AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,19

sur 1481 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Petit je rêvais d'être un baroudeur, avec mon sac à dos, mon chien, ma bite et mon couteau, comme ils disent dans le métier…avec le couteau tu manges, avec ta bite tu pisses, parfois tu imagines, et souvent tu joues… du coup plus grand j'ai commencé par devenir un touriste, genre petite bite, voyage organisé avec plein de touristes comme moi…

Le truc c'est que les gens, quand tu leur parle de tes voyages, ils méprisent ta banalité, ouais la Thaïlande trop de touristes, ouais les Philippines trop de touristes, Bali trop de touristes, Croatie, Turquie, trop de touristes…

- Ah ouais et du coup tu pars ou toi ?

- Moi mec je vais camper dans le Morvan entre la pluie et l'averse, je vais me cailler les nuages qui se grisent au son du néant qui m'entoure, l'ivresse de la nature qui m'enlise jusqu'au genoux, je me perds dans l'oubli d'un monde boueux de médiocrité…

- OK bah moi je vais rincer ma déprime citadine sous le soleil brulant de désir de me cramer ma bêtise, avec mes shorts et mes tongs, et ma peau toute blanche, enduit d'une chaleur suffocante, j'emmerde le grand nord, et les aventuriers en tout genre, je dors dans des hôtels de petit luxe réservés à la classe moyenne, je me douche à l'eau chaude, je taquine la raie dans des draps propres, et je croise des tortues majestueuses qui brassent leur liberté dans les courants légers d'une mer claire et rassurante… moi bercé par le silence des bulles qui s'échappent de l'immensité qui m'enivre, puis je remonte mon sourire à la lumière d'une chance inouï : celui de vivre un peu de mes rêves… dans l'ivresse des profondeurs...

Alors oui la route est tracée et banalisée, mais tout aussi passionnante…

Et notre héros lui, il vit un rêve d'enfant, le grand frisson dans le grand froid, un récit qui ne se la raconte pas, sans branlette, fait trop froid pour se tripoter, alors voilà le gars se retrouve avec sa solitude, sa routine, ses compagnons de chasse, ses doutes, ses peurs… il neige, il motoneige, il cuisine, il chasse, il dort, il se pèle le cul dans une galère qui le fait bander, libre comme l'air du grand nord...

Là bas, l'air est si pure que ça vous donnerait presque envie planter votre tente dans le salon, d'ouvrir les vélux en grand pour chasser le tigré de Sibérie qui court après cette souris synthétique que vous lui avez acheté pour Noël, et ainsi éviter qu'il émiette le reste du mobilier, putain ils sont deux les petits enculés, mais rien à faire, ils font une fixette sur le simili cuir tanné de mes chaises, alors vous traquez les bêtes sans relâche à travers votre appartement comme un trappeur des immenses terres du nord… mais déjà au bout de quelques minutes de caresses et de ronronnements intensifs, la fatigue vous gagne, alors emmitouflé dans votre duvet du soir naissant au coin de la télé crépitante, vous imaginez toutes ces femmes nues qui peuplent les terres arides de vos fantasmes, et cette femme presque inaccessible qui à peine effleurée s'évanouit de vos songes profonds pour s'envoler avec vos désirs les plus fous, ceux d'un vieux gosse qui rêvait d'être un baroudeur mais qui n'est en fait qu'un touriste… une petite bite quoi... manque plus que le couteau...

A plus les copains…
Commenter  J’apprécie          9221
Le nature writing n'est pas un genre littéraire qui m'est familier. Et c'est un peu la curiosité qui m'a poussée à lire ce récit autobiographique de Pet Fromm : Indian Creek, d'autant plus que les critiques sur Babelio étaient fort élogieuses.
Je ne regrette pas ma lecture mais ce livre ne fait pas partie de mes coups de coeur loin s'en faut...
Première déception : la forme. Il s'agit en fait plutôt d'un journal de bord, celui de Pete Fromm, alors étudiant et qui va se laisser embarquer dans une aventure hors du commun : celle de la surveillance d'oeufs de saumon, à Indian Creek, lieu situé dans le parc naturel de la Selway Bitteroot. Il devra y rester durant les sept mois d'hiver par des températures oscillant entre - 30 et -20 degrés !
Le début du récit est drôle, alerte et on suit vraiment le narrateur au gré de ses découvertes et de ses déconvenues lorsqu'il va réaliser qu'il va se retrouver seul, dans une tente, avec pour seule compagnie les oeufs de saumon et les animaux des forêts avoisinantes.
Mais j'avoue qu'ensuite la narration assez plate de ses faits et gestes au quotidien ne m'a pas emballée, même avec comme toile de fond une nature omniprésente dans sa rudesse, son hostilité mais aussi sa grandeur et sa beauté. Malheureusement, je suis restée sur ma faim au niveau des descriptions relatives à cette thématique. Il y en a trop peu à mon goût, hormis quelques très belles scènes nocturnes ou bien celle où le narrateur décrit avec brio la force et la violence du dégel.
Deuxième élément qui m'a dérangée : le contact avec la faune ambiante. Les animaux sont avant tout perçus comme des proies qu'il convient de chasser et pas forcément par nécessité... Ce qui nous vaut des descriptions minutieuses et sanglantes de dépeçage comme celui qui va être infligé à l'élan que le narrateur vient de tuer. J'avoue que même sans être végétarienne, je me suis sentie au bord de l'écoeurement à la lecture de ce passage.
Quelques belles scènes cependant rachètent un peu cette vision du monde animal très centrée sur la chasse. Celle, par exemple, qui va saisir et diffracter le très bref instant où un cougar va échapper au chasseur maladroit qui le visait ; ou cette autre scène où un puma agonisant va, dans un ultime sursaut essayer de bondir sur le narrateur qui veut abréger ses souffrances.
La sévérité de mon jugement est certainement liée à ma grille de lecture, elle-même tributaire de mes codes culturels "à la française"... C'est ce qui explique sans doute pourquoi je préfère et de loin Les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson à ce récit autobiographique de Pete Fromm, très marqué par les romans de trappeurs, un héritage auquel il fait allusion d'ailleurs avec humour, en début de récit.
Commenter  J’apprécie          412
Ce récit autobiographique conte l'aventure qu'a vécut Pete Fromm
en acceptant un boulot qui va le tenir tout un hiver dans les grandes rocheuses. Formidable témoignage dans cet univers magnifique et sauvage,
Fromm nous livre son ressenti avec humour et chaleur (oui je sais on est dans les Grandes Rocheuses, n'empêche). Ces galères, ces doutes, sa solitude, ces petits moments de vie qui deviennent des joies immenses. Une aventure dépaysante qui fait un bien fou. Fromm ne se veut porteur d'aucun message, juste l'histoire d'un homme sincère, honnête, amoureux de la nature.
Commenter  J’apprécie          412
Bon je suis assez déçue par ce roman, dont tout le monde autour de moi m'en avait dit le plus grand bien. Peut-être en attendais-je un peu de trop…

Certes ce roman sent bon la sincérité et la simplicité. Certes les choses sont décrites telles qu'elles sont (et peut-être cela suffit, me direz-vous). Certes l'aventure, l'amitié virile (la franche camaraderie comme diraient certains ….) entre les chasseurs et le dépaysement sont au rendez-vous, mais n'était-ce que cela que je cherchais au bord de la rivière Selway?

Non, bien sûr. J'espérais y trouver de la poésie devant ces paysages majestueux sous la blancheur immaculée de la neige, de l'admiration devant cette nature puissante et parfois hostile, de l'émerveillement devant ce miracle de la vie renouvelé à chaque printemps. Futilité de rêveuse citadine … je le reconnais.

J'espérais aussi y trouver des questionnements existentiels suscités par la solitude dans ces espaces sauvages, des interrogations sur le sens de la vie et sur la place de l'homme sur notre si belle et si fragile planète. Comment ne pas devenir fou seul au milieu des éléments, au milieu de ce silence? Que faire de ces longues journées sans rien à faire (quasiment) ? Et ce d'autant plus que notre homme n'a pris pour seules lectures que des manuels de survie, des guides pratiques, des précis de botanique? Ce ne sont que des tocades de coupeuse de cheveux en quatre … je l'avoue.

Mais voilà je suis restée sur ma faim … Quelques épisodes sont assez exaltants, comme la chasse à l'élan, le voyage à la rencontre du père et du frère, l'éclipse solaire, la découverte du lynx et la débâcle de la rivière. Mais je pense que j'aurais préféré que ces passages fassent simplement l'objet de nouvelles, car pour moi, le reste n'est que du remplissage …

Commenter  J’apprécie          242
Quand Pete Fromm a l'opportunité de passer sept mois sous une tente dans la nature sauvage de l'Idaho, il espère faire la véritable expérience "d'homme des bois" dont il rêve. Mais le jeune homme est un citadin et ce ne sont pas les quelques randonnées faites en famille, ses deux années en fac de biologie animale et ses lectures sur les trappeurs qui ont pu le préparer à ce qui l'attend.
Avec pas mal d'autodérision, il fait un compte-rendu de son hiver passé quasiment seul avec sa petite chienne. Les débuts sont difficiles, il doit affronter tant bien que mal la solitude, la déprime, le froid, la peur et surtout essayer de ne pas faire trop de conneries qui pourraient lui coûter la vie. Son job ne lui prenant que peu de temps, il travaille à combler le vide de ses journées en se baladant beaucoup et surtout en chassant. C'est quand même un peu pour ça qu'il est venu. Il apprend à poser des pièges, utiliser son fusil et ses couteaux, tanner le cuir, conserver la viande… Ce qui donne lieu à des scènes absolument répugnantes de mises à mort et de dépeçages. Tout y passe: écureuils, grouses, élan, puma, lynx, ours…. Un vrai carnage que je n'ai pas du tout apprécié même si ça n'est pas Pete qui, à lui seul, tue tous ces animaux. La nature et d'autres chasseurs s'en chargent également.
C'est une lecture qui m'a déçue car on seulement c'est barbare mais aussi assez monotone. A part les scènes de chasse, que j'ai fini par éviter, il ne se passe pas grand chose. J'ai largement préféré Le nom des étoiles, beaucoup plus profond, poétique et respectueux de la faune sauvage.
Commenter  J’apprécie          190
À l'automne 1978, Pete Fromm, étudiant à l'Université du Montana, accepte au pied levé un boulot de la Fish and Games of Idaho en vue de surveiller, durant l'hiver, un bassin d'un million d'oeufs de saumon ensemencés au confluent de deux rivières dans les montagnes Bitterroot. Son expérience de la vie en forêt se résume essentiellement à des séjours familiaux en camping et à des sorties de pêche avec son père, mais la dure réalité d'une vie de solitaire pendant sept mois dans la nature sauvage viendra rapidement le confronter dans ses certitudes.
Le récit de Pete Fromm évite l'introspection pour se concentrer sur les activités nécessaires à la survie au coeur d'une saison froide qui ne laisse aucun répit à celui qui est mal préparé. Bûcher, chasser, pêcher, trapper, tanner des peaux, confectionner des mocassins, repriser, faire boucherie, cuisiner, pelleter, Fromm s'y est appliqué au fil des jours, rêvant souvent d'une compagnie autre que celle de son chien, incarnée par les rares patrouilles des rangers et les incursions des chasseurs de puma et d'ours.
Fromm constate déjà à cette époque que l'invasion humaine au sein d'un environnement naturel préservé entraîne toujours son lot de déceptions. Certains passages sur la traque d'un puma par des chasseurs sans scrupules sont particulièrement éprouvants.
L'écriture dépouillée sert bien le propos, quoique j'aurais apprécié un peu plus de profondeur dans cette expérience de la solitude peu commune.
Commenter  J’apprécie          150
Un vrai Nature Writing conté par Pete Fromm alors étudiant de 19 ans qui, au gré d'une rencontre et dans le but d'avoir quelque chose à se raconter plus tard, va passer 7 mois d'hiver dans une tente pour s'occuper d'oeufs de saumons. Ainsi débute l'incroyable récit et l'isolement de l'auteur et son chien qui va découvrir et nous faire découvrir les paysages, nous faire regarder tomber la neige, les balades en raquettes, ses premières chasses, la préparation de ses premiers repas. le tout dans un style agréable, détaillé, d'autodérision, un bon bol d'air frais, de débrouille et de retour aux sources.
Commenter  J’apprécie          140
Pete Fromm décide de passer tout un hiver au coeur des montagnes Rocheuses aux Etat-Unis.

L'auteur m'a emmené en voyage au coeur du froid, des montagnes et de très beaux paysages. Très bien écrit et surtout décrit, j'ai plutôt bien aimé ma lecture, j'ai aimé les longues marches dans la neige, j'ai aimé les instants de chasse, les pauses d'admiration en haut des sommets...Après évidemment il ne se passe pas grand chose, ça reste un roman très contemplatif, pas de suspens donc mais un nature writing assez bien réussi.
Commenter  J’apprécie          130
Ne payant pas de mine face aux rangers qui l'emmènent sur place, enchaînant des bourdes qu'un trappeur non-expérimenté ne commettrait pas, l'auteur s'en est voulu mille fois d'avoir accepté ce job. Et plus on tourne les pages, moins ce sentiment se fait ressentir. Pete Fromm, malgré les angoisses et erreurs, finit par comprendre qu'il est exactement là où il veut être. Il vit enfin ses aventures, même si elles ne sont peut-être pas aussi glorieuses que celles qu'il a lues. Sous sa plume, elles sont vraies, sincères et sonnent juste – nous n'avons pas à faire à un héros qui s'en sort parce qu'il sait exactement ce qu'il fait. On est face à un homme qui va apprendre de ses erreurs, qui va évoluer tant bien que mal face à une réalité parfois très rude, mais toujours magnifique.
Lien : https://juliejuz.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          90
Un étudiant se retrouve embauché pour surveiller un élevage d'alevins au beau milieu des Rocheuses, pour tout un hiver. Pas vraiment un hasard: il se nourrit de récits de trappeurs et d'aventuriers, le voilà confronté à la réalité.
Totalement inexpérimenté, sans la moindre idée des dangers, des contraintes d'un hiver isolé au milieu de nulle part, il découvre la nature, la chasse, les animaux, le froid, la neige... Des scènes de chasse un peu dures, une randonnée dans la neige qui aurait pu mal tourner, la nature, les animaux, la neige... tout y est. Un récit d'initiation plaisant, pour les amateurs du genre.
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (3057) Voir plus



Quiz Voir plus

Nature writing

Quel philosophe est considéré comme le fondateur du Nature writing?

Ralph Waldo Emerson
Henry David Thoreau
Benjamin Franklin

10 questions
100 lecteurs ont répondu
Thèmes : nature writing , écologie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..