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4,08

sur 2113 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Toute la lumière que nous ne pouvons voir est un roman magnifique.
2 personnages sans lien l'un avec l'autre.
On s'attache à Marie-Laure, jeune fille française aveugle.
On s'attache tout autant à Werner, jeune homme allemand.
Tous deux sortent de l'enfance brutalement, rentrent dans cette 2nde guerre mondiale sans choix, inévitablement.
On passe de l'histoire de l'un, puis de l'autre, alternativement.
600 pages qui se lisent très rapidement grâce au rythme qu'a su insuffler l'auteur, grâce aux chapitres courts.
En fin de livre, on imagine très bien cette fin de guerre, du côté français comme du côté allemand, où rien n'est tout rose ou tout noir.
C'est la 1ère fois que je m'interroge sur ce que la guerre a pu être pour les Allemands.
De même on imagine souvent la joie des Français une fois que le débarquement a eu lieu, mais tout n'a pas du être simple après cette longue guerre. Les plaies physiques et morales ne se sont pas refermées d'un coup... La lumière n'a pas du réapparaître aussi facilement qu'on peut le croire...
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C'est du roman historique comme j'aime, davantage roman qu'historique, même s'il s'ouvre sur une pluie de tracts sur Saint-Malo, le 7 août 1944: « Message urgent aux habitants de cette ville. Dispersez-vous dans la campagne ». L'Histoire nourrit le roman sans plomber l'imaginaire qui s'épanouit ici aussi bien dans de grosses et efficaces ficelles romanesques que dans des cheminements plus subtils.
Il y a la romanesque présence d'un énorme diamant nommé «Océan de flammes», soupçonné de faire pleuvoir les calamités autour de celui qui le possède, recherché par un opiniâtre bien que gravement malade stabsfeldwebel nazi, qui apporte au récit un souffle scintillant.
Il y a des personnages qui ont tout pour déclencher ces mécanismes de projection qui font de la lecture une activité aussi magique: Marie-Laure, une jeune et vaillante aveugle lectrice assidue de Jules Verne, dont le père est maître des clés au Muséum d'histoire naturelle; Werner, un garçon allemand pauvre mais surdoué, qui pour échapper à la mine où son père est mort va entrer dans une école d'élite du Reich.
Anthony Doerr construit de façon très efficace et bien rythmée son roman en passant d'un personnage à l'autre et j'ai eu la sensation qu'il réussissait à nouer un lien entre eux même avant qu'ils se rencontrent, qu'il réussissait le tour de force de faire planer comme du sentiment dans l'air romanesque entre deux personnages géographiquement éloignés, qui ne se connaissent pas.

Un beau roman prenant, un vrai bon plaisir de lecture, le prix Pulitzer 2015 était bien mérité. Et la perspective d'une mini-série avec Mark Ruffalo cet hiver me rend l'avenir un peu moins sombre ;-)
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La guerre à travers deux vies. Deux jeunes vies. Deux adolescents. Un jeune allemand, Werner, dont les talents précoces dans le domaine de l'électricité et la transmission le verront bien vite repéré et enrôlé dans les jeunesses nazies.
Une jeune française, Marie-Laure, soudain aveugle, vit avec son père qui travaille dans un musée parisien. Devant l'invasion, ils sont contraints de quitter la capitale pour se réfugier chez un grand-oncle de la jeune fille à Saint Malo.
De l'Allemagne des années 30 au Saint Malo, sous les bombes, d'août 44, nous suivons en parallèle leur histoire.
Il y a bien des façons de raconter la guerre, ici les combats ne sont pas l'essence du récit, ici on s'attache à la personnalité des deux protagonistes, à leur passé.
C'est au travers du regard de ces deux jeunes gens, de ce qu'ils vivent, que l'auteur nous fait vivre la guerre qu'ils subissent.
Il y aurait tant à dire, l'endoctrinement, la lutte contre la résistance côté allemand. La lutte contre l'occupant, la libération, les bombardements alliés côté français et, en fil rouge, un mystérieux diamant objet de toutes les convoitises.
Fait de flashback et écrit en courts chapitres qui rendent la lecture fluide et rapide, un roman qu'on ne lâche pas facilement une fois qu'on l'a débuté.
Ce prix Pulitzer 2015 n'est pas un simple livre, c'est un GRAND livre.
Mais moi je dis qu'il y a en littérature des auteurs qui méritent le Panthéon des écrivains, avec ce roman Doerr y a sa place.
Un vrai coup de coeur.
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Silence.
Arrivée à la fin de ce roman, j'ai eu besoin de silence. Mes pas m'ont conduite au jardin. Là je me suis assise et j'ai écouté. Ecouté le calme, les pépiements des oiseaux, le sang jouer sa partition dans mes veines.
Quel livre ! Quel roman éblouissant ! Quel bonheur de lecture !
C'est l'atmosphère poétique que je retiendrai avant toute chose de ce roman. Mais la guerre peut-elle être un poème ? Car c'est bien de guerre dont il s'agit ici. Y a-t'il eu des petits miracles de douceurs, de bonheurs, de partages lors de cette longue et abominable Seconde Guerre mondiale ? J'y crois. Je veux le croire. Je ne peux me résoudre à ne voir que du noir chez l'homme. Car il y a bien aussi « toute la lumière que nous ne pouvons voir. »

Dans ce roman, il y a Marie-Laure et Werner. Dans ce roman, il y a une profusion de courts chapitres dédiés à l'un ou l'autre de ces deux personnages. Dans ce roman, le lecteur est entraîné tantôt à Paris et Saint-Malo, tantôt en Allemagne. Dans ce roman, la cruelle Histoire côtoie la beauté, la sauvagerie la bonté. Dans ce roman, l'enfance est malmenée, l'avenir et les rêves troublés et l'innocence perdue.
Dans ce roman, Marie-Laure est une jeune française aveugle, réfugiée à Saint-Malo. Werner est un jeune orphelin allemand, passionné par les ondes électromagnétiques.

C'est un roman qui se lit facilement car jamais il ne tombe dans les descriptions horrifiques de la guerre, du moins ne s'appesantit-il pas. Et toujours, le lecteur peut-il continuer à s'émerveiller du talent des hommes, tel que celui du père de Marie-Laure et de ses miniatures féeriques, la connaissance des oiseaux de Frederick, le gramophone et la voix du grand-oncle qui distille musique et connaissances par delà les ondes, la force de caractère et la joie de vivre de madame Manec...

C'est un roman que j'ai lu avec grand plaisir, même si le dernier chapitre sur l'année 2014 me semble superflu. Les digressions sur les téléphones portables n'apportent rien à l'histoire, sinon pour dire que les ondes invisibles emplissent notre quotidien et troublent peut-être notre vision du monde. Mais là est un autre débat.
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Il y a, pour mille et une raisons, d'excellents romans qui se retrouvent enfouis au milieu de tant d'autres, Terra incognita d'une PAL , jusqu'à ce qu'au cours d'une discussion , ils sortent de la pile infernale !

Et là, quel plaisir de découvrir une petite merveille ...

Saint Malo, Aout 1944 , les bombardiers américains lâchent leurs bombes au dessus de la cité corsaire .
Dans une vieille maison , toute en hauteur , Marie-Laure Leblanc, une jeune demoiselle aveugle hésite, elle est seule dans la maison ...
A quelques rues de là, Werner Pfennig un jeune soldat allemand se réfugie dans la cave de l'Hotel des Abeilles .
Deux vies que rien ne prédestinait à se retrouver si proches .

Anthony Doerr alterne le récit de ce jour précis d'Août 1944 et les retours sur l'enfance des deux jeunes adultes.

Marie-Laure, devenue aveugle vit à Paris avec son père, conservateur au Musée d'Histoire Naturelle , et lors de l'évacuation des pièces les plus précieuses du musée, Monsieur Leblanc se retrouve dépositaire d'un diamant à la légende sulfureuse et fuit avec sa fille vers saint Malo .

Werner, lui, est orphelin et est repéré grâce à ses talents de radiophonique et son don inné des mathématiques pour intégrer une école d'élite du Troisième Reich .

Dans ces courts chapitres, l'auteur introduit avec doigté tout ce qui fait évoluer un enfant vers la vie adulte : l'expérience, la confrontation avec la souffrance et la honte, l'apprentissage des valeurs humaines, l'enrichissement des rencontres qu'elles soient physiques ou par l'intermédiaire de livres, comme ceux de Jules Verne qui font voyager la jeune aveugle .

Cette enfance est d'ailleurs vite balayée par le vent de l'Histoire, l'abjection de certaines gens qui ne voient que leur profit propre mais aussi par la maturité que ces mêmes événements font developper : c'est plutôt bien amené par l'auteur sans pathétisme exagéré et cela rend le lecteur particulièrement captif et attentif .

Un roman que j'ai fini avec tristesse .
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Un roman lumineux et tendre malgré la violence de son cadre. La guerre à travers le destin de deux enfants ou comment expliquer que tout n'est pas noir ou blanc. Tout en nuances, on y découvre l'enfer que traversent des humains innocents, quelles que soient leur nationalité ou leur religion, durant la seconde guerre mondiale. Le récit de la destruction de la ville de Saint Malo est d'un intérêt historique incontestable. le tout saupoudré d'une jolie énigme qui rythme le roman et nous transporte du début à la fin. Une perfection à ne pas manquer.
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Que dire de plus que toutes les critiques dithyrambiques mise à par BRAVO!!!

Voilà un joli roman plaisant à lire malgré le fait que les événements se passe pendant la seconde guerre mondiale.

Ici nous suivons le quotidien de deux jeunes. Marie Laure, française aveugle, contrainte de fuir Paris avec son père pour Saint Malo et de Werner, Allemand orphelin enrôlé par la wehrmacht grâce (ou à cause) de son génie pour les ondes électromagnétiques.


Malgré le contexte historique, Anthony Doerr arrive à captiviter le lecteur dans le destin des jeunes protagonistes. J'ai eu l'impression de lire une poésie de 600 pages tellement l'écriture est agréable et fastueuse.

Je ne peux que recommander ce qui pour moi est un sans faute digne d'un chef-d'oeuvre.
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Un conflit, deux pays : l'occupant et l'occupé. On verra se croiser le récit de vie de deux adolescents dont les destins seront changés à jamais. Chacun a sa part d'ombre et de lumière. Ils subiront l'occupation, l'invasion, les camps de travail, les privations, la famine, la peur et tout l'horreur de la guerre.
Ce roman est un pur concentré d'addiction. La narration polyphonique et des chapitres courts dynamisent le récit. L'introduction d'un événement extérieur et fictif, la quête d'un diamant qui porterait malheur à celui qui le trouve, donne un rythme intéressant à l'histoire.

L'auteur parvient à dominer un lourd sujet historique et à lui donner de la chair grâce à un récit savamment construit et à des personnages attachants.
Si ce roman était une couleur, ce serait certainement le gris. Grises comme les rues de Paris et de St-Malo, comme l'école de recrues à Berlin, comme les cheveux des prisonniers dans les camps, comme le moral des soldats, comme la mine des courageux résistants…

Ce roman a une façon unique de rallumer une étincelle dans les souvenirs sombres de cette triste période de l'Histoire. En écho il y a la résilience qui nous fait recommencer encore et encore et l'espoir qui fait croire qu'il y aura toujours une clé pour chaque serrure, une solution pour chaque problème, même si certaines blessures sont inguérissables.

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Double coup de coeur, un pour le roman, et l'autre pour la plume 💝

Tout d'abord je souhaite remercier deux personnes, mon frère de plume Nicolas (Nick1905) avec qui je vis un ping-pong livresque, on ne cesse de se recommander des livres qui font jackpot dans notre âme de lecteur, c'est un enrichissement pour la passionnée de lecture que je suis. Grâce à Nicolas j'ai découvert le nom de cet auteur, dont je n'avais jamais eu aucun échos. Et je souhaite remercier également la gentille Plumette, qui, grâce à une critique concernant un autre livre d'Anthony Doerr, m'a donné envie de le découvrir rapidement. Tout était fait pour que je découvre son univers. MERCI à vous deux ☺

Maintenant place à ce petit bijou. Dès les premières pages je suis tombée sous le charme de la plume d'Anthony Doerr, toute en douceur, visualisable facilement, poétique, et qui apporte un paradoxe dans l'histoire, car la base, le sujet, ce qui prime, c'est la seconde guerre mondiale. On en a tous entendu parler, et bien là j'ai eu l'impression de la vivre.

Les personnages sont attachants, troublants, émouvants, j'ai même versé quelques larmes.

L'auteur a su apporter de la douceur à cette période si dure, injuste, cruelle, inhumaine, par moments le temps s'est arrêté, il y avait une pureté, une beauté, qui effaçaient le reste.

Et enfin, en plus de tout ça, la plume est fluide et les chapitres sont courts, à tel point que, malheureusement, ces 600 et quelques pages, que j'ai essayé de lire doucement, je les ai refermées en seulement 2 jours.

En finissant ce trésor, j'ai eu de la peine. de quitter cette plume magique. À tel point que j'ai acheté un autre de ses romans, celui dont Plumette a fait une si belle critique, et que Nicolas m'a recommandé de lire en suivant, "La cité des nuages et des oiseaux". Je n'ai qu'une hâte, l'ouvrir ☺

Belles lectures à vous !
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J'ai beaucoup aimé l'histoire et le style.
L'auteur nous invite à suivre en parallèle la trajectoire d'une française : Marie-Laure et d'un allemand : Werner. Comme nous sommes en pleine guerre, tout les oppose.

L'histoire démarre au chapitre 0 en août 1944 à Saint-Malo. L'auteur nous brosse le tableau en très courts chapitres. Puis nous passons au chapitre 1 à Paris 10 ans plus tôt. Au fil des chapitres, nous nous rapprochons d'août 1944 et nous alternons les histoires de Marie-Laure et de Werner. Pas le temps de s'ennuyer car les chapitres sont très courts et qu'il y a un fil conducteur tout au long des 610 pages. Il s'agit d'un diamant très pur marqué par une légende.

J'ai beaucoup aimé cette manière d'évoquer la seconde guerre mondiale à travers le regard de deux protagonistes : l'un allemand et l'autre française. Il n'y a pas d'un côté les bons et d'un autre les méchants qui me semblerait trop réducteur. le fait d'avoir également choisi une aveugle me semble original, de même que la ville : Saint-Malo.

Outre la guerre, les conditions de vie... l'auteur fait la part belle à la musique classique et à la littérature, plus particulièrement à Jules Vernes. Comme je conserve un très bon souvenir de mes lectures des oeuvres de Jules Vernes, cela m'a replongée dans un univers familier et cela m'a intéressée.

Tout me semble sonner juste dans ce livre. Une bien belle manière de démarrer mon année littéraire 2016.
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