La chair de sa chair

Je suis très peu thriller mais je me suis laissé tenter par cette histoire qui nous questionne sur l'amour maternel.
Malgré la couverture quelque peu « creepy » qui, à mon sens, ne fait pas écho à l'histoire, ce livre nous questionne sur deux choses :
𝘓'𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 𝘮𝘢𝘵𝘦𝘳𝘯𝘦𝘭 𝘦𝘴𝘵-𝘪𝘭 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘧𝘰𝘳𝘵 𝘲𝘶𝘦 𝘵𝘰𝘶𝘵 ?
𝘗𝘦𝘶𝘵-𝘰𝘯 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘢𝘤𝘤𝘦𝘱𝘵𝘦𝘳 𝘦𝘵 𝘴𝘶𝘳𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘱𝘢𝘳𝘥𝘰𝘯𝘯𝘦𝘳 𝘢̀ 𝘭𝘢 𝘤𝘩𝘢𝘪𝘳 𝘥𝘦 𝘴𝘢 𝘤𝘩𝘢𝘪𝘳 ?

📖 Moira n'a pas eu la vie facile. Bien qu'elle ai hérité de la maison de sa grand-mère, elle fait subir chaque jour à Peter, son fils, le théâtre de sa vie conjugale abusive. Alors que la justice lui offre un repos de 8 ans, durant l'incarcération du père de son fils, une chance de se reconstruire avec un autre homme et d'aller de l'avant, Moira se retrouve encore dans une situation compliquée. Surmonter le suicide de son nouveau conjoint, cumuler trois emplois pour subvenir aux besoins de sa nouvelle famille et surtout payer les traitements médicaux de sa petite dernière, atteinte de la mucoviscidose.
Suite aux menaces des services sociaux, Moira s'apprête à baisser les bras mais la vie n'a pas dit son dernier mot.

Ce roman est divisé en plusieurs parties nous aidant à comprendre le point de vue, le rôle et l'implication de chacun des personnages face au drame qu'ils doivent surmonter.
Mais ma lecture est tout autre. Celle-ci aurait été similaire sans le découpage de l'auteur.
𝗔 𝗺𝗲𝘀 𝘆𝗲𝘂𝘅, 𝗹𝗲 𝗿𝗼𝗺𝗮𝗶𝗻 𝘀𝗲 𝗱𝗲́𝗰𝗼𝘂𝗽𝗲 𝗲𝗻 𝘁𝗿𝗼𝗶𝘀 𝗽𝗮𝗿𝘁𝗶𝗲𝘀 :
◼ La présentation de l'histoire, situation de la famille, empathie pour la mère, accumulation des évènements, drame.
◼ le temps de réflexion, la vie d'après, présentation du corps médical, fouille dans le passé, questionnement du lecteur.
◼ Dénouement, twist, fin.

𝙈𝙖𝙡𝙝𝙚𝙪𝙧𝙚𝙪𝙨𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩, 𝙘𝙚 𝙡𝙞𝙫𝙧𝙚 𝙣'𝙖 𝙥𝙖𝙨 𝙖𝙩𝙩𝙚𝙞𝙣𝙩 𝙨𝙤𝙣 𝙗𝙪𝙩 𝙖𝙫𝙚𝙘 𝙢𝙤𝙞…
1️⃣ Je n'ai pas réussi à m'attacher à cette mère qui galère. J'aurais tellement aimé que son personnage soit plus étoffé, constater qu'elle essayait vraiment. Son quotidien n'est pas assez creusé pour que l'on comprenne ses choix, sa situation. J'aurais aimé aller avec elle au travail, l'entendre raconter des souvenirs d'enfance, vivre plus d'émotion.

2️⃣ Une deuxième partie beaucoup trop longue. Une présentation essentielle mais trop longue du milieu carcéral aux USA, le traitement des mineurs et le travail des psychologues. Tellement long que lorsque l'on arrive au dénouement, bam ! Ok on ne l'avait pas vu venir. Ça, en effet, c'est magnifique mais à quoi bon une aussi grosse partie si la fin vient trop vite ?

3️⃣ Un dénouement et une fin trop facile. L'auteur met un gros coup d'accélérateur sur la fin du roman qui nous laisse un peu pantois. Sérieusement ? Tout ça pour ça ? Tout ce raisonnement, toute cette douleur installée dans l'esprit du lecteur pour au final, que la mère change d'avis si rapidement ?

Le sujet est bon, l'histoire est bonne mais le récit manque d'empathie et d'émotion. La fin n'est pas prévisible je vous l'accorde mais ce livre se termine trop vite, les évènements s'accélèrent sans nous laisser le temps de digérer ou même de comprendre ce revirement de situation. C'est dommage.

Il est évident que je lirais un autre roman de Claire Favan mais j'avoue avoir été un peu déçue de celui-ci…