Une Heure-Lumière, Hors-Série 2021 : Un château sous la mer

25 ans du Bélial, chapitre 10.
Dernier hors-série en date de la collection Une heure-lumiere, cet opus propose à nouveau une nouvelle inédite d'une plume phare du Bélial, et cette fois-ci c'est de Greg Egan qu'il s'agit.

Dans son édito, Olivier Girard, le boss du Bélial, rappelle l'importance que revêt la présence de Greg Egan au catalogue de la maison et nous raconte l'histoire de l'arrivée sur le marché francophone des oeuvres de l'auteur australien, pape s'il en est de la hard SF.

Place ensuite au "Château sous la mer", traduit par l'Épaule d'Orion.
L'idée de départ aurait pu donner une bonne histoire fantastique : quatre frères qui partagent leurs souvenirs et pensées à distance. Sauf qu'on est chez Egan et donc le lien sera scientifique. Mais rien d'insurmontable en terme de compréhension, c'est tout à fait accessible, je dirai même qu'il n'y a pas de difficultés - ce qui n'est pas toujours le cas.

Quatre frères connectés donc, vivant tranquillement à distance jusqu'à ce qu'un grain de sable vienne s'insérer, et que cette distance devienne un problème.
L'auteur développe de façon stimulante son idée et la lecture est un réel plaisir. Un jeu de cache-cache entre frères totalement improbable, une enquête avec des contraintes inédites.
Le passé des frères est distillé au compte-gouttes et l'on en apprend juste assez pour que l'histoire avance, que l'on veuille en savoir plus mais que l'on accepte que le mystère demeure. Dosage délicat mais pour moi réussi. Il y a des mots qui vous déploient l'imaginaire à leur simple évocation et ici un simple terme de cinq lettres commençant par un "s" m'aura fait cet effet.

En bref, une réussite ! Courez l'achetez... Euh non, il est offert pour l'achat de deux livres de la collection. Donc courez en achetez deux, avant que le stock disparaisse !

"Un Château sous la Mer" est la charmante nouvelle offerte par le Bélial dans son hors-série 2021. Il s'agit d'une nouvelle de science-fiction de Greg Egan, auteur émérite de hard-sf auquel nombreux vouent une passion sans commune mesure. J'ai un ou deux livres dudit auteur dans ma PAL, même si je ne m'y suis pour l'instant jamais mesuré (vous savez que je vais vers la SF et la fantasy de façon régulière mais toujours un peu réticente).

Quatre frèresont été victimes dans leur enfance d'une secte visant alors à créer une méga-ruche psychique à des fin d'asservissement de l'ordre mondial. Pour cela, ces derniers ont subi des expériences les liant psychiquement. Ce lien neural leur permet dont d'intégrer la vie et les pensées de chacun à chaque phase de sommeil. Si trois d'entre eux s'habituent à cela et mènent une vie somme toute riche, ça n'est pas le cas du quatrième qui semble dépourvu de "talent" et de "ressources" lui permettant de prendre un break de ses frères intrusifs à leurs dépends. le jour où il disparait, les trois autres frères vont se lancer à sa recherche et découvrir que leur frère n'était peut-être pas si neutre que ça...

"Un château sous la mer" est une lecture particulièrement agréable et ceci pour une raison assez simple. L'intrigue est particulièrement riche et complexe, mais délivrée sur un ton tellement simple que cela permet à tout un chacun d'en mesurer la portée.
La fin de la nouvelle en est le meilleur exemple: toutes les réponses sont là, et de nombreuses théories peuvent s'entendre. N'en demeure que l'exigence pour n'en élaborer qu'une est bien grande, alors que la lecture s'est déroulée sans effort. Et c'est assez délicieux.

Je n'ai mis que cette note car si ce livre est fort sympathique à dévorer d'une traite, il manque un peu d'ambition et d'exotisme. Un choix parfait donc pour un livre gratuit: un peu en-dessous de la ligne éditoriale d'UHL, il n'en devient cependant pas un fond de tiroir.
Opération réussie, donc.

Un château sous la mer.

Greg Egan étant surtout connu et réputé pour ses textes de (très ?) Hard-SF (que je n'ai encore jamais lus), j'avoue avoir eu peur de ne rien y comprendre avant de commencer ma lecture de ce Hors-Série.
Heureusement, il n'y a ici rien de bien compliqué. On comprend tout et la nouvelle est franchement accessible.

Les idées sont bonnes : quatre frères connectés, partageant passé et pensée, même à distance. Puis vient le grain de sable et l'enquête.
La structure est intéressante, tout se suit plaisamment, les informations venant au compte-gouttes.
J'aurais tout de même adoré que le passé des personnages soit nettement plus exploré et développé, ça aurait été très certainement passionnant, aurait ramené du corps au texte, et peut-être plus d'attachement aux personnages.
Car aussi plaisante soit-elle, je n'y ai pas trouvé d'étincelle. Tout du long, il n'y aura rien eu d'éblouissant ou d'incroyable, contrairement à ce qu'annonçait l'avant-propos. Rien qui n'excite mon imagination ou mon intérêt outre mesure.

Sans être un mauvais texte, loin s'en faut, il s'agit sans doute du Hors-Série qui m'a le moins convaincu, de ceux que j'ai lu pour le moment.

Voilà déjà le quatrième Hors-Série de la Collection Une Heure Lumière du Bélial qui je le rappelle est offert par votre libraire (dans la limite des stocks disponibles) pour l'achat de deux opus de la collection qui compte à ce jour 33 titres.

Au sommaire de ce Hors-Série, un très court édito d'Olivier Girard, la présentation de l'ensemble de la collection et la publication d'Un château sous la mer une nouvelle de Greg Egan, le pape de la Hard-SF (à noter que la traduction a été réalisée par l'Epaule d'Orion !)

Treize chapitres composent cette nouvelle, dont un de trop. Les douze premiers nous présentent les personnages et esquissent les contours de l'univers de l'auteur. Quatre frères, Caius, Linus, Rufus et Silus, des quadruplés, ont un lien neuronal continu qui leur permet d'échanger leurs souvenirs régulièrement et ce, quelque soit la position géographique des uns par rapport aux autres. Issus d'une expérimentation quand ils étaient enfants dans le but de créer une société transhumaine sous forme de "ruche", les quatre frères ont été sauvés par les forces de l'ordre alors qu'ils n'avaient que huit ans. Par contre leur lien neuronal a perduré. Quand Linus ne donne plus signe de vie, ne se connecte plus à ses frères, ces derniers partent à sa recherche. Est-ce une disparition volontaire et si oui, pourquoi ?

En moins de soixante pages, Greg Egan construit un futur crédible et une réflexion sur le partage de la pensée et ses conséquences. Très accessible et compréhensible, ce texte a tout pour plaire jusqu'à ce dernier chapitre, deux petites pages pour un twist final qui est, quant à lui, plus qu'incompréhensible. Sentiment partagé par de nombreux lecteurs, chacun cherchant le fil. Quelques explications sur le forum du Bélial pourront ou vous éclairer un peu ou vous plonger plus encore dans l'abime de l'incompréhension.

Avec ce texte on retrouve les différentes facettes de Greg Egan, à la fois accessible et plaisant, tout en étant parfois obscur voire abscons.


Lien : https://les-lectures-du-maki..

Extrait de ma chronique :

"On le voit, la courbe du récit est à la fois sous-tendue par une logique scientifique (nous offrant quatre façons différentes de s'accommoder d'une mémoire plurielle, par ordre de complexité croissante) et par une logique policière de dévoilement (le point de vue de Linus, le plus attendu, arrivant à la fin), les deux se combinant pour déboucher sur ce "vertige cognitif" dont parle Artemus Dada, signe certain du sense of wonder.


Tout polar qui se respecte comprenant son lot d'indices, cette affinité particulière de Linus avec la mémoire (chose éminemment plastique s'il en est, d'après les travaux d'Elisabeth Loftus) nous est signifiée d'entrée par son goût pour la natation (et plus subtilement par son goût pour la littérature française, incluant bien sûr, page 73, Proust).



Page 23, Rufus associe en effet explicitement la nage à la remémoration"
Lien : https://weirdaholic.blogspot..