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EAN : 9782375023310
Editions Paulsen (14/03/2024)
4.65/5   10 notes
Résumé :
Les déambulations nostalgiques d`un marchand de cheveux dans les Alpes italiennesOrphelin de père, Giacomo est élevé par son grand-père à Prazzo, petit hameau perché dans les montagnes du Piémont. Après de brillantes études, il est contraint de rentrer dans son village natal en 1915 : l`Italie entre en guerre, la misère gagne du terrain, tout vient à manquer. Échappant à la conscription en raison d`une infirmité à la jambe, Giacomo est formé par son grand-père à un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un titre très poétique pour un livre qui ne l'est pas tant puisqu'il décrit la vie, rude et austère, des paysans du Val Maira au moment de la Première Guerre Mondiale. L'auteur, amateur de ces grands espaces sauvage, narre la vie d'un personnage et de son entourage afin de rendre compte de ce que pouvait être l'existence de ces gens en ce temps là, pas si éloigné de nous finalement...
Pour qui parcours les montagnes, sommets et cols des Alpes du Sud, les noms évoqués dans ce roman sont parlant, ainsi que les paysages qui vont avec. Pour les autres, les descriptions sont très prenantes et précises, donnant à l'imagination tout ce qu'il faut pour travailler correctement.
Nous sommes donc bien épaulés pour suivre "Giacumin", caviè c'est à dire ramasseur de cheveux. le commerce de beaux poils était en effet florissant dans ces hautes vallées, où les habitants troquaient les chevelures de leurs femmes contre des objets ou quelques lires, chevelures qui finissaient chez les perruquiers les plus réputés !
Pour remplir son office, notre héros doit parcourir le pays en long et large, rencontrer les habitants, les convaincre, négocier les prix, etc, ...
C'est donc à une ethnographie de la vie en haute vallée que procède ce roman, très beau, un peu grave, immensément tendre envers ces habitants rudes mais pas imbéciles.
Une belle découverte pour moi !
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« D'où je viens, les montagnes sont bancales, irrégulières, entaillées de gorges déchiquetées et profondes. Les plantes qui germent sur le fond encaissé ou le long des flancs escarpés s'élancent, fines et droites, avides de lumière, comme les hommes qui vivent dans les vallées cachées. Les cimes, quand elles ne chatouillent pas le ventre des nuages de passage, ne sont ni compactes ni lisses, mais pointent vers le ciel leurs mandibules hérissées de pitons rocheux aux formes curieuses, qui ressemblent tantôt à des dents de travers, tantôt à des nez cabossés. »

L'inventaire des nuages, Franco Faggiani @franco.faggiani @editionspaulsen #servicepresse

La collection La grande ourse nous offre cette fois un récit différent: entre beauté de la nature, fond historique, présentation d'un métier peu connu, « caviè », collecteur de « pels », entendez par là ramasseur de cheveux, dans l'Italie du Nord, en 1915.

« Mais voilà que j'étais ici, seul, à arpenter les sentiers; je pouvais m'arrêter et me reposer quand bon me semblait. Tout ce que j'avais à faire, c'était aller à la rencontre des femmes de la montagne, leur parler un peu, tâter le terrain et prélever leurs cheveux en échange d'une contrepartie. Rien de fatigant ni d'impossible. Un peu de muscle pour la marche, un peu d'égards pour la conversation, je n'avais guère besoin de plus. »

Un rythme lent, une vie sur les chemins, rurale et simple, authentique aussi, comme une plongée dans le temps, à arpenter les montagnes du Piémont.

Ce roman offre à la fois un regard sur la vie des zones reculées de cette époque, mais aussi sur la guerre, en toile de fond, l'impact qu'elle a eu sur l'Italie, ses citoyens, riches et pauvres…

« J'étais allé sans frémir au-devant de ce petit monde reclus et lointain, peuplé de femmes sans hommes et de solitude. »

J'ai aimé découvrir ce métier qui m'était jusqu'alors inconnu, mais surtout le quotidien des gens simples en ce temps-là: les arrangements, les trocs, les petites choses de la vie, les misères, les bonheurs aussi… tout un monde se révèle à nous, plein de beauté et de profondeur, au rythme des saisons, au diapason de la nature.

« Chez nous, l'année se divise en uéc d'invern et en catré d'infern, c'est-à-dire les huit mois de l'hiver, où la vie semble s'écouler lentement, et les quatre de l'enfer, de juin à septembre, où on travaille jusqu'à l'épuisement dans les alpages, les forêts et les champs. »

Un roman qui se déroule lentement et nous offre au fil des pages, des quelques années de guerre, tant de scènes de vie, tant d'événements, de récits, d'instants volés à un quotidien révolu et qui pourtant, sous la plume de l'auteur, reprend vie pour nous, s'anime, comme un film en noir et blanc, pour nous offrir, tel un défilé de nuages, une fresque merveilleuse dans les montagnes piémontaises.

Un roman d'une grande beauté, un hymne à un monde aujourd'hui disparu.
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Un très beau roman se déroulant dans les Alpes du Sud. Grâce aux aventures de Giacomo, jeune cavie (collecteur de cheveux pour les perruques), on rencontre des personnages étonnants dans les montagnes croisées au rythme de ses aventures commerciales. Les circonstances de la vie vont obliger Giacomo à faire des choix parfois surprenants.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Toujours grâce à Gervasio, j'avais également installé le long d'un mur quatre longues planches sur lesquelles j'entreposais mes livres, de plus en plus nombreux.J'y cherchais les explications à des phénomènes que j'ignorais ou simplement de le compagnie, les jours de solitude, parvenant à voyager sans me détacher de la chaleur du poêle.
J'avais donc tout nettoyé, surtout les tristes vestiges du passé, et apporté de nombreuses améliorations aux bâtiments.
- De la belle ouvrage, vraiment, avait conclu Giovanni avec satisfaction..Bien qu'il eût travaillé dur pendant trois semaines, l'homme ne voulut pas un centime: ce qu'il voulait,c'était que je lui apprenne à lire et à écrire. Sa requête me toucha.Je pouvais être utile à quelqu'un, moi aussi.Pour Giovanni, apprendre à lire et à écrire revenait à faire un pas de géant, à s'extraire de son monde exigu.


( p.281)
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- Certains jeunes de ton âge sont à la guerre, d'autres ont déjà parcouru la moitié du monde à la recherche de leur bonne etoile sans la trouver, d'autres encore sont morts d'épuisement pères d'une famille nombreuse qu'ils doivent nourrir de châtaignes et de gruau.Tous ces jeunes n'ont pas eu d'opportunités...Essaie d'avoir ta propre vision, d'exercer ton regard sur le monde.


( p.153)
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La neige de la fin de l'automne avait ramené un peu de calme, ralentissant le rythme de tous les gestes et de toutes les pensées.

( p.209)
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-Il m'a toujours inspiré plus de gratitude que d'amour, reprit Desideria.L'amour, ça vient, ça s'use et ça s'en ça, mais la gratitude reste.Sans Girolamo, j'aurais crevé la bouche ouverte.Qui aurait voulu d'une veuve misérable et stérile ?
Il m'a épousée sa s hésiter alors qu'il aurait voulu d'autres enfants.Il m'a donné de la nourriture, un toit, de la dignité et du respect, ce qui était pour moi le bien le plus précieux.

( p.208)
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La guerre s'était achevée en 1918, mais personne dans la vallée ne semblait s'en être aperçu. D'autant que les hommes ayant survécu aux bombardement, Au gaz moutarde, aux éclats d'obus, aux attaques à la baïonnette dans les vallées et sur les sommets des Alpes orientales, étaient rentrés chez eux au compte- goutte et s'étaient terrés comme des animaux sauvages pour panser leurs plaies, dans leurs maisons prises en tenaille par l' hiver.Ils étaient aussitôt retombés dans l'oubli et avançaient d'un pas chancelant sur le sentier abrupt de la solitude.


( p.271)
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Video de Franco Faggiani (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Franco Faggiani
Franco Faggiani, auteur du roman L'Inventaire des nuages, présente le métier de son héros, un savoir-faire aujourd'hui disparu.
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