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Editions du Riez (01/01/2015)
3.75/5   6 notes
Résumé :
Dans un monde que des guerres ont changé en un vaste désert hanté de dangers mortels, Alej vit en reclus. Seul dans une cabane de tôles, au milieu de nulle part, il subsiste, étranglé par ses souvenirs.
Un jour, les fantômes de jadis viennent frapper à sa porte pour lui rappeler que la mémoire qu'on enterre est la graine qui germe en cauchemars. Alej va alors devoir reprendre la route dont il avait juré se détourner. Rembobiner le fil de sa vie. Pour enfin ré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
[Ce roman a été réédité dans l'intégrale La Loi du Désert paru aux éditions Critic dans une version revue et augmentée)

Comme nous l'avions déjà dit avec la critique du Chant Mortel du Soleil et, plus récemment, de la Loi du Désert, Franck Ferric compte parmi les auteurs d'imaginaires trop méconnus et pourtant insolemment talentueux.
En plus d'une réédition de la Loi du Désert, les éditions Critic nous offrent également un autre roman de l'auteur français dans leur intégrale avec Retour à Silence qui prend place dans le même univers post-apocalyptique mais qui explore cette fois une autre histoire, celle d'Alej, un pistolero en deuil.
« Que savent les jeunes du monde de leurs pères, sinon qu'ils le rejettent ? »
Dans la poussière…
Retour à Silence est bien différent de son illustre grand frère, La Loi du Désert. Si les deux romans partagent le même univers désertique où l'humanité a fini par saccager le climat et la terre pour n'en laisser qu'un immense désert appelé le Reg, si la loi des bandes et des cités dites « républicaines » reste la norme et si les blafards, ces étranges créatures humanoïdes venues de sous la terre, continuent de terrifier les humains qui leur livrent une guerre implacable, c'est par un récit plus intimiste encore que Franck Ferric choisit de nous emmener dans son univers impitoyable.
Alej est un porte-flingue d'une bande criminelle de la cité de Puerto Azul appelée « Les Raffineurs ». Ou du moins était.
Car aujourd'hui, Alej vit en reclus loin de ce qu'il reste du monde dans un endroit qu'il a lui-même choisi d'appeler Silence, lieu de repos éternel pour sa défunte amante, Ana. Un jour, sur le pas de sa porte se présente un autre porte-flingue venu pour sa tête et envoyé par le boss des Raffineurs, Delmar. Celui-ci n'a jamais avalé la fuite (et la perte) de sa fille dont Alej était tombé follement amoureux. Bien décidé à mettre un terme à ce contrat, Alej décide de partir régler ses comptes avec Delmar. Ce qu'il ne sait pas, c'est que d'autres pisteurs sont sur ses traces dont le vieux Loudon Trampero, ancien mentor et véritable serpent prêt à tout pour empocher la mise.
Avec ce second roman, Franck Ferric accentue l'effet « western » de son univers en focalisant son histoire sur une traque entre des porte-flingues et autres pisteurs agrémentée de duels au soleil et autres courses-poursuites effrénées. Retour à Silence sent la poudre et le soleil, et le français développe le côté pictural de son oeuvre avec des visions saisissantes comme celle de ce port déserté par la mer et où les bateaux rouillés servent de demeures aux pauvres et aux orphelins. L'univers développé par Franck Ferric a une vraie personnalité, une vraie marque de fabrique, quelque part entre le pur western américain, le roman post-apocalyptique à la Mad Max et le zeste de bandits mexicains à qui on ne la fait pas.
« Les mauvais souvenirs, on les cadenasse dans une boîte et puis on les enterre pour ne plus avoir à les endurer. Mais les souvenirs qu'on enfouit, c'est la graine qui germe en cauchemars. Et un matin, ils frappent à la porte. »
Demi-sang pour une histoire d'amour
Comme toujours, l'auteur français ne peut se contenter d'un simple divertissement et il pousse son histoire de revanche au-delà de la simple pétarade dans le désert. Rares mais percutantes, les scènes d'actions laissent souvent la place à l'introspection des personnages et, notamment, d'Alej.
C'est aussi l'occasion pour Franck Ferric se revenir sur cette étrange espèce que forment les « blafards », êtres énigmatiques et anciens aux moeurs incompréhensibles pour l'homme. Filant toujours la métaphore avec les peuples autochtones américains, le français imagine cette fois un héros bâtard, un sang-mêlé dont l'apparence hybride s'explique par des origines qu'il n'apprend que sur le tard.
La tolérance de la société est bien entendue mis à l'épreuve mais c'est surtout la quête intime d'Alej pour comprendre qui il est et d'où il vient qui sert de fil rouge à cette cavalcade dans le désert brûlant. Plein de regrets et de remords, Alej décide d'en finir avec cette vie qui lui a tout pris, s'interrogeant sur ses propres fautes et ses propres démons.
Là où le roman de Franck Ferric se distingue, c'est encore une fois par sa plume élégante et poétique qui parvient à saisir de façon redoutable les sentiments ambivalents de son héros, la mélancolie du monde qui l'entoure et les minces lueurs d'espoirs qui s'y figent parfois.
Retour à Silence est donc autant une histoire de vengeance qu'une quête de repentance, parvenant finalement à la sinistre conclusion que la vengeance, souvent, ne mène à rien, que les monstres finissent toujours pathétiques et que les morts s'entassent dans le chemin de la justice comme de l'injustice.
« Tu parles comme un rêveur. Tu imagines que c'est la volonté des hommes qui fait bouger le monde. C'est vrai : je suis vieux et presque foutu. Mais le monde est encore plus vieux et foutu que moi. Rien n'y bouge jamais vraiment. Il y a ceux qui commandent, et ceux qui obéissent. Et lorsqu'on naît dans une certaine condition, on y crève. le mieux qu'on puisse faire, c'est son possible avec les cartes qu'on a. »

Plus intimiste et certainement plus direct dans son approche, Retour à Silence dégaine la carte du western, revisite ses poncifs et sa violence pour mettre l'ensemble au service d'un personnage hanté par son passé et par ses origines. Franck Ferric creuse le désert pour y trouver d'autres aventures de sang et de larmes desquelles on ressort ravi et étrangement mélancolique.
Lien : https://justaword.fr/retour-..
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Après avoir passé un bon moment avec La Loi du Désert, c'était un plaisir de replonger dans cet univers désertique et sans pitié, de retrouver ses particularités (les blafards, les relais et grandes villes éparses, ce vocabulaire espagnol...).
Et si le précédent roman avait quelque chose de très mad maxien, ici l'ambiance tourne clairement du côté du western crépusculaire (les flingues, le désert, le cowboy solitaire jusqu'à la couverture, les blafards en guise d'indiens, et les pisteurs en chasseurs de prime).
Le récit alterne différents points de vue (bien que le premier soit le principal et majoritaire), entre un Alej au « je », ses voix intérieurs (celle de ses armes) qui lui parlent en italique, Trampero le vieux pisteur ou des habitants des bords du monde.
Dans ce monde sans pitié, Alej est attachant, creusé dans son passé et son intériorité, on l'apprécie et on s'attache à lui. Les autres personnages aussi sont bien croqués.
Parcourir le désert est toujours l'occasion d'effectuer un voyage intérieur, dans son passé. Ainsi, par flashbacks, on en apprend plus sur les personnages, on les explore, on les habite.
L'histoire est servie par un style immersif, au ton désabusé, parfois presque poétique. La poésie aride et désespérée du désert.
Les illustrations à chaque début de chapitre en noir et blanc collent parfaitement au côté post-apo. Sans être parfaitement indispensables, elles apportent un cachet supplémentaire en sachant capter les scènes essentielles et l'atmosphère globale du récit.
Si au final on a affaire à une quête classique de vengeance pour un western, jusque dans sa conclusion, elle est en revanche sublimée par une belle plume et un univers fascinant et addictif.
Il est dommage que les éditions du Riez aient fermé leurs portes tant cet univers et son auteur sont de qualité et que j'aurais aimé les retrouver encore.
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L'histoire d'un homme qui, contraint à faire face à son passé, décide de se venger dans un monde futur d'après-guerres qui est devenu une terre de désolation, hostile, désertique, envahie par le sable et la poussière et sur laquelle la survie se règle à coups de flingues.
Ambiance particulière pour ce bouquin SF, finalement plus western que post-apocalyptique, qui aurait nécessité une sérieuse relecture pour la correction des coquilles qui ont quelque peu gâché ma lecture d'un livre sinon appréciable pour l'écriture recherchée qui « colle » parfaitement au récit âpre et sombre.
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J'avais fait l'acquisition de ce titre après m'être régalée avec "La loi du Désert" du même auteur.
On me l'avait suggéré en m'indiquant qu'il se basait sur le même univers. Un conseil judicieux !
C'est effectivement avec grand plaisir que j'ai redécouvert ce monde désertique et hostile.

J'ai très vite eu le sentiment de me retrouver dans un western, autant par ses paysages désolés que par ses situations, ou encore ses personnages. Un aspect que j'apprécie fortement, d'autant plus quand l'histoire se déroule dans un univers post-apocalyptique, ce qui lui confère une ambiance particulière. D'ailleurs, la couverture illustre parfaitement cette impression.

L'histoire est habilement construite, nous faisant découvrir progressivement le passé d'Alej, le personnage principal. Tout au long de son périple, on découvre son vécu, son cheminement, ses rencontres, ses intentions, mais aussi ses réflexions. Alors peu à peu on comprend, et on accompagne ainsi Alej jusqu'au dénouement.

Une lecture dépaysante à l'ambiance western, donnant vraiment la sensation d'être ailleurs, et où l'on croise des personnages variés, bien dépeints. Les illustrations de Pierre le Pivain agrémentent idéalement ce voyage.
Lien : http://www.faimdelire.com/20..
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Vidéo de Franck Ferric
C'est maintenant au tour de Franck Ferric qui a pris le temps de répondre à nos questions. Vous pouvez retrouver à la librairie nos coup de coeur pour le Chant mortel du soleil aux étions Albin Michel Imaginaire et pour Trois oboles pour Charon chez Folio SF.
Pour découvrir le travail de notre illustrateur : https://instagram.com/guillermo_delavega
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