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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le 12 août 2000, le Koursk, sous-marin atomique russe, sombre en mer de Barents alors qu'il effectuait des manoeuvres ordinaires. Aucun des 118 marins ne survivra. Après des mois d'enquête, Marc Dugain nous livre un roman au coeur de ce drame russe. Mais cet évènement n'est qu'un prétexte à dérouler l'histoire de la Russie, de Staline à Poutine, ses dérives et ses jeux de pouvoir. Dugain fait revivre l'ambiance de terreur des années soviétiques, il fait parler les morts. Si vous aimez les petites histoires dans la grande Histoire, les récits bien bâtis, le verbe modeste qui n'exclut pas les belles formules, lisez "Une exécution ordinaire".
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Voici ma deuxième tentative de lire ce roman …. et j'ai réussi ! mais pas sans peine. Il y a beaucoup beaucoup de bla bla inutiles, entre les chapitres on se demande où s'en va l'auteur car les personnages changent et on ne comprend pas trop pourquoi ?

Le sous-marin, dont on parle en quatrième de couverture, apparaît tard dans le roman. C'est seulement vers la fin qu'une réponse à ses différents chapitres nous apparaît: Les bonzes de L'URSS puis de la Russie d'aujourd'hui se foutent du peuple. Ils ont sacrifié plusieurs hommes et femmes et méprisent la vie humaine depuis toujours. Voilà le message !

On étouffe en apprenant la façon dont Staline fonctionnait. On étouffe en se mettant dans la peau des gens qui, 24h sur 24, doivent surveiller ce qu'ils disent. On étouffe lorsqu'on pense aux citoyens qui se font réveiller en pleine nuit par la police, sans en connaître la raison. Et ces 118 pauvres sous-mariniers, laissés à mourir lors du naufrage de leur sous-marin nucléaire K-141 Koursk … Tout ça pour protéger le régime …

Ce roman est intéressant mais il faut tenir afin que tout deviennent plus clair mais Dugain aurait pu enlever le trop de bla bla …
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Existe-t-il des russes heureux ? A lire la littérature française à leur sujet, on peut fortement en douter. le roman de Marc Dugain, de ce point de vue là, n'évite aucun des poncifs habituels dont on charge les citoyens de l'ex-empire soviétique. Corruption, violence, alcoolisme, froideur et cynisme sont au rendez-vous. Beaucoup plus que l'épisode dramatique du Koursk sombrant en mer de Barents, l'auteur s'attache à décrire des mentalités, soumises par nécessité à la dictature et la misère, des hommes, pour qui la vie de leurs semblables ne compte guère. de Staline à Poutine, on tue et déporte selon les caprices du prince.
Seuls les sous-mariniers, dépendants les uns des autres semblent, un temps, au fond des mers, échapper à cette enchaînement d'abandons et de trafics mafieux de toutes sortes.
On peut regretter, dans la succession de chapitres du roman, un certain manque d'unité, une dispersion nécessaire cependant au discours général. Les rencontres d'un général influent et de son ami, la mise à l'épreuve du jeune Poutine, la première partie même sous Staline aurait pu faire l'objet de romans en elles-mêmes. Mais l'ensemble se lit comme un excellent thriller de John le Carré. Et toute la description de la fin du sous-marin est très éprouvante de réalisme.

Au final, on referme un livre efficace et qui nous laisse attristé par cette prégnance du mal sur la volonté bien faible des hommes.
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Une exécution ordinaire me laisse un sentiment mitigé du fait de sa construction. Certaine d'avoir un roman en main, j'avais pourtant l'impression de lire une suite de nouvelles. Au départ, ce n'est pas la table des matières qui me contredisait ; chaque grand épisode en effet porte un nom : "Je ne suis que Staline, Vertes année, Anterograd, Deux amis, Carbonisés, La belette, le silence des mots."
Au prix de quelques retour de lecture, le lien se tisse pourtant. Mais chaque épisode contient en lui une histoire en gestation qui voudrait naître et grandir. Au final, ce roman de Marc Dugain me fait penser à la tapisserie de Bayeux : des séquences bien délimitées qui racontent une grande histoire.
Le lecteur est ainsi transporté de la terreur stalinienne à la RDA, où il va faire connaissance d'un certain "Plotov", puis il part pour la mer de Barents, avant de partager le sort des sous-mariniers de "l'Oskar".
Pourquoi ne pas appeler un chat un chat ? Hormis Staline, rien ni personne n'est nommé. le roman balance entre le roman documenté et la fiction documentaire. Ce parti pris, à titre personnel, me déconcerte. Également, ce constat qui présente la Russie égale à elle-même, quelle que soit la politique en place, écrasant le citoyen d'aujourd'hui comme le serf d'autrefois. C'est peut-être vrai, mais il me semble que c'est un principe généralisé sur notre Terre. En filigrane, c'est ce que nous faisons du monde que nous habitons qui apparaît.
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Grande épopée de la Russie contemporaine, l'on se rend compte que la paranoia Stalinienne est encore bien présente dans les esprits en ce début du vingt et unième siècle. Un sous-marin vient de connaitre un grave incident, aucun survivant ne remontera à la surface. Tiré de la catastrophe du Koursk,
Dugain montre que le secret prédomine bien au delà des vies humaines. Un récit parfaitement rythmé que l'auteur de "la malédiction d'Edgar" mène de main de maitre. Son récit montrant jusqu'ou peut mener l'absurde et ou ces gouvernants sont bien loin d'avoir fermer la porte au dictatisme. Glaçant et passionnant.
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U.R.S.S. de Staline. Ce dernier, pour soulager ses douleurs liées à des troubles articulaires, fait venir auprès de lui, dans le plus grand secret, Olga Ivanovna Atlina. Olga est urologue, mais ce sont surtout ses dons de magnétiseuse qui intéressent le dirigeant soviétique.
RDA, guerre froide : Plotov, membre du KGB, est mis à l'épreuve par ses supérieurs, qui se préparent pour la fin, qu'ils sentent proche, du régime soviétique.
Août 2000 : l'Oskar, sous-marin nucléaire russe, fait naufrage lors d'une démonstration, avec pour conséquence la mort des 118 hommes qui se trouvaient à son bord*.

A priori peu de rapports entre ces 3 parties… et pourtant, si je vous dis que le petit-fils d'Olga, Vania, est l'un des sous-mariniers détachés sur l'Oskar ? Que Plotov (qui n'est autre que Poutine, ainsi que le lecteur l'aura bien vite compris) est lui-même le petit-fils du cuisinier qu'employait Staline lors de ses séjours sur les bords de la Mer Noire, et qu'Olga a par conséquent eu l'occasion de faire sa connaissance ? Que c'est sous la présidence de Plotov-Poutine que se déroule la tragédie du naufrage ?
Pour faire le lien entre ces personnages, nous avons Pavel, le narrateur, fils d'Olga, et… (avez-vous bien suivi ?) père de Vania. C'est quelqu'un de tout à fait « ordinaire », juste un modeste professeur las d'enseigner à ses élèves une fiction qu'il doit faire passer pour l'Histoire, fatigué aussi de vivre avec une femme qu'il voulait quitter, ce dont il a été empêché par un accident qui l'a rendue dépendante de lui…

D'ailleurs, ces connexions ne sont pas si importantes, disons qu'elles relèvent de « la petite histoire », et qu'elles sont là afin de permettre à Marc Dugain de brosser le portrait de 50 ans de Russie, et de nous montrer que finalement, du régime stalinien à la présidence « démocratique » actuelle, rien n'a vraiment changé, de certains points de vue. Des décennies de totalitarisme ont fait de la terreur une composante du comportement russe. Elle reste la meilleure arme pour bâillonner et soumettre le peuple, et pour servir la grande Histoire –du moins celle que décident d'écrire les hommes de pouvoir-, qui broie les individus pour faire triompher la raison d'état. Que ce soit au nom de la grandeur d'une idéologie ou pour maintenir le prestige de la Russie face aux ennemis de l'Otan, peu importe, ce sont toujours les mêmes qui en subissent les conséquences. Que sont les vies de quelques anonymes face à la nécessité d'assurer la crédibilité d'un empire ?
Après l'effondrement de l'U.R.S.S., et les tâtonnements liés au manque de modèle pour remplacer le précédent, la corruption a infligé à la Russie son coup de grâce pour la précipiter dans une décrépitude générale.
Liés au destin de cette nation, deux hommes de pouvoir dont les portraits brossés par Marc Dugain encadrent le récit : un Staline en fin de parcours qui semble désabusé, car nourrissant peu d'espoir sur les perspectives de sa succession, mais gardant malgré tout sa ruse et son cynisme, et un Poutine lugubre au possible, homme froid et antipathique. C'est à se demander ce qui les pousse ! Ils donnent presque l'impression d'être, à l'instar des masses qu'ils gouvernent, pris dans un système qui leur impose ses règles, instruments d'une raison d'état qui leur interdit toute humanité.
Je suis sortie de cette lecture avec une immense sensation de gâchis et d'écoeurement, accentuée par l'ambiance qui se dégage du lieu qu'a choisi l'auteur pour y situer la majeure partie de son récit : une ville des rives de la mer de Barents, où sévit la nuit polaire, ne laissant que peu de place à la lumière (et à l'espoir…). Ce qui n'empêche pas "Une exécution ordinaire" d'être un roman passionnant !

*C'est clairement au naufrage du Koursk que M.Dugain fait allusion.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Une exécution ordinaire/Marc Dugain
Pour bien comprendre la première partie de ce récit qui sous-tend la suite d'ailleurs, il faut se remémorer le credo de Staline, un dirigeant despotique et paranoïaque, quand il s'adresse à Olga , sa guérisseuse : « Un système comme le nôtre ne peut se passer d'ennemis. Ils sont notre carburant. Tu remarqueras que l'hostilité de nos amis est infiniment plus subtile et difficile à déceler que celle de nos ennemis. Ma relation avec les gens que j'aime a toujours été plus difficile à gérer pour moi que le contraire. Ce qui m'a conduit à me débarrasser de beaucoup d'entre eux, par crainte qu'ils ne soient tentés d'abuser de mes bons sentiments à leur égard…Le mariage est un concept bourgeois, car il présuppose sans le moindre fondement la confiance entre deux êtres…Pour maintenir la cohésion entre les nationalités si fortes et si orgueilleuses de l'Union Soviétique, et les plier à la plus grande avancée de l'histoire de l'humanité, il faut maintenir un niveau acceptable de terreur. La terreur, c'est la certitude pour tout homme , du plus humble au plus puissant, de l'anonyme à l'ami intime de Staline, que rien ne le protège d'une décision de l'exécuter qui peut tomber à chaque instant sans véritable fondement… La terreur requiert un dosage subtil, sinon nous sommes obligés de tuer beaucoup trop de monde, et elle doit être perçue comme un phénomène irrationnel du point de vue de ses victimes…Je n'ai jamais eu de problème à tuer, mais je l'ai toujours fait pour le progrès de l'humanité. J'ai épuré mais jamais éradiqué…»
Nous sommes alors durant l'hiver 1952.
Pavel Altman, le narrateur, est le fils d'Olga alors jeune femme spécialiste en urologie qui a par ailleurs le pouvoir magnétique de calmer les douleurs par apposition des mains. Staline est son patient et cela va entièrement bouleverser sa vie et celle de son mari.
Plus tard on retrouve l'Union Soviétique à l'époque de Iouri Andropov successeur de Léonid Brejnev en 1982. Ancien patron du KGB, il annonçait la perestroïka et la glasnost avec plus tard Gorbatchev comme maître d'oeuvre. le personnage principal est ici un certain Plotov (aliasPoutine), jeune officier du KGB, recruteur de futurs espions. Il est chargé par son supérieur hiérarchique d'éliminer une espionne allemande. Il va aller de surprise ne surprise dans la réalisation de cette mission délicate.
Vingt ans plus tard, au mois d'aout 2000, un sous-marin nucléaire russe s'abîme en mer de Barents par 100 mètres de fond. 118 marins périssent. À bord se trouve Vania le fils de Pavel Altman.Son corps ne sera jamais retrouvé ainsi que celui de deux autres sous-mariniers. Pour connaître la vérité sur ce drame, la famille Altman va se heurter à un mur, celui de la raison d'État. Il faut dire que c'est un ancien dirigeant du KGB qui dirige alors la Russie, Poutine (jamais nommé) alias Plotov.
Marc Dugain, une fois encore montre ses talents de styliste quand il parle de Anna la fille de Pavel le narrateur : « Anna remplissait la maison de quelque chose qui nous avait toujours fait défaut à sa mère et à moi, une sorte de foi dans l'existence, un ascendant qu'elle prenait sur le temps, une façon des refuser cette contrevie qui avait été la nôtre depuis toujours, asservie à un rythme de rongeur dans une campagne désolée. » de plus la fresque que Marc Dugain dresse de la Russie contemporaine est saisissante, le drame de l'Oskar (le Koursk dans la réalité) n'étant qu'un exemple pour illustrer la paranoïa qui habite de tout temps les dirigeants de la Russie. le nom de Poutine n'est jamais cité dans ce roman, mais on a de suite compris qui était à l'origine des jeux de pouvoir vis à vis des mafias d'oligarques. L'auteur nous montre bien que peu de choses ont changé depuis Staline, les purges exceptées qui firent alors des millions de morts.
Humour : « Il existe dans notre pays (la Russie) un grand respect de la parole des morts, car ils ne contredisent jamais la version officielle. »
Comme d'autres lecteurs, j'ai été un peu déstabilisé par la construction du récit qui semble manquer d'unité et qui laisse souvent planer le doute pour savoir où l'on est et quand cela se passe. Au fur et à mesure des paragraphes, on retrouve le fil conducteur heureusement et finalement, Marc Dugain nous offre là un bon roman bien documenté et passionnant.
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Marc Dugain nous offre l'occasion de plonger dans l'histoire de la Russie, à travers la traversée d'une famille et de ses diverses générations.
La construction du récit m'a un peu déstabilisée, et j'ai eu besoin de terminer la lecture, afin d'y trouver une certaine cohérence.
C'est un livre que je vais garder précieusement dans ma bibliothèque, car l'envie de le redécouvrir, avec les derniers éléments lus, va sans doute me prendre dans les mois à venir !
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Bonjour les lecteurs ....

Marc Dugain nous entraine en Russie.
L'histoire commence en 1952 sous l'ère de Staline et se terminera en 2000 sous l'ère de Poutine avec la tragédie de la disparition du sous-marin " Oskar" ( le Krousk).

En 1952, c'est avec Olga que la famille Altman entre dans l'histoire. Elle est urologue magnétiseuse et est la seule qui peut soulager les douleurs de Staline.. elle échappera ainsi au massacre des blouses blanches.
50 ans plus tard, c'est son petit fils qui est au coeur de l'histoire, celui-ci étant embarqué à bord du sous-marin.
Entre les deux, le narrateur, fils de l'une et père de l'autre.

3 personnages.. 3 époques ..Staline, la guerre froide et le début de la chute de l'URSS.

Cette histoire de plus de 500 pages est largement inspirée de faits réels.
Marc Dugain, en balayant ce demi siècle veut nous parler de ce monde russe .. celui de l'enfermement dans un système, celui du mensonge, celui de l'absurde.

L'auteur s'est beaucoup documenté sur cette période de l'histoire pour que son roman soit au plus proche de la réalité.

Comme avec tous ses précédents romans ( " la malédiction d' Edgar", " ils vont tuer Robert Kennedy", etc...), Marc Dugain a su m'enchanter ...

Lecture que je conseille vivement
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Grâce à ce livre, j'ai beaucoup appris sur l'histoire de la Russie, de Staline à nos jours, mais, surtout, j'ai ressenti de fortes émotions du début à la fin: d'emblée oppressée par la chape de plomb qu'impose Staline à son entourage et à son pays, j'ai suffoqué avec les sous-mariniers enfermés vivants dans leur cercueil nucléaire!...
L'écriture est fluide, les personnages très vivants et le découpage du récit en grands chapitres qui traitent d'époques différentes rend plus simple la compréhension d'un monde et d'une mentalité qui nous sont tellement différents!
Cela m'a donné envie de découvrir d'autres livres de Marc Dugain!
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