C'est à travers la voix de Thibault de Montalembert que j'ai découvert pour la première fois
Romain Gary.
Malgré la superbe interprétation du comédien, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce récit. L'histoire est racontée à la 1ʳᵉ personne, celle de Ludo, jeune normand élevé dans les années 30 par son oncle fantasque Ambroise Fleury. Ce dernier a en effet une passion peu commune :
les cerfs-volants qu'il conçoit de manière poétique, mais aussi politique, en leur donnant des noms de personnes illustres.
Enfant, Ludo a le coup de foudre pour Lila, aristocrate polonaise en vacances dans la région. Elle est une princesse étrangère, lui est le neveu du “facteur timbré”. Évidemment, au vu de la date des évènements, on sait que cette histoire d'amour naissante connaitra des moments difficiles. En effet, la seconde guerre éclate et les jeunes amoureux sont séparés par la tragédie. Ludo s'engagera dans la résistance et se raccrochera tout au long de ses épreuves à l'image de Lila, mais aussi à celle des cerfs-volants de son oncle comme un symbole d'espoir et liberté.
Si l'histoire de la seconde guerre est toujours très émouvante je n'ai néanmoins pas été très touché par l'histoire d'amour entre Ludo et Lila. Ludo est un personnage très lisse et j'ai eu beaucoup de mal à croire en cette histoire d'amour jusqu'au bout. Par contre, j'ai adoré les personnages secondaires du roman et ce sont vraiment eux qui m'ont intéressé tout au long du récit :
- Ambroise, l'oncle rêveur et poète qui se servira de sa passion des cerfs-volant pour redonner espoir à tous
- Marcellin Duprat, le grand chef cuisinier normand persuadé que la résistance française passe également par les fourneaux.
- Mme Julie Espinoza, mère maquerelle juive qui se battra avec une force incroyable pour sa vie et aider le réseau de la résistance.
« le blanc et le noir, il y en a marre. le gris, il n'y a que ça d'humain. » dit cette dernière. Et bien, c'est exactement ce que j'ai ressenti avec ces personnages gris et captivants alors que malheureusement Ludo est présenté à mon goût un peu trop tel un chevalier blanc.