Depuis le succès phénoménal de son
Zaï zaï zaï zaï paru en 2015, on ne l'arrête plus notre cher Fabcaro. Devenue un porte-étendard d'un humour absurde savamment distillé avec une température sociale et grinçante, Fabcaro accumule les titres chez divers éditeurs dont l'important
Delcourt avec qui il signe dans leur collection humoristique Pataques : Open Bar en deux tomes dont un coffret est également parue.
Disons-le de suite, ce premier tome d'Open Bar est loin d'être surprenant quand on est déjà familier avec l'humour du montpelliérain. Il y a comme un parfum de redite, surtout au niveau de la forme. le dessin est figé, minimaliste et met en scène la famille, des discours politiques, des entretiens, des discussions entre amis, un dessin de la banalité du quotidien qui se retrouve aussitôt en rupture avec des répliques inattendues. Des répliques souvent longues, très versatiles, qui avec l'association de ce dessin figé donne lieu à un humour grinçant et délirant.
Cet Open Bar se place en droite lignée de
Zaï zaï zaï zaï. C'est drôle, c'est rythmé, et derrière l'absurde, Fabcaro souligne l'actualité, notamment cette passion pour le bio, le sort des réfugiés, la douce connerie de la société à travers ses préjugés. Plutôt que de suivre un fil conducteur comme la cavale de son oeuvre de référence, Fabcaro préfère ici accumuler des sketches. le contenu s'avère généreux et nous en demandons encore d'où le fait de lire de préférence les deux tomes d'Open Bar à la suite.
Efficace mais, il faut bien le dire, nous ne sommes pas dépaysés. L'humour fait toujours mouche mais l'auteur ne fait que suivre une recette qu'il maîtrise à la perfection. Rien de surprenant à l'horizon mais toujours aussi plaisant.