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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Stock pour la lecture de #Jesuisfaitdeleurabsence de Tim Dup.

Pierre, la vingtaine, est amoureux de Victoria depuis quelques mois seulement et elle est déjà enceinte. Cette naissance approchant, ainsi que la perspective de sortie de prison d'un certain Henri, l'incitent à revenir sur son passé... Et surtout sur l'absence qui a amputé sa vie : il n'avait que 18 mois lorsque Sophie, sa mère, est morte dans des circonstances violentes. Élevé par ses grands-parents dans une Normandie chérie, Pierre tente de se construire malgré ses ascendances.

Je ne connaissais Tim Dup que "de nom", comme on dit. le résumé et le titre du livre ont immédiatement attiré mon attention. le roman traite de violences intra-familiales, des entraves à la construction personnelle dans de telles conditions, et du manque d'un mère, absente parce que morte mais aussi parce que tue par l'entourage proche de l'enfant devenu jeune adulte. Tim Dup met en scène d'un côté la mort brutale d'une fille et mère, Sophie, et de l'autre, la vieillesse, la perte de mémoire, et la mort lente, en EPHAD, d'un père et grand-père devenu l'unique figure paternelle de valeur pour Pierre. Au détour de ces sujets éminemment lourds, Tim Dup nous entraîne dans les paysages normands. L'action s'y déroule et Pierre y est très attaché à cette racine géographique, faute de racine parentale saine et sereine... Les belles descriptions de Tim Dup donnent envie de découvrir de visu cet environnement (même si, à mon sens, certains passages descriptifs auraient pu être un peu élagués).

Le style de Tim Dup m'a surprise : j'avoue, je ne m'attendais pas à tant de littérature. L'écriture est travaillée, le vocabulaire est riche (malgré quelques vulgarités qui correspondent bien aux personnages). Même si j'ai trouvé les descriptions de Normandie un peu trop longues ou nombreuses, j'ai conscience que c'est une question de goût car objectivement et littérairement, ces passages sont plutôt vivants. La naissance de l'amour entre deux jeunes occasionnent quelques scènes un peu érotiques que j'ai trouvées plutôt "tièdes".
L'introduction et la mise en place des personnages m'a semblé un peu traînante pour un si court roman. le rythme est particulier : non chronologique, on passe de janvier 2020 à l'été 2019, puis juillet 1971, puis retour en 2019, etc... mais la narration est maîtrisée et on ne s'y perd pas. Les éléments sont révélés progressivement (même si on se doute rapidement de l'étendue de la tragédie). Cela renforce la tension et rapprocherait presque ce court roman social du thriller.

Malheureusement et malgré toutes ces qualités, je suis restée très distante par rapport au déroulement des événements et aux personnages. Il se dégage beaucoup de froideur de cette écriture "un peu trop parfaite" et les quelques éclats de style ne suffisent pas à m'émouvoir sincèrement. Si c'était voulu de la part de l'auteur, c'est très réussi ! S'il cherchait à déclencher des émotions fortes, cela n'a pas eu l'effet escompté sur moi... Et ce manque de sensibilité déclenchée a quelque peu terni mon avis sur l'ouvrage.

#Jesuisfaitdeleurabsence #NetGalleyFrance
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Pierre est un enfant du désastre, son père dont il sait peu de choses a assassiné sa mère, et il doit construire sa vie de jeune homme, sa vie amoureuse, avec cette donne.

Quand il rencontre Victoria, jeune touriste sur la côte normande qu'il habite à l'année, la difficulté de se donner en évitant la violence de ses origines le prend de plein fouet. La submersion passionnelle l'embarque et lui fait perdre ses repères, jusqu'à provoquer la loi.

Tim Dup, qui rencontre déjà un beau succès pour ses chansons sensibles, nous propose là un voyage au pays de la violence conjugale vue par un enfant devenu grand… vraiment grand ? La naïveté de Pierre, si elle ne doit pas être confondue avec celle de l'auteur, nous prive d'une réelle analyse de ce qui a généré le féminicide, et garde le point sur ses sensations de manière très centrée, ce qui est un choix littéraire tout à fait respectable, mais qui a été frustrant pour moi.

Un roman aussi touchant que son auteur est attachant !
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Pierre, 21 ans, se trouve dans la maison de Normandie où ses grands-parents l'ont élevé. Elle sera mise en vente pour payer la maison de retraite du grand-père.
Pierre a été élevé par ses grands-parents car son père a tué sa mère quand il était bébé. Mort violente. La paternité est particulière pour lui, d'autant que sa compagne Victoria est enceinte.
L'histoire est contée dans une atmosphère un peu difficile, pesante et angoissante.
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Alternant les souvenirs de Pierre, le texte nous présente les blessures passées et celles, encore vives mais gérées, d'un aujourd'hui. Les bonheurs et les joies sont aussi racontées parce que si Pierre a perdu sa mère à l'âge de 18 mois, il a été élevé dans une famille aimante qui lui a offert tout l'amour possible et une vie la plus normale qu'il soit. Un récit qui nous ballade dans le temps et l'espace, entre virée à moto, découverte de l'amour, souvenirs de sa mère, exploration de la généalogie familiale et quelques explosions de rage.

Pierre n'a que l'absence de ses parents et cette idée d'écrire sur une des conséquences d'un féminicide est une très bonne idée. Comment grandit-on quand on est l'enfant d'un meurtre et que l'on a que le souvenir de sa propre mère? Les souvenirs que l'on se construit au travers de quelques photos encore accrochées aux murs, des bribes de phrases et anecdotes que l'entourage nous murmure ou d'un carton poussiéreux dans un grenier.

Pierre a des failles et si elles sont faites de colère, elles sont surtout colmatées de silence. La libération du père meurtrier va décoller cette chape et immanquablement invoquer les rancoeurs. Pourtant le lecteur est peu touché par ces émotions. C'est un texte vivant mais trop bien construit qui nous est livré. Tout est très maitrisé, parfois très littéraire, souvent trop décrit et l'émotion en devient superflue. Je suis fait de leur absence est de ces romans où l'on peut sauter des pages, rien de grave en soi, sauf qu'il en fait à peine 250, de pages. Alors oui, il y a des passages délicats et émouvants; Tim Dup sait parler de l'intime et quand il le fait c'est très beau sauf que ces confidences sont trop rares.
Un premier roman qui a tout pour bien faire et qui, justement, fait bien. C'est dommage car il aurait pu faire mieux.
Tim Dup est avant tout un artiste musical et à ce sujet, son talent d'écriture est indéniable. A la fois mélancolique et charnel, il infuse une poésie délicate et espiègle dans ses chansons. J'aurai aimé retrouver ces qualités dans son premier roman. Pourtant j'ai passé un agréable moment en compagnie de Pierre et sa famille et je ne manquerais pas de replonger dans un nouvel ouvrage de l'auteur qui, j'en suis sûre, trouvera sa plume littéraire comme il a trouvé sa musicale.
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Merci aux @editionsstock et @netgalleyfrance pour avoir acceptés que je découvre ce livre.

Ce roman m'a déstabilisée, il m'a fait perdre le fil de mes pensées parfois, il m'a surprise aussi.

Le début est dans un mood positif, on parle d'une famille qui doit vendre une maison à laquelle elle est attachée, de grands parents qui ont élevés leur petit fils Pierre, les souvenirs refont surface. Puis très vite, on sent un poids, des idées noires ressassées par le personnage principal, le passé concernant le drame familial qu'ils ont vécus. C'est une atmosphère étrange, qui dérange mais nous appelle.

C'est l'histoire de Pierre et sa famille.
C'est l'histoire d'un garçon perdu.
C'est l'histoire d'une famille brisée.
C'est l'histoire d'un féminicide.

"La culpabilité, je la vois naître dans mes rêves. Elle prend toujours la même apparence, celle d'une grive, dont les ailes ne sont pas faites de plumes, mais de feuilles et de fleurs séchées. Les pétales s'en vont les uns après les autres, chaque fois que l'oiseau essaie de s'envoler. Il n'y parvient pas, me supplie de l'aider. J'ai beau lui dire qu'elle n'a pas les ailes qu'il faut, elle s'entête à bondir, et retombe chaque fois au sol, ses ailes en fleurs s'évanouissant autour. Dans le ciel qu'elle tente de rejoindre, il n'y a qu'un noir épais."
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"Je suis fait de leur absence" de Tim Dup, plonge le lecteur dans une prose chargée de poésie, oscillant entre la beauté des descriptions et la noirceur des thèmes abordés dans l'ombre de la souffrance. L'auteur, dans une maîtrise remarquable pour un premier roman, explore les recoins sombres de l'âme humaine à travers les yeux d'un protagoniste central qui tente désespérément de verbaliser les tourments qui l'ont hanté depuis son plus jeune âge.

Au coeur du récit réside la douleur profonde du protagoniste, marqué par l'absence de sa mère, le silence étouffant de ses grands-parents et de son oncle. Tim Dup réussit brillamment à dépeindre une atmosphère où les non-dits et les non-réponses se mêlent pour former une chape de plomb pesante, enveloppant l'événement qui a fait de ce personnage un orphelin.

L'auteur excelle dans la description des lieux et des personnages, créant un univers poignant où chaque mot semble soigneusement choisi pour plonger le lecteur dans une réalité pas vraiment gaie. Les phrases cinglantes résonnent comme des coups, exposant les thèmes universels de la jalousie, des insultes, du dénigrement, du contrôle, de la surveillance et de l'emprise.

Ce roman offre une exploration introspective des traumatismes qui peuvent conduire à des actes désespérés. Tim Dup réussit à captiver le lecteur en dévoilant les couches les plus sombres de la psyché humaine, tout en maintenant une poésie qui transcende la noirceur du sujet. "Je suis fait de leur absence" se distingue par son style narratif puissant, invitant les lecteurs à réfléchir sur les conséquences dévastatrices des blessures non cicatrisées.

En conclusion, Tim Dup signe un premier roman remarquable, offrant une plongée immersive dans les tourments d'un protagoniste en quête de voix pour sa souffrance. "Je suis fait de leur absence" laisse une empreinte indélébile, rappelant que même au coeur des ténèbres, la beauté de l'écriture peut émerger.
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