« Le danger est partout. Tout le monde est suspect. Tous les suspects mentent. »
Après «
À même la peau », quand je suis tombée sur ce livre du même auteur, je me suis dit « pourquoi pas » ?
Le style est aussi bien, les mêmes personnages principaux se retrouvent ici, mais le thème central est tout à fait différent.
Dans le premier, l'intrigue tournait principalement autour de maladie, de douleur et surtout d'insensibilité à la douleur. Ici tout tourne autour des enfants, des parents, du lien parents-enfants. Les angles pourraient paraître ici plus arrondis, mais ce n'est qu'une impression... Un parent peut être aussi violent, voire même plus, que tout autre être humain, mais ce sera quand même différent.
« Peut-être qu'elle n'est pas enceinte, se dit-elle alors. Peut-être qu'elle est mourante, en fait.
« Ne rêve pas », marmonna-t-elle avec morosité. »
Vous l'aurez deviné, l'inspectrice D.D. Warren est enceinte, on le comprend dés le premier paragraphe. Et cela la transforme de manière impressionnante, elle s'en rend compte et le refuse d'emblée.
« Elle n'aurait pas dû être enceinte. Elle n'était pas assez forte. Derrière une façade sévère de plus en plus fissurée, il n'y avait plus qu'un immense puit de tristesse. ...
Le monde était cruel. Elle ne résolvait une affaire de meurtre que pour passer à la suivante. Ne mettait un parent sadique à l'ombre que pour voir un mari violent libéré le lendemain. Et la ronde ne s'arrêtait jamais. »
L'état psychologique et physique d'une femme enceinte est terriblement bien décrit et développé dans toutes ses possibilités.
Les limites sont aussi abordées, et souvent franchies, de manière volontaire ou accidentelle, mais le plus souvent volontaire...
« Peut-être qu'en nous tous, la frontière qui sépare le bien du mal est plus mince qu'elle ne devrait. Et peut-être qu'une fois cette frontière franchie, il n'y a pas de retour en arrière possible. »
En conclusion, j'ai adoré cette lecture et je sais déjà que je lirai d'autres romans de
Lisa Gardner