même petit. En fait, le parti pris de Ilaria Gaspari est de choisir une dizaine d'émotions et de les passer au crible de la pensée philosophique, en s'appuyant sur les textes des philosophes qui en ont parlé., mais également à travers la littérature - Dante est abondamment cité. de plus, pour chaque émotion abordée, elle se confie et n'hésite pas à se raconter de manière parfois assez intime. C'est par le prisme de ces deux approches que l'auteure nous parle du regret et du remords, de l'angoisse, de la compassion, de l'antipathie, de la colère… Et c'est ce qui donne un ton assez étrange, mais très agréable, au livre. A la fois sérieux, car les citations d'Aristote, de Platon, de Spinoza ou encore de Schopenhauer… prouvent l'application et la profondeur portée à ses réflexions, et d'autre part, les propos personnels qu'elle nous confie pourraient presque se confondre avec les confidences d'un journal intime. Il en ressort que son approche des émotions est très attrayante et que son livre se lit assez facilement. Il constitue une bonne approche de ce que sont les émotions, telles que l'on peut les ressentir dans la vie quotidienne. On ne trouvera pas ici de lecture psychologique ni d'approche psychiatrique, ou très peu. La pathologie apparaissant lorsque les émotions deviennent des symptômes invalidants pouvant constituer une prise en charge par des professionnels de santé. La notion de faute se manifeste régulièrement dans les confidences de l'auteure, sous l'influence de la tradition judéo-chrétienne. L'écriture de ce livre pouvant alors apparaître comme une catharsis, une confession libératrice.
Je ne peux que conseiller cet ouvrage pour tous ceux ou celles qui s'interrogent sur leurs émotions et en recherchent le sens.
Commenter  J’apprécie          370
Rédiger une critique de ce « Petit manuel philosophique » est probablement une manière de prolonger mon plaisir de lecteur et donc de ne pas tourner la page trop vite.
Ilaria Gaspari est une jeune philosophe italienne, spécialiste de Spinoza, qui depuis très jeune manifeste un grand intérêt pour la psychologie et la psychanalyse. Elle se dit « encline à se faire des noeuds au cerveau. »
La jeune femme est atteinte d'amusie, cette anomalie neurologique qui l'empêche de percevoir la musique dans son ensemble. Elle s'est très tôt sentie à contretemps, «  à contretemps pour frapper dans les mains à l'école maternelle, à contretemps dans les chorales..., à contretemps pour jouer à la balle aux prisonniers, et le ballon (lui) arrivait droit sur la tête. »
Cette hypersensible nous propose un voyage philosophique à travers l'histoire des émotions, afin de nous familiariser avec elles, et comprendre en quoi elles nous rendent profondément humains.
Ilaria Gaspari nous entraîne avec elle sur le chemin du sensible, de la colère à l'émerveillement en passant par l'angoisse ou la jalousie.
Philosophie, mythologie, littérature, psychologie, se mêlent subtilement, d'Homère à Dante, d'Aristote à Pascal, de Spinoza à Kierkegaard.
Et à chaque chapitre, elle se dévoile d'abord à nous, illustrant son propos par sa propre histoire, avec humour, intelligence, sincérité. Elle met en place un dialogue intime qui nous aide à mieux cerner nos propres émotions.
Comme elle l'explique dans le magazine Lire de juillet-août 2022, « L'émotion implique une réaction à ce qui nous entoure, nous proposant une autre vision de notre vie. »
Oui, j'ai trouvé ce « Petit manuel » passionnant et touchant. Et comme l'écrit Ilaria Gaspari : « sans émerveillement, la philosophie n'existerait pas. »
Commenter  J’apprécie          60
Beaucoup de choses à dire sur ce livre !

Tout d'abord, on ne peut qu'avoir un bon feeling avec Ilaria Gaspari, cette docteur en philosophie, qui nous fait en part en toute humilité de son intimité au travers de son passé, ses souvenirs, ses émotions et sa vision sur la vie.

Je ne m'attendais pas à cette lecture en empruntant ce livre à la bibliothèque et j'ai été agréablement surprise. Un partage simple mais qui va droit au but face à nos ressentis et notre vécu.

Des sujets et une compréhension qui mènent dorénavant à la réflexion profonde sur les émotions, mais en toute légèreté.
Commenter  J’apprécie          40
Ayant entendu à la radio une interview d'Ilaria Gaspari, je me suis précipitée pour acheter son essai. Il m'a fallu du temps et de la concentration pour déguster à petites bouchées ce livre qui commence en disant que la philosophie guérit les maux. Chaque chapitre est consacré à une émotion. Ilaria Gaspari n'hésite pas à puiser dans sa propre expérience pour alléger et illustrer en même temps ce qu'elle présente.
J'ai glané ici et là des idées. Certaines ont eu un écho tangible avec mes propres ressentis, d'autres ont été une véritable découverte.
Le postulat de départ est notre peur d'être comme les autres, de ressentir des émotions, les mêmes émotions. Or ressentir des émotions, c'est s'accepter, et en s'acceptant, on est capable de les affronter de face.
« Il est libérateur de dire : « J'ai peur du monde, et cette peur, je peux l'affronter ! » ».
Pour l'envie, elle cite Dante qui dit que l'envieux est affamé de vengeance et sa source inconfortable : le manque de confiance en soi.
Elle nous incite aussi « à sortir de la comptabilité des prix (et des punitions) pour mieux nous aimer, être aimés. »
La question « Suis-je heureux ? » doit s'être posée régulièrement. Si se poser cette question est douloureux, ce n'est pas grave. le bonheur était une vocation pour les Grecs. Se poser la question est une bonne chose avant de s'apercevoir que le bonheur est parti, en garder le souvenir pour les jours de disette, garder l'espoir ainsi. Savoir en profiter pleinement et non, par exemple, tout prendre en photos, être là sans être là.
Socrate souligne l'importance d'être fidèle à soi-même, ce qui suppose de se connaître, comprendre qui l'on est. Être heureux, c'est réussir à vivre sans se trahir, ce qui est difficile.
« Je ne dois pas m'efforcer de retenir quoi que ce soit, mais me contenter d'être, être toujours ».
Le dernier chapitre aborde la gratitude, qui efface les dettes entre celui qui donne et celui qui reçoit. Elle cite Adorno « La seule relation de la conscience au bonheur est la gratitude ». Quand on a été éduqué dans une arithmétique de devoirs, de dettes, on ne peut s'adonner au bonheur. Il y a l'orgueil, la jalousie qui l'empêchent de survenir. « Comprise pleinement, la gratitude nous pousse vers la personne qui nous a apporté son aide ou vers la personne que nous avons aidée, parce que la reconnaissance concerne la relation entre le bénéficiaire et le bénéficiant ».
Il y a toutes ces frustrations liées à l'attente d'un geste, d'une récompense. Ne plus rien attendre libère sûrement et le cadeau reçu sans raison a encore plus de saveur dans ce cas.
Je ne pense pas avoir profité de tous ses enseignements, mais il est sûr que ce livre m'a donné une forme d'apaisement réjouissant, voir qui sait ? Guérit quelques maux avec ses mots … Lire de la philosophie c'est faire un écho avec soi, mettre en résonnance ses idées avec celles des autres, en toute modestie. Cela demande un peu de courage d'expérimenter cet exercice rare, rechercher par exemple des définitions ou décrypter certaines citations de philosophes. C'est aussi un rendez-vous choisi avec un ou une amie qui donne à réfléchir.

Lien : http://objectif-livre.over-b..
Commenter  J’apprécie          31
Décidément, les autrices italiennes m'enchantent ! Après Milena Agus et ses « terres promises », Andrea Marcolongo et «sa « langue géniale » voilà Ilaria Gaspari et son « petit manuel philosophique à l'intention des grands émotifs ». Ce livre est un petit bijou d'érudition, d'humour et d'espoir. Ni manuel banal manuel de développement personnel, ni amphigouri de prétentieux preeur de tête mais un joyeux récit instructif et divertissant. Difficile de le résumer tant il se révèle atypique. Lisez le c'est tout.

Commenter  J’apprécie          32
Ma mère m'a offert ce bouquin après avoir écouté une interview de l'autrice en me disant : "je te l'ai pris parce que ça m'a fait pensé à toi". Je regarde le titre et je me dis, "philo..." Ok, j'ai fais un peu de philo à la fac. "Grands émotifs..." elle a dû confondre... J'ai toujours pensé (sûrement abreuvé par le courant des lumières qui éclaire faiblement mon cerveau) que je compensais mon manque d'émotions par un mix de morale personnelle et de logique. Hors, en lisant ce livre, je me suis rendu compte que j'avais probablement exclu trop de choses dans ma définition de l'émotion. Merci maman, merci Ilaria Gaspari de m'avoir ouvert les yeux. Je ne suis pas un répliquant à la Balade runner.

Pour en revenir à l'oeuvre, voilà le plan. 11 chapitres, 11 émotions, 11 cas personnels de manifestation de cette émotion avec références littéraires, philosophiques et théologiques. On prend chaque point et on décortique.
L'intérêt principal, c'est que que ça a soulevé des réponses à des questions que je ne m'étais jamais pausé. Ne voyant souvent pas plus loin que le bout de mon émotion (ou au mieux un petit questionnement du style "pourquoi je réagis comme ça ?" Sans jamais trouver la réponse).

C'est agréable à lire, on sent l'effort et l'envie de l'autrice d'écrire pour être lue, ce qui n'est pas toujours le cas dans les bouquins de philo
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (289) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}