AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,12

sur 754 notes
5
93 avis
4
45 avis
3
16 avis
2
3 avis
1
0 avis
Méthodique. Voilà.
R.J Ellory est, dans "Le chant de l'assassin" d'une précision méticuleuse, impressionnante. Rien n'est laissé au hasard.
Petit à petit on connait tout, il ne nous cache rien de cette famille, de ces personnages qu'il aime. C'est l'impression que j'ai eu en rencontrant la famille Riggs, que l'auteur les a beaucoup aimé. Qu'il ne voulait rien laisser de côté de leur vie, de leur destin, de leurs choix. Et c'est triste et en même temps c'est d'une telle richesse.
J'ai tout aimé. le rythme, chapitre par chapitre, les retours en arrière qui distillent tout de ce que nous devons comprendre; le ton, assuré dans le propos et éloquent dans l'intensité dramatique; les personnages tellement humains dans leur perversité, tellement lumineux dans l'ombre, des personnages vrais décrits sans scrupule avec rigueur et cohérence. Une lecture qui m'a emportée ailleurs, dans un univers de secrets inavouables, de perversion et de silence mortel.
Un sans faute .
Commenter  J’apprécie          934
Juillet 1972, Henry Quinn vient de purger 3 ans de prison pour avoir manqué de tuer une femme alors qu'il était ivre.

Ces trois ans, il les a passé au côté d'Evan Riggs, ancien musicien, en taule à perpétuité, à qui il doit d'être resté en vie pendant son séjour carcéral.

Lorsque Evan lui confie une lettre à l'attention de sa fille qu'il n'a jamais rencontrée et dont il l'ignore jusqu'à l'adresse, Henry lui fait la promesse de lui remettre dès sa sortie.

Pour accomplir cette tâche, il commencera par retourner à Calvary, petite ville de l'Ouest Texas, pour rencontrer Carson Riggs, le frère d'Evan et accessoirement shérif de la ville, qui selon Evan doit en savoir plus sur la situation de cette fille, Sarah.

Henry tombe alors sur un os. le shérif nie avoir une quelconque information sur Sarah et insidieusement lui fait comprendre qu'il n'est pas forcément le bienvenu.

Mais Henry a fait une promesse. Et une promesse de ce genre, il n'a pas le choix, il est obligé de la tenir.

Alors, il creuse la question, mais toutes les réponses qu'il obtient le ramène à Carson Riggs, qui semble tenir la ville entière sous sa coupe depuis plus de 30 ans et que tous craignent.

Il devra donc affronter le shérif et comprendre ce qu'il est advenu de cette fille, ou renoncer, contraint et forcé...

A mon avis :
Mais qu'est-ce qui fait que certains romans vous accrochent comme ça, alors que d'autres sont oubliés sitôt refermés ?

Sans doute plusieurs choses et dans le cas présent :
l'écriture d'abord, qui fixe ici une ambiance, celle du Texas des années 70 ou des années 40, poisseux, armé, sans pitié ;

le thème ensuite : ce choix cornélien et perpétuel entre la raison et la passion, entre une histoire d'amour inaboutie et le choix d'une vie ;

le suspense enfin, celui qui tient le lecteur en haleine et qui lui fait tourner les pages pour en savoir d'avantage.

R.J. Ellory l'a compris. Il en a fait ce livre, pour notre plus grand plaisir.
Il laisse, une fois terminé, cette impression de vide que l'on ressent chaque fois qu'on est entré au plus profond d'un récit et qu'à la fin on revient à la réalité.
Et ça c'est la caractéristique des grands livres.

L'écriture est limpide, les personnages ciselés, le récit original et inattendu. On passe alternativement des origines de ce drame qu'on pressent et qui s'est déroulé dans les années 40, aux déboires d'Henry dans sa perspicacité à tenir sa promesse. Ainsi, progressivement on avance dans la compréhension des dessous de cette histoire, à la fois d'amour, de fratrie, de jalousie, de trahison et de vengeance.

En résumé, un très bon livre à découvrir sans hésiter.


Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
Lien : https://blogdeslivresalire.b..
Commenter  J’apprécie          764
Ce que j'ai ressenti:

▪️On peut s'aimer, se désaimer…

Le nouveau roman de R.J Ellory est un sombre chant d'amour…L'amour, étant toujours une aventure très compliquée, et d'autant plus entre les deux frères Riggs, Evan et Carson, qu'on se demande bien comment le destin a pu les déchirer à ce point…Mais comme l'amour prend de multiples formes et mille chemins, s'infiltre dans les failles, et que la vie réserve tellement de surprises aussi, notamment des tas d'accidents malencontreux et des rencontres fulgurantes, qu'il ne nous reste plus qu'à se laisser bercer par ce chant envoûtant. L'auteur crée la surprise avec une promesse. Puisque avec une promesse et de la détermination, on peut déplacer des montagnes…Une simple promesse. Henry n'avait pas idée à quel point, ce serment qui le tient à un des frères Riggs, va bouleverser sa vie, et celle des habitants de Calvary…Et d'un chant d'amour aux accords dissonants, en arriver à le chant de l'assassin…Sublime chant.

« L'amour change le monde, dit-on, autant pour celui qui aime que pour celui qui n'aime pas. »

▪️On peut se construire, se déconstruire….

C'est un roman noir qui distille ses mystères entre les lignes de partitions et des lignes du sang, au coeur des actes honteux et des non-dits hantés jusqu'au final éblouissant. Avec une simple lettre manuscrite, on peut délivrer tant de secrets, mais R.J Ellory ne les lâche pas comme ça. Ils se méritent ces secrets au prix d'un voyage émotionnel étourdissant. du milieu carcéral aux petites vies tranquilles en campagne, le Rêve d'évasion s'invite et la musique transperce les coeurs. Les balles perdues aussi…Ça paraissait tellement une bonne idée au départ de vivre en harmonie en famille, de tomber amoureux, de faire de la musique et de se construire une vie paisible, mais il y a des faims pressantes qui contrecarrent ses envies…Un triangle amoureux et de folles jalousies, un carré de pouvoir et des actions de violences, cinq doigts qui tiennent un stylo ou un flingue…Ça ne semblait pas une mauvaise idée au départ, mais le coeur des hommes ont des parts d'ombres…Monsieur Ellory éclaire ses histoires d'une poésie vibrante et des touches de mélodies noyées dans le whisky, pour en faire un roman foudroyant…Et si une fille pouvait être l'espoir de leur rédemption?

« On a souvent dit que le mal n'a pas besoin d'autre terreau pour prospérer que le silence et l'inaction des gens de bien. »

▪️On peut adorer et plus encore…

A chaque fois, je suis bluffée par l'intensité des relations, la profondeur des personnages, et cette capacité extraordinaire de R.J Ellory, à nous faire adorer leurs défauts et qualités qui les animent. Chaque fois que je lis ces romans, c'est le coup de foudre. Grâce à sa plume et son humanité, son empathie et son talent, je reviens de ses histoires, toujours plus touchée, toujours plus admirative. Avec ce nouveau roman, il ne fait que confirmer que c'est vraiment un des auteurs préférés, et j'irai bien chanter sur tous les toits, combien le chant de l'assassin, m'a encore bousillé le coeur…Comment mon coeur aurait-il pu résister à un assaut aussi magnifique? Juste là, dans l'instant, j'aimerai partager avec vous cet énorme coup de coeur.

« Les vérités de l'âme sont celles que l'on ne peut jamais complètement enfouir. »



Ma note Plaisir de Lecture 10/10
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          589
Po, po, po, le chant monstrueusement envoûtant que voilà.
Pas forcément des plus jouasses, on va pas s'mentir, mais d'une force d'attraction digne des plus emblématiques sirènes du port d'Alexandrie, Alexandra !
Je sais, ça pique...

Le Chant de l'Assassin retrace la vie tumultueuse de la famille Riggs.
Elle focalise plus particulièrement sur les deux frangins aussi fusionnels que l'eau et le feu.
Evan, bohême, musicos, alcoolo, purge une peine de prison qui devrait échoir le 24 août aux alentours de 23h16, an de grâce +∞, ce qui promet d'être longuet, surtout vers la fin.
Carson, impétueux, terre à terre, veille sur les bonnes âmes de Calvary en tant que shérif élu ad vitam aeternam.
Entre eux deux, c'est silence radio. Pas que les piles soient mortes. Juste leurs sentiments mutuels.
Puis survient du diable vauvert un troisième larron, Henry Quinn, fraîchement débarqué à Calvary pour tenir une promesse faite à son co-détenu, Evan, comme de par hasard, véritable futur aimant à emmerdes digne des Balka d'Levallois.

Un duel à distance entre deux frangins.
Henry comme détonateur.
Ellory fout le feu aux secrets les plus enfouis.
Fait perdre, en un claquement de doigts, l'insigne de la ville la plus accueillante du Texas à cette poudrière qu'est désormais devenue Calvary.
Un dawa magistralement scénarisé tout en retraçant parallèlement l'historique familial des Riggs et les contentieux qui finirent par les gangrener.

Deux frangins querelleurs, une nouvelle voisine aussi belle que le jour. Trois s'avère toujours être un mauvais chiffre. Il fait ici office d'implosion familiale.

J'ai lu quelques bouquins de R.J.
Peu m'auront fasciné comme ce chant des sirènes.
Une montée en puissance aussi implacable que funeste portée par une écriture toujours aussi attrayante.

Rien à jeter, juste tendre l'oreille et se laisser porter par cette mélodie lugubre paradoxalement pourvoyeuse de bonheur kouasi absolu.

Sublime...
Commenter  J’apprécie          5713
C'est vers R. J. Ellory que je pioche quand l'envie d'un bon polar me prend. Parce qu'il y fait référence à l'actualité de l'époque, que ses personnages ont tous un passé. Et surtout parce que l'enquête est bien menée et qu'il nous emmène où l'on ne s'y attend pas.
Henry Quinn, 21 ans, sort de prison. Durant ses trois années de captivité, il a partagé la cellule de Evan Riggs qui l'a protégé des autres et évité la mort. En retour, il lui demande de porter une lettre à sa fille qu'il n'a jamais vu en s'adressant à son frère, shérif de Calvary au Texas. Sarah semble impossible à localiser. Une quête difficile. Musique, deux frères ennemis, corruption, abus de pouvoir. de beaux portraits de femmes. Haletant !
Commenter  J’apprécie          567
Décidément RJ Ellory est un auteur que j'aime énormément. Et encore, cette fois, avec le chant de l'assassin, il ma amené dans un récit profond et très sombre.
On est ici avec un ex-taulard, Henry Quinn, qui vient d'être libéré. Au moment de sa libération, son compagnon de cellule, à qui il doit sa survie en prison, lui demande de remettre une lettre à sa fille qu'il n'a pas connu. Pour cela, il va rejoindre la petite ville de Calvary à l'ouest du Texas. Il va vite comprendre que dans cette ville, le shériff, qui est le frère de son compagnon de cellule, règne en maître incontesté. L'atmosphère de cette ville où les habitants cachent de lourds secrets, où tout le monde sait mais ne dit rien, devient vite pesante et irrespirable.
L'auteur prend le parti de nous raconter ce récit en utilisant une double temporalité passé présent. Et je dois dire que c'est très bien fait, il distille les évènements du passé qui nous permettent de mieux cerner le présent. C4est très bien fait, on passe de l'un à l'autre avec beaucoup d'aisance. On sent vite l'atmosphère devenir de plus en plus pesant. L'étau se resserre jusqu'à devenir irrespirable. Plus les secrets deviennent lourds, plus le récit gagne en intensité, en profondeur, en noirceur.
L'auteur, aux talents certains, distille le suspens au gré des pages. Il tisse petit à petit sa toile pour mieux nous emprisonner dans un récit extrêmement touchant, plein d'émotion, de profondeur. Les mots s'enchaînent, ils sont choisis, chacun est précisément à sa place. Les dialogues sont ciselés, tranchants. le style est délié, profond. On est happé par le récit sans retour possible. Mais, qu'est ce que c'est bon !!! Quel talent !!!!
Parfois, je me demande ce que je cherche le plus dans un roman noir. Sans hésitations, je répondrais que je veux des émotions, et croyez-moi, avec ce roman, j'ai été servi. J'en suis encore tout retourné. Quel talent !!!
L'auteur met en place ses personnages, assez nombreux, petit à petit, il plante le décor, il prend son temps. Certains y trouveront peut-être des longueurs. Moi, j'ai adoré .... L'intérêt va grandissant, les personnages prennent de l'épaisseur, de l'ampleur et surtout de la profondeur. Les sentiments remontent à la surface et finissent par être à vit. Tout cela renforcé par la double temporalité passé présent qui amène une profondeur incroyable aux différents protagonistes. C'est sublime.
Vous l'avez compris, c'est un gros coup de coeur pour moi, un des meilleurs de cet auteur toujours aussi talentueux avec seul le silence, à mon avis. Un roman qui procure d'énormes émotions, un roman que je ne suis pas prêt d'oublier. Merci M. Ellory, merci mille fois merci pour tout ça.
Lisez Ellory bon sens !!!!!!!
Commenter  J’apprécie          459
Titre : le chant de l'assassin
Auteur : R.J Ellory
Editeur : Sonatine
Année : 2019
Résumé : Henry Quinn est incarcéré depuis plus de trois ans et est en passe d'être libéré. Son codétenu Evan Riggs est lui, condamné à la perpétuité pour un meurtre dont il se souvient à peine tant il était ivre. Les deux hommes sont amis et liés par l'amour de la musique et lorsqu'Evan confie une lettre à remettre à sa fille qu'il ne connait pas, Henry ne peut qu'obtempérer. Dès sa sortie, le jeune homme rejoint la ville de Calvary au Texas pour essayer de retrouver la trace de cette fille. L'accueil ne sera pas précisément celui escompté et le jeune musicien devra faire face à l'hostilité de toute une ville.
Mon humble avis : Roger Jon Ellory est un auteur à part, un surdoué du polar comme il y en a peu. Chaque année l'auteur nous livre un nouvel opus et chaque année, j'attends avec impatience d'avoir entre les mains la nouvelle production de l'auteur britannique. Mon histoire avec Ellory commença avec le superbe Seul le silence, un polar sombre et d'une beauté rare, puis ce fut Vendetta, papillon de nuit pour ne citer que les plus marquants. Certes tous les titres d'Ellory ne sont pas du niveau de ces trois ouvrages mais bien qu'inégale, sa production reste toujours extrêmement intéressante. Ce chant de l'assassin s'annonçait comme un roman majeur je le pressentais, une histoire de rivalité, un décor grandiose – le Texas -, tous les ingrédients semblaient réunis pour que ce titre rejoigne ma liste de favoris. Ce ne fut qu'en partie le cas et je vais tenter de vous en expliquer les raisons. le chant de l'assassin commence tambours battants, Henry et Evan sont incarcérés, Evan protège Henry, les deux sont musiciens, ils portent une histoire qu'on devine lourde et tout le savoir faire d'Ellory est bien présent lors de ce préambule. Les phrases sont simples, le récit est fluide et le lecteur est happé par le rythme et les promesses d'un récit palpitant. Puis Henry est libéré et le texte se scinde en deux époques distinctes : l'une relatant le passé et les actions qui ont mené à la situation actuelle et l'autre narrant la recherche de la fille d'Evan. Si l'histoire passée tient toutes ses promesses, je dois avouer que l'enquête contemporaine m'a laissé sur ma faim. Ellory parvient à merveille à relater la rivalité entre Evan et son frère, la situation familiale électrique et les grands espaces texans mais que de poncifs et de clichés dans l'enquête ! Malgré cela et malgré une hésitation flagrante de l'auteur entre un récit d'enquête, une saga familiale et une romance, j'ai pris un vrai plaisir à la lecture de ce roman. Comme dans une tragédie antique, l'auteur n'a pas son pareil pour décrire des personnages tourmentés, la rivalité de deux frères que tout oppose, l'amour d'une femme pour deux hommes si différents. Certains passages sont superbes, admirables et même si ce roman n'atteint pas les sommets escomptés pour les raisons évoquées plus haut, restera dans ma mémoire la langueur des paysages texans, les âmes tourmentées des quatre protagonistes principaux et la musique, toujours la musique omniprésente dans les ouvrages de Roger Jon Ellory.
J'achète ? : Sans hésitation, même si ce n'est surement pas le meilleur Ellory, le chant de l'assassin reste un polar solide, habité et passionnant.

Lien : https://francksbooks.wordpre..
Commenter  J’apprécie          450
Le chant de l'assassin de J.R Ellory est incontestablement un roman noir par bien des aspects. Noirceur de la réalité sociale : les années 50, dans le West Texas, plus précisément à Calgary "un de ces endroits que Dieu a oubliés, ou carrément jugé irrécupérables". Noirceur de l'univers carcéral que l'auteur évoque avec beaucoup de justesse et de réalisme, notamment au niveau de ses codes, ses rites, sa violence et des séquelles irréversibles qu'il laisse dans la psyché de ceux qui l'ont connu. Noirceur des destins aussi pour ceux qui cumulent la malchance d'être nés dans le West Texas et celle d'avoir été ou d'être incarcérés à la prison de Reeves.
C'est ce double handicap qui pèse sur les deux principaux héros de cette histoire : Evan Riggs et Henry Quinn, presque "deux frères de sang" tant sont forts les liens qui se sont tissés entre eux ; si forts d'ailleurs que Evan, condamné à perpet, va confier à Henry qui doit sortir de prison, une lettre pour sa fille Sarah qu'il ne connaît pas et dont il charge Henry de retrouver la trace.
Commence alors un long road-movie jusqu'à Calgary où Henry retrouve le frère de Evan, Carson Riggs, le "méchant" de l'histoire. Si je suis un peu ironique c'est parce que j'ai trouvé qu'en dépit de certaines qualités, ce roman pêchait parfois par manque de complexité, notamment au niveau des personnages. Si ceux de Evan et Henry sont fort présents et attachants, en raison de leur trajectoire tragique alors qu'à leur naissance "les bonnes fées" s'étaient penchées sur leur berceau et qu'ils avaient tout pour réussir, le personnage de Carson n'a rien - du moins à mes yeux - qui permette à la fois de le détester tout en se disant en son for intérieur qu'il n'est pas aussi salaud qu'il y paraît !
Même bémol pour les dialogues, nombreux dans le roman. Ils sont tantôt criants de vérité, tantôt surfaits ou déficients au niveau de l'intensité dramatique dont ils sont porteurs. Enfin si certaines scènes sont très riches en émotions fortes, notamment celle où Evan retrouve sa compagne du moment, suicidée dans sa baignoire, d'autres manquent de panache, comme celles où Evan et Carson s'affrontent à propos de la femme qu'ils aiment tous les deux, Rebecca ou à propos du devenir de la ferme de leurs parents.
Toutes ces remarques expliquent la sévérité de ma note par rapport à celles bien plus généreuses attribuées au roman et dont je ne conteste pas le bien-fondé.
Simplement je pense que j'avais mis la barre trop haut ou que j'attendais autre chose que ce livre ne m'a pas donné. J'ai sans doute trop souvent pensé en le lisant à un roman de Steinbeck : A l'est d'Eden et bien sûr je me suis sentie nostalgique en pensant aux émotions fortes que j'avais ressenties à la lecture de celui-ci...
Commenter  J’apprécie          447
Abel et Caïn au Texas... Ou comment un manque d'amour paternel peut entraîner chez un enfant une haine tenace, bien cachée, mais prête à exposer.

Je reste indéfiniment sous le charme du magnifique et unique" Seul, le silence", cependant j'ai beaucoup aimé cette histoire de passion ravageuse. Carlson et Evan. Deux frères, amoureux de la même femme, Rebecca. L'un, taiseux et les pieds sur terre, l'autre fantasque et si attachant...Cela peut paraître banal, cliché, le traitement qu'en fait l'auteur ne l'est pas. Il ne prend pas parti, ne se montre pas manichéen, mettant à jour les failles, les manquements de chacun.

Bien des années plus tard, du fond de sa prison où il purge une peine à perpétuité, Evan demande à son co-détenu, Henry, qui va sortir, de donner une lettre à sa fille, Sarah, qui ne sait rien de lui. Henry veut tenir cette promesse à celui qui l'a sauvé de l'enfer carcéral. Coûte que coûte. Mais ce sera au prix du danger et de la boue remuée. Car il va falloir affronter le terrible Carlson, devenu shérif...

J'ai adoré le langage populaire imagé des conversations entre les différents personnages , un peu tontons flingueurs version texane. J'ai été émue par les personnages, blessés, cassés par le destin , pourtant nobles, d'une certaine façon. J'ai apprécié de découvrir peu à peu, par un jeu subtil entre passé et présent les secrets mal enfouis. J'ai vraiment eu l'impression de sentir la poussière sèche du Far West, de voir les gens du coin s'enfiler une bière tout en triturant leur revolver, ou en grattant une guitare, point commun entre Evan et Henry...

L'auteur est très fort pour rendre une atmosphère palpable, nous faire réfléchir au destin, qui accable parfois, nous attacher à ces êtres de papier qui deviennent peu à peu comme des proches. Du grand art!
Commenter  J’apprécie          440
R.J. Ellory est un auteur à part car il sait magnifier et décrire, avec une élégance rare, une pudeur non feinte, les émotions qui traversent nos existences comme autant de sillons creusés dans la terre. "Les mots manquent aux émotions" écrivait très justement Victor Hugo dans "Le dernier jour d'un condamné (1829). En véritable peintre des mots et des émotions humaines, R.J. Ellory tutoie les sommets avec "Le Chant de l'assassin", son tout dernier roman. Hanté par le spectre du destin qui échoie aux hommes, bons ou mauvais, l'écrivain s'interroge sur le fil ténu qui nous fait basculer d'un côté ou l'autre de l'existence. Il est question ici de deux frères, les Riggs, Evan et Carson et d'une jeune femme Rebecca, fille d'un de leur voisin. L'antagonisme né dès l'enfance entre les Romulus et Rémus de Calvary, dans une petite bourgade paumée du Texas va figer les horloges du temps. Rémus franchit le sillon sacré que vient de tracer Romulus. Ce dernier tue son frère et dit alors qu'il "en sera de même pour tous ceux qui oseront franchir mes remparts." Dans "Le Chant de l'assassin", il est question d'une haine tenace entre deux frères que tout oppose. Nous sommes en 1972, Evan Riggs est emprisonné à perpétuité pour meurtre. Il partage sa cellule avec un tout jeune homme, un musicien comme lui, Henry Quinn. Ce dernier va sortir de prison. C'est alors qu'Evan lui demande de retrouver sa fille Sarah afin de lui transmettre une lettre. Mais à Calvary, un homme règne sans partage, Carson Riggs, shérif de la ville. Henry Quinn veut tenir sa promesse mais sans le vouloir, il remuera les pierres cachant autant de serpents venimeux. Les fantômes du passé vont ressurgir et les souvenirs enfouis de Calvary ne le seront bientôt plus. Quels secrets hantent cette paisible bourgade texane ? L'histoire, signée R.J. Ellory, est absolument sublime, le tout étant magnifié par un style d'écriture au cordeau. Cette tragédie est orchestrée de main de maître par un auteur qui n'a pas fini de nous surprendre. Véritable retour aux sources, dans la lignée de son premier livre "Seul le silence", "Le Chant de l'assassin" est une plongée vertigineuse dans les méandres de la psychée de deux frères. le destin comme une fatalité pèse sur leurs épaules. On ressort de cette lecture, en se disant, que, décidément, R.J. Ellory est un auteur non seulement remarquable mais aussi incroyablement sensible. Vertigineux.

Lien : https://thedude524.com/2019/..
Commenter  J’apprécie          445





Lecteurs (1752) Voir plus



Quiz Voir plus

R.J. Ellory en 10 questions

De quelle nationalité est RJ Ellory ?

américaine
britannique
sud-africaine
néo-zélandaise

10 questions
69 lecteurs ont répondu
Thème : R.J. ElloryCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..